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| La Taverne de Veis | |
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Auteur | Message |
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Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Sam 30 Aoû 2008 - 18:50 | |
| Tandis que Soghann revenait vers Syld, les autres occupants de la pièce sortirent l'un après l'autre. Les deux assassins se retrouvèrent bientôt seuls, la respiration calme de Syld indiquant qu'il avait rapidement sombré dans un profond sommeil. Il en avait besoin, après tout, il venait de passer assez près de la mort.
Soghann soupira en observant son compagnon. Où était passé ce chenapan pendant que lui s'amusait à tourmenter le Levitis ou qu'il dormait avec Fanaa, cela resterait un mystère au moins jusqu'à son réveil. Cependant, pour être mis dans cet étét là, il avait du rencontrer des ennemis farouches et expérimentés. pas trop nombreux, sinon Syld ne serait jamais revenu, mais suffisamment pour le mettre mal en point.
Tant pis. inutile de se lancer dans de folles reflexions, il n'aurait le fin mot de l'affaire que plus tard. Peut-être.
Sortant de ses reflexions, Soghann observa pensivement la pièce. Le soleil déclinait à travers la fenêtre restée grande ouverte, aussi alla-t-il fermer volets et fenêtre, plongeant la pièce dans une pénombre plus propice au repos. Il se rassit ensuite dans le confortable fauteuil duquel il pouvait surveiller à la fois porte et dormeur, tout en se fondant dans l'obscurité de la pièce.
Enfin, en théorie, se dit-il en souriant de lui-même. Le fait qu'il soit torse nu faisait de lui une tache blafarde sur le fauteuil sombre, le rendant aisémment repérable pour quelqu'un regardant vers lui. L'assassin leva la tête vers le plafond. Les Ombres, attirées par la douleur et la détresse de Syld, descendaient des recoins du plafond où elles s'étaient réfugiées, grâce à l'obscurité nouvelle qui regnait dans la pièce. Impalpables, de formes indéfinissbales et sans cesse changeantes, d'un noir plus profond que la nuit elle-même, les Ombres descendaient le long des murs, vivantes et affamées. Elles se dirigeaient vers Syld, avides de se repaître de la douleur qui l'habitait. Mais Soghann savait qu'elles donnaient autant qu'elles prenaient : elles allaient faire plus de mal que de bien à Syld, si il laissait faire. A moins que...
Sans hésitation, il plongea la main dans l'une de ses bottes et en sorti une toute petite dague, très tranchante et presque dépourvue de manche : une arme de lancer qui pouvait être mortelle si bien utilisée. il la fit tourner quelques instants entre ses doigts, tout en regardant les ombres ramper vers son compagnon. Puis, d'un geste rapide et précis, il planta la lame dans son bras. Pas profondémment, mais suffisamment pour provoquer une douleur vive, et intense.
Aussitôt, les Ombres changèrent de direction, et vinrent vers lui, plus rapide, plus précises, rampant tels de monstrueuses insectes plus fin que du papier.
Quelques minutes plus tard, Soghann se leva, difficilement, privé d'une partie de ses forces. Sa blessure, ouverte, laissait filtrer un sang sombre et épais le long de son bras, faisait contraste avec sa peau pâle. Plus aucune Ombre ne paraissait anormale dans la pièce.
Titubant quelque peu, comme s'il était légèrement ivre, il s'approcha de Syld, s'assit sur le lit, et plaqua sa blessure sur les lèvres entrouvertes de son compagnon. Son sang tomba sur la langue de Syld, par petites gouttes chargées du pouvoir des Ombres. Cet acte accomplit, l'assassin retourna s'assoir, épuisé. Non par la blessure, mais par ce qu'il venait de donner aux Ombres, et qu'elles allaient rendre à Syld, accelerant son rétablissement.
Quand à Soghann... Quelques heures de sommeil, et fatigue comme blessure auraient disparu. C'est sur cette certitude réconfortante que l'assassin glissa lui aussi dans un sommeil réparateur. Lorsqu'il se réveillerait, il faire certainement nuit... | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Sam 30 Aoû 2008 - 20:03 | |
| La pièce était plongée dans une épaisse et silencieuse obscurité lorsqu'enfin Syld reprit conscience.
Si noir... Où...
Sa vision s'adapta à la pénombre et le jeune homme se détendit.
Ah, ça y est, il se souvenait. Il était revenu à la taverne de Veis.
Il leva à demi une main puis suspendit son mouvement, le regard fixé sur ses doigts. Ils étaient intacts. S'il n'y avait eu cette impression encore pénible de faiblesse dans ses muscles, l'assassin aurait cru à un mauvais rêve. Lentement, il acheva son geste et essuya la goutte de sang qui avait coulé à la commissure de ses lèvres.
Il observa un instant la petite trace sombre et visqueuse au creux de sa paume sans comprendre. Sa gorge le brûlait un peu et un goût ferreux persistait sur sa langue. En fait, il...
L'expression de Syld s'assombrit brusquement tandis qu'il redressait la tête pour scruter les coins et recoins de la pièce à la faveur de la pâle ligne de lumière lunaire qui filtrait entre les volets vermoulus.
Soghann s'était assoupi entre les bras accueillants du fauteuil. Sa tête avait glissé sur le côté et ses cheveux retombaient en un sombre rideau devant son visage, sans toutefois réussir à dissimuler ses traits légèrement tirés.
Syld jeta un coup d'oeil vers le mince liseré chatoyant qui soulignait le tour de la fenêtre. Depuis combien de temps dormait-il ? Là, il faisait nuit noire, mais la nuit de quelle journée ? Il avait eu l'impression de se débattre contre la fièvre, la douleur et son propre corps qui refusait de continuer pendant des jours et des jours...
Le jeune homme contempla un moment son compagnon puis se laissa retomber sur son oreiller, l'oeil levé vers le plafond qui... eh bien, qui était un inoffensif plafond. Plus aucune forme ténébreuse ne rampait le long des poutres, n'exsudait en grouillant des fissures du crépi.
Syld lâcha un soupir presque inaudible, son regard adouci, moiré comme un velours.
- Tu n'étais vraiment pas obligé de faire ça... | |
| | | Sendaë
Réputation : 0
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Sam 30 Aoû 2008 - 23:36 | |
| La Dedrane fut surprise lorsque Fanaa repoussa son cadeau mais ne s'en ofusqua pas le moins du monde et l'explication de sa compagne était juste. Elle récupéra sa bourse et la rangea dans son barda puis posant la tête sur ses mains,elle écouta silencieusement la jeune fille. Ses mimiques, de tout petits détails à peine visibles, trahissaient son inquiétude pour Syld. Elle avait l'air vraiment effrayé qu'il arrive quoi que ce soit au jeune brigand. Mais même apeurée, elle était très belle, la paleur de sa peau contrastant avec la noirceur de ses cheveux. - Citation :
- - Tu dis que tu es mal à l'aise en compagnie des autres, c'est étrange. Je te trouve tellement épatante que pour moi c'est difficile à imaginer. je veux dire, toi qui es si prévenante, si attentionnée envers tous ces gens, toi qui les soignes, tu devrais être heureuse et fière de les côtoyer. Et eux devraient se rendre compte de la chance qu'ils ont de te connaitre.
Je comprends ton malaise au milieu de monde, je suis un peu comme ça moi aussi, mais ce que je perçois de toi est si beau... ce doit être la magie de Ternä que tu portes en toi. Tu dis que tu ne côtoyais pas grand monde chez toi à part les animaux, tu n'avais pas des tas de camardes de ton âge? J'ai toujours imaginé que dans les villages la vie se passait ainsi : des ribambelles de gamins qui s'amusent et qui rient. A part à Shalanos bien sûr. Sendaë releva la tête et sourit à son amie.-Tu ne me dois absolument rien Fanaa, et j'ai largement de quoi me restaurer ou payer une chambre. Mais c'est l'intention qui compte et si tu désires que je reste ici avec toi, je pense que cela doit être possible. Ta vision des villages Dedranes n'est pas très loin de la vérité. Quand j'étais enfant, j'ai passé beaucoup de temps hors de mon village avec mon père pour qu'il fasse mon éducation, et ce très jeune. J'ai passé le plus clair de mon temps à pister les animaux bléssés et à apprendre les propriétés des plantes au près de ma mère. Le peu de temps que je passais dans notre village, je préférais être seule. Non pas que la compagnie des autres enfants me déplaisais mais j'étais mieux dans la tranquilité des bois. Elle s'arreta un instant pour commander une deuxième pinte pour elle et Fanaa et retourna à sa conversation avec sa compagne.-Si tu voyais le Ternael, tout y est parfaitement enchaîné. Chaque chose y est parfaitement à sa place et je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'assise en tailleur sous un arbre à la lueur des trois lunes à observer la vie grouillant autours de moi. Les autres enfants ont dû me trouver bizarre et ne souhaitaient pas trop m'approcher et quand ils le faisait, j'étais maladroite et je les blessait plus qu'autre chose. Un seul d'entre eux a affronté ma maladresse et est passé outre. Il s'appelait Velys et on pouvait rester des heures à contempler la forêt en silence ou à bavarder de tout et de rien. En grandissant, nous nous sommes rapprochés et je crois même que je l'ai aimé. Puis un jour, il a disparu sans laisser de nouvelles, sans même un adieu. J'ai pris ça pour une sorte de trahison et depuis je n'ai plus jamais essayer de lier contact avec les gens, comme quand j'étais petite. La Dedrane fini le fond de sa choppe pour se désaltérer et en regarda pensivement le fond. Elle se rememora le visage de Velys, ses yeux verts et son sourire avant de detourner le regard vers Fanaa.-Aujourd'hui, je survole leur vie et rend service quand je le peux. Je ne souhaite pas leur reconnaissance, mais c'est différent avec toi. Ton désespoir m'a vraiment touché et je veux vraiment te connaître. Pourquoi te dénigres-tu tant que ça? Pourquoi te sens-tu inutile comme tu dis? | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Dim 31 Aoû 2008 - 4:17 | |
| - Je me dénigre moi?
