La Taverne de Veis

La scene qui suivit permis a Hakuren de découvrir ce qu'on appeler en haut le tempéramment de feu des Fédoriens... La jeune femme se figea et clilgna des yeux alors que lui assainait le rouquin une réflexion des plus piquante. Elle arbora un sourir des plus ironique et dit froidement

- Ma foi, si cela me permet d'avoir quelques données supplémentaires... Je me demandais comment on célébrait les funérailles en bas...

Puis elle soupira et se leva. Elle ne savait pas si le mercenaire l'avait entendu... et qu'importe... Elle pris sont carnet et embarqua sa besace légère puis se dirigea vers la sortie.

La nuit était belle. Hakuren vit alors le fédorien avec une femme brune qui avait l'air de souffrir le martyr... Le regard froid de la jeune femme se mua en lueur d'inquiétude et elle approcha de la jolie brunette avec un froncement de sourcil.
Hakuren passa sa main sur le front de la malade puis la força a ouvrir en grand une paupière

- Elle est comme en état de choc... et très très fiévreuse... et trop crispée.

Elle soupira... puis chercha dans sa besace un sachet de poudre fine. Elle pris la chope vide des main du fédorien et versa la poudre et sorti sa gourde pour ajouter de l'eau. Tout en effectuant un mélange, elle expliqua

- Mes parents sont apothicaires... j'ai vaicu dans les herbes et autres remède toute mon enfance... Cela lui permettra de se détendre et apaisera un peu son angoisse. tenez, faites lui boire ça par petites gorgées... Elle doit tout finir.

Hakuren tendit la cruche au fédorien puis remis sa main sur le font bouillant de la brune. Son fisage était plus que soucieux

- Elle a trop de fièvre... beaucoup trop.

Ce n'était qu'un murmure mais l'inquiétude était la... La jeune mage s'approcha un peu plus et se mis a genou. Elle inspira et apliqua une mains sur le front de la malade, l'autre sur sa propre poitrine. Elle expira lentement et ferma les yeux.

Une douse brise se fit sentir. Elle carressa la levitis, le fédorien et la jeune malade. Peu a peu, le vent s'intensifia autour de la mage, restant une brise pour les deux autres protagonistes. Sa longue chevelure blanche s'envolait. Puis, la température de ce vent baissa d'un seul coup, devenant mordant. Hakuren ne semblait pas s'émouvoir de ce vent glacial. Puis ce fut comme si le vent se déplaça vers sa main et elle créa un mini blizzard sur le front de la malade. Du givre commençait a glacer les sourcils de la malade... Elle retira brusquement sa main et le vent cessa

- Oulah... il ne faudrait pas que je la gèle sur place... Cette couche de givre va faire baisser sa température... Je ne peux rien faire de plus, je ne suis pas clerc ni guerisseuse...

Disant cela, elle se leva puis s'ettira et s'éloigna un peu pour... sortir son carnet et écrire ce qu'elle avait constaté...

Fanaa reprenait péniblement conscience de la présence du jeune homme, lui demandant dans un souffle si il n'avait pas peur. Le mercenaire eut un petit rictus en marmonnant.

-Pour être honnête, je suis terrorisé à l'idée que tu claques entre mes mains.

Une réflexion qu'il aurait dû garder pour lui, mais sa nature un peu trop franche avait pris le dessus. Doucement, il apporta l'eau aux lèvres de la shalos, la laissant se désaltérer doucement. C'est avec un vif soulagement qu'il écouta la voix, plus forte de la jeune femme. Soulagement de très courte durée, Fanaa commençant à paniquer avant de s'écrouler entre ses bras.

-Eh Fanaa ! Fanaa réveille toi !! Merde, merde, merde.

Obnubilée par la malade, il ne se rendit compte d'une autre présence que lorsqu'une fine main vint ouvrir une paupière de la Shalos. Sursautant, il contint le réflexe lui demandant de frapper cette intruse et l'identifia d'abord...La femme aux carnets. Il commença à articuler une menace avant de voir la lueur d'inquiétude dans son regard et ses gestes médicaux. Et ce fut un soulagement sans bornes qui l'envahit quand elle sortit une poudre qu'elle glissa dans la chope. L'explication n'était pas terminée que Michael faisait déjà tourner la tête de la jeune femme et lui entrouvrait les lèvres pour la faire boire petit à petit. Il n'avait pas terminé qu'une étrange brise se levait. Le jeune homme commençait à avoir suffisamment l'habitude de la nature pour savoir que ce vent, et le crépitement de sa peau, n'était pas naturel. La femme blanche à ses cotés maniait l'elixia affilié au vent. Il observa sans mot dire cette maîtrise, ne pouvant s'empecher de tiquer en voyant le visage de Fanaa se couvrir de givre, mais incertain de ce qui était bon ou mauvais, il s'abstint de commentaires.

Citation :

- Oulah... il ne faudrait pas que je la gèle sur place... Cette couche de givre va faire baisser sa température... Je ne peux rien faire de plus, je ne suis pas clerc ni guérisseuse...

Michael mit rapidement sa main sur le front de la jeune femme, constatant qu'en effet la température baissait peu à peu, mais il doutait qu'un froid pareil soit entièrement bénéfique, ce ne devait être qu'une solution provisoire. Serrant fermement Fanaa, il la regarda quelques secondes avant de se tourner vers celle qui l'avait aidée. Inclinant humblement la tête devant celle qui notait à nouveau dans ses carnets.

-Tu n'est peut être ni l'une ni l'autre. Mais je ne te serais jamais assez reconnaissant...Merci de ton attention.

Il hésitait à lui demander de le suivre, mais si elle ne voulait pas. Et puis, elle avait déjà fait bien plus que tous les prétendus clercs de l'auberge...Quelqu'un d'attentif aurait par contre pu remarquer qu'il ne s'excusait pas de ses remarques précédentes dans la taverne, et ce n'était pas un oubli. Soulevant doucement Fanaa, il se rappela soudain de ce qu'elle lui avait recommandée, mais aussi des quelques mots qu'il avait pu discerner.

-Tiens bon, je t'amène te reposer. Et si tu veus vraiment que je parle de moi, je préfère le faire quand tu seras plus consciente. Mais compte sur moi pour ne pas te laisser t'en aller

S'éloignant de manière à ne pas agiter sa passagère tout en murmurant des paroles à son égard, il regarda pensivement le ciel nocturne et ses trois lunes flottant fièrement.

-Quelle quatrième lune pourrait t'il bien avoir encore ?

Le jeune homme était encore à portée d'oreilles de la scientifique, mais il ne se préoccupait pas vraiment de cela. Se glissant dans l'auberge, il exigea aussitôt une chambre, la première disponible et un bac d'eau.

-Il vaudrait mieux de l'eau tiède pour une fièvre, mais cela me prendra du temps pour la chauffer.

-Ramener un bac d'eau avec un couvercle, je m'occupe de cela. Et dépêchez vous !

Le tavernier oubliait de signaler qu'un bac d'eau chaude si situait déà en haut, peu désireux de se retrouver avec un assassin aux trousses. Mais vu que la chambre était juste adjacente, cela risquait de venir au même. Michael s'engouffra par la porte ouverte, suivi aussitôt d'une servante avec un bac d'eau bien rempli. Le jeune homme déposa la malade sur le lit avant de s'installer aux cotés du bac, la servante, elle mettait un chiffon humide sur le front de Fanaa, et regardait avec curiosité comment ce fédorien comptait t'il chauffer de l'eau sans feu.

