La Taverne de Veis

Soghann écouta attentivement Fanaa, sa colère envolée depuis un moment sans qu'elle ne s'en soit rendue compte. Il prit les vêtements, marquant sa curiosité à l'évocation d'un "présent" en haussant brièvement un sourcil. Lorsqu'elle eut terminé, il la scruta encore quelques instants et fit sur un ton mi-réprobateur mi-amusé :

- Merci. Maintenant file te couvrir ! Moi, je vais prendre un bain.

Après avoir fait un détour par sa chambre pour y poser ses affaires, il descendit rapidement pour commander le dit bain. Du coin de l'oeil, il aperçu la voleuse médiovienne qu'ils avaient croisé à Fedoran -Adweliwen, sauf erreur-, et qui sortait maintenant de la taverne en traînant une mine déprimée. Haussant les épaules sans retenir un léger sourire, il remonta attendre le bain chaud qui allait bientôt arriver pour le réchauffer après une nuit pour le moins fraîche.

La petite hermine vint prudemment renifler la main de Sendaë, posa ses pattes de devant sur sa main et prit le morceau de viande posé sur la paume de la demoiselle. La bestiole s'eloigna de quelques pas et mangea tranquillement le morceau. Elle se lécha les babines, revint vers Sendaë, sauta sur ses épaules et vint caresser de ses moustaches la joue de la dédrane comme pour lui dire merci :

Sendaë a écrit:

-Va retrouver ton maitre et dit lui que j'aimerais le rencontrer à la taverne.

L'animal sauta à terre et passa sous la porte de la chambre et descendit l'escalier pour aller dans la taverne à la recherche de Saarielle, qu'elle trouva endormie dans un coin. Tsuki se précipita sur elle, sauta sur la table et vint gratter les avant-bras de la demoiselle.



Saarielle releva doucement la tête, les yeux embrumés sur la chose qui lui grattait l'avant-bras :

Hmmm... qu'est ce que c'est...

La dédrane referma les yeux et reposa la tête sur ses bras croisés sur la table. Tsuki revint à la charge en revenant lui gratouiller le bras pour la faire réagir. La chasseresse releva la tête une nouvelle fois, reposa des yeux un peu plus éveillé sur l'hermine :

Bonjour Tsuki. Qu'est ce qui se passe ? Demanda-t-elle d'une voix pâteuse

L'hermine fit des aller-retours sur la table pour indiquer les escaliers. Saarielle se frotta les yeux pour faire partir les dernières brume de sommeil :

Qu'il y a-t-il ? Depuis combien de temps je me suis assoupie sur la table ?

Tsuki arrêta son manège puis recommença quelques secondes plus tard, comme pour lui dire qu'elle n'en savait rien et s'en fichait un peu. Saarielle s'étira, faisait craquer les trois quart de son corps, ce qui lui indiqua que cela faisait un moment qu'elle était dans la même position :

Que veux-tu Tsuki ? J'ai compris que tu me montrais les escaliers. Tu veux que je te suive?

L'hermine secoua la tête :

Non ? Hum... Alors quelqu'un veux me voir ?

Tsuki re-secoua la tête cette fois pour acquiescer.

D'accord... Bien... hum... Bon, va dire à la personne que je l'attends ici. Ça me laissera le temps de finir de me réveiller, baille, et de manger un peu.

Tsuki sauta tout de suite de la table pour grimper aussi vite que possible l'escalier menant à l'étage et se précipita dans la chambre où se trouvait Sendaë pour lui faire comprendre que sa « maitresse » l'attendait dans la salle commune.
Pendant se temps, Saarielle s'était levée, s'étirant une nouvelle fois, se dirigea vers le bar, commanda un repas puis retourna s'assoir à la table en attendant que Tsuki revienne.

Une voratica géante fondait sur lui... Il voulait courir, mais ses jambes étaient paralysées. Un rire sonore, étrange, dérangé, résonnait à ses oreilles. D'où, de qui venait-il? Une médiovienne, une lame... qui lui perçait le... non, ce n'était pas tout à fait cela. Et en même temps ça l'était. Flash, ténèbres. Flash. Ténèbres... Pourquoi... Bon sang!!

Il cessa de cligner des yeux pour cette fois les ouvrir tout à fait. Puis les refermer. Un lit, une chambre. La normalité. Après un léger instant de désorientation, les images de cauchemar s'en retournèrent vers les abîmes de l'inconscient, tandis que la véritable mémoire reprenait sa place trop longtemps désertée. Tanya, Liwan, Adwel... Une voratica, mais de taille normale. Une dague, une douleur. Et un pot dégageant une odeur bizarre. Puis plus rien jusqu'à... maintenant.

Sans bouger, sans soulever les paupières de nouveau, il parla, à voix haute. Juste pour être bien certain d'avoir conservé cette faculté.

- Par toutes les eaux de Ryma et toutes les fontaines de Medievir, par la Harpe et par le sang, que m'est-il donc arrivé?

