La Taverne de Veis

L'un des Shalos fit irruption d'une manière si rapide que la voleuse pensait déja a l'impact.. qui ne vint pas. Souplement, il l'avait évité et l'invitait a se lever avec une main secourable qu'elle s'empressa d'accepter.

Masquant sa douleur d'un sourire charmeur, elle remercia le Shalos:

- Je vous remercie de cette aide precieuse!

Puis il lui indiqua que quelqu'un l'attendait en bas avant d'entrer dans sa chambre.

La jeune femme aux cheveux bleutés s'étira de figeant dans son mouvement par ses muscles endoloris. Elle rejeta l'air qu'elle avait retenu en s'immobilisant puis pris la direction de l'étage inférieur.

Le calme était revenu, ponctué uniquement de quelques gémissement de malheureux combatants...

Le fédorien qui l'avait aidé s'affairait a sa manière. Une jeune femme, amie des Shalos comme Adwel l'avait remarqué, aidait Anashin.

Adwel ne savait quoi faire pour le moment. Elle soupira puis se trouva une chaise non loin. La main sur le coté, elle avait dans l'autre le baume offert par le rouquin.

Ana commençait à reprendre ses esprits, deux personnes lui parlaient.
Relevant la tête la Médiovienne pu distinguer la jeune femme près de laquelle s'était effondrée son amie pendant la bagarre. La deuxième personne était un homme, un Fédorien aux cheveux...

-Espèce de stupide tas de muscles écervelé ! Qu'est-ce que ?!
La Dame d'Arme s'était relevée dans un formidable coup de sang et faisait face à Michael lui vociférant tous les noms d'oiseaux à la tête.
Mais elle s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé et renferma sa frustration et son inquiétude au fond d'elle. Elle venait en effet d'apercevoir son amie tranquillement assise sur une chaise.

*Ma pauvre tu es pitoyable ! Tu paniques pour rien, tu t'énerves, tu te ridiculises... Elle était simplement en haut Adwel et toi tu t'imagines je ne sais quoi...*

-Je... Ne... Mes excuses jeune Fédorien, je m'inquiétais au sujet de mon amie... Je... Désolé.
Anashin, rougissante baissait déjà la tête et se dirigeait vers son amie.

-Comment vas-tu Adwel ? Lui demanda-t-elle arrivée à sa hauteur.

Interloquée, Fanaa avait observé la petite médiovienne revenir à la vie d'un coup pour invectiver le pauvre Mickaël. A son tour la jeune femme s'était levée pour tenter de la calmer mais la mercenaire, après avoir fait étalage de sa collection de qualificatifs et quolibets, avait focalisé son attention sur une autre cible : la médiovienne blessée aux côtes. Sans plus adresser un mot ou un regard au fédorien et à Fanaa, Anashink rejoignit son amie, visiblement inquiète.

Fanaa haussa les épaules et adressa un demi-sourire gêné à Michaël.

- Je suis désolée, je ne sais pas vraiment y faire avec les gens.

Une fugitive pensée lui traversa l'esprit : *je n'ai pas ma place ici. Peut être devrais je rentrer à Fédoran...* Elle secoua la tête. *non, non. Et puis Soghann et Syld ne veulent pas que je les accompagne. Et à la taverne, je suis qui je veux et je n'appartiens à personne. C'est mieux. Enfin je crois. Oh Syld...*
A ce moment elle n'avait qu'une envie, le rejoindre et se blottir contre lui. Au creux de ses bras, ils rêveraient ensemble et au matin, tout serait plus doux, plus simple.
Fanaa soupira. Non, ce n'était pas simple.

- Michaël, tu as bien assez aidé, non? La salle est comme au début de la bagarre. Elle est même plus propre. Tu devrais te reposer, sinon les rayons de levant vont te surprendre sans que tu aies approché un lit digne de ce nom.

Sa compatriote l'étonna par le nombre d'injure qu'elle débita au fédorien a la seconde. Elle n'arrétait pas tel un barrage de fureur qui venait de céder...pui... le calme...dès qu'elle vit la blessée assise.

Elle se dirigea alors vers Adwel. La jeune femme aux cheveux bleuté se tenait encore les côtes. Anashin lui demanda des nouvelles, l'air inquiet. Cela rempli le coeur de la voleuse d'une chaleur étrange. Jusqu'alors, elle n'avait pas eu de véritable amie... Elle se demandait si c'était pas cela, l'effet de l'amitié?

