La Taverne de Veis

Une jeune femme, vêtue de bleu, entra alors dans la taverne. Le sourire aux lèvres, elle s'amusait avec une bourse bien remplie dans la main droite. Sa main gauche, elle, tenait l'une des bandoulière d'un sac a dos assez légers. Les cheveux bleutés au vent, elle se dirigea souplement vers le bar et s'assit sur l'un des hauts tabourets. D'une voix claire comme l'eau, elle déclara

-Tavernier, je suis de fort bonne humeur. Tournée générale pour toute l'assemblée!

Elle arbora toujours un sourire radieux, posa quelques pièces sur le comptoir puis entrepris de regarder les occupants de la salle.

** pas beaucoup de richards ici... bien... un peu de repos me sera bénéfique**

Ah! et j'oubliais! un jus de fruit pour moi.

Cobalt a écrit:

- Je dirais même complètement stupide. Si on se marie, c'est parce qu'on sait que la personne va nous combler, qu'on peut lui faire confiance, qu'on ne lui ferait jamais aucun mal. La perle rare doit bien exister mais elle doit être vraiment dure à trouver. Pour peu qu'elle existe.
Pas vrai Saarielle?

La façon dont il parla, fit venir des remords à la dédrane, elle se mordit la lèvre inférieur et baissa la tête. Pourtant elle lui en voulait, mais après tout se n'était pas sa faute à lui, si sa foutue cheville la faisait souffrir... Surtout que cela faisait seulement quelques heures qu'elle se rapellait que c'était lui qui lui était tombé dessus et par la même lui avait cassé la dite cheville...

Tout en gardant la tête baissée, Saarielle regarda Cobalt. Elle avait envie d'aller vers lui pour se faire pardonner mais sa rancœur l'en empêchait. Elle se mordit un peu plus la lèvre, une goutte de sang perla sous sa canine.
La chasseresse se leva tout de même, car la rancœur n'était pas dans ses habitudes, vint se placer derrière Cobalt, mit ses bras autour de ses épaules, ses mains touchant le torse du dédrane et lui murmura :

- Pardon, je suis désolée si je t'ai blessé. Je... Non rien, je suis désolée...

Le contact de Saarielle électrisa Cobalt qui se leva d'un bond pour le rompre au plus vite. D'une voix tendue il réagit:

- Blessé moi? Mais pas du tout. Tu te fais des histoires pour rien là.

Il regarda en tous sens pour ne pas avoir Saarielle devant les yeux, cherchant un échappatoire.

- Bon je vais informer la demoiselle généreuse au bar que Ling préfère l'eau.

A Ling:

- Au fait c'était du sirop d'argousier. Content que ça t'ait plu.

Le dédrane se dirigea à grand pas vers la nouvelle venue et la salua.

- Bien le bonjour Dame de Médiévir. Tout d'abord merci de votre offre. Votre compatriote à ma table là bas préfère boire de l'eau claire avec une pointe d'argousier. J'ai pensé que tant qu'à offrir votre tournée, d'ailleurs je vous en remercie, vous préfèreriez plaire à tous.

Norio était visiblement sous l'emprise de la boisson, sinon il n'aurais dit cela, j'aurais put le dessoûler en un clin d'œil, mais je préférais voir comment il faisait pour ce sortir de ce mauvais pas. apparemment il avais eu la présence d'esprit de ne pas riposter à Cobalt, pourtant il avais une réserve de répartie acerbe qui s'exprimait quand il buvait. Il ne devait pas avoir suffisamment bu en tout cas. Quand Cobalt fut partie, il s'adressa a Saarielle:

_Je suis désolé d'avoir parlé de ça, c'était uniquement pour ... rigoler, je ne suis pas très doué pour les blague.

Pff à chaque fois que je commençait à m'amuser il cassait tout. le liquide ambré dans son verre n'allait certainement pas rejoindre son estomac, dommage.

C'est avec stupeur que le ménestrel avait suivi l'arrivée inopinée d'un... confrère, puis la catastrophe verbale en chaîne qui avait suivi. C'était la première fois qu'il ressentait de l'antipathie envers quelqu'un au premier contact.
Pendant la "conversation", Lingwiloke observa attentivement ce personnage... Il y avait là quelque chose d'anormal. Cet objet qu'il portait... un instrument magique? Impossible.
Ses professeurs l'avaient toujours mis en garde contre ce genre de chose.

