Confins du désert - sanctuaire du Pas du Dragon

- Tu ... plus ...

Former une phrase intelligible était bien trop dur, la langue de Fanaa lui semblait tout aussi engourdie que le reste de son corps. Elle laissa ses paupières tomber totalement et poussa un soupir.

- Chhhht ...

Elle n'arrivait plus à suivre ce qu'il disait, il y avait beaucoup trop de mots et ils perdaient leur sens. Pourtant elle ne voulait pas perdre ses paroles alors mieux valait qu'il garde ses anecdotes pour le réveil.
Elle remua un peu pour se plaquer plus près de lui et ne pas risquer tomber, posa sa main sur le bras qui ne tenait pas la compresse ... et sa respiration ralentit, se faisant plus profonde ... elle dormait.

Comme on se sentait bien une fois propre ! En plus, en touchant son crâne, Fanaa avait senti quelque chose de doux et en se regardant dans le miroir elle avait vu qu'un petit duvet sombre commençait à repousser ! C'était bon signe !

Puis elle croisa Palomee. La soigneuse rousse était mécontente de ne pas l'avoir trouvée la veille pour vérifier que tout allait bien et elle le fut encore plus en apprenant que sa patiente avait dormi toute l'après midi puis toute la nuit d'une traite. Elle n'accepta aucune excuse. Et quelques instant plus tard, quand elle remarqua que la jeune fille s'était épluché grossièrement le crâne, cela n'arrangea pas son humeur. Estimant que le terrain n'était pas encore propice à une nouvelle repousse, elle rasa le peu qui avait commencé à repousser.

Lorsqu'elle repartit, Fanaa se pencha en avant, se laissa tomber jusqu'à ce que son front heurte le sol et ferma les yeux.

*Repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez repoussez ...*

Palomee ne se rendait pas compte. Ses cheveux elle en avait besoin et pas seulement pour être jolie. Elle en avait besoin pour être complète, entière. Sans eux, il lui manquait quelque chose. Et en plus elle se sentait drôlement plus fatiguée. Beaucoup d'énergie passait naturellement par les cheveux. Preuve en était la pousse hyper rapide lorsqu'elle avait récupéré le trop plein d'elixia d'Earl ...

Fanaa pouvait déplacer de l'eau mais était incapable de se modifier physiquement. De manière générale elle avait toujours plus de mal à réussir un sort pour elle-même qu'un sort pour un autre ... Ce n'était pas juste ...

La jeune fille attendit sans bouger, le front sur la pierre, que sa vague de frustration et de dépit refoule enfin. Elle se sentait lessivée. Ah la patience ... dans certaines situations, il était aisé d'être patient, dans d'autres le simple fait de savoir qu'il faudrait encore attendre, encore et encore ... cela rendait fou. Cela donnait froid.

Quand elle se sentit un peu plus calme, elle ramassa son sac et retourna dans la chambre d'Earl. Avisant la boulette de papier, elle la ramassa, la déplia machinalement, la tourna du côté où elle était vierge et s'installa sur le lit. Allongée sur le ventre, elle cambra son dos et remonta ses jambes jusqu'à poser ses pieds sur sa tête, prit un crayon et commença à dessiner sur la feuille froissée.

Le crayon dansait sur le papier et sa voix lâcha tout à trac à l'attention du Levitis :

- Peut-être abordes tu le problème du mauvais côté ? Pourquoi vouloir absolument réduire quand tu peux aussi diviser ?

Earl s'étrangla à demi et s'empressa de reposer sa tasse pour attraper un des linges restés en surplus sur sa table de chevet.

- Que... quoi ? parvint-t-il à articuler entre deux quintes de toux au travers du morceau de tissu.

Le crayon quitta la feuille et Fanaa tourna la tête vers Earl, les sourcils levés, surprise.

- C'est le message de Sheyn. Pour toi. Il a dit que ça te ferait réfléchir.

Elle ne lui demanda pas "ça va ?", il s'était simplement étouffé en buvant et il risquait d'avoir l'impression qu'on le maternait. Earl, il fallait lui faire confiance et le laisser tranquille. Pour une personne comme Fanaa qui débordait de tendresse et d'attention, c'était un effort de tous les instants et presque contre-nature. Mais c'était aussi une expérience. Et si elle apprenait quelque chose, alors elle était plutôt contente.

Elle cligna des yeux en ne interrogation muette. Elle était quasiment sure du contenu du message. Elle n'en avait pas changé le sens. Par contre elle ignorait à quoi Sheyn faisait allusion alors si Earl ne le comprenait pas tout seul, elle serait incapable de l'aider. Ce qui serait bien embêtant.

- Sheyn ?

Un peu désarçonné, Earl fronça les sourcils en fouillant dans sa mémoire.

- Ah, oui.