Perdue dans ses pensées, elle mit quelques secondes avant de répondre vivement

- Oui oui... plus ou moins... un soin magique me serait bénéfique mais ce fédorien m'a fait les premiers soins et m'a mise en sécurité.

Elle regarda le jeune homme aux cheveux rouge

- Merci a toi!

puis elle revint sur Anashin qui visiblement n'avait pas une égratignure. Pourtant, elle lui demanda

- Et toi? rien de cassé? apparemment non! Tu as l'air capable d'arreter les Chutes du Riagana!

Et la voleuse arbora de nouveau son sourire radieux.

L'assassin n'afficha aucune surprise lorsque Syld le renvoya poliment à une autre chambre. D'un geste rapide et précis, il attrapa la clef, puis répondit avec un sourire en coin :

- Je n'avais pas l'intention de t'importuner, mais comme c'est toi qui a réservé les chambres...

Puis, toisant le lit en effet relativement étroit :

- Quoique, d'ordinaire, les acrobaties ne te fassent pas peur...

S'arrachant à la contemplation du lit et de son occupant, Soghann fit :

- Allez, bonne nuit... Et ne te fatigue pas trop ! Je ne te porterai pas, demain.

Sans attendre de réponse, il lacha un grand sourire vers son compagnon, et s'enfuit dans la chambre adjacente. Le lit y était en effet plus à ses mesures, et il put s'y allonger confortablement.

Bien qu'il fut passablement excité par l'odeur de la chasse et l'anticipation de la traque, l'assassin n'eut pas grand mal à s'endormir : marcher la journée durant, et conclure par une baguarre avait de quoi épuiser n'importe qui.

Deux médioviennes s'étaient retrouvées et de ce côté là, tout allait bien. Michaël semblait encore un peu sous le choc. Il ne devait pas du tout s'attendre à la réaction de la petite médiovienne armée. Ce qui se comprenait. Aider quelqu'un et se faire engueuler en retour n'avait rien de réjouissant.

Fanaa se sentait un peu fatiguée. Elle qui comptait passer une nuit blanche pour être sure de voir Syld et Soghann avant leur départ... Ce n'était pas normal. D'habitude, elle n'avait aucun mal à ne pas s'endormir mais là... ce devait être la faim. N'ayant rien mangé depuis la veille, elle n'avait beau ne pas ressentir la sensation de faim, son corps savait qu'il n'avait rien reçu, lui. Elle aurait dû au moins piquer un peu de bière à Sogh. Juste pour faire semblant d'avoir quelque chose dans le ventre.

Ses pensées tournoyaient à toute vitesse, pour finalement s'arrêter sur une. Elle allait suivre le conseil de Michaêl. Posant sa main sur l'avant bras du guerrier, elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa doucement sur la joue.

- Bonne nuit Michaël.

Fanaa jeta des coups d'œil alentour mais n'aperçut ni Thénaïs ni la nouvelle serveuse. Pourvu qu'elles ne l'aient pas devancée. D'une démarche légère, comme si elle ne touchait pas le sol. Elle se retrouva devant la porte de Syld, entrouverte, prêta l'oreille mais n'entendit aucun halètement, aucun son caractéristique des ébats. Mais peut être avaient ils terminé. Bon. Soit elle entrait maintenant, soit elle n'entrerait jamais.

Fanaa inspira un grand coup, souffla à fond, et entra dans la chambre. Ne pas réfléchir. Ne pas hésiter. Elle referma la porte et tourna la clé. *Désolée Thénaïs* songea-t-elle avec un petit sourire.

Avançant vers le lit, elle finit de défaire ses nattes, secoua la tête pour que ses cheveux fous se placent à leur idée. Son cœur battait fort. *Je sais que ce n'est pas moi que tu attends mais je suis là... pardon*
Sa robe était déjà tombée de ses épaules, ses bottes au sol à l'entrée. La jeune femme souleva le drap et se glissa contre le corps ferme et chaud. *Ma vie*

Finalement, la jeune femme avait réagi. Mais pas vraiment de la manière dont il pouvait s'y attendre. Au lieu d'un remerciement, c'était plutôt une déferlante d'injures qui tombèrent sur le fédorien étonné. Michael se rappela vaguement d'une description entendu sur les médoviens, quelque chose sur le fait qu'ils pouvaient être aussi calmes qu'un lac, ou aussi déchainés qu'un torrent. Visiblement, il avait tiré le torrent, dommage. Pendant un bon moment, le jeune homme ne réagit pas, toujours surpris jusqu'à ce que la médovienne se calme presque instantanément et lui fasse des excuses avant de s'éclipser vers la jeune femme qu'il avait du aider...

