Maison Edelnius

Adwel conduisit donc Fanaa vers le quartier de son enfance, et lui montra l'activité grandissante de la ville qui, a neuf heure passée, était clairement réveillée.
La voleuse donna à la danseuse une sorte de poupée de chiffon aux cheveux bleus qu'elle avait emprunter sur un étale sans que quiconque la vit.

Les deux jeunes femmes passèrent devant diverses auberges. Adwel vit quelques signes discrets a certains guetteurs et se dirigea d'un pas qui semblait naturellement nonchalant.

Après quelques minutes de marche, Elles arrivèrent devant une maison dont la porte était fermée. Adwel arriva, mis sa main sur la poignée et l'ouvrit comme si c'était chez elle. Après avoir refermé la porte, elles traversèrent un couloir bleu pale décorés de cadres aux peintures du lac pour arriver dans un séjour clair et accueillant. Une baie vitrée menait vers le jardin.

A l'extérieur, une femme aux cheveux bleus clair mêlés d'argent peingnait devant une fontaine placée au centre d'un coin de verdure où des fleurs de toutes les couleurs étaient placées dans des parterres bien soignés. La fontaine elle-même était faite d'une multitude de carrelage de bleus différents.

- Maman, je suis là. Papa est dans le coin ou il boude encore?
- Ah! Ma chérie! Fit la mère en se retournant. Elle posa son pinceau et sa palette pour embrasser sa fille Oh! tu as ramené une amie? Tu est vraiment très jolie avec tes yeux! et cette robe!
- Je te présente Fanaa. Elle a eu un grand traumatisme... c'est un peu une enfant.
- Oh! Bonjour Fanaa! moi, c'est Kedealla. Tu as soif?
- Maman... et Papa?
- Il est en haut.

Adwel haussa des épaules... elle aurait pu ramené un chat que sa mère aurait agi de même... Elle allait se diriger vers la maison

- Fanaa, si tu veux, tu me suis ou alors tu restes avec ma maman.

Fanaa hésita, elle regarda Adwel, puis la maman, le jardin, la fontaine, les fleurs, le tableau, Adwel...

- maman ?

De toute évidence, elle souhaitait rester là. Tandis que la jeune voleuse allait voir son papa, Fanaa présenta ses 2 poupées à Ketealla. Ciel le poupon au bandeau et Adwel la poupée aux cheveux bleus. Puis elle les posa délicatement dans l'herbe avant de courir vers la toile que la maman était occupée à peindre quand elles étaient arrivées.

- Oooooooooooh !

Kedealla suivi la "petite"

- regarde, avec les couleurs, j'essaie de refaire la belle fontaine qu'il y a devant. Tu veux essayer? tu pourrais dessiner tes poupées qui se reposent la!

Tout en parlant, la femme de voleur tendit a Fanaa une petite planche de bois et une feuille de papier.

- Voila les couleurs dont tu auras besoin. Et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas a me le demander!



Adwel laissa donc la danseuse aux activités artistiques de sa mère et monta les escaliers de la maison pour arriver au palier. Elle s'arrêta devant une porte en hésitant puis soupira, frappa a la porte et ouvrit.

Elle trouva son père au dessus d'une carte, une plume a la main et un calepin sur le bureau. La pièce en elle-même était un capharnaüm sans égal. Entre les antiquités, les livres sur l'Elexia, quelques butins et des accessoires pour le "travail", seul le bureau était rangé et sans une once de poussière.

- Bonjour Papa.
- Ah, tu t'es décider a rentrer alors Fit le paternel d'un ton presque revanchard Donc tu vas aller me rencontrer ce De...
- Je t'arrête toute suite, je n'ai pas le temps.
- Comment ça pas le temps?
- Je ne suis pas la pour parler de ménage ou de trousseau et encore moins de fiançailles. Mais j'ai un travail a faire.
- Tu... je t'écoute.fit-il en s'installant plus confortablement dans son fauteuil
- Tu dois être au courent de toute façon. Il y a deux étrangers en ville. L'un est un homme ombrageux et étrange l'autre est une femme très belle et aux cheveux de soleil.
- Hum...
- Et bien ils m'ont missionné.
- Très bien. tu n'as pas besoin de mon assentiment pour un travail, tu le sais bien.
- C'est pas de l'assentiment que j'ai besoin mais d'information. Tu me croira jamais mais voila ce qu'ils m'ont donné Adwel retira la petite poche de velours de son corsage et la déposa sur la carte de son père Ouvre la.