Alors que Sendae était restée au près du jeune coquin assoupi, l'hermine qui était venue lui quémander un instant plutot quelque nourriture était revenue et s'agitait frénétiquement autours de la chasseresse. L'animal lui remonta sur l'épaule et tira sur une des tresses emeraudes encadrant le visage de la Dedrane avant de sauter sur le plancher encore poisseux du sang versé par Syld.

*Il faudra que je pense a envoyer quelqu'un faire un brin de menage une fois qu'il sera reveillé.*

L'hermine se précipita sur le pas de la porte entre ouverte et s'arreta, l'air d'attendre, sur le seuil en se dressant sur ses pattes arrières. Elle semblait patienter en attendant que la jeune femme se décide à la suivre.

*Tiens, ton maître est encore là.*

Sendaë jeta un dernier regard au charmant chenapan et rendit son sourire au beau visage de Fanaa qui venait d'aparaître dans l'encadrement de la fenêtre. La danseuse pénetra dans la chambre, telle un ange tombé du ciel. Ternä, qu'elle était magnifique dans ses soies et son cuir noirs. La Fanaa discrete et timide avait rejoint un stade entre son état habituel et, la Dedrane s'en aperçu, la personne qui avait parlé froidement quelques heures plus tôt dans cette même pièce. Sendaë sourit.

"Dame, voila qu'un ange atterri ici même. Tu es superbe Fanaa, et j'en connais un qui si il ne reve pas maintenant ne saurait tarder à en vivre un éveillé."

Sendaë partit d'un rire clair alors que l'hermine revenait à la charge.

"Prend bien soin de lui mon amie, cette entétée de bestiole souhaite que je fasse connaissance sans tarder avec son maître. Peut être le connais tu?"

Sans attendre la réponse de la splendide apparition qu'était sa compagne, la Dedrane se retourna et rassurée de savoir Syld entre de bonnes mains, elle quitta la pièce sur les traces du mustélidé.
Celui-ci regagna le bas de l'escalier et sauta sur une table à laquelle était acoudée une belle jeune femme au yeux violets mais qui était indiscutablement du peuple Sylvestre.
Sendaë leva sa main droite pour saluer la ressortissante Dedrane et pour la faire patienter un instant. La chasseresse se dirigea prestement vers le comptoire et commanda deux bières de Dolciane pour leur table, puis elle regagna l'endroit où étaient installés l'hermine et sa maîtresse.
La jeune femme au cheveux emeraude tira une chaise de sous la table et s'assis face à l'autre Dedrane.

"Bonjour à vous. Je me prénomme Sendaë, chasseresse et herboriste itinérante du village de Sinarë. Votre amie n'a cessé de tourner autour de ma personne ces derniers jours et je suis fort aise d'enfin vous rencontrer."

Attendant la réponse de la jeune femme, Sendaë sonda le regard améthyste ensommeillé de se compatriote

Effleurant sa peau nue et fourrageant dans sa tignasse rebelle comme une main invisible, le courant d'air qui entrait par la fenêtre à présent ouverte finit par tirer un frisson à Syld.

Le jeune homme grommela quelque menace inintelligible dans son sommeil.
Mais la main aérienne ne se laissait décidément pas intimider et continua à le taquiner.

- Rgnnn...

Le Shalos enfouit le nez dans le couvre-lit, s'agita un peu, puis finit par ouvrir l'oeil.
Etant donné qu'il avait tourné la tête du mauvais côté, il ne put apprécier la tenue de Fanaa. Et, de toute façon, Syld n'aurait pas vu grand chose à travers les brumes qui tardaient à disparaître de son champ de vision.

Le sommeil l'avait tellement surpris qu'il n'avait pas eu le temps de se mettre vraiment à son aise et se retrouvait à présent complètement ankylosé.

En somme, son état pouvait se résumer en trois mots : "lendemain de cuite"...
"Sauf que là j'ai même pas picolé", songea l'assassin encore mal réveillé avec quelque vague regret. "Pour une fois..."

Sendaë s'en fut suivre l'hermine après avoir comparé Fanaa à un ange. La jeune fille l'avait remercié en songeant :

*Si seulement elle savait combien j'aimerais en être un moi aussi... comme Syld.*

Ledit Syld grommelait dans son sommeil et gigotait sur son lit. Le réveil semblait bien difficile ce jour-là. Pauvre chenapan! Fanaa repartir dans l'autre sens, aperçut le grand shalos de dos fort bien entouré, atteignit sa fenêtre à elle, attrapa chemise et bandeau puis s'en repartit à son point de départ.

Elle se glissa à l'intérieur de la chambre, posa les vêtements sur la chaise et s'approcha du lit, dans le dos du chenapan. Elle s'entortilla une mèche de cheveux autour de l'index et se demandant comment le réveiller. Alors... Pas de grimace (pas le premier matin), pas non plus de "boite a surprise" (trop brutal et mauvais pour le coeur), pas de chanson (il n'aime pas les berceuses). Alors quoi?