*C'était quoi ça ?*

Penchant la tête de coté, il commença à formuler toute une série d'hypothèses pour expliquer ce comportement. La plus probable était simplement qu'elle ait cru qu'il tentait de faire quelque chose de peu recommandable à l'autre médovienne...Fanna lui proposa ensuite d'aller dormir un peu, ce à quoi il répondit par un hochement de tête distrait, encore incertain de l'attitude qu'il devait adopter avec celle qui l'avait insulté.

-Hum ? Un lit digne de ce nom ? Cela fait bien longtemps depuis mon dernier sommeil digne de ce nom. Mais le foin sera déjà bien mieux que le sol.

Il leva ensuite les yeux au ciel, râlant intérieurement sur son manque de liquidités Mais un contact sur sa joue le ramena bien bien vite sur terre. Fanaa venait juste de l'embrasser sur la joue, le faisant instantanément sauter en arrière dès qu'il identifia ce contact. Heureusement, elle s'était déjà éclipsé, laissant Michael en "paix". Il grommela doucement tout en prenant une teinte assortie à ses cheveux.

-Elle sait pourtant que je n'aime pas vraiment les femmes....Mais elle a raison sur un point, je devrais aller dormir un peu. Mais avant cela...

Michael s'avança "discrètement" derrière Anashin, les poings serrés et abattit tranquillement sa main pour donner un léger coup sur le sommet du crane de la médovienne.

-Excuse accepté. Mais la prochaine fois réfléchis un petit peu plus, je t'en serai gré. Ah et au fait, Je m'appelle Michael.

Puis le jeune homme se retourna vers l'autre médovienne qui l'avait remerciée et lui fit un rapide signe de main.

-Il n'y a pas de quoi. J'avais ma part de responsabilités. Par contre je pense que ton énergique amie devrait te faire un bandage plus efficace. Je n'ai jamais été très doué pour les soins. Bon sur ce, je vous souhaite une bonne soirée, j'ai besoin d'un peu de repos.

Avec ces derniers mots, Michael s'éclipsa après une petite révérence ou il eut un mal fou à dissimuler un bâillement intempestif. Quelques minutes de marche plus tard, le fédorien se jetait dans une botte de foin d'une hauteur assez impressionnante après avoir effectué un dernier exercice en montant aux poutres.

-Je ne devrais pas être dérangé ici. Bonne nuit la taverne.

Sur ces mots, il se blottit en boule, se servant de son sac comme oreiller et se laissa emporter dans les bras de la seule femme qu'il pouvait supporter, Morphée.

Il existait peu de choses capables de tirer Syld du lit d'aussi bon matin... mais Soghann le connaissait trop bien pour ne pas savoir s'y prendre dans ce cas précis. Et ce fourbe était assez malin pour avoir pris la porte sans attendre que son compère reprenne ses esprits au point de se rappeler où se trouvait l'arme la plus proche.

Bon gré mal gré, le jeune homme s'arracha au sommeil, aux draps encore chauds, et aux bras de Fanaa.
Même en traînant des pieds, il fut vite prêt.

Ce ne fut que lorsqu'il eut la main posée sur la poignée de la porte qu'il fut pris d'une hésitation et tourna la tête vers Fanaa toujours endormie. Son indécision ne dura guère : retournant au pied du lit, il détacha son foulard puis le glissa entre les doigts de la jeune femme.

- Je viendrai récupérer ça un de ces jours, d'accord ?

Quand il sortit dans le corridor, il avait encore les mains levées pour arranger un simple bandeau noir à la place de l'habituel foulard écarlate. Le changement que ce détail produisait dans sa physionomie était tel que la serveuse qui tenait le comptoir lâcha son torchon dans l'assiette posée juste devant Soghann en le voyant descendre les escaliers.
Sans s'apercevoir qu'on le dévorait des yeux d'un air absolument éperdu (plus éperdu encore que de coutume), l'assassin attrapa une chaise et s'avachit plus qu'il ne s'accouda sur le bar.

- Gnn'jour...