"Nous vivons avec la musique, et elle-même vit à travers nous. Dans nos relations avec elle, il n'y a pas le moindre rapport de domination, nous sommes en symbiose. Pour ce qui est des instruments enchantés, les choses sont souvent différentes. Il arrive que ces objets, puissants à n'en pas douter, possèdent une conscience. Pour peu que cette personnalité ne soit pas bienveillante, cela devient une lutte permanente afin de déterminer qui utilise qui. C'est une dénaturation de notre art, que tu dois fuir comme la peste."

Il frissonna et son corps agit tout seul, instinctivement. Ses doigts passèrent rapidement sur les cordes de sa lyre, jouant une brève mélodie aux tonalités légèrement guerrières. Dans le même temps, il prononça à la limite de l'audible une incantation.
La protection était rudimentaire, mais cela suffirait sans doute pour contrer une éventuelle malédiction, et l'avertir si une chose était tentée contre lui.
Malgré tout, son malaise persistait. Il lui fallait s'éloigner au plus vite. Il savait que son comportement avait du paraitre étrange, mais il ne pouvait pas se soucier de cela pour l'instant.
L'arrivée d'une compatriote lui fournissait l'occasion rêvée pour s'éclipser.

- Excusez-moi, cela fait quelques temps que j'ai quitté ma contrée, et voici peut-être l'occasion d'avoir quelques informations sur ce qui s'y passe.

Il suivit donc immédiatement Cobalt. Lorsque celui-ci se tourna pour désigner la table, il eut la surprise de voir un Ling bien plus proche de lui qu'il ne le croyait. Le médiovien aurait pu tourner cela en plaisanterie, mais il était encore légèrement choqué et avait un peu de mal à penser clairement.

De la solitude d'un long voyage, Adwel était entourée de deux jeunes hommes assez charmants dans leur genre. L'un était un sombre Dedrane et l'autre un artiste Médiovien. Elle souria de plus belle à l'évocation de son compatriote adepte des sirops

- Merci Sombre Dedrane, de m'avoir donné cette indication elle se retourna vers le tavernier Un sirop d'argousier pour ce ménéstrel de mon pays! Puis revint vers les hommes Et bien Médiovir est comme Médiovir. Une rivière qui semble immuable mais qui pourtant est bien vivante. Mais bon, cela fait plusieurs semaine que je suis en route donc je n'est pas les dernières nouvelles.

La Médiovienne se figea de stupeur

- Mais quelle impolie je fais! je ne me suis pas présentée alors que je suis la dernière arrivée!

Feintant un salut noble, elle emprunta l'accent du parlé des Nobles de la ville de l'eau.

Noble Assemblée, je me présente ainsi, je suis Adwel Edelnius et... reprennant une attitude plus "normale", levant les yeux au plafont Je n'ai jamais été forte en rime...

[edit HRP] genre je me suis trompé[/edit HRP]

Cobalt repoussa Saarielle et partit rejoindre la nouvelle arrivante, suivit par Ling. La dédrane resta quelques instants interloquée par la réaction du dédrane.
Elle s'assit lourdement sur la chaise qu'il venait de quitter, puis se cogna le front contre la table :

- J'suis qu'une idiote, entendit-on a moitié étouffé.

Il fallait qu'elle change d'air, la chasseresse se releva brusquement et sortit respirer.

- ... et nous somme ravis de vous voir ici! c'est ainsi que le Dédrane termina la phrase entamée par la pétillante Médiovienne.

Ainsi il était sombre? Il faut dire que ses vêtements de cuir noir n'émettaient pas de lumière. Croisé au détour d'un chemin dans l'obscurité, on aurait pu le prendre pour un assassin, ou encore pour un adepte de la magie des ténèbres. Mais le noir était une couleur qui plaisait à Cobalt. Il n'en chanerait pas.

- Quant à moi je suis Cobalt et voici Lingwiloke. Mon ami. Un ménestrel qui tient ses dons de l'eau, de la terre et du ciel au moins!

Son visage s'illumina.

- Bon moi les vers ce n'est pas ma spécialité. Et si nous trinquions à votre arrivée?

Aussi bien l'attitude de la jeune femme que la répartie de son ami tirèrent Lingwiloke de ses inquiétudes.
Enfin, il serait plus juste de dire que Cobalt lui en avait donné une nouvelle: comme à chaque fois, le ménestrel se sentit piquer un fard sous le compliment. Renonçant à tout vain effort pour enrayer le phénomène, il effectua une révérence impeccable et retrouva le sourire.