Son regard descendit de la chevelure ébouriffée du shalos pour glisser sur son dos dont les muscles n'étaient pas tout à fait détendus, preuve de son imminent éveil...

*Si je lui prodiguais quelques caresses pour l'aider à sortir du brouillard, est-ce que je serais aussi mauvaise de Soghann? Profiter de son sommeil c'est peut être impoli? J'ai une envie folle de l'embrasser mais je ne sais pas pourquoi... je sens que je n'oserai pas...*

Elle s'assit au bord du lit et approcha tout doucement sa main de la peau du dos du shalos. Elle ne le toucha pas tout de suite, laissant la chaleur se rassembler sur sa main puis effleurer les muscles du jeune homme, avant le premier contact. Fanaa laissa ses doigts parcourir la vallée sombre et douce du haut du corps du chenapan, puis se mit à genoux et posa ses mains à plat sur sa peau les laissa dériver puis les douces caresses devinrent massage. Fanaa s'amusa à réchauffer et délasser chaque muscle, un par un, consciencieusement et tendrement à la fois.

Elle souriait, près de lui, si près... enfin...

Fanaa se pencha en avant, ses cheveux le chatouillant au passage, posa un baiser sur sa tempe et murmurant un "bonjour mon ange" *non! pas ça! Je ne dois pas utiliser ces mots ils ne m'appartient pas!* Elle ajouta aussitôt : "chenapan!" puis reprit sa tâche.

Ses doigts parcoururent ses épaules et sa nuque et elle continua, taquine :
- Un petit creux peut etre pour te remettre d'applomb?

Sa garde du corps ne répondit pas et n'accepta pas son invitation. La bonne humeur de Cobalt s'évanouit rapidement. Il était donc de si mauvaise compagnie que ça? Il allait rétorquer à cette péronnelle qu'après tout il n'avait aucun besoin de l'avoir dans les pattes quand un son lui fit dresser l'oreille. Une voix. Venant de... de la chambre? Non!

Il retourna dans la pièce et repéra tout de suite les yeux ouverts de Ling. ouverts !!! Il ouvrit les volets, laissant le soleil entrer à flots dans la pièce et alla aider Ling à se redresser. Cobalt ne se sentait pas de joie.

- Enfin t'es sorti du coltar! T'en as mis un temps, j'y croyais plus moi!

Au fond il était ému... et incroyablement soulagé. Il serra son ami dans ses bras en une franche et virile accolade.

- Je suis rassuré que tu ailles mieux.

Masquant son trouble, il ajouta:

- bon on va grailler? Apres des jours et des jours de nourriture liquide, tu dois avoir envie de vraie nourriture non? Et voir des gens ça va te changer les idées. Allez hop, on y va? Tu te sens prêt?

- Si tu continues comme ça, je vais plutôt finir par me rendormir...

Syld s'étira légèrement, presque sans bouger, puis roula sur le dos.

Il examina un instant la main de Fanaa qu'il avait cueillie dans la sienne au passage, tout en remarquant distraitement que la sensibilité de ses propres doigts n'était pas encore totalement revenue. Plusieurs de ses nerfs avaient été littéralement arrachés lorsque l'acier qui protégeait ses phalanges avait cédé et, même si tout avait été parfaitement remis en place par l'Elixia, il faudrait sans doute quelques jours avant qu'il ne retrouve pleinement le sens du toucher de la main qui avait été endommagée.

Laissant là ces considérations techniques peu réjouissantes, le regard du jeune homme remonta le long du bras de Fanaa. Spontanément, il ouvrit la bouche pour s'excuser de son attitude lorsqu'il était revenu à la taverne.
L'épuisement et la fièvre lui avaient embrouillé l'esprit et...
Non.
Pathétique, vraiment.
Ce n'était aucune de ces raisons qui l'avaient fait réagir de cette manière, il le savait très bien. Mais il ne pouvait se permettre de donner la vraie. Pas plus qu'une fausse, en fait.

Syld laissa donc son regard dériver hors de portée de celui de Fanaa, jusqu'à se glisser entre les fils d'un certain laçage merveilleusement indiscret. Un petit sourire s'accrocha aux lèvres de l'assassin dont l'oeil pétilla soudain.

- J'aperçois justement un creux tout à fait en mesure de me remettre d'aplomb...

Ling encore un peu hébété rendit à Cobalt son accolade, avant de tiquer sur certaines des paroles prononcées.

- Nourriture liquide? Des jours et des jours? Mais comment est-ce possible? Je me souviens juste de... oh et puis zut. Si tant de temps a passé, il a du se produire pas mal de choses non? Et j'ai effectivement un peu faim. Descendons, et tu me raconteras tout.