Il finit de s'essuyer les lèvres.

- "Réfléchir" ? Ca, je suppose qu'il avait raison. Le temps que je saisisse ce à quoi il fait allusion...

Il haussa les épaules, repoussant mentalement l'information dans une case "à traiter". Rien que le fait que Sheyn puisse avoir eu une message pour lui était déjà bien assez déroutant.

Du pied, le Lévitis accrocha la bandoulière de sa besace et la tira vers lui tout en remettant en ordre ses papiers. Parchemins, encre et plume furent prestement enfournés dans les profondeurs du sac.

- Bon, il va falloir que j'aille demander s'il y a un guide disponible.

Fanaa eut un hoquet et son coeur rata un battement. Elle se déplia tout à fait et se força à garder une voix neutre. La panique était là et ne demander qu'à avancer un peu plus mais la jeune fille la forçait à rester derrière un le seuil. Elle lui refusait de la laisser l'engloutir.

- Où comptes-tu aller ?

- Mmh ? Oh, oui, je vais quelque part.

Earl cessa de s'escrimer sur la fermeture métallique du rabat, réalisant avec un peu de retard que ce n'était pas exactement la question qu'on lui avait posée. Il repoussa les cheveux qui lui retombaient devant la figure.

- Fédoran. L'affaire de quelques jours en comptant le trajet.

Il resta un instant à réfléchir sur le fait qu'il n'avait même pas évoqué ce projet avec son supposé garde du corps. En vérité il venait juste de prendre sa décision, alors...
Haussant à nouveau les épaules et rajoutant ce détail dans la catégorie "à traiter", il parvint enfin à boucler son sac.

Fanaa s'agenouilla sur le lit et s'agrippa au drap. Dans sa tête elle compta jusqu'à 5, inspira profondément et sourit.

- Ce n'est pas tout près quand même. C'est une affaire urgente ?

Elle se cacha les yeux derrière une main.

- Tu traites tes affaires comme tu l'entends bien sûr. Loin de moi l'idée de ... oh ...

Elle tapota le matelas près d'elle et tendit sa main vers lui, sans le regarder.

- S'il te plait, tu veux bien t'asseoir juste là une minute ?

Elle se sentait un peu étourdie. Ca allait vite, c'était imprévu, il fallait penser à des tas de choses et faire attention à en dire le moins possible, ce qui était un exercice difficile.

- Je suppose que je ne prendrais pas la peine de faire un aller-retour épuisant et risqué s'il ne s'agissait pas de quelque chose d'important mais...

Pour lui cela tombait sous le sens.
La décision pouvait sembler précipitée, mais après tout c'était une "affaire" qu'il remettait à demain depuis des années. Autant profiter de ce qui semblait être un moment de répit pour s'en occuper. Pas d'obligations, pas de blessure ou de maladie mortelle à court terme... c'était assez rare. Certes, il y avait toujours le risque qu'on n'ait pas cru à la mise en scène de Veis et qu'un ou deux assassins perfectionnistes continuent à surveiller les endroits où il avait le plus de chances de réapparaître.

Earl reposa le sac sur l'écritoire et cilla, étonné par la réaction de Fanaa.
Puis il se décida à obtempérer, trop perplexe pour se rebiffer.

- Y aurait-il un problème ?

"Epuisant et risqué" s'il voulait être sûr de réussir à l'inquiéter, c'était réussi. Elle ôta la main qui cachait ses yeux et le regarda. Il était impossible de ne pas sentir l'intensité de ces iris-là. Elle saisit une main qu'elle porta à ses lèvres pour en embrasser les écailles argentées, puis elle s'assit à califourchon sur ses genoux et l'enlaça. Il y avait beaucoup d'amour, énormément de tendresse et aussi un peu de peur, d'appréhension. Par dessus tout ça, une volonté de ne pas se laisser déborder par les émotions, un effort pour garder un minimum de contrôle. Elle le serra plus fort. Il partait.

Elle aurait voulu lui donner des consignes, lui demander de faire attention, de manger assez, de rester sur ses gardes et d'essayer de ne plus attirer les problèmes comme il l'avait fait jusqu'ici. Elle ne fit rien de tout cela. Il n'aimait pas que l'on se soucie de lui, c'était une chose avec laquelle il avait du mal. Il ne le comprenait pas. Earl était à demi Levitis et ce côté de sa personne aimait les choses simples, directes et pratiques.

- Adieu ...

Il partait. Elle leva la tête et souda ses lèvres aux siennes en un baiser passionné tandis que ses mains remontaient le long de son épaule et de sa nuque, se nichant qui au niveau des omoplates et qui sous les cheveux blancs.

