Rues de Medievir

Grâce au félin, Lynn se déplaçait plus facilement. Pas autant que si elle avait été menée par quelqu'un (ou mieux, que si elle avait recouvré la vue), mais tout de même...
La levitis ne cessait d'être surprise et impressionnée par le chat. Peut-être aurait-elle dû se poser des questions à son propos. Mais elle préférait de loin apprécier le moment et laisser son frère s'occuper des interrogations.

Bousculade.

"Par les vents, vous pourriez faire attention bougre d'imbécile!"

*Oh mince!*
Elle avait perdu de vue le félin. Elle tourna la tête dans tous les sens... rien. Et elle ignorait complètement où elle se trouvait.

mystérieuse voix masculine a écrit:

- Puis je te guider ?

Cette phrase s'accompagnait d'un contact. Un homme à n'en pas douter. Et qui la tutoyait!
Elle sentit s'élever une vague de colère...
Qui retomba aussitôt comme un soufflé raté. Après tout, la jeune femme était de bonne humeur. Chaude était la voix, et douce était la main. Et puis, elle avait effectivement besoin d'être guidée.
S'il devait y avoir un problème... elle pourrait surement compter sur le chat.
Elle laissa le sourire s'épanouir sur son visage.

"Messire, je vous en serais très reconnaissante. Je crois que je me suis perdue. À vrai dire, je ne saurais même pas vous expliquer d'où je viens..."

*Et puis zut, Sek s'amuse bien, lui.*

"... mais si vous avez une suggestion quand à l'endroit où nous pourrions nous rendre, je suis toute ouïe. Ou mieux, ne me dites rien avant que nous ayons atteint notre destination. Parlez-moi plutôt de vous pendant que nous marchons."

- Lynn ! La voix était surprise, choquée peut être.

Abasourdie, en tout cas.

- Alors comme ça tu suivrais n'importe qui sans te poser de question ? Ca alors je n'en reviens pas! Surtout venant de toi.

Elle put sentir dans la voix un soupçon gentiment moqueur et imaginer un sourire aux lèvres de celui qui parlait.

- Alors comme cela mademoiselle est joueuse et ... très charmeuse ? C'est amusant. Tu restes très bavarde mais tu es quand même adorable lorsque tu ne cries pas, tu le sais ? Bon allez, puisque je suis là, ne perdons pas de temps dans la rue.

En un tournemain la levitis se sentit soulevée de terre. L'inconnu la portait, un bras derrière les épaules et un bras sous les genoux.

- Ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas tomber. la rassura-t-il avant d'avancer.

Son pas était sûr et souple, tout à fait confortable pour la voyageuse.

- Parler de moi ... je crois que ce serai égocentrique. Et puis en général on préfère que ce soit les belles femmes qui parlent. En tout cas moi je m'intéresserais bien plus à toi qu'à un inconnu sorti de nulle part.
Mais chacun ses goûts, bien sûr.

Un silence.

- Je ...

Une hésitation.

- Je vois ton chat. Je vais le suivre d'accord ? C'est que si tu te laisses enlever par n'importe qui, tu feras faux bond à ton fidèle félin. Ce ne serait pas très gentil pour lui, m'est avis.

=> au Lac Ryma

- On arrive bientôt ?
- Restez à l'intérieur, les passants ne sont pas dignes de poser les yeux sur vous.
- Ah, arrêtez avec ça. Alors, on arrive bientôt ?
- Mettez au moins votre voile, Ilaa…
- Mais je n'y vois rien avec ! Et puis de toute façon je me suis déjà promenée par ici sans le porter…
- Raison de plus !
- Mais…

Avec un gros soupir, Nuada se rassit dans le moelleux amoncellement de coussins et de tissus précieux qui semblait destiné à nicher quelque objet précieux et éminemment fragile. Bon, au moins ils avaient bien voulu écarter un peu les pans de toile à l'avant du véhicule pour la laisser respirer la brise fraîche et profiter d'une mince partie du paysage.
L'Ancienne qui l'accompagnait était autrement plus stricte que Denma.