Le ménestrel tenta de se mettre debout. Entreprise un peu hasardeuse au début, mais qu'il parvint à mener à bien avec l'aide du Dédrane. Après quelques pas tébuchants et force grimaces (légèrement exagérées pour amplifier l'effet comique), il parvint enfin à se déplacer à peu près normalement.

- Pfiou, je crois que je vais avoir besoin de refaire de l'exercice.

Il baissa les yeux et se regarda.

- Hum, et d'enfiler des vêtements avant d'y aller.

...

Une fois vêtu, le médiovien accompagna Cobalt vers la salle commune de l'auberge...

Fanaa rougit violemment sous le regard bleu vert de son vis à vis. Etant donné ce qu'elle avait fait pendant un certain temps, ce détail n'aurait pas dû la surprendre. Un homme, des hommes, la routine, l'absence de pensée, l'oubli de soi, l'abandon de son corps. Le néant. Avant.

Mais les attitudes et les gestes de Syld attisaient en elle une sensation encore inconnue jusqu'à il y a peu : le désir. Et chaque nouvelle fois que cela recommençait, elle ne pouvait s'empêcher de manifester sa surprise ... et son plaisir au fond, car le voir la regarder ainsi était tellement... c'était le bonheur! (et les frissons partout ^^)

Fanaa lui sourit, se pencha vers lui jusqu'à ce que leurs deux nez se chatouillent et lâcha très vite :

- Je voulais te proposer un bain. Soghann le réchauffe avec deux baigneuses et pour éviter qu'il ne s'épuise tu aurais pu le rejoindre -Je te le dis comme ça tu as tous les éléments je ne te cache rien- donc tu sais tout.
Mais si pour l'instant je te suffis... alors qu'il en soit ainsi...

Son coeur battait la chamade, elle avait peine à réaliser que c'était vrai. C'était comme si son retour ensanglanté et son regard ô combien dégoûté étaient la brume lointaine d'un ancien cauchemar. Rien de tout cela n'était arrivé. C'était le passé. Mais seul le présent était emplie de joie intense et de félicité. De tendresse. De son chenapan!

Les lèvres de Fanaa rencontrèrent les siennes et tandis qu'ils mêlaient leurs bouches, leurs langues et leur salive, l'explosion d'intense énergie se produisit de nouveau. Cette force pure qui la traversait pour aller à lui, pour l'emplir de chaleur. Quelques mots résonnèrent dans l'esprit de la jeune femme "le sceau est rompu", mais elle n'y fit pas attention, trop occupée à ôter fiévreusement son pantalon à Syld tandis qu'il tirait sur le lacet de son bustier. Peut être aurait elle dû y aller plus doucement, rapport à son état de convalescent, mais impossible de se résoudre à s'arrêter. Oh n'allez pas croire qu'elle était brutale, mais c'était comme trouver une source fraiche après avoir erré dans un désert. Il lui fallait boire, simple envie et besoin vital ne faisaient plus qu'un. Il était là, elle était avec lui, ils allaient s'unir, se retrouver, tous les deux, ensemble. Seul comptait le torrent de sensations intenses. Plus rien d'autre n'avait d'importance.

C'était simple, pour avoir le droit de se fondre en lui ainsi pour, durant ces instants, être la seule dans son esprit et dans son coeur, elle aurait accepté de mourir. Après tout ce prix était bien faible comparé à l'intensité de l'extase d'aimer et de l'être en retour!

- Soghann, s'épuiser ?

Syld laissa fuser un petit rire incrédule puis fit sortir le sujet de ses pensées d'un mouvement de tête insouciant.

Le bustier enfin détaché traversa la chambre et atterrit sur le fauteuil. Tout en appréciant d'une main la partie de l'anatomie de Fanaa ainsi libérée, il s'attaqua au short qui ne tarda pas à suivre le même chemin que le haut assorti.

Après un instant de réflexion, le jeune homme laissa la tunique là où elle était : quelqu'un pouvait toujours entrer à l'improviste.
Pour sa part cette éventualité ne le gênait guère, mais vu que Fanaa préférait encore cacher les marques de son dos...
Bah, le vêtement était léger, assez lâche pour y jouer à l'aise... et le frottement soyeux du tissu rajoutait un petit plus pas désagréable.

Syld saisit Fanaa par les épaules puis, dans une belle confusion de draps défaits, de corps brûlants et de rires de gosses, la renversa dans le creux du lit.
Déjà haletant, il dut marquer une courte pause avant de poursuivre. Il était sans doute un peu tôt pour qu'il se livre à des... exercices physiques mais qu'importe !
D'un coup de pied impatient, le Shalos finit de se débarrasser du peu de vêtement qu'il portait.