- Je vous salue bien bas damoiselle Adwel Edelnius. Je suis ravi de voir l'une de mes compatriotes en ces lieux, et je vous remercie de votre charmante attention. Il est fort dommage que vous n'ayiez pas de nouvelles récentes de Médiévir, certains évènements m'ont donné à penser qu'il s'y passe quelque chose de particulier. Mais ce n'est pas grave, j'aurais sans doute de plus amples renseignements ce soir.
Oublions cela pour l'instant, et suivons donc la suggestion de mon expansif ami -Il adressa un clin d'oeil au Dédrane-
A votre santé, puissiez-vous conserver ce teint resplendissant bien des années durant!

- Ravie de faire votre connaissance!

La jeune femme était resplendissante de joie! Elle avais eu peur d'arriver dans l'une de ces villes repliées sur elles mêmes. Le genre de ville qui l'obligerait a trouver le gang de brigands du coin... Mais non. Rien. En plus, son compatriote ne semblait étonnement pas réagir à son nom... Pourtant, a son évocation dans les 3 dernières auberges fréquantées, elle avait due sortir son poignard... mais cela avait eu pour avantage de lui permettre de procéder à une "répartition" comme dirait son père.

Adwel redevint néanmoins un peu plus sérieuse.

-En fait, en Médievir, il y a eu juste un évènement étrange... un jour avant mon départ, l'un des Anciens du Grand Conseil est mort. Mais je ne pense pas que cela soit de manière très "naturelle"... avec tout ce qui se trame ... Enfin, rien de quoi détourner la rivière pour le moment... mais on ne sait jamais avec les évènements du Monde... Je n'en sais pas plus pour le moment.

Puis elle haussa les épaules

Mais ne parlons pas politique ce soir! et buvons donc a nous!

Elle leva son verre que le tavernier lui avait apporté

[hrp]ici[/hrp]

La porte de la taverne s'ouvrit à la volée devant la dédrane suivit d'une médiovienne, la main entourée d'un bandage qui commençait à virer au rouge. La dédrane regarda rapidement dans la taverne, bien, Cobalt n'avait pas bouger ! Elle se précipita vers lui, entrainant la pauvre médiovienne à sa suite, puis elle la plaça devant le clerc :

- Cobalt !!! Il faut que tu la soigne ! Regarde ! Elle plaça la main de sa nouvelle amie devant le visage de Cobalt, Elle m'a sauvée la vie et elle c'est blessée par ma faute !!!

Des larmes pointèrent au coin de ses yeux !

- S'il te plaiiiiiiiitttt !!!

Alors qu'il trinquait tranquillement avec Ling et la bien jolie Adwel, Ling fut assailli par une furie aux yeux larmoyants. Saarielle. Qui trainait derrière elle une jeune fille inconnu, la main en sang et prête à défaillir.
Le jeune clerc reposa son verre et prit un air sérieux.

- Saarielle, qu'est-ce que tu as fait, encore? Non, ne me réponds pas. Il faut d'abord s'occuper de ton amie. Quelle idée tu as eu de la trimballer derrière toit dans son état! Regarde comme elle est pâle! Tu as eu de la chance qu'elle tienne jusqu'ici.

Cobalt ne criait pas mais on sentait quand même qu'il était plutôt mécontent.
S'aprochant de la nouvelle venue, il prit une voix douce et chaude:

- Mademoiselle laissez vous faire. Vous ne craignez plus rien je vais m'occuper de vous.

Tout doucement, il detacha sa main de celle de Saarielle, pencha la tête de l jeune fille au creux de son coude et lui ferma délicatement les yeux avant de tracer sur son front le signe de Gaïa. Sommeil magique. Le corps de la jeune femme devient inerte et elle serait tombée si Cobalt ne l'avait pas de suite prise dans ses bras.
Il inclina la tête en direction de Ling et Adwel.

- Veuilliez m'excuser mais le devoir m'appelle.

Son léger fardau dans les bras, il se dirige vers les escaliers mais s'arrêta en route, comme s'il avait oublé quelque chose. Il se retourna.

- Saarielle viens ici! Tu boîtes. Je m'occuperai de toi après. Et je crois que tu as des choses à me dire. Allez hop!