L'adolescente croisa les bras avec une moue boudeuse.
L'ayh Teira profitait bien du vent frais et du parfum des fleurs, installée à l'avant, elle ! Cette vieille chouette ! Et vas-y que j'enlève mes sandales pour remuer des orteils sous ce soleil si doux, et allez que je retrousse discrètement le bas de mon ample robe pour sentir le vent me lécher les chevilles…

- C'est pas juste…

Nuada renversa la tête en arrière pour observer le balancement des pendeloques ouvragées accrochées à la structure du plafond.
Quel ennui.
Si elle n'avait été aussi excitée à l'idée de pouvoir à nouveau patauger dans le lac, elle serait morte d'ennui pendant les jours passés dans la pénombre étouffante de la luxueuse carriole. Heureusement que Sheitan passait lui donner un grand coup de langue râpeuse et consolatrice lors des arrêts la nuit… Mais ça c'était avant qu'ils n'atteignent les routes, et qu'ils ne commencent à dormir dans les auberges qui ne manquaient plus le long du chemin.
Rusé Sheitan qui avait préféré prendre le large pour faire le voyage de son côté, évitant que l'ayh ne suggère une nouvelle fois qu'on l'enferme dans une seconde carriole. Comme s'il allait se laisser aller à effrayer les paysans ou à prélever sa pitance dans leurs troupeaux ! Pas si bête, il savait très bien se faire discret et bien élevé quand on le lui demandait gentiment…

- Nous arrivons dans les faubourgs de Médiévir.

Ravie par l'aimable annonce du cocher, Nuada pointa à nouveau le museau à l'extérieur… avant qu'un long doigt osseux ne vienne se poser sur son nez pour la repousser une énième fois à l'intérieur.

- Nuade'ilaa !
- Mais enfin je ne vais pas tomber en poussière si un malheureux quidam à le malheur de me regarder, quoi, mince !

Le conducteur du véhicule se décala sur son banc avec un petit sourire fataliste, histoire de ne pas se faire assourdir par une nouvelle "discussion" entre la jeune fille et l'Ancienne.

- Puisque je vous dis que…

Une des roues vint se coincer dans l'interstice entre deux pavés, juste à l'instant où une des bêtes de l'attelage décidait de faire un écart dans les brancards pour suivre de l'oeil un papillon folâtre.
La carriole était un véhicule à la structure bien équilibrée, assez robuste pour résister aux vents du désert et assez légère pour ne pas rester bloquée par le sable, mais les essieux étaient tels que le moindre virage trop serré posait problème. En pleine tempête sur la crête d'une dune, il valait mieux avoir une carriole qui tenait d'avantage les lignes droites sans partir sur le côté à la moindre rafale un peu appuyée… Là c'était moins nécessaire, et surtout beaucoup plus gênant.
Le conducteur perçut le grincement de la roue bloquée et siffla pour faire s'arrêter les bêtes. Rendus un peu distraits par les effluves nouveaux et les couleurs si différentes du paysage, les Zew'leks mirent du temps à comprendre l'ordre qu'on leur donnait.
Un craquement sourd se fit entendre et la carriole bascula brutalement en avant. Projetée contre le dossier du banc de l'écuyer, Nuada ne put terminer sa phrase et manqua basculer par-dessus le siège.

- Ilaa !

Les Zew'leks en pleine confusion finirent par s'immobiliser et tournèrent leurs longs cous écailleux vers la carriole tout en clignant avec effarement de leurs grands yeux dorés.
Teira redressa Nuada avec avec moult précautions, frémissante et frénétique.

- Par les dieux, Ilaa ! Combien de fois vous ai-je dit de rester assise !

Elle fixait l'adolescente qui se massait le ventre avec une grimace, pâle et anxieuse. Elle finit par la prendre par le bras pour la faire descendre. La faire s'allonger aurait pu être une bonne idée, mais à la réflexion il faisait vraiment trop chaud à l'intérieur.

- Il faut que vous voyiez un médecin.
- Je ne me suis pas cognée très fort…
- Il suffit de bien peu, vous savez. Allez, cessez de faire des histoires, ce n'est pas le moment. Cieglia !

Une petite tête rousse jaillit d'un des véhicules moins luxueux qui suivaient.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Et pourquoi on s'arrête ? Et… ah !

Avisant l'ayd et Nuada qui continuait à frotter son ventre endolori, la fillette dégringola de sa carriole et se précipita vers sa maîtresse.

- Vous avez mal ? Est-ce…
- Ilaa a heurté le dossier du siège du conducteur lorsque la carriole s'est arrêtée, débita Teira avec colère, comme si la gamine en était personnellement responsable.