Syld avait beau être un peu dans le brouillard, il n'en finit pas moins sont déjeuner à une vitesse invraisemblable puis resta le menton dans une main, l'oeil brumeux et une petite cuillère à présent inutile suspendue dans le vide.

- Je serais d'avis qu'on parte d'ici sans trop tarder...

Il réprima un effroyable bâillement puis se mit à suçoter le bout de sa cuillère, l'oeil perdu vers le plafond.

- J'ai jamais été très doué pour les "au revoir".

Les couverts de Soghann teintaient encore contre son assiette vide qu'il répondit :

- Et je préfère les éviter autant que possible...

L'assassin esquissa un geste de la main, et quelques zoris apparurent sur le bar, couvrant largement les petits déjeuners. Le Shalos accompagna le petit tour d'un large sourire charmeur à al serveuse, ce qui eut pour effet de la distraire momentannément de Syld... Et de lui faire monter le rose aux joues.

Il ne fit aucun commentaire sur la différence de mise de Syld, bien que le changement lui ait sauté aux yeux. Il comprenait ce qu'il l'avait poussé à faire cela, et, même s'il ne l'appréciait pas vraiment, il préférait cela à ce qu'il ait réveillé Fanaa. Sans plus attendre, il se leva, empoigna son sac et se dirigea vers la porte, esquissant un vague geste de la main par dessus son épaule pour saluer la serveuse.

Arivé dehors, il s'étira et bailla sans gène.

- Haa... Rien de tel qu'une bonne bouffée d'air frais et matinal pour se mettre en jambe avant un long voyage.

L'air de l'aube était en effet encore chargé de l'odeur de la rosée et de la terre humide, odeur ravissante mais éphémère qui disparaîtrait rapidement.

Après avoir jeté un oeil vers la facade de la taverne pour vérifier que personne ne les suivait du regard, il parti d'un bon pas vers l'est.

Syld prit son temps pour sortir de la taverne, temps qu'il employa pour rendre la clef de sa chambre (en la glissant malicieusement dans le corsage accueillant de la serveuse) et pour prendre congé d'une façon un tant soit peu civilisée (en piquant un baiser sur la joue de la même serveuse en guise de pourboire personnel).
Puis il fila à la suite de Soghann d'un pied fort leste, bondissant par-dessus les "victimes" de la rixe qui ronflaient encore, le nez dans la boue de la cour.

Le museau levé pour se chauffer au soleil levant, il ronronnait presque de satisfaction.

Comme un gosse qui ne peut s'empêcher de sortir son jouet préféré pour l'admirer, il se débarrassa d'un de ses gants et leva ses griffes d'acier afin de jouer un moment avec les reflets de l'astre du jour sur le métal, un sourire un peu gamin aux lèvres.
Un autre reflet s'accrocha au passage sur la surface brillante. L'image de la taverne derrière eux, et puis... et puis...

Le jeune homme fourra les poings dans ses poches.
Sans doute se montrait-il plus silencieux qu'à l'ordinaire. L'anticipation d'un contrat avait tendance à le rendre bavard, mais pas se matin là.

Réprimant un soupir, il pressa le pas pour rester à la hauteur de Soghann qui arpentait imperturbablement le chemin en se fendant comme un compas de charpentier.

- Si jamais tu m'entends soupirer encore une seule fois aujourd'hui, rends-moi un service, tu veux ? Colle-m'en un dans le coin de la mâchoire... et surtout ne modère pas ton enthousiasme.

Il se tapota la tempe de l'index.

- Il y a des fois où c'est le seul moyen de tout remettre en place là-dedans.

La route allait paraître longue...

-...Hummm

Un très long bâillement résonna dans la grange tandis que Michael se redressait lentement. Le jeune homme s'étira longuement en se réveillant petit à petit. Ces quelques minutes passés, il regarda autour de lui pour voir si il se trouvait encore au même endroit. Première vue, pas de changements notable, toujours installé sur une immense botte de foin, son sac à ses cotés, son arme aussi...

-Cool.

Satisfait, le jeune homme se laissa retomber en arrière, les bras en croix, il allait vraiment falloir se motiver pour se dégager de ce lit improvisé. Mais, un contact légèrement différent du foin habituel l'intrigua. Comme un tissu..en plus moelleux...Et il y avait eu un gémissement non ? Le fédorien tourna la tête et se retrouva nez à nez avec Thénaïs endormie. Il n'eut pas besoin de vérifier ou sa main c'était déposée, ce devait forcément être aux pires endroits. Enfin au niveau de la motivation, il n'y avait pas mieux. Michael bondit littéralement de son lit pour s'accrocher à la poutre qui l'avait déjà amené ici.