Fanaa était sincèrement surprise, elle n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle. La demoiselle fronça les sourcils.
- Je n'avais pas eu l'impression de me plaindre jusque là... je suis désolée.
*Aurais-je agi de même avec Soghann et Syld? Cela expliquerait qu'ils... mais non. Je suis sure que non car je n'ai pas osé me confier à eux malgré leur invitation à le faire. Je craignais d'abuser d'eux, de leur peser. Là c'est différent.*
- En fait... avec toi je crois que je peux parler. J'ai envie de te faire confiance. C'est probablement pour ce que tu as réalisé aujourd'hui et peut être aussi à cause de notre point commun. Ecoute...
La jeune femme jeta un coup d'oeil dehors. Il faisait encore jour.
- Si tu veux bien venir dehors avec moi, je vais pouvoir t'expliquer. Et te montrer. Laisse moi juste aller chercher mes affaires.
Elle alla à l'étage, marcha sur la pointe des pieds dans la chambre, fouilla dans son sac pour y prendre ses fusains, ses couleurs, une feuille et un support. Avant de redescendre elle fit un détour par la chambre de Syld. Elle n'y entra pas bien sûr, se permit seulement de coller son oreille à la porte. Silence. Il dormait toujours. Passant devant la petite mediovienne elle la salua puis rejoignit Sendaë et l'entraina dehors. Toutes deux firent le tour de la taverne et s'éloignèrent de quelques mètres afin de trouver un arbre au large tronc. Fanaa fit asseoir Sendaë en dessous, s'installa face à elle en tailleur, posa son support et sa feuille blanche sur ses genoux. Elle releva la tête et se mit à détailler la dedrane.
- Le soleil va se coucher dans une heure ou deux. Nous allons attendre ici. Je vais me concentrer sur le dessin et comme ça ce sera plus facile. J'ai besoin de m'occuper pour pouvoir penser sans penser. Ca peut sembler sans aucun sens mais je n'y arrive pas autrement. N'hésite pas si tu veux bouger, t'allonger, déplier tes jambes, te lever. C'est comme tu le sens.
Elle posa la pointe de son fusain sur le papier, et ajouta encore.
- Jusque là je n'ai jamais parlé à personne. De moi je veux dire. Alors tu... Non. Ce n'est rien.
Son coeur ne battait pas plus vite, mais bien plus fort. Elle sentait les coups à ses tempes, le vacarme l'assourdissait presque. Sa main commença à bouger, la feuille à se remplir et ses lèvres à remuer tandis qu'elle gardait les yeux rivés sur sa tâche.
- Calcyria est le village des Oubliés, ceux qui n'ont ni origines, ni peuple. Ils sont pires que des bannis, ils ont été rayés de l'histoire même de toute Adreis. Ils ne sortent jamais, nul ne les connait. Cette sentence est pire que la mort et pourtant si proche. Au fond, les oubliés sont abandonnées à leur sort et on attend juste qu'ils meurent. Ils n'ont plus d'espoir car plus aucun avenir possible. Ils sont marqués au visage afin d'être immédiatement repérés si ils tentaient de s'échapper. Ils ressemblent à des zombies, des créatures errantes, sans âme, sans nom, sans famille. Ils ne sont plus personne voilà la triste vérité.
Elle ne se rappelait que trop bien des silhouettes grises, ternes, au regard vide. Elle en avait eu peur lorsqu'elle était petite fille. Jusqu'à ce qu'elle comprenne la réalité. On ôtait à ces gens tout ce qu'on pouvait mis à part la vie afin qu'ils réalisent à quelle profondeur de gouffre ils avaient échoué.
- Ils ont tous l'air si vieux, si épuisés... et si seuls. Maman était parmi eux. Mais elle n'aurait jamais dû! Elle avait la lumière en elle, la vie, et surtout la danse. Elle était un astre lumineux parmi ces ombres grisâtres. Elle souriait, elle était merveilleuse. Elle n'aurait jamais dû échouer là-bas. Quand je dis qu'on leur a tout arraché, c'est vrai. On les a aussi bien sûr rendu incapables de procréer. Le but de l'existence de Calcyria est de se débarrasser en secret et en souffrance de gens indésirables. Les oubliés n'ont pas d'enfant. C'est impossible. C'est vraiment impossible! Et pourtant je suis née. Moi, Fanaa, je suis une enfant d'oubliés. Je suis l'enfant de ceux qui n'ont pas eu le droit d'exister. Celle qui n'aurait pas dû naitre. Maman, elle me disait que j'étais un miracle. Je l'ai crue au début. Mais depuis j'ai révisé mon jugement. Je sais très bien ce que je suis : une erreur de la nature. Sans peuple. Sans famille. Sans origine et probablement sans destin. Je n'aurais jamais dû exister. C'est la raison pour laquelle je ne trouve pas de place pour moi. Et pourtant je cherche quand même.
La feuille était colorée maintenant, ils ne restait presque plus de blanc.
- Tout d'abord Syld, puis Soghann ont été les seuls à me témoigner... autre chose que du dégoût ou... de l'avidité ou encore... rien du tout. Ils sont...
L'émotion était trop forte, Fanaa porta sa main à son plexus. L'intensité de ses sentiments était telle que c'en était douloureux. Cela lui coupait le souffle.
- Mais il ne faut jamais le leur dire parce que je ne sais pas faire grand chose qui leur serve. C'est vrai, je sais juste danser et dessiner. Ce ne sont pas les qualités recherchées par les Shalos. Et moi je ne suis déjà pas une Shalos alors...
Fanaa inspira et expira profondément afin de se calmer. Elle avait laisser le flot de ses paroles couler tout seul. Elle avait gardé cela pour elle depuis toujours et le partager aujourd'hui lui semblait bizarre mais pas désagréable. En fait elle ne savait déjà plus exactement ce qu'elle avait raconté, juste que c'était le début. La suite... elle avait toujours du mal à s'en rappeler. Et cela ne lui manquait pas. La morsure du fouet...
Son visage se tendit au souvenir de la douleur puis se détendit en un franc sourire lorsqu'elle tourna sa peinture achevée vers son modéle. La toile représentait la dedrane assise sous un arbre au feuillage très étendu (pas celui sous lequel elles étaient installées mais plutôt sa vision d'un arbre du Ternaël) les rayons du soleil traversaient les ramures et prenaient plusieurs teintes douces avant de se poser sur la dedrane.
- Ca te plait? C'est pour toi...
Il faisait nuit maintenant. Les lunes brillaient dans le ciel, ainsi les deux amies n'étaient pas dans l'obscurité. Qu'elle ait passé des heures a peindre ne surprenait pas trop Fanaa. Par contre, elle n'avait pas réalisé avoir autant parlé. Mais entre les réminiscences, les silences, et l'émotion... Par bonheur il faisait doux. Ainsi elle n'avait pas à s'inquiéter de l'inconfort de son amie. Mais il fallait rentrer. Soghann était peut être descendu apporter des nouvelles... | |
| | | Sendaë
Réputation : 0
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Dim 31 Aoû 2008 - 11:46 | |
| Sendaë avait suivi sa nouvelle amie hors de la taverne mue par la curiosité, mais aussi parce qu'elle était vraiment touchée qu'on lui fasse confiance de la sorte. Une fois arrivée sous un arbre, un survivant dans cette région, elles s'étaient assises l'une face à l'autre et Fanaa avait sorti son matériel de dessin. Se mettant en tailleur, penchée en arrière et en appui sur ses mains afin d'être à l'aise, la Dedrane écouta silencieusement sa compagne raconter une partie de son passé. Par moment Sendaë pouvait ressentir la souffrance de sa belle amie alors qu'elle la croquait. Son histoire était si triste, et ce qu'elle cachait devait être encore pire. Les paroles rythmées de silence de son amie n'étaient pas désagréable et Sendaë se sentait à l'aise. La position dans laquelle elle se tenait était sa favorite, celle qu'elle adoptait quand elle contemplait le monde environnant quand elle était seule, une posture qu'elle pouvait conserver pendant de longs instants. Au bout de quelques heures, quand la nuit fût tombée, la jeune femme brune se redressa en souriant et tendit un portrait à la Dedrane. Par Ternä, quel talent. - Citation :
- - Ca te plait? C'est pour toi...