Un coup d'oeil lui suffit pour se rendre compte qu'une des roues du véhicule s'était brisée net, et que l'essieu valait à peine mieux. Heureusement que les Zew'leks n'avançaient pas très vite…
L'ancienne fit asseoir Nuada sur le rebord d'une fontaine, à l'ombre d'un tilleul.

- Là, ne bougez pas. Restez à l'ombre et rafraichissez-vous. Je vais aller chercher un clerc. Les réparations risquent d'être longues, il va aussi falloir un autre véhicule…
- Je peux marcher…
- Ne dites pas de sottises. Cieglia, surveille-la.

Nuada tira la langue à l'ayh dès qu'elle eut le dos tourné. Se faire "surveiller" par une gamine !

L'ancienne vrilla au passage un regard peu amène vers les passants attirés par le bruit, histoire de les dissuader de toute familiarité excessive.
Ah, dire qu'elle s'était opposée à ce voyage... et aux libertés que le conseil accordait de plus en plus aux êtres sacrés. Les laisser divaguer hors du temple, se mêler au commun de la tribu et aller participer aux fêtes de campement… c'étaient des êtres sacrés, ils n'auraient pas dû faire ça ! C'était dégradant, c'était…
Elle secoua la tête, les lèvres pincées. Le moment était mal choisi pour songer à tout cela…

Et op, en route pour le quartier marchand ! Elle croisa du monde mais ne vit personne de connue. La shalos ne s’en faisait pas pour Fanaa, elle était avec Adwenliwen, qui était elle-même dans sa patrie, donc il n’y avait rien à craindre.
Kyara sifflotait tout en faisant du lèche vitrine. Elle finit par trouver une boutique intéressante, elle entra :

- Bien le bonjour mademoiselle ! dit une jeune femme
- Bien le bonjour !
- Que puis-je pour vous ?
- J’aimerais de la peinture et des pinceaux, s’il vous plait
- Bien sur ! Que voulez-vous comme peintures ?
- De la peinture pour bois. Il me faudrait du jaune, du orange, du rouge, du noir… Hum… Et puis disons un peu de toute les couleurs, mais pas trop sombre, des couleurs vives et joyeuses, enfin si vous voyez ce que je veux dire. Et bien entendu, différente forme de pinceaux… Oh ! Et si vous avez des pochoirs ! S’il vous plait.
- Oui, bien sur, je vais vous chercher tout cela.


Quelques minutes plus tard, Elle revint avec tout le matériel demandé, elle lui présenta aussi plusieurs pochoirs. Kyara en choisit quelques uns, se demandant tout de même s’ils plairont à la poupée. Elle paya et ressortit dehors, les bras chargés. C’était tout de même un peu lourd, mais elle était contente de ce qu’elle avait acheté. Elle repartit donc directement au cottage, essayant de ne bousculer trop de gens au passage.

En sortant de la maison Edelnius Fanaa ne reconnut pas les rues. Alors elle commença à déambuler au hasard.

Elle se souvenait du Cottage mais avait oublié où il était. Elle apercevait le lac mais elle ne voulait pas y aller tout de suite. Elle regardait les devantures, les fresques sur les murs, les fontaines, les pavés des rues, les quelques fleurs ...

Une femme qui de dos ressemblait à tata Kyara. Tiens ? Etait-ce vraiment elle ? Elle semblait chargée. Fanaa avança à grand pas vers la violoniste quand elle repéra quelque chose du coin de l'œil. Du rouge.

Fanaa tourna la tête et n'en crut pas ses yeux.

- Nuada !

Son esprit! Son esprit de feu ici ? Même chevelure, même voile, c'était sûrement elle, son esprit le lui criait. Elle se précipita vers la jeune femme eux cheveux flamboyants et la serra dans ses bras.

- Nuad, Nuada c'est toi ! Nuada !

Nuada manqua basculer dans la fontaine face à l'impétuosité de l'étreinte, mais elle avait l'habitude des "démonstrations d'affection" un peu vigoureuses de Sheitan et Rayah, et elle parvint à rester à peu près d'aplomb. Elle se tortilla un peu sous son voile brodé d'or afin de voir quel genre d'animal venait de se jeter sur elle avec autant d'enthousiasme.

- Eyah, Ti'carra ?

Elle s'interrompit un instant avant de corriger :
- Non, carra tout court. L'oisillon sait pépier comme les grands, maintenant.