La jeune femme s'était figée, le verre aux lèvres, les yeux écarquillés, devant la brusque apparitions d'une dédrane et d'une médiovienne gravement blessée. Adwel ne se remit en mouvement que lorsque Cobalt et les deux arrivantes se dirigeaient vers l'étage

Moi qui pensais que ce serait un endroit plus calme... et avec moins de... enfin bon... question exotisme, je préférais encore aller a la Taverne du Pécheur Décharné...

elle se retourna et regarda le ménestrel, bu une gorgée avant de reprendre

Donc Ling... Vous souhaitez savoir autre chose? et puis d'où êtes vous originaire, je suis étonnée de ne jamais avoir entendu votre nom auparavant.

Cobalt monta dans la chambre de Saarielle, une fille dans les bras et une autre sur les talons. Poussant la porte du pied, il entra dans la pièce et posa la jeune fille inanimée sur le lit.
Il saisit délicatement la main blessée et déroula la bandage sommaire rouge de sang. Au moins la blessure était propre et nette. Mais l'hémorragie ne s'arrêtait pas. Cobalt prit la main blessée dans les siennes, l'éleva à sa bouche et souffle doucement sur la plaie. Le sang goutta de moins en moins jusqu'à s'arrêter totalement. Maintenant, refermer la plaie. Il plaça une main au dessous et une autre au dessus de la main blessée. Ainsi installée dans un écrin, il commença à incanter la force et la bonté de Gaïa. Après plusieurs minutes de concentration, il ouvrit les mains et vit avec soulagement que la blessure s'était bien refermée.
Il caressa doucement la main avant de la reposer sur le lit.

Puis il se tourna vers Saarielle.

- Allez à toi. Fais moi voir cette cheville. Et dis moi ce qui est arrivée à ton amie, je te prie.

Pendant que Cobalt soignait la médiovienne, on apporta le baquet et l'eau chaude. Saarielle avait remarqué que la moitié de sa tenue était imbibé de sang. Elle fouilla dans son sac et en sortit une chemise de nuit, tandis que Cobalt lui tournait le dos, elle se changea. le bain attendrait pour le moment, ça laissait le temps à l'eau de se mettre à la bonne température :

Cobalt a écrit:

- Allez à toi. Fais moi voir cette cheville. Et dis moi ce qui est arrivée à ton amie, je te prie.

La dédrane hésita, puis vint s'asseoir à coté de Cobalt et mis sa cheville gauche sur ses cuisses :

- C'est ma faute si elle s'est blessée, c'est en venant à mon secours, tu sais les 4 soulards de cet après-midi...

Elle se mordit la lèvre, un autre souvenir arrêtait pas de venir à sa mémoire :

- Enfin quand je suis sortie tout à l'heure, j'ai été à la petite rivière à 10 min d'ici, et... et ils m'ont trouvé la-bas... J'en ai évité deux, mais je me suis fait assommé... et...et elle est arrivée, sauf qu'elle s'est fait assommé à son tour...

Elle baissa la tête :

- Je suis désolée !

La chasseresse se jeta sur Cobalt, le serrant dans ses bras :

- Je suis désolée ! Je suis désolée ! Tu sais...

La dédrane s'écarta un peu de lui, le regardant dans les yeux :

- Je ne voulais pas dire ce que j'ai dit tout à l'heure. Tu sais à propos du mariage... C'est que... en faite... je t'en voulais pour ma cheville, mais... c'est aussi de ma faute, donc... je suis désolée et si je peux faire quelque chose pour me faire pardonner dit le moi !

Saarielle le regarda un peu mieux. C'est vrai qu'il était mignon... Sa respiration s'accéléra et une folle idée lui traversa l'esprit...

Cobalt était concentré sur le soin à apporter à la cheville se Saarielle, l'écoutant distraitement d'une oreille lorsqu'elle retira son pied et lui sauta au cou en s'excusant et s'excusant encore. Et elle se pressait contre lui et il sentait le contact de la poitrine sous le fin tissu.

Oh Gaïa qu'avait il fait pour mériter toutes ces tortures?

Et son corps réagissait. Evidemment qu'il réagissait cet imbécile! Après tout Cobalt était un jeune homme bien portant. Mais quand même si saarielle le remarquait cela risquait d'être extrêmement gênant! Elle allait le prendre pour une bête. Comme Shaolan.