-Cela risque d'être un peu bruyant...

Michael glissa sa main dans l'eau et ferma les yeux en tenant son bras. S'imprégnant de l'élixia de la pièce et le concentrant dans sa main. Un mage le changerait en flamme, lui il était un guerrier beaucoup moins doué. Une brusque détonation s'ensuivit, concentré dans le liquide qui ne déborda presque pas mais chauffa aussitôt. Le mercenaire quand à lui retirait très vite son bras en poussant un gémissement. L'explosion, concentré dans son poing pour éviter de la diffuser, l'avait salement fait manger...Il faudrait qu'il apprenne à enfin doser l'elixia de manière plus délicate. Mais la, il ne s'en souciait guère, laissant à la servante le soin, avec un peu de son aide, de glisser Fanaa dans l'eau miraculeusement tiède. Michael détourna les yeux en s'installant à coté.

-Voila, maintenant réveille toi Fanaa. Tu n'as pas de raisons d'avoir peur...Je ne veus pas que tu meures. C'est vrai quoi, grâce à toi, je me fais énormément de relations et d'obligations. Syld et Soghann, toujours étrange, Kyara qui avait l'air de te chercher et qui me guérit doucement, comme toi, Cette femme blanche à qui je dois beaucoup. Peut être que je pourrai lui apprendre quelque chose pour ces notes. Ou L'abruti de clerc que je vais dessouder dès que tout sera terminé.

Il pouvait sembler qu'il délirait, mais il faisait de son mieux pour parler continuellement. Exercice difficile pour quelqu'un d'aussi peu bavard, mais il faisait de son mieux.

-Je me demande aussi comment va ma famille. Tu en as une toi ? c'est pour eux que je suis parti contre Valnor et ses sbires....Rah, remets toi Fanaa, je t'en prie.

Hakuren écoutait distraitement les paroles du Fédorien qui tentait de redonner connaissance a la jeune brune. La jeune malade semblait être une Shalos, mais la Levitis n'en était pas certaine... elle ne connaissait pas assez ce peuple pour en être sure.

La mage avait souris jaune quand le guerrier l'avait remercié de son attention... Finalement, elle restait elle-même... très peu soucieuse de ce que "ceux d'en bas" pouvaient penser... enfin... était-ce vraiment le cas...? Elle changea de carnet pour mettre ses questions personnelles de coté... elle y réfléchirait plus tard.

Le fédorien pris la Shalos dans les bras et se dirigea vers la taverne. Il regarda alors le ciel et dit plus a lui-même qu'à un interlocuteur

Citation :

Quelle quatrième lune pourrait t'il bien avoir encore ?

Et disparu dans l'établissement. Hakuren leva les yeux aux ciel, les sourcils froncés

- Une... quatrième lune?

Elle fouilla dans sa besace et en sorti un autre carnet a la couverture noire où il était noté en lettre d'argent "Prophéties d'en bas". Elle y nota ce qu'elle avait entendu et se promis de faire des recherches...

Finalement, il semblait que quelque chose d'intéressant allait arriver ici...

Hakuren rangea le carnet personnel et le carnet des prophéties dans sa besace et se leva. Elle avait décidé de retourner a sa table pour réfléchir a tout cela...

En entrant, le brouhaha était toujours la... Elle commanda une tisane puis se plaça a une table vide pour profiter de la boisson.

- Toute cette agitation pour quelques verres et des filles...

Plus il observait la salle, plus Sláine appréciait le fait de savoir se régaler d'un peu d'eau. Quant à ces filles de petite vertu, qui se laissaient conduire, enlacer et pire (il ne voulait même pas y penser) par le premier venu, il ne comprenait pas qu'elles ne soient pas tenues à l'écart par quelque garde du lieu. L'arrivée, au beau milieu d'une telle débauche, d'un énergumène tel que celui qui semblait chercher les ennuis et s'exprimait avec un langage particulièrement ordurier, ne pouvait que dégénérer.

L'une des nouvelles arrivantes semblait avoir une idée différente de ce qu'était le maintien et le sens des convenances. Elle était maintenant attablée seule, devant une boisson fumante et manifestement sans alcool, ce qui était sans doute une bonne chose. Sláine n'avait naturellement pas confiance dans la gent féminine (à l'exception notable de sa défunte épouse), mais décidément la discrétion de celle-ci l'intriguait. Soghann semblait plongé dans une profonde méditation, et Sláine voulait en savoir plus sur ce carnet que l'autre remplissait par moments.

- Voyons ce qu'une femme qui ne vient pas ici pour se faire admirer peut avoir à raconter...

Il prit une de ses flèches, détacha une des plumes de l'empennage, et souffla délicatement dessus. Elle atterrit directement sous le nez de sa "cible", la pointe indiquant la direction du lanceur.

- ... et voyons si elle est aussi futée que ses airs le laissent penser.

Fanaa ne sentit pas le foid sur son front, ne remarqua pas qu'elle était déplacée. Elle ne reprit conscience de ce qui se passait qu'en sentant l'eau chaude se refermer sur elle. Au début elle voulut en sortir mais les forces lui manquaient. Elle voulait de l'eau froide pour calmer son dos à vif, elle avait espéré que Michael la plongerait dans la rivière mais il avait manifestement eu une idée légèrement différente. Elle ne pouvait l'en blâmer. Son esprit était tellement embrumé qu'elle devait avoir des difficultés à se faire comprendre. Et le fedorien ne pouvait lire les esprits.

Un bourdonnement continu, en se concentrant, Fanaa reconnut des mots. Michael parlait, il lui parlait. Elle tenta de sourire mais ce fut plutôt une grimace qu'autre chose. Qu'à cela ne tienne. Avec effort, elle souleva la main hors de l'eau et la posa sur le rebord du baquet, espérant que Michael comprendrait et la saisirait. Un contact réel de plus pour bien ancrer la jeune femme dans la réalité. Finalement, l'eau chaude lui faisait grand bien. Ses muscles osaient enfin se décrisper, ce qui calma un peu la douleur dans son dos, et sa tête lui semblait déjà moins lourde.

Michael lui parlait et l'interrogeait aussi. Elle se devait de lui répondre, lui montrer qu'il ne faisait pas cela pour rien.

- J'ai des parents, mais je les ai perdus. J'ai été heureuse avec eux et j'espère que là où ils sont ils le sont encore. Tu m'avais parlé de cette femme qui par une trahison t'avait donné cette terrible défiance vis a vis de toute autre femme. Tu veux continuer?

Elle reprenait ses esprits mais n'était pas encore tout à fait apte à discerner les répercussions de ce qu'elle pouvait dire. Il est probable que si elle avait été en pleine santé, elle n'aurait pas incité son sauveur à remuer des souvenirs probablement désagréables et douloureux.
Ce que cherchait Fanaa, était simplement de reprendre pied. De se sentir mieux. C'était un peu égoïste, mais elle ne songe pas un instant à cet aspect des choses.