Souriante, elle parvint à glisser hors de l'étreinte de Fanaa et fit asseoir la jeune fille sur la margelle à côté d'elle. Cieglia allait et venait comme une âme en peine, n'osant intervenir ou même ouvrir la bouche pour rappeler à Nuada qu'elle était censée ne pas bouger et rester au calme en attendant le retour de Teira.

- Contente de voir que tu vas bien. Tu habites ici, maintenant ?

- Alors Ti'carra ça voulait dire petit oiseau ? C'est joli. Oh!

Réalisant à côté de qui elle était, Fanaa se laissa glisser au sol pour s'agenouiller devant Nuada. Du dos de sa main elle effleura le genou de son esprit de feu, puis son propre front et son cœur avant d'incliner la tête en avant.
Puis elle releva le visage vers l'être sacré.

Elle lui répondit, d'une voix toute douce, dans laquelle on sentait qu'elle faisait attention à l'agencement de chacun de ses mots :

- Non, je n'habite pas ici. Je n'habite nulle part. Je suis là parce qu'Adwel m'y a emmenée.

Elle sourit.

- Et oui je parle maintenant. Et je me souviens. Je ne suis plus une petite fille. Et toi Nuada ?

Elle posa ses deux mains sur les genoux de l'être sacré.

- Tu vas bien ? Pourquoi es tu ici au lieu d'être chez toi dis moi ? Tu sais ... je t'ai priée et ...

Son regard se perdit dans le vague, il se fit grave.

- Je ne t'ai jamais oubliée. Je veux dire ... c'est idiot vu que c'était il n'y a pas si longtemps mais ... le temps fait de boucles bizarres et ... enfin vas y parle moi de toi ...

Le chat se balada, sauta de toit en toit à la recherche d'une place au soleil. De la meilleure place au soleil qui soit. Et puis en regardant vers le bas ... il fit son choix.

La petite tête aux longues boucles noires.

Parfait.

En quelques bonds il rejoignit le sol puis se faufila auprès de Fanaa. Il la toucha de sa patte pour montrer qu'il était là et quand elle commença à le caresser, il se roula en boule et ferma les yeux.

- Coucou joli chat !

Il se mit à ronronner pour le plus grand sourire de la jeune fille qui, une main sur le chat, l'autre sur le genou de Nuada, se remit à attendre la réponse de son esprit de feu.

Le cheval avançait, et Lynn ne pouvait savoir où ils se trouvaient par rapport aux abords du Lac. Elle ne voyait rien d'autre qu'une mélasse bleutée.

Dide a écrit:

Désolé pour votre chat. J'aurai du le maintenir plus solidement, mais je n'ai pas l'habitude avec ces animaux. Ni avec votre drôle de lézard.

"Ne soyez pas désolé, je viens de vous dire qu'il faisait ce qu'il voulait. C'est si vous aviez voulu le retenir contre son gré et lui aviez fait mal qu'il faudrait vous excuser. Enfin, si je vous avait laissé en état de le faire après un coup pareil, ce qui est fort improbable."

Dide a écrit:

A propos, vous ne m'avez toujours pas révélé comment vous vous nommez et ce que vous faites dans la région.

Elle soupira. Elle n'avait aucune envie d'échanger des platitudes. Lyrev, lui, lui aurait décrit le paysage au lieu de lui poser des questions banales.

"Je m'appelle Lynn. Et je me promène."

Vous ne pouviez pas choisir de meilleur endroit. Ce doit être intéressant ! Médievir est une ville connue pour ravir les cinq sens.

Il l'envia un instant, hésita, puis se jeta a l'eau. Il sortit un bout de tissus et se banda les yeux.

Maintenant on est a égalité

Au début il n'entendait que les sabot du cheval et ne sentait que l'odeur de son étalon. Alors qu'ils entraient en ville, d'autres bruits lui parvinrent. D'abord le brouhaha des passant et le glouglou des fontaines, puis quelques saltimbanques mendiez quelques pièce contre de la musique.

-Vous entendez ! Il me semble reconnaitre la complainte de l'hydre qui n'avais qu'une tête. Elle est drôle. Et ... oh oui je reconnais cette voix ... les musiciens sont charmants et la chanteuse divine.

Mais c'était les odeurs les plus intéressantes. A celle du cheval s'ajouta le parfum des fleurs alors qu'il passait devant une boutique.

-Agréable non ?

Non loin de là il y avait également une boulangerie et ca sentait bon le pain chaud

-Ici ils font de délicieuses brioches, mais leur pain au chocolat est un peu sec.