Respirant plus fort pour masquer son trouble, il saisit fermement sa compagne par les épaules.

- Saarielle cela suffit par Gaïa! Tu me...

Il ne trouvait pas ses mots.

- Tu... cette histoire de mariage, c'est dit et basta. Il faut passer à autre chose, c'est bon!

Arrêtant de crier, il se força à parler plus calmement.

- Saarielle tu... tu ne peux pas te frotter contre moi comme ça. Je suis un homme maintenant. Même si j'ai quelques saisons de moins que toi. Tu ne l'as peut être pas remarqué mais maintenant je suis un homme. Et j'ai des... pulsions.
Bref, tu ne voudrais pas que je fasse des choses que nous regretterions tous les deux n'est-ce pas? Et bien fais attention maintenant.
J'existe, il serait temps que tu le réalises!

Lâchant Saarielle, il se dirigea à grands pas vers la porte et lança de dos avant de sortir.

- J'y vais. je ne voudrais pas que ton amie s'effraie de ma présence. Et je suis soulagée que tu aies pu t'en tirer.

Il ferma la porte.

Saarielle resta quelques instants interdite, elle ne s'attendait pas à sa réaction... Bien sur qu'elle avait remarqué qu'il était un homme, mais "J'existe, il serait temps que tu le réalises!" cette phrase. C'est comme si on venait de la poignarder.

La dédrane soupira, les larmes au bord des yeux, elle était énervée contre elle-même, elle n'était qu'une idiote, non pire que ça, puérile...
Elle se leva, vérifiant que la médiovienne dormait encore, elle prit sa petite sacoche en sortie une petite fiole qu'elle versa dans le bain, qu'elle tourna un peu, créant ainsi de la mousse parfumée. Elle mit les serviettes à porter de main, enleva sa chemise et s'immergea.
L'eau était bonne. De la où elle était, elle pouvait voir les 3 lunes se levées.

La chasseresse ne savait quoi faire avec Cobalt, il est vrai qu'ils n'étaient plus gosses, elle devrait faire plus attention. Un bruit la tira de ses pensées, c'est Tsuki qui se faufilait sous la porte

- Coucou, toi, désolée je t'avais oublié... Je ne pense à rien...

Saarielle se laissa glisser entièrement sous l'eau, puis elle ressortit tout doucement sa tête. Tsuki c'était mis en boule à coté de la médiovienne. Un petit sourire triste vint s'afficher sur ses lèvres. Elle secoua la tête, elle n'était pas comme ça !!! Allé on oublie tout et on recommence ! ... Facile à dire...

après s'être correctement lavé, elle sortit de l'eau, vérifiant au passage que son amie était toujours endormie, ce n'est pas qu'elle était vraiment pudique, mais certaines personnes préféraient ne pas voir quelqu'un qu'il connaissait à peine nu au réveil. Saarielle s'enroula dans une grande serviette. Elle regarda à nouveau dans son sac, elle tomba sur le paquet que sa mère lui avait donné, le deuxième, elle décida de l'ouvrir.
C'était une jolie robe, tombant sur ses chevilles, de couleur mauve. [hrp]voir mon avatar[/hrp] La dédrane l'enfila, elle lui allait parfaitement bien.
Elle laissa ses affaires où elles étaient, vérifia si la médiovienne dormait toujours, elle ne devrait pas tarder à se réveiller, mais elle voudrait peut être vraiment se reposer après. Elle lui déposa un baiser sur le front, puis sortit tout doucement de la chambre.

Le ménestrel était resté quelques instants pétrifié, lorsque qu'Adwel avait fait mention du soir approchant. Il ne faudrait pas qu'il tarde trop. D'un autre côté, la rencontre à laquelle il devait se rendre l'angoissait quelque peu. L'arrivée de Saarielle accompagnée de l'une de ses compatriotes le tira de sa torpeur.
*Et bien, si cela continue, je vais me croire de retour au pays.*
Il saisit son verre, profita du fait que boire dissimulait une partie de son visage pour souffler puis inspirer afin de se reprendre complètement. Il entreprit ensuite de répondre à la question d'Adwel.