Les festivités débutant ainsi que les pitreries de Ling, Sendaë commença à se sentir mal à l’aise. Trop de bruit, trop de nouveaux visages pour quelqu’un qui aime la tranquillité et la quiétude des vastes espaces forestier.
Profitant de la cohue, la Dedrane s’éclipsa sa chope à la main et regagna l’extérieur.
Dehors, les trois lunes éclairaient les immenses plaines environnantes de leur lueur sélène. La chasseresse avala le contenu de sa chope d’une seule traite avant de reposer celle-ci sur le perron de la bâtisse. Elle s’en éloigna de quelque pas vers le bosquet où elle était parti avec Fanaa le jour précédent avant de s’accroupir sur le sol terreux et d’y poser ses mains. Elle fléchit les jambes, attendit un court instant et se releva d’une secousse en courant.
Le vent dans les cheveux, la lueur stellaire des lunes, la fraicheur de la nuit… par Ternä que s’était bon alors qu’elle courait à pleine vitesse, sautant par-dessus les obstacles, puis arriver à l’arbre sous lequel son amie l’avait représentée, elle prit appui sur sa jambe gauche et poussa de l’autre sur la masse du tronc, lui permettant de s’élever dans le feuillage. Elle saisit une des branches à pleine main et se rétablit accroupie sur l’appendice feuillu avant de s’allonger sur celui-ci. Qu’il était bon de courir de la sorte dans les grandes étendues du Ternael.
Alors qu’elle observait le ciel nocturne, elle entendit la voix de son amie bientôt rejoint par celle du Fedorien qu’elle avait entraperçu dans la taverne… et la belle danseuse n’avait pas l’air d’aller très bien.
La chasseresse décida de rejoindre sa camarade et se laissa tomber silencieusement de sa branche, se réceptionnant délicatement sur le sol. Elle allongea le pas quand elle aperçu sa compagne, il semblerait, perdre connaissance.
Elle se mit à courir alors que le Fedorien amenait Fanaa à l’intérieur du bâtiment et franchit en trombe le seuil. Bloquée par la foule, elle vit le grand homme amener sa compagne à l’étage.

*Bougre d’idiots dansant écartez vous de mon chemin. *

Se frayant un passage dans la cohue, Sendaë parvint à atteindre finalement l’escalier qu’elle gravit rapidement mais au lieu de se diriger vers la chambre où sa camarade devait probablement se trouver, elle retourna dans ses pénates afin d’attraper son sac poser sur le lit non fait.
Elle l’attrapa d’un geste et regagna le couloir au moment même où une servante fermait une porte.

« Excusez moi madame, c’est bien ici qu’un Fedorien a amené une jeune femme malade, très brune ? »
« Oui. »
« Merci. Tenez. »

Elle saisit dans sa bourse une dizaine de Zoris qu’elle fourra dans les mains de la femme replète puis elle frappa à la porte et pénétra dans la pièce sans attendre qu’on l’y invite.
Elle constata que Fanaa était allongée dans un baquet d’eau fumante, ces yeux myosotis fermé.
La chasseresse se précipita à ses cotés, et se présenta en saisissant la main de son amie… bouillante.

« Bonjour je m’appelle Sendaë. Je suis une amie de Fanaa depuis peu mais son sort m’importe beaucoup. »

Elle attrapa dans son barda une flasque contenant un liquide transparent ainsi qu’un petit sachet qui une fois vidée dans une coupelle en porcelaine se révéla contenir ses dernières feuilles de Dolciane séchée.
La Dedrane alluma le petit tas séché à l’aide de son briquet d’amadou, puis fit couler doucement le liquide de la fiole dans la bouche de Fanaa.

« L’idée du bain était une excellente idée, mais cela lui fera le plus grand bien. Les feuilles de Dolciane vont apaiser son esprit, alors que ce petit remontant va faire chuter sa température. »

Sans se soucier pour l’homme à ses cotés, Sendaë saisit la main de Fanaa dans les siennes, et posa un baiser sur le front de son amie.

« Ne t’inquiètes plus, je suis là désormais. »

Saarielle avait la tête qui tournait, moins que Cobalt à priori. Il disait des choses incompréhensible. Le tournis lui passa rapidement, tandis que Cobalt se mettait à boire. A boire !! Mais ça va pas non !!!
Cobalt ne vit pas que le visage de Saarielle se durcissait, encore plus quand le dédrane le prit par les épaules, il empestait l’alcool !
La chasseresse lui lança un regard noir, que lui prenait-il ?? Avant qu’elle n’ouvre la bouche pour lui dire quelque chose. Le fedorien aux cheveux rouge se mit à hurler qu’il avait besoin d’un clerc puis « s’en prit » à Cobalt. Saarielle n’intervint pas, de toute façon si Michael n’étais pas arrivé, le dédrane aurait certainement pris une gifle de la part de Saarielle pour lui remettre les idées en place.
Mais au lieu de cela, elle vint se mettre aux cotés du dédrane lui prit la tête et la posa contre son cœur et se mit à lui passer la main dans les cheveux :

- Que t’arrive-t-il mon amour ? C’est-il passé quelque chose que je n’ai pas vu ? lui demanda-t-elle comme si elle parlait à un enfant.

Mais la dédrane s’inquiétait vraiment, elle ne comprenait pas son comportement.

Un autre liquide à ingurgiter. Légèrement amer celui-ci. Fanaa eut d'abord le réflexe de le refuser mais devant l'insistance de Sendaë, elle finit par accepter de l'avaler. Le médicament fit rapidement effet, peut être grâce à celui que lui avait donné la levitis quelques minutes auparavant.

La jeune femme attendit un peu que le remède agisse, se contentant d'une pression sur la main de Sendaë pour la remercier d'être là. Au bout de quelques minutes, elle papillonna des paupières puis ouvrit franchement les yeux. Ceux ci étaient un peu rouges mais les iris bien bleues. Elle inspira et souffla longuement avant de tourner la tête vers ses compagnons de chambrée. La belle Sendaë aux cheveux émeraude et le fougueux Michael et sa tignasse rouge formaient un sacré contraste. Elle leur sourit.

- Merci... leur dit elle d'une petite voix. Je me sens mieux. Mais Sendaë je suis toute engourdie, c'est bizarre.

Elle soupira. Sa tête ne la lançait plus et même si son esprit était un peu ralenti, elle arrivait à organiser ses idées.

- Michael voici Sendae, mon amie dedrane. Une femme non seulement belle et admirable mais aussi très gentille et attentionnée envers ses patients. Et Sendae, voici Michael. Il connait Soghann et Syld, et il ne fait pas peur. Je l'aime bien.

Elle se passa la main sur le front et se frotta les yeux.

- C'était bizarre. Ce qui s'est passé. Oh heureusement que vous avez été là! Si j'avais été toute seule... si j'avais...

Elle cacha son visage dans ses mains et trembla un peu mais ne pleura pas et se calma assez vite. Elle posa de nouveau son regard myosotis sur ses... amis. Oui, des personnes qui étaient si bonnes et généreuses pour elles, elle pouvait les appeler des amis. Bon pour Sendaë c'était deja vrai mais Michael, elle ne le connaissait pas énormément. Pourtant, il avait été là, lui.
Elle leur sourit.

- Comment vous remercier?