Dide se repérait a peu près dans le chemin que son cheval prenait. Il savait que das peu de temps il y aurait la maison de la célèbre diva qui a l'heure qu'il était ... oui ! Ils l'entendirent faire ses gamme. Et cela signifiait que dans peu de temps il allait y avoir sa confiserie préféré, mais alors qu'il s'en approchait il n'huma aucun parfum. Frustré, il enleva son bandeau, descendit et lança, plus pour sa monture que pour la demoiselle

-Attend moi ici, j'en ai pas pour longtemps.

Il ressortit peu de temps après avec un sac de confiserie aux différents parfums. En sortant il admira la ville a la lumière. Et toute jalousie quand a la cécité de la disparut.

-Goutez moi ça ! Cela vous dit de finir a pied, il n'y a plus que deux rues, vous pourriez peut être vous approcher de quelques fontaines. Enfin sauf si vous êtes attendue.

Pendant le trajet, le Médiovien essaya de l'intéresser à ce qui les entourait. Il ne s'en sortait pas très bien, et elle n'était pas vraiment d'humeur à se laisser distraire, mais bon, il essayait d'être gentil...
Lorsqu'il la laissa, elle fut tentée de talonner le cheval et de le laisser aller au hasard, juste pour voir où cela la conduirait. Elle joua avec cette idée et s'était presque décidée à la mettre à exécution lorsque Dide revint.

Dide a écrit:

-Goutez moi ça !

Elle n'avait aucune idée de ce dont il parlait, mais, curieuse elle tendit la main et tâtonna...

Soudain, un bref sifflement, un bruit mat, le chaos. Le monde se mit brusquement en mouvement, un hennissement retentit, et elle se sentit partir, tomber, pour finalement entrer violemment en contact avec le sol. Désorientée et endolorie, elle entendit une voix déplaisante, tout près.[/i]

"Salutations du pays, garce!"

Elle sentit la morsure de l'acier.
Aussitôt, son elixia se libéra, et une violente rafale envoya tout bouler autour d'elle.
Si Lynn n'avait été aveugle, elle aurait peut-être vu le carreau d'arbalète se ficher dans l'antérieur de la monture. Elle aurait peut-être également vu les trois hommes vêtus de blanc qui s'étaient approchés. En tout cas, elle n'aurait pu rater celui qui venait de laisser une dague plantée dans son épaule avant d'être éjecté.
Déjà, au milieu de la confusion qui régnait, les trois individus se relevaient. Celui qui se trouvait désarmé resta un peu en arrière. Les deux autres tirèrent leurs épées dans l'intention de revenir à la charge.
L'un deux s'exclama.

"Cette femme est à nous, qu'on nous laisse l'embarquer sans chercher à intervenir, et elle restera la seule blessée. Que quelqu'un s'interpose, et il le sentira passer!"

Nuada réprima un gros soupir en voyant Fanaa s'agenouiller devant elle.

- Carra... s'il y a bien une chose de certaine, c'est que je ne suis pas venue ici pour voir encore tout le monde ramasser la poussière du sol avec les genoux sur mon passage. Même les gens de la tribu se contentent d'un simple signe de tête... Enfin, sauf dans le sanctuaire, mais là c'est autre chose.

Son petit pied finement chaussé de luxueux cuir de moo rouge délicatement brodé de perles commença à tapoter sur les pavés de Médiévir avec un rien d'impatience. Le tapotement s'interrompit lorsqu'un chat fit son apparition.
Un petit bruit de reniflement se fit entendre sous le voile, et l'adolescente souleva un coin du tissu moiré afin de jeter un oeil plus attentif à l'intru. Elle pouffa avant de laisser retomber le fin écran de soie noire devant ses yeux. La mince chainette ornée de pendeloques scintilla sur son front tandis qu'elle secouait la tête avec un haussement d'épaules.

- Oh, ce que je viens faire ici... Presque la même chose que la dernière fois. Presque.

Elle s'étira avec une grimace. Plus que l'arrêt trop brutal de la carriole, c'étaient les longues heures passées à chercher une position confortable dans les coussins trop mous qui lui avaient meurtri les reins. Ah, pouvoir courir un peu dans les prairies d'herbe si verte et si grasse, si humide, tellement gorgée d'eau...