-Merci. C'est superbe Fanaa, tu es réellement douée. Pour Syld et Soghann, je te fais la promesse que je ne revelerai rien, ça sera notre petit secret. Mais je tiens à te dire que ces deux là seront t'apprécier comme il se doit, quoi que tu soit. Il est dur de grandir sans famille, mais aujourd'hui je pense que tu peux considérer avoir au moins trois amis. Quant à ton avenir, sache que c'est à toi de le forger. Tu as l'oeil et tu dis être danseuse ce qui requiert de l'agilité. Si tu le souhaites, je peux t'apprendre deux trois choses sur le pistage et tes facultés naturelles peuvent être utilisées à bien d'autres choses. Mais surtout continu à dessiner et à danser, ce sont les aptitudes qui font que tu es toi même, et même si ton passé est douloureux, ne l'oublie jamais, il est tien. La Dedrane respira à plein nez l'odeur de la nuit et les senteurs du désert tout proche.-Ton futur t'appartient et c'est sur tes actes et non sur ton passé que tes amis mais aussi les gens que tu connaitras te jugeront la plus part du temps. Puis je ne pense pas que tu sois une erreur comme tu dis, on ne peut pas faire d'erreur aussi ravissante. Sendaë se releva et s'approcha de la jeune femme. Ses yeux myosotis brillaient à la lumière des trois lunes. La chasseresse aux cheveux emeraudes se pencha vers sa compagne et la serra encore une fois dans ces bras. Une etreinte pleine de sincérité.-Nous serons là pour toi Fanaa, quoi qu'il arrive. Et maintenant rentrons voir si Syld va mieux. Si tu le souhaite, on peut partager la même chambre toutes les deux, je ne manque pas de Zoris à dépenser et je pourrais encore discuter longtemps avec toi ce soir. Elle tendit la main vers Fanaa et l'aida à se relever en souriant. Dans sa tête, les idées fourmillaient*Ne t'inquiète pas Fanaa, il y a des gens qui t'aiment.* | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Dim 31 Aoû 2008 - 22:53 | |
| Fanaa baissa la tête quand son amie la réconforta. Elle ne réagit pas plus que ça car même si c'était gentil... c'était aussi un peu gênant. N'ayant pas l'habitude de tant de compassion, elle se retrouvait dépassée. Le silence aurait été bienvenu. Mais les gestes de Sendaë ... La jeune femme se sentait apaisée, épaulée. Une sensation différente, mais vraiment rassurante.
Sa main dans celle de la dedrane, Fanaa retourna à la taverne. Elle monta ranger ses couleurs dans son sac, ressortit décrocher le manteau qui était presque sec, retourna au bar pour commander une bière de dolciane et une assiette de viande sur un plateau. - C'est pour Soghann. expliqua-t-elle a Sendaë. Il n'est pas une femme mais il a eu des frayeurs lui aussi. Et puis il aura peut être faim si il n'ose pas quitter le chevet de Syld.
Fanaa déglutit avec difficulté. Il fallait monter maintenant. Elle avait le trac. Elle ne pouvait s'empêcher de revoir le teint cireux de Syld vidé de son sang, de ses forces. Il avait été soigné mais tant qu'elle ne le reverrait pas de ses yeux "faire son Syld", elle ne serait pas totalement rassurée. Elle était de nouveau tendue. Se saisissant du plateau, elle monta les escaliers avec appréhension. Elle ne se tourna pas vers son amie mais espéra qu'elle comprenait sa nervosité et ne lui en garderait pas rancune. Tout son esprit, toutes ses pensées étaient tournées vers les deux shalos. Une fois devant la porte, elle attendit un peu. Aucun rai de lumière ne passait sous la porte, aucun son ne se laissait entendre. Fanaa n'hésita qu'une demi-seconde à entrer. Après tout, elle ne ferait pas de bruit. Et elle voulait le voir...
La jeune femme poussa la porte qui, par bonheur, ne grinça pas. Elle entra, suivie de Sendaë, s'approcha du fauteuil où était installé Soghann, se baissa et posa son plateau à côté de lui. Se redressant, elle effleura son torse de la main. Il avait la peau fraîche. A se balader à moitié nu aussi! Elle sourit et remarqua son entaille au bras. La blessure n'était pas profonde et ne saignait déjà plus. Mais comment avait il pu se blesser en veillant un convalescent? Peut-être un faux mouvement dans le noir? Mais elle n'y croyait guère. Soghann et faux mouvement c'était tout simplement incompatible.
La dedrane avait repoussé la porte de manière à ne laisser passer que le minimum de lumière, ainsi elles ne réveilleraient pas les shalos. Fanaa se déplaçait sans hésitation dans cette semi-obscurité. Elle déposa soigneusement le manteau sur le dossier d'une chaise et le gant sur le siège. Et enfin, le cœur battant à tout rompre, elle se tourna vers le lit où reposait le chenapan. Elle fit quelques pas et s'agenouilla à la tête du lit. Avec beaucoup de précautions elle retira la compresse du front de Syld, l'immergea, l'essora et la replaça, de nouveau toute fraiche.
Fanaa était tendue à craquer, elle sentait même des fourmillements à l'intérieur de son crâne. Elle mourait d'envie de le toucher, de l'embrasser, de le caliner, de discuter avec lui, de le voir sourire... Une envie, un besoin si fort que c'en était douloureux. Mais elle se retenait, se rappelant qu'il avait besoin de repos. d'un repos non perturbé.
- Syld... Tu me manques. Les mots s'emmêlaient, se bousculaient à son esprit. Ses sentiments rayonnaient plus fort. Sa voix se bloquait dans sa gorge. Elle n'aurait peut être pas dû parler mais... maintenant qu'elle avait commencé... Elle n'aurait sûrement jamais dit cela si il avait été éveillé. Elle n'aurait pas osé. Mais là, elle ne pouvait se retenir, elle avait eu bien trop peur pour lui. C'est ainsi qu'elle reprit, d'une voix quasiment inaudible -incompréhensible même pour l'ouïe acérée de Soghann à cause de la distance à laquelle il se trouvait-
- Quand vous êtes partis, j'ai craint que vous ne reveniez pas. Sogh m'a soutenu le contraire mais vous ne vous êtes même pas retournés alors j'ai cru... Et je suis allée à Fedoran, un peu. C'etait... horrible. Comme dans mon souvenir. Penser à vous était mon seul soutien. Toujours. Il m'est difficile de refuser à Mani ce qu'elle demande, elle a beaucoup fait pour moi et j'ai dû faire des choses dont je n'aurais peut être pas à rougir si j'étais une shalos seulement je n'en suis pas alors j'ai honte. Presque autant que de mes marques dans le dos. Alors j'ai quitté la ville dans le but de vous retrouver car c'était beaucoup trop pesant sans vous. J'étais perdue. Soghann dit que je dois m'appartenir à moi-même mais je n'arrive même pas à ça. Ses yeux la picotaient, sa vision se brouillait mais elle connaissait Syld par cœur et de plus il faisait très sombre, donc cela ne la dérangeait guère.
- Je suis revenue à la taverne. Soghann m'a envoyée vers toi mais quand je suis arrivée à ta chambre, c'était trop tard. L'eau de ses yeux déborda et une goutte glissa sur sa joue avant de tomber sur sa robe bleue. - J'ai cru que tu étais fâché contre moi et ça m'a fait très mal. Mal à en hurler. Et j'ai eu horriblement peur de t'avoir perdu. Mais j'ai découvert ce qui s'était passé. J'ai suivi la route de Levitas mais c'était trop loin, c'est ma faute j'etais fatiguée. J'ai voulu prevenir Soghann mais je me suis endormie. Fanaa serra les poings si forts que ses ongles entrèrent dans ses paumes. - C'est ma faute. J'ai été incapable. Et je suis impardonnable. Quand je vois l'état dans lequel tu es rentré... si j'avais averti Soghann à temps, il aurait pu faire quelque chose lui. Je n'ai même pas pu faire ça.
Elle frissonna. - J'ai eu si peur pour toi! La jeune femme baissa la tête et serra les paupières très fort, de façon à s'empêcher d'éclater en sanglots. - Quand tu t'éloignes c'est si douloureux... je préfèrerais encore retourner chez mon maitre que te perdre de nouveau. Excuse moi. C'est juste que... je voudrais être capable de te combler. Je commence à dire des bêtises. Sache juste que si tu es si important pour moi, c'est parce que tu es toi, et pas juste parce que tu m'as offert la vie. Tu comprends? Ce n'est pas parce que je te le dois, mais parce que je le ressens profondément...
Fanaa soupira et se reprit. - Sendaë et un voisin de chambrée t'ont sauvé. Tu vas l'adorer, elle est douée et vraiment belle! Je suis contente que tu te reposes tu en as besoin. Quand tu te réveilleras, je serai là. Enfin... pas très loin si tu as besoin.
Elle ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais se ravisa. Qu'est-ce qu'elle avait pu parler ce soir! Serait-ce la nuit des confidences? Heureusement que Syld dormait profondément sans quoi le pauvre aurait été assommé avec tous ces mots. Mais c'était tellement plus facile comme ça...