Adieu. Il valait mieux être prêt. Juste au cas où. Ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu dire, mais c'est ce qui convenait à la situation. Il était impossible de prévoir ce qui allait se passer. Peut-être ne reviendrait-il pas de Fedoran. Peut-être même ne l'atteindrait-il jamais. Peut-être se marierait-il en route. Peut-être serait-il retardé. Quant à Fanaa, rien ne disait qu'elle serait encore sur ce lit à l'attendre dans quelques jours. Tant de choses pouvaient se passer, tant de choses ...
Earl n'était pas homme à s'embarrasser d'une promesse de revenir, pas plus qu'il n'avait besoin que Fanaa lui donne sa parole de l'attendre.
Peut-être se retrouveraient-ils, peut-être tout serait-il simple ... mais peut-être pas. Et il valait mieux se préparer à toute éventualité. Earl lui-même en avait parlé. On pouvait se retourner et voir détruit tout ce qu'on avait toujours vu là. Rien n'était immuable, rien n'était certain.

Elle l'embrassa jusqu'à lui voler tout son souffle et tous ses battements de coeur, comme si se graver ces détails dans l'âme allait lui assurer qu'il reviendrait. Ou du moins rendre la séparation plus facile. En échange de ce qu'elle lui prenait, elle lui donnait un torrent de passion mêlé de folle tendresse, elle ne réfrénait pas ses sentiments. Pas à cet instant-là.

- Si c'est ce que tu veux.

Il retint un énième haussement d'épaules lorsqu'elle le laissa enfin reprendre sa respiration.
A vrai dire il s'était d'avantage attendu à ce qu'elle propose de l'accompagner.

A cet instant précis, Earl n'avait nulle envie de trop réfléchir à ce qui l'attendait. Et, en quelque sorte, Fanaa était bien pratique pour ne pas pouvoir réfléchir sans interruption.
Il avait déjà l'air ailleurs, mais aussi l'air tendu.
Quoi qu'il ait prévu, cela n'allait pas être des plus agréables.

- Mais ... mais non !

Elle gigotait nerveusement. Il restait détaché, distant, ailleurs. Ce qu'elle venait de faire ... et de dire ne le touchait pas plus que ça. Où est-ce qu'elle s'était trompée cette fois ?

- Ce n'est pas ce que je veux je t'assure !

Elle fronça les sourcils, en pleine réflexion.

- J'ai voulu éviter de trop parler pour ne pas te vrombir trop fort aux oreilles. J'ai juste fait le plus concis possible. Parce que si je t'explique, on n'en sortira pas. Si je te dis "au revoir" ça implique que tu vas revenir, or, même si c'est mon souhait dès à présent on ne sait pas ce qui va advenir. Et je n'ai pas le droit de t'empêtrer dans une promesse si tu n'en a pas envie. Si je te dit "adieu" par contre, ça ne t'empêche pas de revenir, au contraire. C'est juste que je pensais que si je te promettais bêtement de t'attendre ici comme une potiche sans bouger sans manger sans respirer, tu trouverais ça idiot. J'aimerais que ce soit romantique mais je crois que tout ce qui pourrait être romantique pour moi tu le trouverais mièvre et inutile. Tu sais que je ne suis pas très douée. Et quand j'essaie de m'expliquer c'est encore pire, tu le sais, je suis une catastrophe.

Elle referma le poing et se tapa le front comme pour se faire rentrer des idées dans la tête.

- J'aimerais vraiment être parfaite pour toi, je ... elle soupira et releva les yeux vers lui. Je parle encore trop. Mais en vérité je ne veux pas que ce soit un adieu ! Surtout pas ! Promis ! Je ne veux pas te déranger, c'est tout.

Elle eut un sourire contrit. A ce niveau là, c'était forcément un esprit malin qui s'acharnait à faire rater tout ce qu'elle tentait avec Earl ce n'était pas possible autrement !

- Heu...

Earl cligna des yeux et se massa machinalement la tempe.
Noyé sous ce torrent de paroles, il avait l'impression d'avoir à nouveau la gueule de bois. Enfin, sans l'envie de vomir ses entrailles.

- Heu, d'accord.

Il secoua la tête.

- Et j'avoue avoir du mal à voir où se trouve le romantisme à retrouver un cadavre en décomposition avancée. Il me semble qu'à minima "respirer" est un besoin essentiel pour survivre quelques jours.

Décidément les cerveaux féminins étaient incompréhensibles.
Il se leva.

- Il vaudrait mieux que je demande un guide tout de suite.

Et il ajouta entre ses dents :
- Autant prévoir à l'avance, si je dois convaincre un certain soldat de rester sur place.

Cette partie du programme n'était certes pas gagnée d'avance...

- Tu ... j'ai bien entendu ? Earl, tu voudrais partir seul ?

Fanaa s'avança sur le bord du lit et posa ses pieds au sol.