Il fit doucement remonter la tunique sur le ventre de Fanaa dans un long glissement. Découvrant la poitrine de la demoiselle, le jeune brigand se pencha pour poser ses lèvres dans la douce vallée entre les seins frémissants tandis que ses mains partaient à l'aventure.
Il œuvrait avec délicatesse, l'oeil clos, attentif tant aux réactions de Fanaa qu'au rythme de sa propre respiration. Ca aurait quand même été dommage que les choses tournent court parce qu'il n'avait pas su évaluer les forces qu'il avait pu récupérer...

Une serveuse vint lui apporter un plat chaud :

- Merci, lui dit-elle avec un sourire encore endormi.

La serveuse lui fit un signe de tête et s'en alla. Tsuki sauta sur la table à se moment là, ramenant une demoiselle aux cheveux émeraude. Une dédrane de toute évidence ! Les yeux de Saarielle se mirent à briller d'interet.

Une dédrane, quelqu'un de son peupe mais d'une autre communauté ! Intéressant ! Avait-elle les même coutumes?? Mangeait-elle la même chose qu'elle ?? Pleins de questions se mirent à lui passer par l'esprit... La chasseresse secoua la tête pour calmer cette frénésie de questions.

- Bonjour ! Enchantée ! Je me nomme Saarielle, chasseresse de la tribu Sylvihana, et voici Tsuki, compagne de route et surtout petite chipie ! Comme vous avez pu le constaté.

Pour appuyer ses dire l'hermine vint faucher un morceau de viande de l'assiette de la dédrane et se mit à manger comme si de rien n'était. Saarielle se mit doucement à rire puis prit une bouchée qu'elle mastiqua lentement, ne savant pas combien de temps exactement elle était resté assoupi (des heures ? Des jours?), elle ne voulait pas se rendre malade. Comme on dit « prudence est mère de sureté ». Elle percuta et failli à moitié s'étouffer en avalant de travers :

- Des jours ?? ... Mais où est Cobalt ?? et Ling ?? Et...

Un vertige l'a pris...

- A la bonne heure!

Et c'est mi le soutenant et mi le laissant aller seul qu'ils descendirent à la grande salle. Cobalt tourna la tête de droite à gauche, à la recherche d'un certain visage connu et bien-aimé. Il repéra rapidement sa fiancée et la petite bestiole roux pastel l'accompagnant.

- Saarielle est là! Regarde, c'est la plu belle de la taverne, hein? Et c'est la mienne! Viens plutot que d'aller au bas on va attendre que quelqu'un vienne prendre la commande.

Cobalt fronça un sourcil en regardant sa dulcinée perdre un peu de couleurs. Le jeune homme se précipita vers elle et arriva juste à temps pour la recevoir dans ses bras tandis qu'elle tombait. Il la souleva et s'assit avec la jeune femme sur les genoux, et l'embrassa.

- Et alors ma chérie, c'est ainsi qu'on accueille des revenants? Ouvre tes beaux yeux, regarde Ling est guéri!

Tandis qu'elle reprenait connaissance, le dedrane leva les yeux et croisa le regard d'un grande et belle dedrane aux cheveux d'émeraude. Celle qui avait soigné Syld. Il lui adressa un franc sourire et un signe de tête.

- Nous n'avons pas eu le temps de nous présenter ce matin, je crois. Je suis Cobalt de la tribu Sylvihana, et voici Ling. Un pote très cher. Le meilleur. Et je suis persuadé que vous êtes tout à fait à son goût!

Le ménestrel eut un léger instant de faiblesse lorsque Cobalt le lâcha soudain pour filer auprès de Saarielle. Il se reprit néanmoins très vite, et ne put s'empêcher d'arborer un large sourire en observant le comportement du jeune Dédrane auprès de sa belle.

*On dirait que la situation a bien évolué de ce côté là en mon absence*

Il s'approchait du couple lorsque son ami à l'exubérance toute neuve le présenta fort cavalièrement à une damoiselle qu'il n'avait encore jamais vue. Comme à chaque fois, sous l'effet cumulé du compliment reçu et de la gêne occasionnée par la répartie de son ami, il sentit la rougeur lui monter aux joues. Et il réagit de la même façon que d'habitude, en exécutant une parfaite révérence devant l'inconnue le temps de se reprendre. Lorsqu'il se redressa, son teint avait recouvré sa pâleur, et il put s'adresser à la dédrane en possession de tous ses moyens.

*Bon, j'arrive encore à faire ça, merci à l'école de formation et à Liwan, aussi retors qu'il soit*

- Bien le bonjour mademoiselle, ou le bonsoir à vrai dire, je ne sais pas vraiment. Bien que mon ami s'avance quelque peu en parlant en mon nom, je dois reconnaître que votre vue est un des spectacles les plus agréables qu'il m'ait été donné de contempler au réveil. C'est un plaisir de vous être présenté. Pour ma part je me nomme Lingwiloke, ménestrel de Medievir, à votre service. Mais appelez-moi Ling si toutefois vous acceptez de ravir mon ouïe par le son de votre voix.