-...Je disais que j'étais d'accord pour un règlement de compte, mais surement pas de cette manière...

Mais la mercenaire ne bougea pas, encore profondément endormie. Le jeune homme s'accorda quelques instants de réflexion.

*Mouais, elle est habillée. Donc, je ne pense pas qu'elle ait tenté quelque chose. Je devais juste être à l'endroit ou elle préfère dormir. Enfin, j'espère...Bon.*

Le jeune homme, passablement rassuré, se rétablit sur sa poutre, remettant ses affaires en place avant d'aller manger un morceau dans la salle commune. Vu les rayons du levant, il devait être encore assez tôt dans la matinée. La plupart des poivrots devraient encore dormir un peu. Un peu de tranquillité dans ce monde de brutes. Pourtant, à sa surprise, il aperçut la médovienne qu'il avait aidée hier soir déjà debout.

*En même temps pourquoi je m'étonne, c'est moi qui ne suis pas du matin, pas les autres.*

Michael profita du passage d'une serveuse pour commander un petit déjeuner avant d'adresser un signe de main à Adweliwen alors qu'il passait à proximité. Il s'arrêta quelque secondes, incertain, avant de tirer une chaise à sa table.

-Si cela ne vous dérange pas ?

Il s'installa sans attendre la réponse, mais il suffisait qu'elle dise un mot pour qu'il s'éclipse.

-Vous allez mieux ?

La jeune femme révassait en attendant son petit déjeuner. Elle vit arrivé le Fédorien de la veille qui lui fit un signe avant de s'assoir a sa table.

- Non, non, bien sur, venez!

La Médiovienne arborait une nouvelle fois l'un de ses sourires radieux. Elle se tint les cotes pour illustrer ses parole

- Oh et bien oui, cela va déja mieux. Je doix encore faire attention mais ça va.

La serveuse de service ce matin la apporta alors le petit déjeuner composé de deux bols de café noir, du lait froid, un panier de tartines de pain brioché bien doré, du beurre et des pot de confitures de divers fruits. Le tout dégageait une odeur exquise et donnait appéti. L'employée déposa aussi des couvers

- Et bien, parfait pour démarrer la journée! Bon appéri cher soigneur!

La réponse avait été rapide, visiblement, il ne la dérangeait pas le moins du monde.

*Mais j'ai l'impression que même Valnor ne la dérangerait pas. Hum, en pensant à ça..*

Le jeune homme s'écarta pour laisser les plats arriver, en profitant pour les détailler du regard. Tartines, boissons et confitures. Le tout en quantité suffisante pour un régiment de mercenaires affamés. Michael se tendit juste pour récupérer une pomme dans une corbeille un peu plus loin pour compléter son petit déjeuner. Revenant ainsi à la médovienne en face de lui qui semblait aller bien mieux qu'hier soir. Michael hocha la tête avec une pointe d'amusement à la dernière remarque de la jeune femme.

-Bon appétit à vous aussi chère...chère. Mais à nouveau, je suis plutôt situé à l'opposé des soigneurs en règle générale, n'oubliez pas cela.

Le fédorien conclut en commençant tranquillement son repas, croquant à belle dent son fruit et se servant d'à peu près tout ce qu'il y avait à gouter. Mais tout en dévorant sa part, celui ci réfléchissait sur la suite des évènements pour lui.

*Je peus rester 4 jours encore dans cette taverne à attendre un travail. Mais cela ne m'est pas très utile pour retrouver cette espèce de monstre. En même temps je ne peus pas repartir sans vivres...Hmmm. Je me demande comment cela se passe pour la famille à Fedoran aussi.*

Pensivement, il laissa tourner un morceau de pain dans son café, regardant sans le voir le tourbillon qu'il formait.

*Ne pas négliger de devenir plus fort aussi... Mouais, je vais rester ces quatres jours et je ferais un tour à Fedoran si rien ne se présente. Tiens ?*

Curieux, le mercenaire laissa son regard errer dans la salle qui commençait doucement à se remplir.

*Pas beaucoup de Shalos, je me demande ou sont passés les trois d'hier soir. Bah, je les reverrais si il le faut. Hum ?*

Michael écarquilla les yeux en redressant sa tête, il avait totalement oublié la présence de Adweliwen. Se passant la main dans les cheveux, il s'excusa rapidement.