Elle ressortit de la chambre et alla attendre Sendaë dans le couloir.
Dernière édition par Fanaa le Lun 1 Sep 2008 - 14:57, édité 1 fois | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Lun 1 Sep 2008 - 4:25 | |
| Au bout d'un petit moment, le cliquetis de la porte qui se refermait doucement vint signaler le départ des visiteuses.
Syld respira profondément avant de relever les paupières et de fixer l'obscurité au-dessus de lui.
Il ne dormait plus vraiment depuis un certain temps, restant à somnoler, à osciller entre de brèves périodes de sommeil et d'éveil. Sa condition physique s'était grandement améliorée en l'espace de quelques heures, mais une fièvre légère lui battait les tempes et lui embrouillait l'esprit. Des souvenirs et des pensées désagréables profitaient de son sommeil pour remonter à la surface puis se mélanger sans logique apparente, finissant par le réveiller, le coeur battant et le souffle court. Syld s'appliquait à garder l'oeil clos et les muscles détendus, s'efforçant malgré tout de ne pas lutter contre l'endormissement, offrant l'apparence du profond sommeil. Inutile de s'agiter inutilement : il n'y avait qu'à attendre et laisser son corps récupérer.
Le jeune homme n'avait pas vraiment cherché à écouter ce que pouvait dire Fanaa. Même dans l'état de conscience intermédiaire dans lequel il se laissait flotter, il avait senti confusément qu'en quelque sorte elle ne s'adressait pas à lui. Elle se déchargeait simplement de ce qu'elle avait sur le coeur. Mais il ne pouvait pas ne pas entendre malgré tout.
Syld crispa convulsivement une main sur son bandeau, la respiration saccadée. Ah, pourquoi est-ce que ça faisait aussi mal ?
- Différente... Pourquoi... pourquoi est-ce que tu étais différente, cette nuit-là ?
Le Shalos laissa son avant-bras posé sur son front. Sous la pression, des filets d'eau ruisselaient de la compresse, s'écoulaient sur sa peau. C'était froid. Agréable.
- Et surtout, pourquoi est-ce que j'ai... pourquoi est-ce que je réagi encore comme ça ?
Syld reversa la tête en arrière, s'exhortant au calme. Dormir. Tout ce qu'il désirait, c'était le noir. Le calme. Le silence. Pas de pensées parasites. Dormir. Rien qu'une paisible, une profonde obscurité... | |
| | | Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Lun 1 Sep 2008 - 10:57 | |
| Ce fut une légère caresse sur sa peau qui réveilla Soghann. Après les quelques secondes necessaires à reconstituer les où, pourquoi et comment, il ouvrit à demi les yeux sur la pénombre. Fanaa était face à lui, et venait certainement rendre visite à Syld. Mais elle avait aussi pensé à lui, évidemment. Continuant à respirer comme s'il dormait, il observa la jeune femme aller s'épencher au chevet de Syld. Il ne comprenait pas ce qu'elle disait et c'était certainement à dessin, et l'assassin ne chercha pas à savoir de quoi elle parlait.
Lorsqu'elle fut partie, il devina que Syld ne dormait pas lui non plus : bien qu'il essaye de se détendre, des crispations musculaires et des varitations de rythme respiratoire prouvait que son compagnon passait du sommeil à l'éveil fréquemment. Il l'écouta quelques minutes se débattre avec ses songes, tandis que lui achevait de se réveiller. Fanaa avait eu raison : il avait une faim du diable, et c'était normal après la petite opération qu'il avait effectué.
*Tiens, à propos d'opération...*
Il baissa le regard pour regarder l'intérieur de son bras. La cicatrisation était en bonne voie, bien sûr, et le saignement était arrêté depuis longtemps. Maîtrisé, le pouvoir des Ombres pouvait s'avérer très efficace, si l'on était prêt à faire quelques sacrifices. Sacrifices qu'il avait concédé de bon coeur pour aider Syld à se rétablir promptement : son ami en avait bien besoin après l'épreuve qu'il venait de traverser. Lorsqu'il leva le bras pour atteindre le plateau déposé par Fanaa, Soghann serra les dents. Chacune de ses veines semblait percée d'une aiguille chauffée à blanc, et cela n'avait rien d'agréable. Non qu'il soit accoutumé à ce genre de douleur, mais la connaissait bien, aussi passa-t-il outre par un effort de volonté. Ses mouvement en était néanmoins très ralentis et bien douloureux, aussi continua-t-il à serrer les dents en attaquant l'assiette bien méritée. | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Lun 1 Sep 2008 - 17:03 | |
| La lumière qui filtrait sur le pourtour de la fenêtre parut un moment se ternir, avant de se faire plus vive, plus brillante. Les trois lunes s'effaçaient progressivement du ciel d'Adreis avec l'arrivée de l'aube.
L'oeil à peine entrouvert, pas encore tout à fait éveillé, Syld suivait la progression des taches lumineuses qui éclaboussaient le parquet et se déplaçaient, croissaient à mesure que le soleil s'arrachait aux brumes de l'horizon.
Ses rêves avaient mis un moment avant de le laisser en paix, malgré tout il avait quand même réussi à se reposer un peu. La fièvre se calmait. Le tambour obsédant du sang qui lui battait les tempes s'était assourdi, se changeant en une lointaine rumeur désagréable, mais pas insupportable. Ce n'était pas parfait mais c'était déjà mieux, beaucoup mieux...
Le jeune homme tourna légèrement la tête pour fixer à nouveau le carré de plafond auquel le monde semblait s'être réduit ces dernières heures. Puis il se redressa à-demi, s'appuyant sur les mains qu'il avait posées à plat sur le matelas.
La migraine s'abattit aussitôt sur son crâne comme un plateau de serveuse en furie.
Les muscles de ses bras tremblaient si fort qu'une plainte filtra entre ses dents. L'assassin capitula et se laissa retomber en arrière avec une exclamation contrariée.
- Mais flûte... | |
| | | Sendaë
Réputation : 0
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Lun 1 Sep 2008 - 18:30 | |
| La Dedrane avait écouté son amie dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, plus pour se rassurer et se détendre que pour être entendue du chenapan. La jeune femme avait abordé des sujets dont Sendaë ignorait tout, mais cela n'avait guère d'importance, ce qui comptait était que Fanaa aille bien ainsi que les deux hommes qui se reposaient. Discrètement elle s'eclipsa laissant sa compagne s'épancher encore un peu, puis elle descendit l'escalier silencieusement. Arrivée à l'accueil, elle appela une serveuse afin de payer une chambre pour elle et son amie. Une petite femme replète accoura prendre la reservation.
-Une chambre pour combien de personnes? -Deux personnes avec lits séparés, si possible pret de la chambre où loge le Shalos du nom de Soghann. Et si vous pouviez faire monter une bassine d'eau et un paravent s'il vous plait, cela serait formidable. -Ceci doit pouvoir se faire. C'est pour combien de temps? -Je reste pour une durée indeterminée. Si ça vous dérange pas je payerai en partant. -L'accompte est de quinze Zoris et ça sera cinq Zoris de plus par nuit.
La chasseresse attrapa une petite bourse cachée dans son sac et en sorti quinze pièces qu'elle déversa dans la main de la serveuse.
-L'eau arrivera dans une dizaine de minute. -Merci... Ah oui ajoutez deux bières de Dolciane supplémentaires sur ma note et faîtes les monter en même temps que le baquet d'eau. -Ca sera fait.
Un fois ces formalités remplies et les clefs recupérées, Sendaë saisit son barda et grimpa l'escalier en vitesse. Au moment où elle arrivait au sommet, Fanaa quitta la chambre de Syld et fis montre d'attendre que la Dedrane sorte. Silencieusement, la jeune femme au cheveux émeraude s'avança discrètement vers sa compagne et une fois derrière elle, lui souffla dans le creux de l'oreille la faisant sursauter. Voyant la stupeur de son amie, elle partit d'un rire clair en secouant la clef de la chambre devant Fanaa.
-La chambre de ces dames est avancée. J'ai fais monter de quoi prendre un bain, je ne me suis même pas encore décrassée de mon voyage sur nos cheres routes Adrenienne que j'ai due rendre quelques services à une fort attachante camarade. Aller viens Fanaa, tu mérites un bon bain et une nuit de sommeil, tout comme moi. Puis si tu es inquiète pour l'un de ces deux filoux, nous seront juste à côté.
Elle sourit à sa compagne et lui pris la main, l'emmenant vers leur pénate. | |
| | | Adweliwen
Réputation : 693
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Lun 1 Sep 2008 - 18:32 | |
| Adwel, sur la charette du marchand, senti son coeur bondir de joie a la vu de la Taverne. L'aube pointait et elle n'avait attendu que cela... la taverne... Elle voulait un lit bien mouelleux et un repas copieux pour lui faire oublier ces derniers jour.
Finalement, elle avait été prise dans la tempete avec le marchand. Par chance, ce dernier connaissait des nomades qui les acceuillirent avec l'hospitalité qui les caratérises.