Le père entreprit alors d'ouvrir la pochette et en sorti un joyau d'une puretés indéniable. La gemme était jaune d'or et profonde. Le maitre voleur l'observa un long moment avant de la ranger. Il était resté si impassible qu'Adwel cru qu'elle s'était trompée dans son origine. Il lui rendit la pierre précieuse qu'elle rangea.

- Où as-tu eu ça?
- C'est mon commanditaire qui me l'a donné.
- Pourquoi?
- Pour la remettre a sa place.
- A sa place?
- Oui, la pierre qui est cachée a la place de celle-ci est leur propriété. Je n'ai pas pu savoir comment elle est arrivée la.
- Si ce que tu me dis la est vrai... cela pourrait avoir des conséquences plus importantes que tu ne le penses. Tu as accepté?
- Évidemment. Mais ils m'ont conseillé de ne pas aller là ou ma première idée me guiderait.
- Hum... donc c'était sans doute eux.
- Euh qui quoi?
- Une affaire qui te dépasse. Dans tous les cas, suis leur conseil.
- Mais je ne sais pas où aller moi! C'est un peu pour ça que je suis la.
- Je me doute bien. Mais même moi, je n'ai pas cette information. Il va falloir que tu ailles a notre petit resto des vacances. Je suis certain que si tu vas te reposer la-bas avec ton amie bizarre et que tu commande cette bonne vielle terrine a la menthe, tu auras les idées plus claire.
- Heu... oui, pourquoi pas... ça fait des années que je n'y suis pas allée... et puis ça fera de la visite pour Fanaa... je ne pense pas qu'elle y soit déjà allée.
- Par contre, le voyage risque d'être un minimum dangereux.. tu devrais demander a quelques compagnons de venir.
- Bah... heu... Je n'ai pas envie de retourner au cottage... mais je peux envoyer un message?
- Certainement...

Adwel pris un bout du calepin de son père et y griffonna quelques mots. Elle glissa les deux mots dans les enveloppes que lui tendit son père et lui tendit.

- Tu peux...
- Bien sur ma chérie... Vas te préparer, je m'occupe de tes mots. Bons choix au passage.
- Merci papa.

Adwel lui fit un bisou sur le front et sorti du bureau. Onerral se retourna et appela discrètement un homme a qui il donna les enveloppes et ses instructions. L'homme sorti par une porte dérobée.

La Voleuse, elle, prit son temps pour achever ses préparatifs. Elle en profita pour passer dans la pièce dont se servait sa mère pour concocter quelques potions dont une qui lui permettrait de rester éveillée au moins jusqu'à la prochaine étape. Elle descendit ensuite voir ce que faisait Fanaa et sa mère.

La maman d'Adwel était gentille, ça devait être de famille. Fanaa admira longuement le tableau pas encore achevé représentant la fontaine, c'était si beau, si bien réalisé ! Oui elle avait bien envie, elle aussi de peindre.

Ketealla lui proposa de peindre ses poupées et la danseuse se dit que si elle réussissait les poupées elle pourrait essayer de dessiner la fontaine aussi ? Déjà, une poupée à la fois. Elle commencerait par faire le portrait de celle qui représentait Adwel. Il fallait du bleu pour les cheveux, les yeux, les vêtements. Fanaa s'assit en tailleur sur l'herbe, saisit un pinceau qu'elle trempa dans une peinture de teinte céruléenne, réfléchit quelques secondes et se décida à commencer.

Son regard restait fixé sur le papier et elle tirait un petit bout de langue, concentrée. Son visage était tendu et ses yeux plissés. Sa main tremblait un peu, son trait n'était pas très assuré. Le bleu lui semblait finalement trop pâle. Et si elle y ajoutait un peu de rouge pour le foncer ? Elle fit le mélange et reprit son dessin. Etrangement, elle se sentait maintenant plus libre de ses mouvements, le pinceau courait tout seul sur la feuille, rien ne le gênait, rien ne l'arrêtait. Fanaa se laissa entrainer, tout contente à l'idée de montrer ce qu'elle savait faire à la maman d'Adwel. Elle décida même de donner à la maman le portrait de la poupée eux cheveux bleus comme sa fille. Motivée par l'idée de faire un présent, la poupée se laissa complètement entrainer par sa peinture.

Lorsqu'Adweliwen revint, Fanaa sortit de sa transe et brandit fièrement son œuvre à Ketealla.

- pou'toi !

Sur le dessin un portrait extrêmement bien réalisé, semblable à tout point à l'original. Jusqu'à la cicatrice quasi invisible sur la joue, jusqu'au pétillement de l'œil unique, jusqu'à la tignasse en désordre, jusqu'à l'expression de chat repu.

Un portrait saisissant de réalisme.