- Les anciens ont décidé qu'il valait mieux m'éloigner du désert pour un temps. Nerein leur avait dit que tenir les femmes à distance des zones elixiennes dans ce genre de cas pouvait beaucoup aider...

La jeune fille se renfrogna un peu, avançant des lèvres boudeuses sous son voile.

- ... mais il a fallu qu'ils s'arrangent pour envoyer Lei'to en patrouille vers les plaines de sel juste à ce moment là. Humpf.

Elle secoua à nouveau la tête, faisant danser la somptueuse chevelure écarlate qui retombait le long de son dos cuivré aussi découvert que son visage pouvait être caché.
Un dos bien cambré et finement musclé, par ailleurs. La jeune fille présentait encore la minceur nerveuse et un peu sauvage de l'adolescente du désert, mais venaient se rajouter les courbes plus douces et plus sensuelles de la femme adulte.

Nuada s'étira encore davantage en soupirant.

- Aaah, j'aurais vraiment préféré faire le voyage à cheval, mais Teira a failli tomber dans les pommes lorsque je le lui ai suggéré. J'espère que j'aurai au moins le droit de me promener... et de grimper aux arbres... et de me baigner dans le lac. Ce n'est pas comme si je savais nager, mais ce n'est pas si grave que ça. Enfin sans doute pas.

Les petits chaussons de cuir se balancèrent rêveusement contre la base de la fontaine de pierre.

- Je n'ai pas eu le temps de faire grand chose la dernière fois...

Fanaa se releva et s'épousseta les genoux.

- Je ne voulais pas te gêner. Je voulais que tu vois comme j'ai grandi et que je suis capable de savoir te respecter comme il se doit maintenant.

Elle songea à se rasseoir à côté de Nuada mais finalement resta debout, penchant la tête sur le côté pour écouter attentivement ce que l'esprit avait à lui dire.

- Et bien tu sais en fait je ne me souviens pas de la raison de ta venue ici la dernière fois. Tu es juste apparue comme ça, au bord d'une fontaine.

Fanaa regarda la fontaine sur la margelle de laquelle Nuada était assise et eut un petit sourire.

- Comme aujourd'hui d'ailleurs. Et j'ai compris que Nuadi est comme toi mais qu'il n'est pas pour autant ton époux. Et je sais pourquoi tu es déçu que Leï'to ... soit absent. Mais en attendant qu'il n'arrive, tu n'as aucune raison de ne pas te faire plaisir ! Et puis moi aussi j'ai envie d'aller au lac. J'adore le lac, c'est mon trésor ! Alors viens Nuada, allons y !

La jeune fille se pencha pour ramasser le félin endormi et le tint d'un bras un peu comme un doudou. La position n'était pas confortable pour le chat mais celui-ci se contenta d'ouvrir des yeux ensommeillés pour les refermer aussitôt.

Fanaa tendit son autre main pour saisir celle de Nuada.

- Viens, allons y ! Tu vas voir c'est tout joli ! Et puis il y a des arbres autour comme ça on fera d'une pierre deux coups. Et puis tu devrai enlever ton voile, c'est dommage de te cacher. Un esprit de feu comme toi ça ne doit pas craindre le soleil, ce serait dommage !

Un mouvement sur le coté… Non plusieurs en faite. Kyara leva un sourcil quand elle reconnut Lynn, et le jeune homme à coté d’elle lui disait quelque chose mais elle ne se souvenait plus d’où. Lynn s’énerva contre les 3 bandits qui venaient de l’attaquer, le médiovien aux cheveux bleus fut aussi éjecté mais il se releva rapidement et attaqua les 3 hommes. Mais le jeune homme fut rapidement submergé et blessé. La violoniste décida d’intervenir, elle sortit son violon, posa son archet sur les cordes et émit un son aigu, juste assez puissant pour faire s’agiter les animaux mais juste ce qu’il faut pour voir lequel des 3, elle arriverait le mieux à maitriser. Quelques secondes plus tard, elle avait pris le contrôle d’un des hommes.