Le bâtiment avait l'air accueillant quoi qu'impressionnant, et des bruits de discussion mêlés à des sons de chopes entrechoquées parvenaient jusqu'aux oreilles de Sláine tandis qu'il s'en approchait. Il passa entre les deux cerbères qui gardaient l'entrée, fut quelque peu surpris qu'on ne lui demande pas de déposer à l'entrée Mord-Cervelle, son énorme hache, et entra dans la pièce principale.

Était-ce l'atmosphère apaisante du lieu? Alors qu'il marchait depuis plusieurs jours sans avoir entamé ses maigres provisions d'eau, ce n'est qu'en entrant dans la taverne qu'il ne se rendit compte qu'il avait réellement soif.

Sans faire plus de cas des autres personnes présentes, il s'assit où il put, sortit une gourde souple, et commença à boire à grands coups, reprenant des couleurs à chaque gorgée. Il se mit à marmonner pour lui-même:

- Hmmm... On a beau dire, rien ne vaut ce qu'il y a là-dedans.

Prise de frisson, Fanaa se cambra en soupirant doucement. Passant une main dans la chevelure du shalos, elle ondula voluptueusement du bassin de façon à titiller son partenaire, puis glissa de dessous lui et recula hors de portée. Ses boucles noires lui tombaient en désordre sur les épaules. Un mèche avait même décidé de s'installer sur son oeil. Sa poitrine ne soulevait rapidement. Entre deux halètements, elle lâcha en un gémissement:
- regarde moi...

L'instant d'après, elle était tout près de lui. La jeune femme l'aida à se redresser et se glissa au creux de ses bras. Blottie contre son torse elle répéta d'une voix bien plus tendre :
- Regarde moi, Syld...

Relevant la tête, elle lui adressa un merveilleux sourire et l'embrassa de nouveau... l'embrasa même! De ses lèvres elle parcourut le visage tandis que ses mains habiles s'affairaient plus bas. Ses petits baisers descendirent le long du cou, passèrent sur l'omoplate, firent un crochet par les tétons à agacer du bout de la langue, parcoururent le ventre, alternant entre caresses sensuelles et chatouillis agréables.
Fanaa se redressa, regarda son chenapan avec une lueur coquine dans les yeux. Qu'il était craquant! Elle lui sourit de nouveau, lui indiqua de s'adosser à la tête de lit, puis partit s'amuser entre ses jambes.
Tandis qu'avec beaucoup d'attention et de concentration, elle s'absorbait dans son va et vient buccal, elle lui jetait parfois des coups d'oeil. Les seuls halètements et crispations musculaires de Syld lui suffisaient pour savoir où il en était certes, mais elle surveillait l'expression de son regard. Ce genre de position pouvait paraitre avilisante ou rabaissante pour la femme. Et même si il n'y avait aucune honte à faire plaisir à son compagnon, la jeune Oubliée préférait s'assurer qu'il ne la voyait pas... (elle frissonna mais continua de plus belle) sale de nouveau...

Des veines. Innombrables, serpentant, toutes dans la même direction, parfois brisées par un gouffre ou un mince trait sombre. Se réunissant parfois en boule sombre, forçant les voisines à s'écarter, pour revenir ensuite dans la même trajectoire.

D'un regard vague, Soghann suivait les lignes du bois des poutres et autres planches qui formaient le plafond au dessus de lui. La tête renversée en arrière, ses cheveux gouttant avaient formé une petite flaque au pied du baquet, rejoignant les litres d'eau renversés par de multiples entrées/sorties de bain... et autres ébats.

Plus aucune mousse ne troublait la surface plane de l'eau désormais moins que tiède, pas plus que les mouvements inexistants de l'assassin. Les deux jeunes femmes avaient disparu, emportant les quelques zoris laissés au sol à leur intention.

Avec un soupir, le Shalos se laissa glisser dans l'eau, la troublant légèrement le temps de son passage. Désormais en apnée, il ferma les yeux, se contentant d'écouter. Écouter son cœur battre -car oui, Soghann avait un coeur-, lentement, d'un rythme parfait, le sang couler dans ses veines avec force, dans un cycle immuable, comme si tout pouvait continuer ainsi à l'infini.

Alors que ses poumons le brûlaient depuis déjà un moment, que son corps était secoué de léger spasmes d'appel d'air, le Shalos creva la surface, s'efforçant de retrouver son souffle. Quelques minutes plus tard, il sortait de sa chambre, calme, détendu à l'extrême, plus silencieux qu'une Ombre. Et habillé de frais, surtout. Faisant un arrêt devant la chambre de Syld, il entendit des halètements caractéristiques qui lui arrachèrent un rictus. Alors lui, on l'empêchait, mais derrière, on ne se privait pas des bonnes choses, hein ?

*Tsssss*

Bon, au moins, il était en voie de guérison.