*Un peu auparavant *

Michael regarda avec soulagement Fanaa qui commençait à reprendre des couleurs. Celle ci sortit une main pour la poser sur le bord du baquet. Le jeune homme la regarda quelque seconde, incertain de la démarche à adopter. Cherchait telle à éprouver son corps, demandait telle un contact physique avec le fédorien, voulait telle autre chose... Il continua à regarder avec appréhension cette innocente main, mais la jeune femme le tira de son dilemne en parlant doucement. Une pensée attristée s'imposa quand Fanaa parla de sa famille.

*J'ai éveillé de mauvais souvenirs....Abruti que je suis.*

Mais les paroles suivantes n'étaient pas spécialement plus agréable. La trahison de cette femme. Michael baissa inconsciemment la tête, un soupir aux lèvres et un regard ou apparaissait de la tristesse et une pointe de colère. Le jeune homme s'installa de manière un peu plus confortable, en tailleur, devant le bac avant de chercher à capter le regard de la malade. Il pouvait un peu plus se décontracter maintenant qu'elle allait mieux, mais, cette demande...

-Cela t'intéresses tellement de connaître cette vieille histoire ?

Des souvenirs l'assaillait par vagues successives. Des souvenirs, loin d'être agréable qu'il avait enfoui à Fedoran. Des sensations, pas vraiment douloureuses au niveau physique, mais meurtrière intérieurement, laissés dans une chambre féminine. Michael était tiraillé. Ces désagréables pensées étaient de toute manière présente en lui, mais les exprimer ne pouvait que les attiser. Le jeune homme observa longuement la femme brune qui lui faisait face, puis perdit son regard dans l'eau claire.

-Avant que je ne te raconte, il faut juste que tu comprenne quel genre d'homme je suis. Et j'en suis un de parole. C'est typique de mon peuple, mais c'est vraiment une valeur qui me définit. Je ne reviens jamais sur mes promesses ou sur une dette. Le deuxième point est que je suis un féru de liberté. Je suis né comme cela, je ne peus pas supporter d'avoir des contraintes qui m'immobiliseraient. Je sais que c'est un peu opposé comme valeurs, mais je suis comme cela.

Levant les yeux au ciel, il se perdit dans les souvenirs de sa cité natale, Fédoran, la ville forteresse aux milles habitants. Brigands, samaritains, voleurs, prostituées, ivrogne, pèlerin, marchands, religieux, soldats, artisans. Des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres qui se côtoyaient bon gré, mal gré et de manière assez pacifique. une ville très libre au niveau des mœurs.

-Cette jeune femme, Arane...Elle m'a arraché une promesse et cela doit bien faire trois ans que je la tiens. Trois ans que je me sens emprisonné dans mes propres convictions, mes propres chaines qui doivent maintenant être bien ensanglantés...

Un bruit à la porte le stoppa. Tournant doucement la tête, il eut la surprise de constater que la jeune femme était déjà rentrée et juste à coté de lui. Le toc toc devait être vraiment le minimum syndical. Michael se passa pourtant de commentaires comme à son habitude. Il était un peu apaisé depuis avant. Sendaë se présenta rapidement et sortit plusieurs herbes pour Fanaa. Michael regarda avec attention, notant intérieurement les explications. C'était la deuxième personne qui soignait grâce à de simples herbes, il faudrait vraiment qu'il se renseigne sur celles importantes si il se retrouve à nouveau dans une situation comme celle là... La dédrane attrapa la main de Fanaa.

Citation :

« Ne t’inquiètes plus, je suis là désormais. »

Sympathique, dans un sens, Michael pouvait bien disparaître si il ne servait à rien. Se redressant, l se dirgea vers la porte encore ouverte. S'arrêtant quelques secondes pour réfléchir, il déclara.

-Je continuerai quand tu seras plus rétablie. Ce sera peut être une nouvelle motivation pour que tu te rétablisses au plus vite. Et j'en profiterai moi aussi pour t'interroger, tu me sembles porter un secret bien lourd toi aussi, et il n'y a pas de raisons que je sois le seul à me soulager...

Puis , il empoigna la clanche pour fermer doucement la porte, s'appuyant un peu trop à son gout sur le fer. Il devait commencer à fatiguer, mais il passerait plusieurs nuits si il le fallait. Tranquillement, il recint s'installer aux cotéss de Fanna et de la nouvelle venue. Ce ne fut que en se posant qu'il remarqua que cette dernière la regardait un peu étrangement. Michael s'ébouriffa un peu les cheveux, gêné.

-Désolé, cela doit te sembler incompréhensible. Enfin, maintenant, nous sommes deux pour garder Fanaa éveillée.

Il regarda pensivement la shalos étendue.

-Et te garder avec nous....

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C'est avec un encore plus grand soulagement que Michael constata l'efficacité des herbes de la dédrane. Fanaa semblait se rétablir à vue d'œil. Sa respiration devenait de plus en plus régulière, comme celle du fédorien qui se calmait au fur et à mesure.

Citation :

- Comment vous remercier?

Michael accueillit la question avec un grand sourire, ce n'était pas un face à face avec une sacrée maladie qui allait la changer. Le jeune homme haussa les épaules.

-De mon coté, en ne me refaisant plus jamais une frayeur pareille. m'occuper de ma vie, aucun problème, de celle des autres, c'est bien plus stressant.

Pour ponctuer ses dires, il leva les bras au ciel, s'étirant longuement tout en réfléchissant à une rumeur qu'il avait entendue en bas.

-Ah, je crois que j'ai une demande supplémentaire. J'aimerais, quand tu seras rétablie et que tu le voudras bien, te voir danser. Je crois que c'est un de tes talents et je m'en voudrais de le louper

Il ponctua sa remarque d'un petit rire amusé, le remboursement serait largement à la hauteur, sans aucun doute possible.

Hakuren s'était arrété d'écrire et mélangeait distraitement le thé en regardant les personnes qui occupaient la taverne. Une dédrane parcourru rapidement la pièce et se dirigea vers l'escalier. Une autre, la compagne de l'ivrogne, semblait furieuse et inquiète... quelle peuplade étrange...

La jeune mage portait la tasse a sa bouche quand un soufle légers apporta juste devant elle, une plume... Son regard bleu se posa sur celle-ci lui faisant froncer un sourcil d'étonement. Une plume d'empenage, visiblement... qui se plaçait devant elle de manière étrange vu la dirrection dont elle venait...

Elle souffla sur son thé, bu une gorgée puis posa la tasse. Elle pris délicatement la plume puis tourna la tête vers un grand guerrier... dédrane a priori... Et elle se demanda si elle ne s'était pas rendu comme par magie dans les Grandes Forêts de leur espèce aux vus du pourcentage de drédranes présents...

Elle tourna la tête vers lui et fit d'un ton neutre

- Je crois que vous avez égaré ceci...

La ronde l'avait entrainée et toute notion de temps avait disparu. D'abord gauche et réticente, l'Ilymis avait peu à peu pris le rythme. Il y eu plusieurs changements de danse, et celui qui l'avait au départ saisie par la main ne la lâchait pas, la guidant à chaque nouveau pas. Elle se sentait comme...détachée de la réalité. Son corps se mouvait, mais son esprit battait la campagne, simple spectateur de la scène. Lorsque la musique se calma, l'inconnu la tira par la main et l'emmena à sa table, avant de lui faire boire quelque chose en souriant. Avait-elle bu auparavant? Oui, elle se souvenait vaguement avoir demandé de l'eau... et c'était depuis ce moment qu'elle avait perdu le contrôle d'elle-même. L'homme devant elle lui tendit une nouvelle chope, dans lequel il versa ostensiblement le contenu d'un sachet de poudre. Elle ne voulait pas la boire. Mais lorsqu'avec un rictus mauvais il le lui ordonna, elle ne put s'en empêcher.

