Ayana, toujours avec son pas chaloupé, força toutefosi l'allure. Une fois près de l'escalier, elle ne prit même pas la peine de vérifier si on l'avait suivie ou pas.
Le sang bourdonnant à ses oreilles, la jeune femme ne se souciait plus de faire du bruit ou non. Partir. Il lui fallait déguerpri au plus vite.
Rouge.
Noir.
Ses deux couleurs semblaient s'être imprimées sur sa rétine. Le souffle haletant, elle se mit à courir vers sa chambre. Une, deux.. C'était celle du fond. Ayana s'y engouffra. D'un geste preste, elle ramassa ses maigres effets et les fourra sans aucune cérémonie dans son sac en bandoulière.
En bouclant la sangle de cuir usée, elle se rendit compte qu'elle était coincée. Comment sortir ?
Elle se sentait traquée, ses sens en alerte et son sang en ébullition qu'elle ne cherchait même pas à calmer. La fenêtre !
Sans perdre le temps de réfléchir, elle noua son foulard sombre autour de son bras et l'ouvrit brutalement. L'odeur de la pluie la fouetta violemment, il pleuvait des cordes, des hallebardes, tout ce que vous vouliez. Mais là, aucune hésitation.
Ayana enjamba le garde-fou, sous une pluie battante, puis sauta dans la ruelle.