-Désolé, j'ai tendance à oublier ce qu'il se passe quand je réfléchis. Tiens, maintenant que j'y suis, je ne connais même pas votre nom. Ou encore vos occupations, du moins autre que se briser une côte et détrousser les "cadavres". Ou la raison pour laquelle vous êtes ici...

S'arretant net dans sa déferlante de questions, le jeune homme eut un sourire gêné.

-Désolé, cela me reprend. Je suis aussi un peu trop curieux.

Le repas se passait dans un certain silence. La voleuse en profitait pour gouter a la merveilleuse confiture de fruit rouge, ne se préoccupant pas des autre occupant de l'auberge.

Soudain, son "invité" se figea en la regardant comme s'il venait de se rendre compte de la présence de son hôte. Il lui assena alors une suite de question. Une tartine a la bouche, Adwel eu bien de difficultés a arreter le flot...

- Et biench... pluch que des "cadavres" elle avala sa bouchée ce sont les vivant que je préfère... surtout les riches vivants... la "Répartition" est très importante pour notre famille. Quant a mon nom, je suis Adweliwen Edelnius. En fait, je suis ici parce que mon père m'a conseillé de voyager un peu. Voir le monde...

*et enqueter sur la Harpe... entre autre...*

- Et vous? des projets pour la suite?

La jeune femme repris sa tartine et la dégusta entre deux gorgées de café au lait

Michael écouta silencieusement les réponses de la médovienne qui ne semblait pas vraiment s'offusquer de sa déferlante de questions. Le jeune homme souriait simplement en terminant en même temps son petit déjeuner et dès qu'elle eut fini, il dit.

-Et bien, enchanté Adwe...Adweli...Adweliwen. C'est un beau prénom, mais un peu difficile à prononcer pour moi. Et pour votre "Répartition", je présume que vous devez exceller dans votre art. Pas la peine de l'essayer sur moi, je n'ai rien à répartir.

Le fédorien tapota sa bourse vide avec amusement. Se promener sans aucune liquidités pouvait aussi avoir ses avantages.

-Et donc vous voyagez simplement ? C'est une occupation bien agréable. De mon coté, je cherche à éliminer une certaine espèce de monstres, et Valnor si l'occasion se présente. Enfin, il faut que je m'améliore encore si je veus être de taille.

Il se rejeta légèrement en arrière, perdant son regard dans les poutres du plafond. A travers, il aperçut le visage souriant de ses parents et de ses frères et sœurs. Se secouant, Michael se leva de sa chaise, pris d'une soudaine impulsion.

-Et en parlant de cela, je pense que je devrais m'y mettre. C'est un plaisir de discuter avec vous. Merci.

Le jeune homme s'inclina doucement pour amplifier ses propos avant de partir d'un bon pas, désireux de trouver un bon endroit pour s'entrainer.

Sous la caresse de Syld,, Soghann se réveilla aussitôt, sans pour autant bondir sur ses pieds. D'un oeil relativement net, il examina les alentours. Ils arrivaient en effet en vue de la Taverne, et le soleil s'était levé depuis peu. Au dessus de Fedoran, Shua se couchait, comme un œil sanglant qui les surveillait après leur forfait.

Leur carriole s'arrêta devant les portes de la Taverne, encore calme à cette heure de la journée, le temps qu'ils mettent pied à terre. Leur chauffeur leur fit de chaleureux adieux, visiblement dans l'espoir de récolter un pièce en plus pour sa peine. Peine qui avait déjà été plus que largement rétribuée par l'or de Soghann. Aussi les assassins entrèrent-ils sans un regard en arrière, et le conducteur s'éloigna en maugréant pour la forme, sans doute pressé d'arriver à sa destination finale après avoir compris qu'il ne tirerait rien de plus des deux silencieux mercenaires.

Peu de clients étaient attablés dans la grande salle, mais les écuries bien garnies suggéraient qu'un certain nombre de voyageurs avaient fait étape ici, certainement mis au courant pour la tempête de sable. Soghann repéra un jeune homme qui devait être -ou qui tentait de se faire passer pour- un érudit, considérant le livre posé devant lui. Il écrivait avec ferveur dans un petit carnet, tout en détaillant ce qu'il se passait autour de lui.