- Parfait, désormais tu vas faire tout ce que je te dirai. Et sans prononcer le moindre mot. Pour commencer, tu vas m'accompagner là-haut, j'ai une confortable petite chambre à laquelle ne manque qu'une jolie femme pour réchauffer mes nuits. La robe de bure, le symbole... Tu viens d'un temple Ilymis n'est-ce pas? Non, non, inutile de répondre. On prétend que les Ilymis dévouées à la religion doivent rester vierge. C'est plutôt intéressant. Allez viens, nous allons de suite vérifier ces allégations.

Avec horreur, Nëalys sentait son corps répondre au injonctions de l'homme. Tandis que son esprit luttait de toute ses forces, son enveloppe se leva et commença à traverser la salle en direction de l'escalier. Pendant ce temps, l'abject personnage continuait à parler à voix basse.

- Vois-tu, le grand intérêt de la racine de Velnis, une fois séchée, réduite en poudre et administrée, c'est que le corps dit oui, tandis que l'esprit dit non, comme tu as dû t'en rendre compte. Alors que tu feras ce que je t'ordonnerai, je pourrai voir la peur, le dégoût, peut-être même la haine dans tes yeux, et tu n'imagines pas à quel point c'est excitant. Là, tu en as avalé assez pour rester sous mon contrôle au moins vingt-quatre heures. Si tu me plais, je pourrais bien prolonger l'expérience...

Non, non, c'était impossible. Il devait bien y avoir quelque chose à faire. Tout en approchant petit à petit de la première marche, elle réfléchit comme jamais. Si un tel produit existait, même s'il était très rare, il restait étonnant que son usage ne soit pas plus répandu. Cela voulait surement dire qu'il existait un défaut quelque part. Elle se repassa les paroles de l'homme. "tu vas faire tout ce que je te dirai" ... bien, mais qu'en était-il de ce qu'il ne dirait pas? Il lui avait interdit de parler, et lui avait ordonné de le suivre. Mais il ne lui avait pas interdit de... se prendre le pied dans une chaise et de tomber par exemple. Ni d'écrire. Ni de jeter des sorts... Evidemment! Prise de panique, elle s'était bloquée sur la situation et n'avait pas songé aux moyens de s'en sortir les plus évidents. Il lui fallait un sort composé d'un minimum de gestes afin que l'homme ne la contraigne pas à s'interrompre, ne nécessitant pas d'incantation, et permettant de mettre son ravisseur hors d'état de nuire. Un sommeil instantané ferait très bien l'affaire.
Quelques mouvements de mains et un éclat de lumière plus tard, l'homme gisait endormi, une Ilymis muette derrière lui. Nëalys sortit de sa sacoche une plume, un encrier et un parchemin, et s'appuya contre la table la plus proche pour écrire, sans décoller les pieds du sol (elle ne pouvait toujours pas se défaire de l'ordre lui intimant de le suivre).

"L'homme gisant à mes pieds m'a fait consommer ce qu'il appelle "racine de Velnis", un produit qui me force à lui obéir. Actuellement je dois le suivre et me taire, aussi ne puis-je ni bouger ni parler. Je l'ai endormi. AU SECOURS S'IL VOUS PLAIT!"

Elle se redressa ensuite et brandit le parchemin devant elle, en espérant qu'il se trouve au moins une âme charitable dans cette auberge. Et si quelqu'un pouvait connaître la façon de se libérer de l'emprise de cette maudite racine, ce serait encore mieux.

Les paupières de Soghann papillonnèrent, comme après avoir fixé quelque chose pendant des heures. Ce qu'il avait bien l'impression d'avoir fait, au demeurant. Avec un grognement, l'assassin se redressa sur sa chaise de laquelle il avait légèrement glissé, et se pinça les sinus tout en fermant les yeux.

*Bon sang, je déteste ça. Encore un effet secondaire dû aux Ombres. Enfin, j'espère.*

Préférant ne pas chercher d'autres explications, l'assassin parcouru la salle de son regard de nouveau perçant.

- Nom d'une lame, tout le monde est-il devenu saoûl ?

haussant un sourcil, le Shalos prit sa chope et en scruta le fond d'un air inquisiteur.

- Qu'est ce qu'ils mettent, là-dedans ?

Pendant son "absence", de nouveaux arrivants étaient arrivés dans la salle, et des mouvements avaient eu lieu. Il en était à chercher comment chacun avait pu en arriver là lorsqu'un homme s'effondra au pied de sa chaise pour se mettre à ronfler comme un bienheureux. L'Ilymis qui marchait juste devant lui sorti alors de quoi écrire de sa besace et gratta quelques mots sur un parchemin qu'elle brandit sous le nez de l'assassin.
Quelque peu troublé par le geste inquisiteur, le Shalos lu le dit parchemin et dévoila un faible sourire.

- Intéressant... Mademoiselle, si vous désirez vous débarrasser de ce sieur dépourvu de grâce, ma lame est votre. A moins que ne vouliez attendre qu'il se réveille pour savoir exactement ce qu'il vous veut...

Il laissa traîner la dernière syllabe, laissant bien le temps à l'Ilymis de se demander quelle réponse il allait lui donner.

- Ha, et, concernant la racine à l'origine de votre soucis, sachez que je suis très peu porté sur l'art des poisons et autres remèdes. Cependant, je suis certain que mon ami, ici présent, saura mettre ses connaissances à votre service. Slaine ?

- Danser ?

Surprise par l’étrange requête de Michael, Fanaa le regarda avec de grands yeux ronds qu’elle posa ensuite sur Sendaë.

- C’est toi qui lui as dit… Oh, après tout ce n’est pas un secret. C’est promis alors, je danserai pour toi. Pour vous deux même.

La jeune femme sourit. Elle n’avait plus mal nulle part mais se sentait vidée de ses forces. Totalement. Mais… manger ? Elle n’était pas sure d’avoir faim. Et son estomac se manifesta bruyamment à ce moment, la faisant rougir et tranchant son hésitation.

- Je crois qu’il faudrait que je grignote un petit truc. Sauf que je ne tiens pas debout, je me sens idiote.

Elle rougit de plus belle. Elle était réellement gênée de ne pas avoir tous ses moyens. Ne pas pouvoir se mouvoir librement, dépendre de ses compagnons, ne serait-ce que pour quelques heures, n’était pas facile. Agréable, sûrement, mais avoir conscience d’être un poids mort enlevait vite tout le côté sympathique de la situation.
Elle posa son front sur la main de Sendaë et soupira.

- Excuse moi Sendaë. Tu sais au début, ton amitié, si forte, si soudaine… elle m’a fait peur. Elle m’a fait très plaisir, ne te méprends pas ! Seulement, c’était si surprenant, et j’avais conscience de n’avoir rien fait pour la mériter. Je trouvais cet état de fait anormal. Mais je n’ai aucun regret, je m’excuse d’avoir pensé ainsi et je te remercie sincèrement.