La marionnettiste ferma les yeux pour se concentrer sur les fils qui avaient pris le contrôle du corps. Quelques mouvements simple, qui passèrent inaperçu aux yeux des deux autres, plus tard, elle se décida à passer à l’attaque. Le premier qu’elle visa se fit blesser au flanc. Il se tourna vers son compère le regard interrogateur. Et d’un geste précis, Kyara obligea son « jouet » à passer sa lame à travers la tête de l’autre. Elle sentit le cri d’horreur et d’incompréhension dans la tête de sa marionnette, qui ne pouvait rien faire pour retenir ses mouvements. Un sourire carnassier apparut sur les lèvres de la shalos.
Un de moins ! Le second ne fut pas si facile à surprendre, il se tourna vers son compagnon, son arme levée, prête à répliquer :

- Mais qu’est ce qu’il te prend ???!!! se mit-il a grogner

Mais l’autre bien entendu ne pouvait lui répondre, tout ce qu’il pouvait faire c’était penser…

Dide ne comprit pas et ne chercha pas à comprendre, l'un de ses adversaire s'était retourné contre les autres. Il en profita pour récupérer sa rapière. Il se releva avec peine, sa jambe devait être plus gravement blessé qu'il n'y paraissait, et se servit de la confusion pour trancher la carotide de l'homme occuper a se défendre face au traitre. Puis, grâce a une botte simple, il désarma le second avec facilité. Cela le rassura, il était meilleur quand il avait l'occasion de répliquer, plus précis en duel. Il garda sa lame sur le cou de l'étrange homme. Sans le quitter du regard il appela.

-Mademoiselle Lynn ! Le danger est écarté ! Comment allez vous ?

Puis s'adressant a sa victime.

-Explique toi ! Qui vous envoie ? Que vouliez vous a cette femme ? Pourquoi as tu tuer tes amis ? Répond vite, et tu aura peut être la vie sauve.

De ses multiples plaies continuais a couler son sang goute a goute. Heureusement peu d'entres elles était profonde, mais ses jambes commencer à trembler. *Qu'il se dépêche, je ne pourrai pas faire illusion longtemps*

La marionnettiste s'approcha du médiovien. Mais comment s'appelait-il déjà ?? Elle l'avait déjà vu mais décidément elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

- Bonjour ! Tu peux baisser ta lame, il ne bougera pas tant que je ne le lui permettrais pas. Mais tu peux lui poser toutes les questions que tu veux, t'amuser à le foutre à poil, le torturer, enfin tout ce qui pourrait être amusant. Et il se fera un plaisir de te répondre.

Le sourire carnassier de la demoiselle n'avait toujours pas quitté ses lèvres.

Dide ne se fit pas prier, baissa sa lame et détendit ses muscles, avant de se souvenir qu'il n'avait aucune raison de faire confiance en cette demoiselle. Sauf qu'elle lui rappelez quelqu'un, un rêve ... non, une mélodie. Une mélodie dont il ne parvint pas a se remémorer les notes. Sa mémoire lui jouait des tours, lui laissant qu'une impression de confiance.

Je ne sais pourquoi, je vous crois... pouvez vous ...

Il tenta de rassembler ses esprits

Pouvez vous le garder dans cet état ? Il faut que je l'interroge avant que la police Médiovienne ....

Il arriva enfin a ordonner ses pensées

Lynn ! Ou est Lynn ?

Cette voix, cette voix... bon sang, cette sale petite ordure visqueuse...
Autour d'elle, des bruits de bataille. Ah, si elle n'avait été aveugle, elle les aurait réduits en pièces en un claquement de doigts.
Elle se releva avec précautions. Par chance, la chute ne lui avait occasionné que quelques contusions. La dague par contre, était une autre affaire. Elle palpa... Cette ordure l'avait plantée juste sous la clavicule. Les dégâts pouvaient être importants... Il valait mieux ne toucher à rien sans la supervision d'un clerc d'expérience.
Son taux de résistance à la douleur était élevé, mais ça faisait tout de même un mal de chien.
Elle jura entre ses dents.

Dide a écrit:

Lynn ! Ou est Lynn ?

"Je suis là. Vous allez bien? Qu'est-ce qui s'est passé? Foutue cécité! "

Ça ne tournait pas comme prévu en bas. Selon leurs informations, aveuglée, elle aurait dû être relativement facile à avoir. Le médiovien semblait pas vraiment redoutable.
Mais pourquoi Jarv se tournait contre les autres?

Spoiler:

'tain ça devait être un coup de la poufiasse qui sortait d'il ne savait où.

Il fallait se tirer de là et aller rendre compte... bordel, il allait se faire passer un sacré savon.
Enfin, il ne s'était pas emmerdé à retendre son arbalète pour gâcher ses efforts. Autant que le carreau serve. Avec un peu de chance, il pourrait au moins faire valoir l'élimination d'une menace pour les opérations futures.
Compte tenu de sa position, le médiovien faisait une cible plus facile. La violonneuse avait l'air plus dangereuse.