- Je pense que j'aurais connaissance sous peu des informations qui m'intéressent, ne vous inquiétez pas. D'ailleurs si vous le souhaitez, je vous ferai part des nouvelles fraiches. Cela fait partie du travail d'un troubadour après tout.
Je suis originaire de Médievir elle-même, mais je n'y suis pas resté très longtemps. Mes parents m'ont très tôt placé dans une école formant les balladins, à l'écart de la ville, dont je ne suis sorti que très récemment. à vrai dire, il s'agit là de mon premier voyage.
Et vous-même dites-moi, d'où venez-vous? Et quelle activité exercez-vous?

- Moi? heu... c'est a dire que... En fait, on peut dire que je viens de la Rue. On peut dire que le monde urbain n'a plus de secret pour moi... de même que le monde de l'eau grace a ma mère. Mes Parents, Onerral et Kedealla Edelnius, m'ont élevée dans un certain respect de l'autre... contrairement a ces jeunes richard de Médievir. Pardon, je m'égare...
Quant à mon activité...Elle toussauta un peu on va dire que je participe avec les collègues de mon père à la répartition des richesses en ville...

La jeune femme changea de sujet... puisqu'il ne connaissait pas trop le monde de la rue... ni son nom...

- Mais peu importe. Les informations sur notre patrie m'interesse en effet. Je pourrais peut-être me rendre avec vous voir votre contact?

Adwel avait encore ce sourire charmant et le regard pétillant

Dans un demi sommeil, la jeune Médiovienne percevait des clapotis caractéristiques d'un bain. Où était-elle ? De retour à Medievir ? Chez ses parents peut être...
Elle sentit alors un baiser sur son front et quelqu'un qui se glissait à pas feutrés de la pièce.
Maman ?

Elle ouvrit les yeux et se releva sur les coudes. C'était une pièce inconnue qu'elle pouvait voir. Une chambre d'auberge, sans ses affaires.
Par la rage des flots déchainés ! Elle se souvenait désormais... Et l'esprit de nouveau clair elle cru défaillir une fois encore. C'était pas dieu possible. Elle avait finalement finit par s'évanouir et par la même embêté le femme qu'elle était allé sauver... Et qui aurait très bien pu s'en tirer toute seule puisqu'elle même s'était fait étendre dés son arrivée...
Et voilà qu'elle utilisait en plus la chambre de cette même personne, la forçant à prendre moult précautions pour ne pas troubler son sommeil. Le repos d'une squatteuse incapable de défendre quelqu'un.

-Quelle honte gémit-elle tout bas. Maman aurait si honte...

Il fallait réagir ! Se levant rapidement, elle s'éjecta proprement du lit où elle reposait jusqu'alors en prenant un peu trop appuie sur sa main blessée qui lui tira un grognement de douleur. Mais, poussée par une idée dominant tout autre pensée, la voleuse ne prit pas le temps de regarder où ç'en était de la guérison. Elle refit rapidement le lit, chercha un seau d'eau et une serpillère afin de nettoyer le sang qu'elle avait répandu sur le sol. En trouvant un dans un coin de la pièce elle se mit vite au travail et lorsque ce fut finit et qu'elle se fut assurée que la chambre était dans un parfait état elle s'autorisa alors à inspecter sa blessure.

-Diantre. S'exclama-t-elle en découvrant que cette dernière complètement guérie n'était même plus douloureuse.
Le clerc qui lui avait administré les soins devait être talentueux mais... cela avait du lui couter tant de forces, de l'énergie qu'il n'aurait pas du dépenser pour elle ! Il devait bien avoir d'autres choses à faire. Ils avaient tous autre chose à faire que s'occuper d'elle !

Elle ramassa alors ses affaires certainement gentiment déposées par son hôte à son égard, déposa une bourse pleine de monnaie sonnante et trébuchante sur une table de chevet et quitta la pièce après avoir laissé un bout de parchemin s'excusant pour tout et annonçant qu'elle espérait que ces pièces pourraient dédommager la chasseresse pour les efforts qu'elle avait du faire à cause d'elle.

Elle passa en coup de vent par sa propre chambre, prit la sacoche d'affaire ainsi que sa longue rapière qui y étaient restés, se les harnacha sur le dos et descendit dans la salle de la taverne.
Elle souhaitait retrouver le clerc qui l'avait soignée... Ce devait être le jeune Dédran qu'elle avait vu en compagnie de la chasseresse peu de temps avant les péripéties du point d'eau...
Il fallait qu'elle le trouve et ce même si ça ne l'enchantait guère de se retrouver de nouveau en contact avec quelqu'un. Oui, il le fallait absolument. Elle allait lui proposer ses services et ce aussi longtemps qu'il le faudrait pour que sa dette soit réglée.
Cette fois elle s'était faite avoir par ses sales voyous de bas étage mais elle travaillerait d'avantage et ferait des efforts pour ne plus faillir. Elle était talentueuse dans sa profession, elle le savait et son talent était reconnu par les hautes strates de la société Médiovienne. Et la protection d'une personne faisait aussi partie de sa profession. Elle pourrait peut être se racheter, expier la honte.