Elle avait dormi dans une de leur tente... spacieuse mais pas si confortable. Et elle portait leurs vêtements: une robe typiquement fédorane ocre, un corset délicat de perles orangées et nacrées. Un chale la coiffait pour cacher ses cheveux bleutés qui juraient un peu avec les tons des ses vêtements.
Elle se sentait mieux. Elle avait réfléchi a son expériance de Fédoran... et en avait déduit qu'elle ne s'occuperait plus des Shalos... a moins d'en être obligé...une obligation vitale... mais en aucun cas volontairement.
Elle descendit de la charette souplement en remerciant chaleureusement son compagnon de route. Au moins, elle s'était fait un ami...
Ami...e... Anashin... La médiovienne se demanda alors si sa compatriote était pésente dans la taverne... qu'importe, elle le saurait bien assez tot... après avoir pris un bon petit déjeuner.
La Taverne était calme. Les derniers consomateurs de la veille étaient les premiers ivres de la journée. La voleuse de dirigea vers le comptoir et commanda un repas matinal puis alla s'instaler a une table libre. | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mar 2 Sep 2008 - 14:02 | |
| Fanaa se laissa entrainer par Sendaë qui pensait à tout, décidément! C'était agréable de se laisser choyer, presque autant que de s'occuper soi-même des autres. Fanaa adorait prendre soin de ses amis, mais quand c'était l'inverse, elle était aux anges. Comme lors de la fantastique journée à Shalanos où ils avaient fait les magasins : Fanaa, de fille perdue qui ne possédait plus rien du tout à par son propre corps s'était métamorphosée en princesse en voyage! La jeune femme sourit en y repensant. Ce devait être la première fois depuis Calcyria qu'elle avait des affaires qui lui appartenaient en propre.
Tandis que la dedrane prenait son bain, Fanaa retourna à la chambre de Soghann récupérer les affaires qui trainaient : son sac, chemise, couteau sous l'oreiller, habit de nomade,... et emmena le tout dans leur chambre à elles. La jeune fille s'allongea en attendant son tour de bain et fixa le plafond. Elle lança à sa compagne: - Merci beaucoup Sendaë. J'ai peur des gens mais j'ai encore plus peur de dormir seule. je sais que c'est illogique mais...
Souriant dans le vide elle se murmura : - Ce soir je t'ai parlé quand tu dormais. C'était pour voir si j'en étais capable. Je me suis aussi dit que si tu entendais ma voix, tu chercherais à te réveiller. Une autre fois je te répèterai ces mots quand tu seras apte à les écouter, d'accord?
Le sommeil profita de ce moment pour l'entrainer avec lui au plus profond qu'il le put. Fanaa perdit pied et se noya dans l'obscurité. Depuis deux ou trois jours elle n'avait ingurgité que de l'eau et de la bière de dolciane et son corps manquait de réserves. Cette nuit là, son organisme ralentit beaucoup de façon à compenser ce manque. Sa respiration ralentit, son rythme cardiaque fit de même, sa température corporelle chuta de plusieurs degrés. A l'intérieur, tout cela s'organisait afin la reconstruire, la reposer. Fanaa ne fit aucun rêve durant la première partie de la nuit, puis sa maman apparut, mais elle ne dansait ni ne souriait comme à son habitude. Fanaa la vit courir jusqu'au lit d'une petite fille et la secouer pour la réveiller en sursaut. Paniquée, Aquarelle demandait à l'enfant d'ouvrir les yeux. Après les avoir bien scrutés l'un et l'autre, elle soupira et serra la petite contre elle. Très fort. Un peu trop peut etre. Elle avait eu si peur! *Les yeux sont le miroir de l'âme...* sur cette drôle de phrase, Aquarelle mit un bandeau sur les yeux de Fanaa et l'abandonna seule, aveuglée et désorientée. Dans son sommeil, Fanaa trembla mais ne s'éveilla pas. Son organisme tournait encore au ralenti et le sommeil de plomb ne semblait pas consentir à la laisser aller à l'éveil. Pas encore.
Dernière édition par Fanaa le Mar 2 Sep 2008 - 21:50, édité 1 fois | |
| | | Sendaë
Réputation : 0
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mar 2 Sep 2008 - 18:12 | |
| Après avoir récupérée les clefs et entrainée Fanaa dans leur nouvelle chambre, la Dedrane se sentait vider de ses forces. La journée avait été longue et le bain avenir serait salutaire du point de vue de l'hygiène comme de celui du la détente. Elle posa son sac de voyage sur le lit le plus proche de la fenêtre et laissa le lit voisin de la porte libre de manière à laisser Fanaa libre de ses allées et venues. Quelqu'un frappa à la porte et une femme de chambre aidée d'un serveur déposa un baquet d'eau fumante accompagné de serviette qui avaient l'air bien mouelleuses ainsi qu'un plateau de bois sur lequel tronaient deux choppes de bière. Un deuxième homme pénétra dans la chambre en soulevant un paravent qu'il disposa dans le seul coin libre de la pièce. La Dedrane chercha rapidement dans son sac une petite bourse en tissus et en sortit quelques feuilles longues et vertes. Une fois le personnel de la taverne partit, elle retira bottes, protèges poignet et ceinture avant de dénouer ses cheveux puis se dirigea derrière le paravent où elle se dévétit à l'abris du regard de son amie. Nue, elle jeta dans le baquet d'eau chaude les feuilles puis se glissa a leur suite dans le liquide bouillant. Ses muscles sollicités dans la journée se relâchèrent les uns après les autres lui rappelant alors les baignades avec Velys dans les sources chaudes cachées du Ternael. *Par Ternä, qu'est ce que c'est agréable.* Elle plongea la tête sous l'eau et bloqua sa respiration. C'était comme tirer à l'arc ; arrêter son souffle le temps de la visée puis tout relâcher et prendre une grande goulée d'air, ce qu'elle fit en ressortant la tête de l'eau. Ce faisant, elle entendit la porte de la chambre se refermer et quelqu'un s'allonger sur le lit le plus lointain, celui près de l'entrée. Fanaa devait être retournée dans la chambre voisine pour jeter un coup d'oeil à Syld et Soghann. - Citation :
- - Merci beaucoup Sendaë. J'ai peur des gens mais j'ai encore plus peur de dormir seule. je sais que c'est illogique mais...
La Dedrane sourit toute seule mais ne répondit pas à son amie.*Tu es trop inquiète Fanaa, je ne sais pas quel évenement passé te tourmentes ainsi, mais tu n'as plus à être inquiète.* La chasseresse quitta son bain et se sécha rapidement puis enfila des sous vêtements propres. Quand elle sortit de derrière le paravent pour laisser sa place à sa compagne, elle s'aperçut que celle-ci était profondément endormie. N'osant pas la reveiller, la Dedrane regagna son lit et se laissa aller au sommeil après avoir bu sa pinte. Elle réva alors de son ancien compagnon de jeu, Velys, ses yeux verts, son sourire taquin quand elle s'enervait, ses cheveux clairs, presque blancs. Où avait-il pu passer?
Sendaë s'eveilla en plein nuit et tourna un regard ensommeillé vers Fanaa qui s'agitait et parlait toute seule. - Citation :
- -Les yeux sont le miroir de l'âme... Les yeux sont le miroir de l'âme...
La Dedrane quitta son lit et posa la main sur le front de son amie. Celui-ci était bouillant de fièvre surement à cause du manque de repos et d'alimentation. Elle attrapa une serviette propre qu'elle partit humidifier dans la bassine d'eau qui était froide alors puis revint au chevet de la jeune femme. Elle lui passa un peu d'eau sur le front et les joues, délicatement afin de ne pas la reveiller et se faisant elle se souvint de quelques mots que son amie avait prononcée avant de s'endormir. - Citation :
- ...J'ai peur des gens mais j'ai encore plus peur de dormir seule...
Jamais elle n'avait fait ça pour qui que ce soit, mais Fanaa avait, il fallait le dire, un effet étrange sur elle. Alors, la Dedrane s'allongea au près de sa compagne, ignorant sa propre quasi nudité et la serra dans ses bras comme ferait une mère avec son enfant. Et dans le quasi silence de la chambre, juste quelques mots troublèrent la quiétude nocturne, rien qu'un souffle murmuré dans l'obscurité.-Tu ne seras plus jamais seule Fanaa, je te le promet. | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mar 2 Sep 2008 - 20:04 | |
| Si Fanaa n'entendit rien, elle ressentit par contre la présence bienveillante à ses côtés et se calma bientôt. Le jour était levé depuis peu, mais elle ne se réveillerait pas de sitôt. Elle avait encore besoin de sommeil.
Sa respiration s'accéléra un peu et devint tout a fait régulière, son corps tiedit. Et elle put rêver.