*En tout cas, mariner pendant tout ce temps ne m'a pas vraiment hydraté l'intérieur. Il est temps de vider quelques choppes.*

Le Shalos descendit donc les escaliers avec une nonchalance calculée, en profitant pour observer la salle. Peu de nouveaux venus, ou en tout cas personne de vraiment intéressant : des paysans, quelques marchands occupés à essayer d'appauvrir un peu plus les précédents... Les dédranes qu'ils connaissaent déjà, y compris celle qui avait soigné Syld. Ha, et, si, une espèce de colosse à la tignasse d'une couleur indéfinie, transportant une hache impressionnante qui, Soghann n'en doutait pas, avait tranché son lot de membres.

**Voilà un choix difficile : faire connaissance de la grosse brute et, pourquoi pas, la taquiner, ou bien s'immiscer dans le groupe déjà connu ?

Hmmm...

Bon, avant tout, trouver à boire.**

A peine l'assassin s'accoudait-il au bar qu'une des deux serveuses de tout à l'heure venait déposer devant lui une choppe remplie à ras bord, assortie d'un clin d'oeil coquin et d'un sourire pour le moins aguicheur. Auquel il répondit, avant d'entendre le colosse marmonner -car il n'était pas si loin que ça- :

- Hmmm... On a beau dire, rien ne vaut ce qu'il y a là-dedans.

L'attention éveillée, le Shalos s'approcha de la table du guerrier (qui s'était vidée rapidement après son arrivée), et s'assit face à lui avec un sourire.

- Bonjour, Guerrier. Je suis Soghann, de Shalanos. Tu ne désire sans doute pas être dérangé, mais le contenu de ton outre semble un régal ! Un fervent amateur de boissons tel que moi ne peut que flairer là l'occasion de nourrir ma soif... de connaissance. Me livrerais-tu le secret de ton nectar, ou du moins, son nom ?

Syld effleura la joue de Fanaa du bout des doigts puis passa une main câline sous son menton pour la détacher de lui sans brusquerie. Il la fit se redresser, passant un bras autour des blanches épaules pour la plaquer contre son torse.

- Tu sais, si tu poursuis ainsi, je ne vais pas pouvoir tenir très longtemps...

Il glissa une main entre les jambes de la jeune femme tout en ajoutant d'un ton mi-amusé, mi-penaud :
- Je ne suis pas sûr d'être suffisamment en forme pour relancer le jeu après ça.

Il piqua un petit baiser sur le bout du nez sur le nez de Fanaa avant de tirer un petit bout de langue aussi voluptueux que provoquant, le regard espiègle, puis de se pencher à son tour. Un bras un rien autoritaire passé à la taille de la demoiselle, une main posée sur la hanche et l'autre occupée à caresser l'intérieur d'une cuisse à l'épiderme plus délicat que le plus doux des satins, le Shalos se mit en devoir de rendre à la belle une partie du plaisir qu'elle lui avait donné.

La mine réjouie, totalement rassérénée par les marques d'affection qu'il lui prodiguait, elle lui lança un :
- chiche!

Elle n'eut pas le temps de le mettre plus au défi quand la première vague de plaisir arriva. Elle se cramponna à son chenapan, commença à lui mordiller le lobe de l'oreille mais les attention de plus poussées lui faisaient perdre pied. Elle tentait vainement de se raccrocher à une idée cohérente, de parler, de... de... Elle quittait le sol... la tête pleine de fourmillements, elle perdait totalement pied, pourtant n'était-ce pas un peu rapide? Remarque, avec son expérience, il savait y jouer. Quant à elle, ses sensations étaient décuplées quand elle était en sa compagnie.
Une autre vague et elle pinça ses lèvres sur la peau de l'épaule de Syld. Lui qui était si chaud si réel... et qu'elle n'avait pas l'intention de laisser en plan!

Enfin elle revenait à elle. Difficilement car il continuait sa délicieuse manœuvre mais elle apercevait des bribes de réalité, cela suffirait bien. Elle dut faire un effort pour ne pas se laisser distraire et déplacer la main de son intimité vers un de ses seins. Ensuite, elle retira totalement sa tunique et n'eut plus qu'à s'installer face à lui, sur ses genoux et adopter le mouvement lancinant qui les mena rapidement vers les sommets du plaisir.

Ne restait plus qu'à se laisser tomber, épuisés mais détendus. Allongée sur le corps sombre, Fanaa ne s'était pas détachée de lui et piquait sa poitrine, son cou et son visage de centaines de petits baisers en riant doucement.
- J'ai gagné! lâcha t elle avant de se laisser aller à un rire clair, joyeux.

Sa tête au creux de son épaule, ses cheveux épars, elle ferma les yeux pour mieux ressentir sa présence et retenir les larmes qui lui picotaient les yeux. Trop émotive. Elle vivait l'instant tellement intensément qu'elle ne pouvait empêcher son corps de réagir de toutes les façons possibles. Et maintenant, elle risquait de s'assoupir. Elle ne voulait pas dormir mais profiter de chaque minute avec lui! Chaque... minute... mais c'était plus fort qu'elle. Déjà ses phrases se faisaient décousues...