Tout en pressant la main de Sendaë elle tourna la tête et posa un regard empli de reconnaissance sur le fedorien.

- Michael je t’ai entendu. Nous pourrons reprendre la suite de ton histoire bientôt si tu le veux toujours. Toi… tu m’as fait moins peur. Probablement parce que tu es venu à moi progressivement. Je ne sais pas comment expliquer mais… dans ma vie il y a mes souvenirs, puis Syld et Soghann. Et quand une nouvelle personne vient, je ne sais pas comment dire mais, il faut que je m’habitue je crois. Que je n’ai plus de choc chaque fois que je la croise. Je suis désolée, je suis un peu bizarre.
En tout cas ça va beaucoup mieux. Grâce à vous.

Et elle leur adressa un sourire rayonnant, illuminant son pale visage.

Syld cilla, émergeant du sommeil.

- Qu'est-ce...

Il ne mit pas longtemps à se rappeler où il se trouvait et à sortir du bain, aidé en cela par la température de l'eau.

- Bordeeel !

Grelotant mais pour une fois parfaitement réveillé en un temps record, le jeune homme s'enveloppa frileusement dans une couverture arrachée au lit. Vu que ses cheveux n'étaient pas encore tout à fait secs, il n'avait pourtant pas dû dormir très longtemps.
Avec de petits frissons, le Shalos fit le tour de la pièce pour récupérer ses affaires et se rhabilla en serrant les dents pour les empêcher de claquer.

Il aurait l'air malin s'il allait attraper froid à peine remis sur pied...

Cette fois-ci il passa aussi son manteau tout en regrettant qu'il soit aussi léger. Pour Fedoran c'était l'idéal, mais là il aurait encore préféré son vieux manteau noir à la coupe hasardeuse laissé à Shalanos. Au moins, il tenait plus chaud.

Syld était tellement occupé à fulminer contre l'accès de fatigue qui l'avait fait s'endormir dans cette situation qu'il avait déjà la main posée sur la poignée de la porte lorsqu'une évidence le frappa. Il avait oublié quelque chose.

- Par tous les démons !

Il se précipita pour repêcher son bandeau au fond de l'eau.

- Ma parole, la tête en a aussi pris un coup !

Il essora le bout de tissu puis observa son reflet dans les carreaux pas très nets de la fenêtre.
Un soupir lui échappa.
Vraiment, il détestait ça.
Il détestait ces bandeaux, ces foulards...

Le jeune homme secoua la tête, les lèvres pincées, puis releva ses mèches indisciplinées pour resserrer la bande de tissu.

Avant de sortir dans le couloir, il accorda un dernier regard à son image sur les carreaux de verre. Le temps d'un battement de cils, et l'assassin arborait un des ses sourires habituels. Il leva un doigt et son reflet parut le désigner. Les lèvres de ce fantôme remuèrent, articulant un mot avec application sans rien lui faire perdre de son air enjoué.
"Menteur".

Ce fut un Syld tout à fait gracieux et insouciant qui descendit et traversa la salle, les mains dans les poches et l'oeil brillant.

- Tavernier !

Il se pencha par-dessus le comptoir pour continuer à regarder en face le bonhomme qui, interrompant momentanément sa conversation avec Ling, s'était brusquement tassé sur lui-même au point de disparaître derrière le meuble.

- Désolé pour tout à l'heure. J'étais un peu sur les nerfs.

Avec ce sourire, on lui aurait pardonné n'importe quoi.

- C'est possible d'avoir un autre verre ? Avec la même chose que la dernière fois ? Merci bien.

Syld cueillit le verre tout juste rempli et, d'une pichenette, expédia une pièce par-dessus son épaule en s'éloignant. C'était beaucoup plus que ce que valait la boisson et le tavernier ne s'y trompa pas, interceptant la pièce étincelante avec un geste d'une surprenante vivacité, la mine réjouie.

Le Dédrane n'eut pas le temps de répondre. Le Shalos qui était près de lui venait de s'animer. Un homme tomba a ses pied et une Ilymis grattait un parchemin. Lui tournant le dos, la Mage ne pu lire le contenu du message.

Hakuren se leva et se plaça devant le Shalos pour lire les messages...

- de la racine de Velnis? pas courent... plutôt même rare et très cher... Mes parents adoreraient en avoir dans leur boutique pour faire des expérimentation...mais c'est un produit interdis la-haut.

La femme a la chevelure blanche fit quelques pas de coté, la main sous le menton dans une attitude de réflexion.

- Voyons voyons... racine de Velnis..... racine de Velnis... herbe du vice... racine de Velnis... remède a l'anis... non... ce n'est pas ça.... racine de Velnis... herbe du vice... demande a Aramis... hum... C'est terrible... un trou de mémoire sur les herbes ...

La mage haussa des épaules, puis reparti a sa place. Elle repris son crayon pour remplir son carnet... bu une gorgée de son thé... le tout dans une intense réflexion.

Puis le calme dans la taverne. Le médiovien venait de terminer son spectacle. Il se dirigeait vers le comptoir... quelques minutes plus tard, un autre Shalos qui descendait de l'étage pris le même chemin.. C'est a ce moment précis qu'Hakuren s'écria:

- Tavernier! un bol d'eau chaude!... Très très chaude... et une tasse du même thè que celui ci...

Et de nouveau le silence. Elle vida sa tasse... et griffonna quelques phrases.

La Lévitis semblait finalement avoir complètement oublié le souci de la pauvre prisonnière. Elle posa son crayon, attrapa une cruche d'eau placée sur sa table, fouilla brièvement dans son sac et versa des bouts de pétales de la même blancheur que ses cheveux.

Elle mélangea un peu et une des serveuses apporta l'eau chaude et le thé. Elle versa le tout dans la cruche. La mixture fumante finie, Hakuren qui n'avait pas prêté la moindre attention aux autres se leva et tendit la boisson a l'Illimys. Avec un visage neutre tirant sur la nette indifférence, elle fit

-Racine de Velnis, herbe du vice, pétale de lys et que cela finisse!


****
[hrp] la scène peut durer assez longtemps... si vous voulez intervenir avant que je donne le remède... qui aura l'effet voulu par la prisonnière...[/hrp]

La Dedrane avait regardé son amie retrouver un semblant de couleur, ses yeux ayant recouvrer leur habituelle couleur myosotis.
Elle écouta sans broncher les remerciements de son amie, ainsi que l'etrange demande de Michael. Sendaë sourit.

*Après tout, pourquoi pas. Il serait peut-être temps que je te vois à l'oeuvre Fanaa.*

Sa compagne aux cheveux de jais avait repris la parole et les mots qu'elle eut pour la chasseresse la firent tressailler. Elle s'avança peut-être un brin trop brusquement et serra la jeune femme dans ses bras, laissant couler quelques larmes sur ses joues et dans les cheveux de Fanaa.

"Fanaa, où que tu sois, quoi qu'il t'arrive, je resterai à tes côtés si tu le souhaites. Tu es ma première amie et l'unique si l'on va par là. Je ne te laisserai pas tomber."

Elle resserra un peu son etreinte avant de la relâcher puis elle se tourna vers Michael et lui lança un sourire franc.

"Et merci à toi Michael. Sans toi, j'aurais pu la perdre et je m'en serais voulu de ne pas avoir été là pour l'aider."