Elle était de nouveau portée par Syld, l'ange aux ailes écarlates. Celui-ci la maintenait d'un bras contre lui et de l'autre tenait la main de Soghann aux ailes si sombres. La nouveauté tenait en l'ange aux ailes émeraude qui voletait auprès d'eux. Les beaux traits de Sendaë (car c'était elle) étaient détendus, elle souriait en les couvant du regard, puis posa sa main sur l'épaule de Fanaa. *Toi aussi tu auras des ailes.*
De quelle couleur seraient-elles alors? Et surtout quand? Quand se déploieraient elles? | |
| | | Cobalt
Réputation : 0
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mar 2 Sep 2008 - 22:39 | |
| Quand Cobalt rouvrit les yeux, il était dans la chambre de Ling avec un mal de crâne pas possible.
*Satanés shalos. J'ai déjà soigné la fille et le petit, je me demande quand ce sera le tour du grand.*
Le dedrane saisit sa tête et la fit pivoter de façon à faire craquer ses cervicales, puis alla ouvrir les volets. Le jour entra dans la pièce. Ling n'avait pas bougé d'un pouce. Après la toilette et les vérifications d'usage, Cobalt changea radicalement ses habitudes en ouvrant la porte de la chambre. Anashin'k, dont la chaise était adossée à ladite porte lui tomba dans les bras. Cobalt la releva en lui souriant. Il avait des cernes et les traits tirés mais ce sourire sur son visage rappelait qu'il était encore plutôt jeune le petit!
- Ca va petit écureuil? Je sais que tu nous protèges, mais tu ne peux pas passer ton temps à ça, tu perds ton temps. Il ne peut rien nous arriver ici, l'auberge est bien gardée.
Il ferma la porte, se redressa et s'étira de tout ton long, puis tendit la main à la petite médiovienne.
- Viens, allons manger un morceau. Dis moi, cela fait combien de temps que tu n'as pas pris le temps de faire un vrai bon repas, assise? Moi j'ai l'impression que cela fait une éternité et j'ai une faim de Valaë. Tu viens? Bien sûr c'est moi qui t'invite. Galanterie oblige. | |
| | | Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mar 2 Sep 2008 - 23:58 | |
| Cela faisait à présent un certain temps que Soghann ne dormait plus. Après tout, il avait passé la journée précédente à cette activité, et lui qui n'était pas coutumier du fait de dormir trop se sentait curieusement fatigué de ne rien faire. Aussi décida-t-il de s'activer, tout enr estant dans la chambre pour ne pas lâcher Syld des yeux.
Adoptant une respiration lente et maîtrisée, il se mit à faire divers exercices de musculations, puis s'entraîna à maîtriser son rythme cardiaque. C'était un exercice périlleux, très difficile, et loin d'être un succès cette fois là encore. Mais, une fois maîtrisé, cela pouvait être la clef d'une discrétion encore plus grande.
Tandis qu'il regardait les lueurs de l'aube pénétrer dans la chambre, Syld s'éveilla. Soghann ne dit rien et se contenta de l'observer, attendant qu'il soit bien réveillé. Il savait comment était le caractère de son compagnon lorsqu'il était encore à demi dans les brumes du sommeil. Déjà qu'il allait devoir gérer l'humeur massacrante consécutive à sa faiblesse...
Comme pour répondre à ses pensées, Syld tenta de se redresser, mais ne put que se rendre compte de osn impuissance. Soghann se leva alors souplement, et vint s'assoir sur le coin du lit, du côté de la table de nuit. Il couva quelques instants son compagnon d'un regard inquisiteur, à la recherche d'éventuels signes de problèmes. Puis, bredouilles, ses yeux s'adoucirent et c'est avec douceur qu'il lança :
- Inutile de te dire ce que t'as à faire...
Avec moult précautions, le Shalos aida Syld à se redresser pour l'assoir dans son lit. Puis, tendant les bras vers la table de nuit, l'assassin y saisi le verre et le pichet d'eau qui y étaient posés. Il remplit le récipient une première fois, le bu, puis recommença et plaça le bord du verre sur les lèvres de Syld.
- Ouvre la bouche, cul sec ! | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mer 3 Sep 2008 - 0:51 | |
| Syld fit une petite grimace.
- Hey, je devrais au moins avoir le droit à quelque chose d'autre de l'e... glourg...
D'accord ou pas, il fut bien obligé d'avaler. Juste le temps de reprendre sa respiration, et il arracha le verre des mains de Soghann pour le reposer sans délicatesse superflue sur la table de nuit.
- Sacré bon sang, tu es vraiment obligé de me materner à ce point ?!
Le jeune homme foudroya son compère du regard, puis se carra un peu plus dans les oreillers redressés contre la tête de lit.
Rien que ce geste l'avait mis à bout de souffle. S'efforçant de maîtriser discrètement le rythme de sa respiration, Syld croisa les bras avec une boue boudeuse.
- Non mais franchement... je vais finir par croire que le monde entier cherche à me noyer...
Le bain qui n'avait jamais servi avait été enlevé depuis un moment par le personnel de la taverne, mais le Shalos fixa l'endroit où avait été posé le baquet avec un frisson rétrospectif, levant une main vers sa gorge en un réflexe inconscient.
Son aigreur matinale sembla s'évaporer. Après tout, il n'en voulait pas à Soghann. Bien au contraire. Le seul contre qui il avait de sérieux griefs, c'était lui-même. Et même en usant de tout son vocabulaire (dont l'étendue en aurait fait frémir plus d'un), il n'arrivait pas à trouver d'épithète suffisamment épicée pour se qualifier.
- Bon...
Le jeune assassin passa machinalement un doigt sous le bandeau qui lui avait laissé une marque sur la joue à force de dormir dessus.
Quelque part, il aurait préféré que cet... "incident" restât inconnu de Soghann. Même s'il choisissait ses paroles avec le plus grand soin, le grand Shalos sentirait immanquablement que son compagnon ne lui disait pas tout, loin de là.
Mais la situation pouvait devenir périlleuse. C'était déjà miraculeux qu'on n'ait pas retrouvé sa trace plus tôt.
Syld ôta la compresse à présent sèche qui était restée collée sur son front puis la posa à côté du verre sur la table de nuit. Ses gestes étaient soudain trop soigneux, comme s'il cherchait malgré tout à gagner quelques secondes supplémentaires.
Enfin, il fixa Soghann en face.
- Je suppose que je te dois quelques explications... | |
| | | Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mer 3 Sep 2008 - 1:24 | |
| Soghann riait intérieurement de la mauvaise humeur de Syld : cela montrait qu'il allait bien. Extérieurement, il se contentait d'afficher un petit sourire, qui disparu lorsque le petit Shalos se lança sur un sujet plus sérieux. Soghann adopta aussitôt un ton plus sérieux, quoique dépourvu de froideur.
- Tu supposes bien. Je ne suis pas contre les petits secrets, mais cela devient une toute autre affaire lorsqu'ils nous mettent en danger.
Avec soin, l'assassin se déplaça sur le lit et alla s'assoir en tailleur sur le matelas, juste en face de son compagnon, là où auraient été ses pieds s'il était allongé et non assis. Plongeant ses yeux de glace dans celui de Syld comme s'il voulait voir au travers, Soghann lâcha enfin sur un ton engageant :
- Je t'écoute. | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Mer 3 Sep 2008 - 3:58 | |
| Syld farfouilla dans sa tignasse du bout des doigts avec un soupir exagéré qui visait surtout à dissimuler son embarras.
- Oui, eh bien... Voyons, par où commencer ? Le "quoi" ou le "pourquoi" ?
Il laissa retomber ses mèches rebelles sur son nez.
- Autant partir du début, je pense.
Le jeune homme inspira profondément avant de se lancer.
- Il y a de ça quelques années, j'ai tué quelqu'un. Oh, de ma part ce n'est pas une révélation, je sais, mais là c'était un peu différent. Il ne s'agissait pas d'un contrat. Pas même d'une vengeance. Je n'avais pas de raison pour me justifier. C'était juste... un meurtre gratuit.
Les longs cils soyeux du Shalos s'abaissèrent jusqu'à voiler presque totalement l'éclat dansant de son regard.
- Bien sûr, ma victime avait une famille... un père. Et quoi de plus normal pour un père qui voit son enfant assassiné que de chercher la vengeance, surtout quand il connait parfaitement l'identité du meurtrier ? Je devine ce que tu vas me demander : pourquoi, tout en sachant cela, n'ai-je pas aussi supprimé cette menace ? Pourquoi est-ce que j'ai juste fui lâchement ? Un assassin n'est pas censé laisser de témoins ou de traces... Mais la vérité, c'est que...
Syld releva la tête. La plupart des gens évitait de croiser trop longtemps les yeux pâles de Soghann. Cependant, pour le jeune homme, ils agissaient comme un encouragement, ou plutôt comme quelque chose qui le poussait à ne pas s'arrêter pour s'enfermer dans un silence certes commode mais également dangereux.
- La vérité, c'est que cet homme, je l'ai considéré comme ce qui se rapproche le plus d'un père... même si je ne sais... même si je ne sais pas exactement ce que ce mot peut bien vouloir dire en réalité. Je lui dois la vie, plutôt deux fois qu'une. Il n'aurait eu qu'un mot à dire, ou même juste à fermer les yeux pour que je disparaisse. Et il n'y a pas eu que ça. Il a vraiment beaucoup fait pour moi.... et moi, c'est comme cela que je l'ai remercié.