- Le sceau de l'elixia est brisé... mais tu es là c'est le plus important...

La porte de l'auberge s'ouvrit, puis se referma. Une silhouette de petite taille, couverte d'une robe de bure grossière au capuchon rabattu, pénétra lentement et silencieusement dans la salle commune. La tête baissée et les bras croisés, elle traversa la pièce en direction du comptoir, apparition fort incongrue qui aurait sans doute été plus à sa place dans un temple que dans une taverne. Arrivée à destination, elle se redressa et retira sa capuche, révélant contre toute attente un visage féminin aux traits délicats, encadré par une longue chevelure châtain clair. Un rayon de lumière égaré fit miroiter le symbole solaire qu'elle portait en pendentif, tandis qu'elle posait sur l'aubergiste un regard noisette emprunt de douceur. Lorsqu'elle fut sûre d'avoir capté toute l'attention de l'homme, elle s'adressa à lui d'une voix pleine de chaleur.

- Bien le bonjour messire, auriez-vous l'amabilité de servir un repas simple ainsi qu'un peu d'eau à une voyageuse fourbue?

- Bien sûr mademoiselle, bien sûr, allez donc prendre place à l'une des tables, vous allez être très vite servie.

Elle lui adressa quelques mots de remerciement assortis d'un charmant sourire, avant d'aller s'installer à proximité de la cheminée. Une serveuse lui apporta rapidement un verre et un pichet d'eau, en la priant de patienter un peu pour le repas. Elle but alors un peu, puis sembla se perdre dans la contemplation du plafond...

La tête rejetée en arrière dans les oreillers, Syld tachait de reprendre son souffle. Son coeur battait si vite que c'en était presque douloureux, faisant de son mieux pour pousser plus rapidement qu'à l'ordinaire le peu de sang neuf qu'il avait eu le temps de reconstituer dans ses veines.

- Tu as gagné, oui...

Le jeune homme était à nouveau fatigué, très fatigué... mais il se sentait bien.
Il eut quand même un petit remord en se rappelant la promesse faite à Sendaë.
"Se reposer pendant quelques jours, hein ?"
On ne pouvait pas dire qu'il avait vraiment obéi à cette résolution beaucoup trop raisonnable pour sa déraisonnable personne.

"Raisonnable ?" Il coula un regard déjà flou vers les boucles brunes de Fanaa. "C'est tout sauf moi, oui, vraiment. Encore heureux que Sogh ait assez de bon sens pour deux. Ah, la belle excuse que je me trouve là..."
Son attention dériva vers le plafond.

Tiens, c'était d'ailleurs à se demander comment le plafond en question tenait encore, usé qu'il devait être à force d'être fixé à longueur de temps.

Les sens de Syld se fondaient en un brouillard confus.
Il eut tout juste la force de murmurer :
- Sceau ?

Trop tard, ce sursaut de curiosité fut englouti comme le reste et le garçon s'assoupit.
Réflexion faite, il ne se conformait pas trop mal aux directives de Sendaë : s'il avait été tout seul dans son lit, il n'aurait pas tardé à devenir enragé et se serait empressé de filer par la fenêtre, au risque de faire une rechute. Tandis que là...

- Salut à toi, Soghann. Je suis Sláine, Dédrane errant.

Sláine observa celui qui venait si courtoisement de lui adresser la parole. Des traits fins mais durs, un âge indéfinissable, un regard sombre mais, pour le moment, amical. Un Shalos, oui, sans aucun doute, mais Sláine sentait qu'il pouvait lui faire confiance... au moins pour un temps. Ce n'était pas dans sa nature que d'accorder une confiance permanente, et à vrai dire cela n'était jamais arrivé...

Il fut amusé par la question de Soghann.

- Le secret de mon nectar, dis-tu?

Et, le regardant droit dans les yeux, il répandit quelques gouttes de "nectar" sur la table voisine, où elles formèrent une petite flaque translucide.

- Simplement de l'eau.

Il éclata de rire, d'un rire clair et joyeux; il était enchanté de l'air surpris du Shalos.

- Rien ne vaut quelques gorgées d'eau après une longue marche. Il arrive que la marche soit tellement prenante que j'en oublie de boire, c'est un de mes petits défauts... Mais cela me permet cette sensation de délice pour deux gorgées d'eau, là où d'autres doivent trouver des nectars compliqués pour se régaler.

Sláine tira la table devant lui, et plaça une chaise à côté. D'un geste courtois qui tranchait avec son apparence fruste, il invita son vis-à-vis à s'asseoir.

- Je ne connais rien de cet endroit, mais vous semblez être un habitué... Peut-être pourriez-vous me parler du lieu? Ainsi que de cet étrange don qui vous fait percevoir les murmures à quelques mètres de distance...