Elle déposa un baiser sur la joue du Fedorien.

"Merci."

Avec le demi-sourire à la fois méprisant et sur de lui qu'il arborait depuis le début de la matinée, le Shalos parcouru rapidement le message que la jeuen femme lui tendait.

- C'est tout à votre honneur de préférer vous en charger vous-même. Cependant, il est des cloportes dont la vie ne vaut même pas la prison où ils devraient croupir. Les laisser en vie, à mon sens, n'est qu'une lacheté dangereuse.

Ses yeux perçant réduits à deux fentes plongés dans ceux de l'Ilymis, il poursuivit impitoyablement.

- Si il n'y a rien de personnel entre vous, je pense pouvoir garantir que si ce pleutre ne reçoit pas de punition appropriée et définitive, il s'empressera de recommencer ses méfaits en d'autres lieux. Et chaque personne qui lui laissera la vie sera responsable du sort de chacune de ses futures victimes.

Il avait à peine fini qu'une nouvelle venue -fort bien pourvue, au demeurant- tendait à l'Ilymis une cruche fumante contenant appremment un remède. Tout en laissant son regard expert parcourir les charmantes formes arborées par la jeune femme, l'assassin saisit délicatement la cruche et en remplit une verre vide qu'il tendit à la victime. Soghann avait bien sûr déjà remarqué la soigneuse, mais son attention ayant été retenue par l'Ilymis, il n'était pas allé plus avant dans ses observations.

- Merci bien, gente demoiselle. Voilà qui devrait rendre sa langue à notre amie muette.

Michael sourit à l'acquiescement de la condition. Il aurait droit à un sympathique spectacle, sans aucun doute. Et le grognement qui retentit quelques secondes plus tard lui arracha quelques rires, difficilement étouffés. Fanaa confirma son appétit juste après.

-C'est une bonne maladie que d'avoir faim quand l'on peut se fournir.

Le jeune homme commença à se redresser pour aller chercher un repas, mais Fanaa continua à parler. De Sendae. Estimant qu'il devait gêner il commença à marcher, mais un regard se fixa sur son dos. C'était son tour d'être remercié apparemment. La mention de la suite de l'histoire lui fit pousser un petit soupir, mais il doutait de pouvoir dire non, et cela arrangerait peut être les choses. Par contre, la psychologie de la jeune femme l'intrigua plus, ce qui le força à se rasseoir, la tête légèrement penchée. S'habituer aux personnes que l'on rencontrait ? Pas étonnant qu'elle n'appréciait pas la foule, mais Michael s'interrogeait surtout sur la raison qui expliquait que la shalos avait "peur" des gens. Elle avait vécu en ermite ou quoi ? Une phrase revint à son esprit qui le fit tiquer, amusé.

-Moi, venu à toi ? Hééé, n'inverse pas les rôles. Je n'y suis pour rien moi. C'est toi qui est venu me chercher avec ta drôle de moustache.

Mais il se stoppa en voyant la dédrane se jeter dans les bras de la shalos. Touché, il songea à s'en aller, mais fût, à nouveau, pris à parti. Haussant les épaules pour signifier que c'était naturel, il aperçut du coin de l'œil un franc sourire. Un contact sur sa joue s'ensuivit aussitôt après que Sendae se soit rapprochée. Michael resta figé quelques secondes, bloqué...Le laps de temps de compréhension plus tard, il effectuait un bond en arrière qui l'amenait près de la porte. Prenant sa tête entre les mains, passant sa main dans les cheveux avant de soupirer en regardant les deux jeunes femmes.

-Rah, il va falloir que je répète à chaque femme de l'auberge que je ne suis pas à l'aise avec elles...Sinon, il n'y a pas de quoi.

Faisant glisser les lanières, il lança son sac devant elles avant d'ouvrir la porte de la chambre.

-Je crois qu'il y a encore quelques rations dans mon sac. Cela vous permettra de survivre à mon absence pour ramener un repas digne de ce nom si besoin est.

Il adressa un léger salut de la main avant de passer dans le couloir et fermer la porte. Vu ce qu'il avait dit, on pourrait croire qu'il allait chasser le diner promis. Mais, il serait surement plus simple et plus rapide de simplement commander au tavernier. Chose effectué dès l'instant ou il rentra dans la grande salle en commandant deux repas et d'en garder un en prévision, ne sachant pas si Sendae désirait aussi se restaurer. Regardant la pièce, il fouilla pour trouver l'endroit avec le plus d'animations, et donc, le plus intéressant. Et cela semblait être la jeune femme qui écrivait sur du papier pour parler, un homme étendue à ses pieds. Michael grogna juste légèrement en apercevant le clerc inutile, Cobalt, dans les bras d'une dédrane. S'approchant d'abord deux, il regarda leur état avant d'exprimer clairement et simplement.

-Vu que vous avez l'air de tenir à lui, essayez de le dessoûler avant que je m'en occupe et que je lui explique la signification de la voie qu'il a choisi. Et cela risque d'être plus douloureux avec moi qu'avec vous.

Le mercenaire attendit quelques instants, curieux d'une réponse avant de se glisser et de prendre la première feuille posée sur une table à proximité. Au fur et à mesure de la lecture, son regard allait de l'ilimis au soudard puis à la feuille de papier, se teintant de plus en plus d'avidité. Derrière, Soghann indiqua tranquillement le deuxième bout de parchemin après avoir observé l'envie sadique qui grimpait dans le fédorien. Celui ci se glissa devant la muette et lut la deuxième indication qui lui arracha un grognement de dépit. tant pis pour le passage à tabac. A la place, il indiqua la femme aux cheveux blancs isolées à une table.

-Je pense que celle ci pourra vous aider.

Un inconnu lui répondit en grognant qu'elle était déjà passée, mais qu'elle était revenue à ses notes l'instant d'après.

-Donc, l'antidote devrait arriver dans quelques minutes d'après mon expérience. Mais si vous avez besoin d'aide pour corriger cet abruti, j'en suis.

Il ne lui restait plus qu'à attendre le repas maintenant. La mage herboriste arriva quelques minutes plus tard avec le remède désiré. Michael lui adressa un petit signe de main avant d'indiquer le plafond.

-Pour vos notes, elle s'est remise. Merci beaucoup...Ah, si vous avez besoin d'aide pour des connaissances ou quoi que ce soit d'autre, je serai ravi de vous aider aussi.

Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, Michael commençait à proposer ces services à tout le monde. Et gratuitement...Bon, le mercenaire allait bientôt se retrouver à nouveau sur la paille.

Quand elle se retourna, Hakuren se retrouva face au Shalos qui était inanimé précédemment. Il était tout aussi mystérieux que son compatriote... et non moins intrigant... Cela piquait la curiosité de la jeunne femme. Il lui pris alors la cruche contenant le remède pour la jeune muette tout en dévorant avidement le contenu de son décoleté... Les mains vides, elle les posa sur ses hanches et pris la pose

- Et bien de rien...Elle sourit à l'homme puis eu un regard vague Bon, je vais pouvoir noter les observations concernant l'effet de ce remède...

Puis elle se retourna et se dirigea vers sa place quand le Fédorien croisa sa route

- Oh? très bien... très bien...