Le Shalos porta une main frémissante de nervosité à son front. Rien que le fait d'évoquer une infime partie de ce qui c'était passé sans même entrer dans les détails ("détails" ! Ah, comment pouvait-il simplement appeler ça "détails" ?) faisait remonter sa fièvre. Il sentait déjà sa peau se couvrir de sueur. Qu'importe, il fallait continuer.
- Pour tout te dire, cela s'est passé avant mon arrivée à Shalanos. Je savais déjà tuer, et pourtant... Bien sûr, j'aurais pu m'occuper de la menace qu'il représentait par la suite. Mais, même en étant devenu un assassin à part entière, de ceux qui ne peuvent, qui ne doivent pas avoir d'entraves comme les sentiments ou l'attachement... même en étant devenu cela, je n'ai pas pu. Je n'ai jamais pu me résoudre à supprimer, ou même à faire supprimer celui qui était devenu un des pires ennemis qu'on puisse imaginer. J'ai entendu dire qu'il a abandonné toute responsabilité, qu'il ne consacre sa fortune et les quelques années qui lui restent qu'à une seule chose, un seul et unique désir de vengeance...
Syld renversa la tête en arrière, l'oeil clos, puis soupira : - Voilà le genre d'ennemi que je me suis fait. Cela a pris le temps que ça a pris, toujours est-il que des mercenaires briguant une des royales récompenses offertes ont fini par flairer ma piste et la remonter jusqu'ici. Je me suis laissé surprendre d'une façon vraiment stupide...
Le jeune homme haussa les épaules avant de continuer. Soghann savait très bien dans quel état d'esprit il se trouvait lorsqu'ils étaient revenus à la taverne de Veis. Inutile de lui faire un dessin.
- Sans doute y a-t-il une prime substantielle au cas où je serais pris vivant. Il s'agissait de professionnels. Ces types n'auraient jamais pris le risque de s'encombrer de ma personne sans cela. Avant même d'avoir pu saisir exactement ce qui se passait, je me suis retrouvé ligoté et jeté dans un véhicule de maître. Un peu tape-à-l'oeil comme moyen de transport, mais fermé, léger, rapide. Ils pensaient sans doute que je resterais inconscient un bon moment... Mais j'ai retrouvé mes esprits assez vite. Et tu me connais : pour me tenir tranquille, il faut plus que des cordes.
Syld parvint à sourire presque malgré lui.
- Je me suis donc détaché. Il n'y avait qu'un mercenaire avec moi. Un se chargeait de diriger les bêtes, sur un banc à l'extérieur, les deux autres accompagnaient la voiture de chaque côté, avec leurs propres montures. Mon gardien n'a pas été trop dur à avoir. Ca a quand même fait un peu de grabuge et le conducteur a fini par stopper l'attelage. Ils avaient songé à emporter mes affaires pour laisser à penser que j'étais parti de moi-même au cas où quelqu'un s'inquièterait de ne plus me voir à la taverne, mais ils avaient commis l'erreur de les mettre dans le carrosse... J'ai eu le temps d'en récupérer quelques unes avant de tenter une sortie.
Son regard glissa sur les quelques morceaux de métal tordus et souillés de sang séché qui gisaient encore sur la table de nuit.
- J'en ai tué deux -et écopé de la magnifique blessure au côté que tu as pu voir-, puis j'ai dû poursuivre le dernier. On était déjà sur une route montagneuse et j'ai mis un moment à...
Syld se mordit les lèvres, mais un peu tard. Soghann était loin d'être distrait. Il ne manquerait pas de se demander quelle raison avait pu pousser un mercenaire apparemment expérimenté à prendre la fuite plutôt que d'affronter un adversaire déjà sérieusement touché.
Le jeune homme enchaîna sans s'attarder d'avantage : - Bref, je ne pouvais pas le laisser filer et dire ce qu'il savait à quelqu'un d'autre. Si la récompense est à la hauteur des moyens déployés, ces gars ont bien dû se garder d'envoyer le moindre rapport à leur employeur ou de laisser filtrer la plus petite information. Un contrat pareil... ils doivent être nombreux à lorgner dessus. Pas question de mettre la puce à l'oreille d'un concurrent et de risquer de se faire doubler en laissant à penser qu'ils avaient levé la bonne piste. Ces quatre-là étaient les seuls à savoir où j'étais. Ce n'est qu'une hypothèse, mais tu connais aussi bien les pratiques des chasseurs de prime que moi... C'est une hypothèse qui est relativement solide.
L'assassin s'étira pour détendre ses membres engourdis. Enfin, il avait presque fini.
- C'est en tablant là-dessus que j'ai décidé de revenir ici. Shalanos serait probablement plus sûre... Les termes de ce contrat ne doivent pas encore avoir touché beaucoup d'oreilles, et ceux qui en ont eu vent se seront bien gardé de divulguer la nouvelle... ils auront plutôt tout fait pour l'étouffer, encore à cause de cette crainte de la concurrence qui anime tout mercenaire de ce nom. Si cela n'était pas le cas, il y aurait déjà eu des tentatives là-bas. Malgré cela quatre ont réussi à me trouver. D'autres y parviendront tôt ou tard. Pour le moment cette taverne n'est pas plus risquée qu'ailleurs, cependant...
Syld leva un regard un peu trop calme sur Soghann après avoir un instant laissé son attention dériver vers les minces lignes de ciel bleu visibles entre les volets et l'encadrement de la fenêtre. Il aurait fallu le connaître à fond pour deviner l'anxiété qui se cachait derrière cette sérénité apparente.
- Je crains d'être devenu une personne de mauvaise compagnie... | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Jeu 4 Sep 2008 - 2:58 | |
| Petit à petit le sommeil s'était fait plus léger jusqu'à libérer totalement Fanaa de son emprise. En ouvrant les yeux, elle avait vu le plafond et l'avait fixé durant quelques secondes afin de se rappeler où elle était. Puis elle se rendit compte de la présence dans le lit, tout près d'elle : Sendaë et se rappela combien elle avait bien dormi. Elle sourit à son amie endormie puis, avec beaucoup de précautions, elle s'extirpa du bras que la dedrane avait passé autour d'elle.
Ayant réussi à ne pas la réveiller, Fanaa sortit sur la pointe des pieds et se dirigea vers la chambre de Syld. Avant de frapper ou d'oser entrer, elle vérifia si ils étaient réveillés en posant son oreille contre la porte. - Syld a écrit:
- Je crains d'être devenu une personne de mauvaise compagnie... Il avait repris ses esprits. Mais elle ne bondit pas de joie car le ton de la conversation semblait tout à fait sérieux. Devait-elle entrer? Mmmmh pas sûr. Si c'était une discussion entre assassins ou entre shalos, ils se tairaient. Seulement, comme elle devinait (ou espérait) que cela avait un rapport avec Levitas, Fanaa se concentra pour entendre la suite... | |
| | | Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Ven 5 Sep 2008 - 13:02 | |
| Le visage de Soghann n'avait pas changé tandis qu'il écoutait son compagnon lui relatait les faits qui l'avaient ammené là. Mais, au fond de ses pupilles, s'était allumée une lueur farouche, une détermination à se débfendre et à combattre si cela était necessaire. Lorsque Syld eut fini, il mit quelques instants avant de réagir, craignant toujours qu'il n'en ait plus à dire.
Une mince sourire écarta ses lèvres. La lumière tamisée qui parvenait à filtrer dans la chambre semblait faire luir sa peau blafarde comme celle d'un fantôme.
- Il faut avouer que tu as toujours eu un certain talent pour te mettre les pères à dos... Ce n'est pas un autre père furieux et passablement riche qui va réellement changer la donne, à moins que je ne me trompe. La seule chose qui tient la moitié des chasseurs de têtes de Shalanos à distance de nous, c'est ta réputation. L'autre moitié, c'est moi qui la tient à l'écart.
Un tendresse involontaire perça sous ses mots, tandis qu'un nouvel accès de faiblesse secouait Syld.
- Il est rare que tu parle d'avanat Shalanos, et ce détail là n'est pas vraiment plaisant.
Il fit, une pause, soupira, et se lança dans quelque chose qui risquait de faire mal à Syld... Mais il devait au moins essayer.
- Ecoute, j'ai bien compris que tu tenais à la vie de cet homme. Mais si il a tout sacrifié pour venger son enfant, cela signifie que tu lui as déjà prit ce qui comptait le plus pour lui : ce n'est plus qu'un fantôme qui en chasse un autre. Cette chasse ne s'achèvera que lorsque l'un d'entre vous mourra, et je préférerais que cela soit lui, si tu n'y vois pas d'inconvénients.
Tout en proposant cela, Soghann senti un crochet de chagrin qui venait de se greffer dans son coeur. Sa voix ne faiblit pas, mais, inexplicablement, l'assassin se sentait curieusement mélancolique, comme si un vieux souvenir tentait de revenir à la surface. Distraitement, il caressa sa cicatrice du bout du pouce, tout en observant son compagnon. | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Ven 5 Sep 2008 - 17:56 | |
| Si Syld avait omis de préciser les noms des lieux et des personnes en rapport avec cette histoire, c'était précisément parce qu'il s'attendait à cela. Mais il ne s'agissait que d'une précaution bien illusoire : avec ce qu'il savait déjà, Soghann n'aurait guère de mal à découvrir qui était cet homme qui ne vivait plus que pour la vengeance s'il le désirait vraiment. Aelred Adennon, ancien Chancelier d'Ael... Rien que ce nom faisait trembler le jeune assassin sans qu'il puisse s'en empêcher.