- Il ... c'est son rôle d'être avec toi. Il vaut mieux qu'il soit là pour assurer tes arrières. A deux on est plus forts que tout seul.

Elle n'ajouta pas qu'elle serait plus rassurée de le savoir accompagné. Sa curiosité commença à se réveiller par contre. Que pouvait-il bien avoir envie d'aller faire à Fedoran tout seul ?

Earl réprima une grimace.
Les restes de migraine le poussaient à réfléchir tout haut. C'était le seul moyen pour extraire la substantifique moëlle de la bouillie confuse qui cognait douloureusement contre son crâne s'il s'avisait de penser trop fort.

- C'est... Oui. Et oui, mais je ne tiens pas à ce qu'il sache ce dont il s'agit.

Il se passa une main sur la figure.

- C'est personnel. A vrai dire il est plus ou moins concerné, et c'est précisément la raison pour laquelle je veux qu'il reste à l'écart. D'ailleurs je n'ai pas l'intention d'en discuter avec qui que ce soit, concerné ou non.

Fanaa le considéra quelques instants puis bondit du lit et avança jusqu'au couloir.

- Khamsin ? Tu viens mon loup ?

Des bruits de griffes sur les dalles se firent bientôt entendre et le valaë la rejoignit.

*Fanaa ?*

Elle baissa la voix pour être juste entendue de l'animal.

- Il est temps de rentrer à la maison. Tu peux aller chercher Kraa ? Nous allons partir.

Le valaë eut alors un réflexe très canin, il remua la queue. cela ne dura que quelques secondes puis il s'en repartit en trottinant.
Fanaa se remit debout.

- Je vais aller préparer nos affaires. Ca te laisse le temps de t'occuper du guide, de Ridel et de prévenir Nuada. je t'attendrai à l'entrée du Sanctuaire.

La Danseuse quitta la chambre. Si Ridelgald ne devait pas venir alors elle jouerait le garde du corps à sa place. Voilà. Il était hors de question de laisser Earl-la-poisse voyager tout seul. Ca non.

- Que je... de quoi ?

Alors elle voulait venir, finalement ? Et sans demander si sa présence était désirée, encore !
Earl considéra le couloir dans lequel Fanaa avait disparu avant qu'il ait pu formuler la moindre objection puis soupira :
- Absolument incompréhensible.

Il se décida enfin à partir à la recherche de son ancien second, non sans marmonner :
- Et on ne me demande même pas si j'ai eu le temps de réellement déjeuner dans tout ça.


Finalement, il s'avéra que ses prévisions étaient justes. Il avait simplement oublié de prendre en compte la fureur d'une Nuada réveillée de bon matin. Pour s'en sortir indemne, il avait dû opiner sagement à son torrent de consignes et repartir avec un pain aux graines dans la bouche.
Ridelgald puis Nuada en moins d'une heure, ça faisait beaucoup, même pour un courageux ex-capitaine de Lévitas.

Le pisteur chargé de les conduire à la rencontre d'une caravane de nomades qui repartait vers Fedoran eut l'air un peu inquiet lorsqu'il revint aussi rouge que s'il venait de griller plusieurs heures au soleil.
Marmonnant quelques imprécations disgracieuses, le jeune homme descendit les escaliers en finissant d'ajuster une sorte de turban destiné tant à le prémunir du soleil qu'à dissimuler la couleur de ses cheveux.

Fanaa était agenouillée auprès d'un Khamsin qui gardait les oreilles en arrière, fort mécontent. Le valaë montrait même un peut les dents mais il prenait surtout un air pitoyable.

*Fanaa ... je ne veux pas de ça, c'est pour les deux-pattes, pas pour moi !*

Elle lui avait enveloppé le bout des pattes des du tissu et ne plus sentir le contact du sol était vraiment très perturbant pour l'animal. Cet accessoire était vraiment une gêne. Ce n'était pas naturel.

- Je t'ai expliqué déjà, c'est pour protéger tes coussinets. Tu viens de la forêt du Ternaël, marcher sur e sable brûlant pourrait te faire très mal. Ici tu pouvais te contenter de sortir la nuit mais pour le chemin que nous allons faire, tu n'auras pas le choix. Nous marcherons même aux heures les plus chaudes. Même moi j'ai troqué mes sandales contre des chaussures fermées, même si c'est moins confortable. Sois patient, ça ne sera pas si long. Allez fais un effort.

Le valaë lâcha un "grumph" visiblement il n'était pas convaincu.

*Ton écailleux est là.*

En secouant la tête, Fanaa se releva.

- Et n'essaie pas de les enlever s'il te plait.

Elle ramassa ses sacs, les mit sur ses épaules et ajusta son ample capuche sur sa tête. Elle marcha jusqu'au Levitis et prit sa main pour suivre le guide, un valaë boudeur dans leur sillage et un oiseau noir les survolant.