Mais il fallait d'abord trouver ce clerc Dédrane !

La jeune femme avait répondu au ménestrel sur un ton qui parut à ce dernier légèrement gêné... la rue... répartition des richesses... Même s'il savait être parfois en décalage par rapport au monde réel compte tenu de son manque d'expérience, il avait toutefois été formé convenablement. Une voleuse.... bah, il ne partageait pas vis à vis de cette profession les a priori communs. Au contraire, il brûlait de curiosité et aurait volontiers questionné la médiovienne plus avant. Mais la damoiselle ne semblait pas vouloir s'attarder sur le sujet, et il eut été inconvenant de la soumettre à ce qui pourrait ressembler à un interrogatoire.
Ling mit donc de côté sa soif de connaissances, et suivit l'orientation donnée par Adwel à la conversation. Ce fut alors à lui de ressentir quelque embarras.

- Venir avec moi? Et bien, n'allez surtout pas croire que votre compagnie me déplaise, loin de là, mais heu... voyez-vous, le trajet risque de ne pas être tout à fait sûr, surtout au crépuscule. De plus, je ne sais pas exactement ce que je vais trouver au rendez-vous, et là encore il est possible que ce soit risqué.

Il frissonna au souvenir de la nuit précédente. Si quelqu'un lui en voulait personnellement, il ne devait surtout pas impliquer une tierce personne dans cette histoire. D'autant qu'il n'avait théoriquement pas le droit de faire connaître le lieu de la rencontre à qui que ce soit. D'un autre côté, se lancer seul dans un inconnu potentiellement dangereux ne l'enchantait pas vraiment.
Il fit tourner ses méninges à pleine vitesse, puis poursuivit en poussant légèrement sa voix, de façon à ce qu'elle soit clairement audible pour toutes les oreilles à portée.

- Je dois ajouter que mes contacts sont quelques peu farouches, et que l'endroit où je me rend doit être gardé au secret. Non... Je suis désolé, mais je me dois de refuser votre compagnie. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Ling était parfaitement conscient du fait que la simple mention de "secret" poussait parfois les gens à commettre des actes irréfléchis. En réalité, les mots qu'il avait prononcés étaient presque une invitation à le suivre en douce pour tous ceux qui les avaient entendus.
Mais au moins comme ça, si quelqu'un décidait de le filer, ce serait de son propre chef, et en cas de problème on ne pourrait pas accuser le ménestrel d'avoir mené des compagnons dans un guêpier.

La voleuse leva un sourcil d'interrogation puis souria de nouveau. Le ton du ménestrel lui fit penser qu'il n'était pas si bon comédien que cela... a moins qu'au contraire, il agitait un drapeau de demande a l'aide... mais peu importait...

Et bien... soit... Bien que la nuit ne me fasse aucunement peur, bien au contraire, je respecterais votre volonté d'aller seul au devant de dangers que même vous semblez ne pas connaitre.

Elle s'arreta brusquement

**Encore un peu et je parlerais comme mon père!**

Vous devez partir bientot ou avez vous encore un peu de temps pour au moins finir votre verre?

Ling avala d'un trait son sirop d'argousier

- Je suis navré, mais je pense devoir y aller immédiatement. Le jour se termine, mais la nuit n'est pas encore là. Entre chien et loup... Il s'agit du meilleur moment pour se déplacer sans être trop inquiété. Les créatures diurnes cessent leur activité, et les prédateurs nocturnes ne sont pas encore éveillés.
Un grand merci pour le verre et pour la conversation mademoiselle.

Il effectua une révérence.

- Au plaisir de vous revoir bientôt.

Le ménestrel prit congé et se rendit brièvement au comptoir. Là, il laissa un message à l'attention de Cobalt, afin qu'il ne s'inquiète pas en le trouvant absent lorsqu'il reviendrait. Puis il sortit de l'auberge, et prit la route qui menait à Medievir.