- Je ne...
Il crispa les mains sur les draps avec un immense effort pour se calmer.
Les dernières paroles que lui avaient adressé Aelred résonnaient encore à ses oreilles : "Parce que mon enfant t'aimait, je ne peux me résoudre à te tuer cette nuit... mais parce que j'aimais ma fille, je ne puis non plus te pardonner. Alors va-t-en ! Va-t-en aussi loin que tu peux !"
Non, décidément, même par-delà sa nature innée d'assassin et les préceptes de la Guilde, il n'y parviendrait pas...
Et puis... c'était-là le dernier fil qui le reliait à son passé. Si quelqu'un s'avisait de le suivre jusqu'au bout, il finirait par tout découvrir. Absolument tout.
Syld leva vivement une main frémissante devant sa bouche pour réprimer un haut-le-coeur. Puis ce fut un début de rire étouffé qui le secoua. Le même rire nerveux qui lui avait échappé lorsqu'il avait vu Fanaa occupée à câliner Soghann.
- "Ce détail là n'est pas vraiment plaisant" ? Ah, si tu savais ! Je peux encore t'en donner d'autres... d'autres...
Il laissa sa main glisser sur son front à nouveau brûlant.
"Ca suffit ! Calme-toi !"
Ayant plus ou moins réussi à se maîtriser, le Shalos releva la tête.
- Soghann, toi l'assassin qui ne se laisse pas fléchir par les sentiments, tu pourrais...
Un sourire douloureux étira les lèvres de Syld.
- Pourquoi est-ce que tu ne...
Il tendit le bras pour se saisir d'un des débris d'acier qui luisaient faiblement sur la table de nuit. Même tordu, le métal qui avait autrefois constitué ses griffes restait tranchant... Le jeune homme força les doigts de Soghann à se refermer sur l'éclat et le rapprocha de son cou. Il était encore largement affaibli par tout le sang qu'il avait pu perdre, mais il mit dans son geste une force presque effrayante.
- Pourquoi est-ce que tu ne prends pas la prime, plutôt ? Nous sommes des assassins tous les deux et c'est comme ça que nous avons décidé de vivre, non ? A combien est-ce que tu évalues ce contrat-ci ? Combien te faudrait-il pour que tu le fasses ? Là, maintenant, ce serait tellement facile... Et puisque nous ne sommes pas censés nous laisser freiner par quoi que ce soit... Si tu veux, je peux te donner moi-même le montant de la récompense. Je le connais. Ce n'est qu'un contrat comme un autre, avec simplement une prime qui s'élève à plusieurs fois ce que nous avons l'habitude de gagner. N'est-ce pas suffisant ? Si tu es un aussi bon assassin que tu le prétends, c'est ce que tu devrais te dire en cet instant précis ! | |
| | | Soghann
Réputation : 870 Localisation : Taverne de Veis
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Ven 5 Sep 2008 - 19:08 | |
| Ne faisant aucun effort pour dégager sa main, l'assassin se pencha au-dessus de son compagnon tout en affichant un sourire mauvais. C'était même d'ailleurs moins un sourire qu'un rictus cruel et sadique, autant que la voix qu'il prit en cet instant, sifflante comme un serpent prêt à mordre.
- Oh oui, tu as raison. Je pourrais parfaitement te trancher la gorge avec ce bout de métal dérisoire, pour que tu te vide de ce qui te reste de sang. Tu n'en a même plus suffisamment pour te défendre efficacement. Je pourrais même faire durer le plaisir en t'étranglant lentement tout en regardant la vie quitter le fond de tes yeux, ou bien en multipliant les entailles, sans trancher aucune artère principale.
Ensuite, je te trancherais la tête, que je conserverais soigneusement. Avec ce trophée, je ferais le tour du pays, exhibant ton cadavre à tous ceux que tu as pu léser, récoltant de l'or comme s'il en pleuvait, suffisamment pour acheter la moitié de Shalanos et rendre jalouse le reste.
Il était à présent penché à quatre pattes au dessus de Syld, l'obligeant à se rallonger, son visage à quelques millimètres du sien, ses cheveux tombant de chaque côté de leur visage créant comme un rideau d'ombre entre l'extérieur et eux. Comme si rien n'existait plus qu'eux deux, et le bout de métal froid reposant sur la gorge de Syld. C'est avec une joie malsaine qu'il lança, comme s'il passait complètement à un autre sujet :
- Sans compter sur nos économies, bien sûr !
Puis, avec une férocité calculée, l'assassin posa ses lèvres sur celles, rendues presque froides par le manque de sang. Un baiser féroce qui s'acheva en morsure de la lèvre inférieur de la victime, puis Soghann glissa sur le lit et sorti du champ de vision direct de son compagnon. Il serpentait le long du torse sombre, promenant langue et lame à fleur de peau, provoquant une sensation des plus étranges à la limite de la douleur et du plaisir. Il faisait peu de cas de ce qu'il restait de la chemise de Syld, et le morceau de griffe faisait le reste en dégageant délicatement le terrain. Arrivé à la ceinture, l'assassin lâcha d'une voix à la fois suave et amusée :
- Tiens tiens, mais il te reste du sang, tout de même... | |
| | | Fanaa Petite étoile !
Réputation : 2826 Localisation : ailleurs...
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Ven 5 Sep 2008 - 21:28 | |
| Fanaa était entrée dans la chambre et regardait, atterrée, le spectacle. Elle avait une boule dans la gorge et un poids sur la poitrine. Elle ne comprenait pas. Non décidément, même en retournant le problème dans tous les sens, elle ne comprenait pas. Elle avança pourtant et d'une voix qu'elle voulait poser mais où grondait quelque chose, elle apostropha Soghann.
- Mais enfin tu ne l'as pas écouté? Tu lui poses des questions mais tu n'entends pas les réponses? Tu crois qu'assouvir ton désir là, maintenant ça va l'aider? Je sais que je ne suis ni un homme, ni un assassin, ni shalos. Peut être que si j'étais comme vous, alors je trouverais ça normal. Mais je ne sais pas... savoir comment réagir face au seigneur Adennon, ce n'est pas plus urgent? Ce n'est pas plus important? Fuir le problème ne le fera pas disparaitre, tu sais.
Elle les regarda tous deux, chacun leur tour, les nerfs à fleur de peau. Elle haussa un sourcil, déconcertée. Où était leur logique, leur sens des priorités? Etait-ce elle qui pensait vraiment bizarrement ou quoi?
- Vous en êtes conscients non? Après ce qui est arrivé? | |
| | | Syld Shan of the Dead
Réputation : 1428
| Sujet: Re: La Taverne de Veis Ven 5 Sep 2008 - 21:41 | |
| - Arrête ça...
Arrêter ? Etait-ce vraiment ce qu'il voulait ? Pris d'un vertige subit, il ne savait plus.
De longs frissons secouaient ses muscles fatigués. Malgré lui, Syld ressentait confusément une sorte de plaisir pervers face à la réaction de son compagnon.
Après tout, la vie d'assassin était comme un jeu perpétuel. Sauf que la mise n'était pas en zoris... c'étaient des vies qui étaient jetées sur le tapis. Et, à chaque fois, celle de l'assassin faisait partie des enjeux. Un seul faux-pas, une unique erreur d'interprétation, et c'était fini. Tout résidait dans ce jeu d'équilibriste entre la vie et la mort, une danse éternelle sur le fil d'une lame. C'était quelque chose qui pouvait faire peur... mais c'était ce qui rendait ce genre d'existence excitante.
Le plaisir trouble et presque douloureux qui le brûlait, c'était dû à tout cela. Il ne s'agissait que d'un jeu de trompe-la-mort de plus... Syld avait l'impression de basculer en arrière, sans pouvoir ni chercher à se retenir, et sans être en mesure de déterminer de quel côté.
Le jeune homme étendit le bras puis une de ses mains remonta les longues mèches de Soghann qui se répandaient sur le lit telles de sombres serpents. Ses doigts effleurèrent une des joues de l'assassin, en une caresse si légère qu'elle en semblait hésitante, avant de se couler sur sa nuque et de s'attarder sur une épaule.
Le souffle de Syld vacilla. C'est tout juste s'il parvenait encore à respirer.
Il eut à peine conscience de la présence de Fanaa. Et ses paroles passèrent totalement au-dessus de lui, au point qu'il ne tiqua même pas sur le fait qu'elle connaisse déjà le nom du commanditaire de l'attaque.
Le Shalos fixa un instant la jeune femme comme s'il ne la voyait pas, puis tourna la tête pour reporter son regard sur le visage de Soghann.
Ses ongles s'enfoncèrent légèrement dans la peau si pâle de son compère.
- Qu'importe... fais ce que tu veux... | |
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