Et elle repris sa place dans une grace de déplacement qui n'était pas forcément involontaire... Une fois assise, elle repris son nécessaire a écriture et continua ses notes en changeant parfois de carnet.

Sláine avait écouté l'inconnue disserter sur une racine qu'il connaissait de nom, mais qu'il n'aurait jamais eu l'idée d'utiliser. L'idée que quelqu'un ait pu s'en servir contre une femme, pour des motifs plus qu'évidents, lui donna une furieuse envie de soigner le mal par le mal. Mord-Cervelle était là, à portée de main, et Sláine ne connaissait personne qui soit capable de donner des ordres avec le crâne fendu en deux. Mais l'individu semblait dormir, il aurait été extrêmement lâche de le frapper durant son sommeil.

Lorsque l'inconnue eut fini son étrange baragouin, elle retourna s'asseoir à sa table, et se remit à écrire. Leurs tables n'étaient pas très éloignées, si bien que Sláine put lui adresser la parole sans avoir à élever la voix.

- Vous semblez vous y connaître en plantes... J'ai moi-même quelques notions, et je suis même assez versé dans l'art d'utiliser celles qui poussent dans mon pays. Je ne pensais pas trouver un jour un esprit assez tortueux pour utiliser cette racine perverse, je n'ai donc jamais appris à soigner de ses effets.

Il remarqua que Soghann clignait continuellement des yeux depuis qu'il était sorti de son étrange léthargie.

- Eh. Quand je parle des méfaits des alcools compliqués...

Pour appuyer cette dernière phrase, il s'accorda quelques gorgées d'eau, qui le rafraichirent délicieusement.

Furetant de-ci de-là, Syld finit par aller poser son gracieux arrière-train sur le rebord d'une des fenêtres laissées ouvertes pour évacuer de la salle vapeurs d'alcools et autres relents dont il valait mieux ignorer la provenance.
La tête renversée en arrière, il s'absorba dans la course des nuages qui bourgeonnaient dans le ciel, occultant progressivement toute lueur lunaire. Le vent avait tourné au nord et fraîchissait, annonçant la pluie. Il devait déjà pleuvoir sur les pentes du Dregnir...

Une goutte tomba dans l'oeil du Shalos, le tirant de sa torpeur.
Le jeune homme s'ébroua.

Raaah, il s'ennuyait !

Messire assassin avait déjà oublié qu'il avait bien manqué y passer quelques heures plus tôt et qu'il était censé ne pas être encore tout à fait remis.
Le démon de la bougeotte l'avait repris.

Quittant son perchoir en souplesse, Syld retraversa la salle et alla se pencher sur l'épaule de Soghann après avoir adressé un signe de tête aimable au propriétaire de la hache qui se trouvait juste en face (il faut toujours être aimable avec les propriétaires de haches, surtout quand elles sont énormes).

- Je vais aller faire un tour à Shalanos.

Une serveuse avait refermé les fenêtres et la pluie pianotait sur les carreaux. Mais cela ne semblait guère refroidir le jeune homme qui poursuivit d'un air malheureux :
- Les seules affaires qui me restent, je les porte sur le dos. Et surtout...

Il fit jouer ses doigts déliés avec un air encore plus malheureux.

- Je manque cruellement "d'outils de travail".

Se redressant, le Shalos s'ébouriffa la crinière d'une main impatiente, la lèvre inférieure avancée en une lippe boudeuse. C'était son expression habituelle lorsqu'il réfléchissait à quelque chose qui le tracassait.

- Je me demande si le vieux Seronn en a aussi de ce genre là... Je ne me souviens pas en avoir vu dans sa boutique la dernière fois.

Une mèche frondeuse lui retomba sur le nez lorsqu'il secoua la tête pour chasser son incertitude.
Après tout, il verrait bien une fois sur place. Inutile de s'en faire avant l'heure.

Il resserra machinalement les pans de son manteau tandis qu'une rafale de vent venait frapper du poing aux fenêtres.

- Bon...

Et voilà que Sendaë l'étreignait de nouveau... ce n'était certes pas désagréable, mais surprise chaque fois, Fanaa ne pouvait s'empêcher de se crisper aux premières secondes. Et se détendait après. Tandis que la belle dédrane allait remercier Michael, Fanaa s'extirpa du bain avec effort et s'accroupit pour fouiller dans la sac du fedorien. Elle se sentait terriblement affamée et décida d'oublier un instant les bonnes manières. Un bout de pain un peu rassis dans une main et une lanière de viande séchée dans l'autre, la jeune femme se traina à la fenêtre.
Le soleil avait disparu, de gros nuages sombres empêchaient ses rayons de parvenir jusqu'au sol. Ayant avalé sa ration (qui l'avait d'ailleurs gavée), Fanaa posa sa main sur la vitre maintenant froide et humide. Ce contact lui sembla très agréable, apaisant même. D'une poussée elle ouvrit la croisée et les larmes du ciel, poussées par le souffle du vent tombèrent sur sa peau, finissant de rafraichir son front. Elle ferma les yeux et présenta son visage à l'ondée bienfaisante.
Bien qu'elle sortit à peine d'un bain, Fanaa eut de nouveau envie d'eau.
La demoiselle souleva les paupières et croisa son reflet déformé sur la vitre parcourue de filets de pluie. Elle fredonna alors :

Secs sont mes yeux bleus, mais chagrine mon âme
J'aime bien quand il pleut, du ciel tombent mes larmes...
Oubliée la nuit, abandonnée le jour,
Me guette la folie, ou le sommeil toujours
et la peur...

Sa main cramponnée au montant de la fenêtre trembla légèrement, mais elle se reprit. Il faisait sombre, elle était à l'abri. Ni l'homme sans visage, ni la sorcière des brumes ne pouvaient la rechercher ou la trouver par ce temps. Elle était en sécurité. Comme à Shalanos. Prise d'une montée d'adrénaline, la jeune femme escalada le rebord de la fenêtre et s'y mit debout. Maintenant rassurée, elle se lâcha totalement, mit ses mains en porte-voix et lança :

- Je n'ai pas peur de vous! Vous n'existez même pas!

Fanaa rit nerveusement et se parla à elle-même.

- C'est vrai ils n'existent pas. Ce sont juste des cauchemars. Et puis les mercenaires de la taverne les auraient repérés.

Forte de cette constatation, elle voulut se tourner pour rentrer dans la chambre mais dérapa sur le rebord rendu glissant par la pluie et n'eut bientôt plus rien sous les pieds. Loin d'être effrayée pourtant, elle tenta de se mettre dans un position permettant une bonne réception. Quand ses pieds touchèrent le sol, elle déplaça tout son poids sur le côté, bascula sur une épaule et roula, roula, roula. Quand elle n'eut plus d'élan, elle s'arrêta enfin et se releva précautionneusement en vérifiant toutes ses articulations. Rien de cassé, rien de foulé. Second soulagement. Vu son état de faiblesse dernièrement, elle aurait pu se faire très mal. S'abîmer une cheville par exemple, le cauchemar d'une danseuse!

Elle fit un signe de la main à Sendaë et un grand sourire :

- Tout va bien, c'est bon!

Trois petits tours et une arabesque plus tard, la demoiselle adressait une prière au ciel : elle voulait de l'orage, un vrai orage avec des éclairs et des roulements de tonnerre! Pour un vrai spectacle son et lumière!