Cet hiver là les jours maudits n’ont jamais aussi bien porté leurs noms. Le ciel était constamment emplit de lourds nuages, si bien que l’on ne distinguait plus le jour de la nuit. Il crachait des torrents de flocons en grosses boules froides emportées par de puissantes bourrasques. Cela recouvrait tout, si bien que l’on ne distinguait plus les routes. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas croisé de village où d’habitation
Ses traces étaient promptement effacé par la neige, cela leurs rendraient la tache plus difficiles. Il fallait avancer. Emmitoufler dans une cape grossière, trop grande pour lui, Loth bravait les éléments tenant un paquet de couverture dans ses bras. Quand celui-ci se mit à remuer, l’adolescent d'une quinzaine d'année le serra plus fort contre lui et chanta la berceuse si douce, si simple, qu'elle lui avait chanter ... avant ...
Dors, ma lumière,
Clos tes paupières,
Maman est là,
Veillant sur toi.
Elle t’aimera,
Te protégera.
Dors, ma lumière,
Clos tes paupières.
Il glissa sur une plaque verglacée, mais se rattrapa d’un genoux a terre, et d’une main au sol. Il resta un instant immobile, le cœur battant. Il n’avait pas lâché son paquet. Il ne se l’aurait jamais pardonné. Le bébé remuai a l’intérieur des couvertures. Il avait faim, trop faim même pour avoir la force de crier.
Chut !
Loth se releva et se remit en route. Un pas après l’autre.
Dors, ma lumière,
Clos tes paupières,
Il se mit à tousser. Le pauvre garçon n’en pouvait plus, et la neige continuait à le mordre, à l’étreindre de son froid pénétrant. Il ne voyait pas à plus de trente centimètre devant lui, il aurait aussi bien pu être en plein village qu’il ne le remarquerait pas d’avantage.
Quand il aperçut un gros arbre, il pris la décision de s’y arrêter. Il fallait trouver du lait pour le bébé, mais si il continuait, sa propre faim, le froid et la fatigue auraient raison de lui. Il se logea entre les racines de l’arbre, l’enfant tous contre lui
Dors, ma lumière,
Clos tes paupières,
Maman est là,
Veillant sur toi.
Elle t’aimera
Te protég …
Il s’endormit. Immobile dans le froid. Le tissu de sa cape se couvrant peu à peu d’une fine couche de neige. Au bout d’un moment le ciel sembla enfin avoir pitié d’eux, et la neige s’arrêta. Ils restèrent blottit l’un contre l’autre dans le froid.
Des bruits de sabots réveillèrent l’adolescent, mais, il réagit trop tard pour s’enfuir. Il eut juste le temps de raffermir sa prise sur l’enfant avant que quelqu’un ne tente de le lui enlever.
Silencieusement l’homme réessaya. Etait ce la fatigue, ou la peur, mais Loth n’ouvrit pas les yeux, continuant à s’accrocher au bébé, il n’était même pas sur que celui-ci soit toujours vivant, tous ce qu’il savait c’est que jamais il ne le lâcherait, jamais il ne le laisserait à un inconnu. Soudain, l’autre parut abandonner. Loth ne se laissa pas prendre, il garda bonne prise sur l’enfant, mais alors ce fut à son tour d’être soulevé. L’homme devait être fort pour le soulever si facilement. Malgré qu’il n’ai pas tout à fait finit sa croissance, il pesait son poids. Ce fut a ce moment que le bébé se réveilla et gémit. De ses maigres forces, il semblait vouloir se débattre et s’échapper. Loth ouvrit les yeux et regarda le nourrisson aux yeux éclatant, si semblable aux siens, puis il dirigea son regard vers l’homme qui le portait. Mais de son sauveur il ne vit rien. Entièrement couvert, l’homme ne dévoilait pas un bout de sa peau, pas un cheveu, et portait un masque qui lui couvrait le visage.
Loth frissonna mais ne fi pas mine de se débattre. Il le savait, il n’y pouvait rien, il était piégé.