Spoiler:

Il opta pour la facilité.

Spoiler:

Il visa soigneusement, mais Dide bougea juste avant que le projectile ne l'atteigne, et le trait qui se voulait mortel ne fit que lui transpercer l'avant-bras.

"merde! tant pis, je dois pas moisir ici."

Laissant derrière lui l'encombrante arbalète, il fila.

Dide fut rassurer d'entendre la voix de Lynn.

Tout va bien ne vous inquiétez pas. J'ai eu de la chance et de l'aide. Nous avons un prisonnier ! Vous auriez du voir ca, c'était ...

C'est seulement alors qu'il posa les yeux sur elle et sur sa blessure.

Il faudrait aller l'interroger dans un endroit plus au calme. Mademoiselle, si vous voulez bien nous suivre avec votre invité, nous vous en serions très reconnaissants.

C'est alors que le carreau vint se ficher dans son avant bras avec une douleur fulgurante. Dide ne pu réprimer un cri. Il regarda en direction d'où le coup était venu sans distinguer personne. Sa plaie était hideuse, le projectile était resté fiché dans sa chair. Malgré ses blessures, il rangea son arme, et se dirigea tant bien que mal vers Lynn

Vite ! Il faut se mettre a couvert ! Il y a un tireur !

Il l'entraina jusqu'au au coin de la rue, en faisant attention un peu maladroitement de ne pas malmener sa plaie.

Nuada glissa un coup d'oeil vers le cocher et le reste de l'équipage. Ils étaient occupés à pousser le chariot endommagé sur le côté afin de dégager un peu la route. C'était le bon moment pour se défiler en douce, sauf que...

- Ilaa, l'ayh vous a demandé de rester ici ! osa rappeler Cieglia.

Nuada réprima un grondement excédé.

- Eh bien je n'en ai nulle envie. Il y a trop de passage ici.
- Mais...

La jeune fille secoua la tête avec orgueil.

- Je n'ai pas d'ordres à recevoir de la part de l'ayh.
- Mais...

Elle releva les mains pour détacher le diadème précieux qui maintenait son voile de place et, non sans quelques tâtonnements afin de défaire le complexe édifice de pinces, de chaînettes et de pics à cheveux, parvint à l'ôter. D'un geste sans appel, elle en coiffa la petite suivante et la fit assoir sur la fontaine.

- Là ! Si j'arrange un peu le voile... voilà ! Dans l'ombre de cet arbre et à moins de se rapprocher assez, tout le monde n'y verra que du feu ! Moi je t'ordonne de ne pas me suivre, et de rester assise ici en silence. Nous sommes bien d'accord ?

La tête surmontée du pesant diadème acquiesça maladroitement, faisant tinter les petits cristaux flamboyants qui oscillaient à l'extrémité des pics ornementés.
Nuada sourit et secoua ses longs cheveux écarlates. Ah, elle se sentait beaucoup plus légère comme ça !
Elle reprit la main de Fanaa.

- Là, on peut y aller. Mais vite, avant que quelqu'un ne regarde par ici, et...

La jeune fille tourna la tête vers la direction d'où provenait la brise et ses yeux vert clair brillèrent.

- Sheitan est déjà là bas... il a compris comment attraper des poissons et il se leste l'estomac, le vil !

Les yeux de Fanaa se mirent à briller.

- Sheitan ! s'exclama-t-elle, folle de joie.

Le sourire qu'elle eut alors eut pu illuminer tout Medievir. Son cher Sheitan !

- Allons y vite alors !

La jeune fille fila à toutes jambes en entrainant Nuada et le pauvre chat dans ses bras fut assez secoué pendant le trajet.

"De l'aide, de qui donc...?"

Un cri. Elle se sentit entrainée et ne savait où. Un tireur? Oui, c'était bien dans les manières de ces charognards. Ils avaient été idiots de penser en être débarrassés.
Elle avait besoin de Sek. Se séparer avait été une très mauvaise idée.
Hey, mais... le père d'Adwel ne les avait-il pas, une petite éternité plus tôt, appelés par leur nom...?
La jeune femme sentit qu'ils s'arrêtaient.

"Bon, s'il vous plaît messire Labedeli, expliquez-moi clairement - elle insista lourdement sur ce mot - quelle est la situation."