Soghann ne s'attarda pas à observer le jeune homme. D'un doigt, il baissa le masque qui lui camouflait le bas du visage, dévoilant des traits légèrement tirés... bien que son regard bleu n'ai, lui, en rien perdu de son intensité. Résolument, il alla jusqu'au comptoir, et aborda le tavernier.

- Salut, tavernier.
- Bonjour, cher client ! Que puis-je pour vous servir ?
- Trois choses.
- A votre service, seigneurs. L'homme faisait montre d'un empressement écœurant à les servir, car il savait ces deux là suffisamment riches pour se permettre de vider ses réserves d'alcool -ce qu'ils avaient déjà fait, au demeurant.
- Primo, il me faut deux chambres l'une à côté de l'autre. Secundo, un repas pour deux servi en salle dans moins de cinq minutes.
- Sans problème, monseigneur. Tout en faisant une courbette rapide, le Tavernier claqua des doigts à l'intention d'une serveuse se tenant en retrait, qui s'empressa de disparaitre en cuisine. Et la dernière chose ?
- Tu te souviens de notre dernière venue, il y a deux jours ? Nous avons amené une jeune femme avec nous, que nous avons laissé ici à notre départ. Où est-elle ?
Le Tavernier se mit à suer et à se tortiller, visiblement mal à l'aise et brusquement bien moins pressé de répondre à son interlocuteur.
- C'est que... Elle est partie juste après vous, seigneur. Quelques minutes plus tard, si je me souviens bien.
Sans répondre, Soghann leva brusquement la mai au dessus du comptoir, ce qui arracha un petit couinement de surprise et de douleur anticipée au tenancier. Mais la main s'arrêta, et plusieurs pièces atterrirent sur le comptoir, tandis que l'assassin se détournait de l'homme suant et allait choisir une table dans un coin tranquille.

Syld s'installa en silence, puis attendit l'arrivée des repas sans se montrer plus bavard. Et, lorsque les assiettes furent enfin servies, fumantes et fort appétissantes, son air morne ne l'abandonna nullement.

Le jeune homme se contenta de jouer un moment avec les aliments du bout de sa fourchette puis, l'appétit refusant de venir, il reposa ses couverts et repoussa son assiette. Il lui fallut prendre une ou deux inspirations avant de pouvoir lever le nez pour regarder Soghann en face.

- Cette fille, à Fedoran... c'était bien Fanaa, pas vrai ?

Le Shalos posa les deux mains à plat sur la table sans même attendre une réponse qu'il connaissait par ailleurs parfaitement. Même si son sens de l'observation était un cran en-dessous de celui de son compère, son instinct suffisait largement à suppléer ce handicap.
Il ne s'était pas trompé, il le savait.
Aussi l'assassin se leva-t-il brusquement.

Tête basse et oeil clos, Syld expira avec lenteur.

- Non, oublie-ça.

Il attrapa une des clefs de chambres que Soghann avait posées à côté de son verre.

- Je monte me changer. Et prendre un bain. Je me sens...

Ses doigts se crispèrent sur la clef.

- ... vraiment crasseux.

Fanaa arriva enfin en vue de la taverne et soupira de soulagement. Exultant à l'idée de les revoir enfin, la jeune femme se mit à courir sur les derniers mètres la séparant de ses shalos adorés. Prête à pousser la porte, elle hésita pourtant. Ne ferait elle pas mieux d'attendre qu'ils sortent? Soghann n'aimait pas qu'elle soit vue en leur compagnie en public. C'était mauvais pour leurs missions. Seulement là... leur mission étai finie non? Son envie de les retrouver était trop forte, bien trop forte. C'était d'ailleurs plus un besoin.

Fanaa entra dans la taverne et s'approcha de Soghann sur la pointe des pieds. Le grand shalos, d'ordinaire toujours aux aguets devait être en train de cogiter sérieusement car il ne sembla pas vraiment s'apercevoir de sa présence. Tambourinant sur la table, il ne fit pas mine de voir Fanaa s'approcher de lui, se placer dans son dos. En fait il ne réagit pas avant que deux bras blancs entourent ses épaules.

Déposant un baiser sur la joue de l'assassin, elle lui demanda malicieusement :

- Et alors Sogh? Tu rêves?

Resserrant son étreinte, elle appuya sa tête contre le cou du grand brun. Au final, ces retrouvailles la touchaient bien plus qu'elle ne le pensait au premier abord et c'est la gorge nouée qu'elle réussit à lui souffler :

- Je suis contente de te revoir...