Un portrait de Syld.


En reconnaissant que ce qui se trouvait sur le papier n'était pas ce qu'elle avait voulu dessiner, Fanaa ouvrit de grands yeux, regarda Ketealla avec une mine déconfite et chiffonna le portrait avant de le lancer dans l'herbe. Elle baissa la tête.

- Pardon.

avant même que Ketealla ait pu dire merci, la jeune peintre chiffonna le papier et le jeta.

- Oooh... mais ce n'est rien!

Elle pris doucement fanaa dans ses bras puis, tout en tenant sa main, alla chercher le bout de papier. Elle fit assoir la fille près de la fontaine et se plaça près d'elle. La mère déplia le dessin et regarda le portrait d'un homme plutôt joli garçon, avec un regard très particulier. Le bandeau rouge renforçait son charisme.

- Oh! mais on dirait ta poupée! regarde, elle a le même bandeau! C'est un joli garçon!

Adwel s'avança et jeta un œil curieux sur le dessin. Elle reconnu immédiatement, feu le Shalos du cœur de Fanaa... elle n'avait pas complètement perdu la mémoire donc...

- Comment s'appelle-t-il? demanda la mère. Et puis, si tu me le donne, je veux bien le garder. Je pourrais le réparer quand même.

La voleuse attendit la réponse en observant la jeune fille.

Fanaa secoua la tête.

- Non ...

Elle désigna son poupon au bandeau rouge.

- Ciel.

Elle désigna le dessin.

- pas Ciel.

Le jeune homme à un seul œil était seulement ce qui apparaissait toujours sur ses dessins. Elle n'arrivait pas à représenter autre chose, malgré tous ses efforts. Ce visage qui n'était à personne apparaissant toujours sous son pinceau ou son crayon. C'était la raison pour laquelle elle dessinait peu. Après les autres faisaient des histoires, poussaient des hauts cris et lui disaient "tu te rappelles! Tu te rappelles!".
C'était faux. Elle ne se rappelait pas, tout simplement parce qu'elle n'avait rien à se rappeler. Et que cet inconnu sortait uniquement de son imagination.

Ah si, les autres l'avaient suffisamment houspillée avec le mot qui ne voulait rien dire. Un mot vide de sens pour un visage qui n'appartenait à personne. Avec un soupir, elle désigna de nouveau le dessin.

- Syld.

Elle haussa les épaules, pas sure de l'association, c'était les autres qui l'avaient dit. A elle, cela n'évoquait rien. Et elle ne voulait pas s'étendre sur ce sujet.

La danseuse se releva, se saisit de ses poupées, fit un signe de la main à Ketealla et rejoignit la jolie voleuse, prête à la suivre. Avec Adwel on bougeait partout, c'était très intéressant !

Ketealla regarda avec un peu de peine la jeune fille puis lui sourit avec joie.

-Très bien, alors Syld, puis qu'il s'appelle comme ça, doit être le frère de Ciel! C'est pour ça que tu le dessine! En tout cas, tu as une très belle imagination! Bravo petite artiste!

Et elle applaudit.

Adwel sourit a son tour a Fanaa. Elle avait la même expression joyeuse que sa mère.

- Tu m'attends la, je vais discuter un peu avec Maman.

Elle s'approcha de sa mère et lui fit doucement

- Ce Shalos est bien nommé Syld. C'était son Amour.
- "C'était"?
- Il a été exécuté. Nous n'avons pas pu le sauver...
- Ah... Et elle a perdu la mémoire...
- Plus que ça... Elle a perdu son essence. Ce n'est plus qu'une petite fille dans le corps d'une belle femme. Adwel soupira Mais elle est si mignonne!
- C'est sur! Repasse quand tu veux avec elle... le dessin pourrait peut-être l'extériorisée.
- Pas sur... on a déjà essayé. Elle ne dessine que Syld ou des pages rouges... Elle est obsédée par le rouge. C'est d'ailleurs étonnant qu'elle n'ait pas fait sa crise... elle est plutôt calme.
- Elle fuit surtout... Tu fais bien de l'emmener un peu se changer les idées... C'est une fille curieuse mais je pense qu'elle fuit tout ce qui l'amène dans le malheur.

La mère se tourna vers la "petite fille"
- A bientôt Fanaa! La prochaine fois, si tu veux, on pourrait aller voir de la danse ensemble! tu verras, les danseuses ont de jolies robes qui tournent!

Adwel fit une bise a sa mère et pris Fanaa par la main. Elles sortirent de la maison pour se diriger vers l'est de la ville. Il approchait midi et il fallait manger.

- Fanaa, si nous faisions un petit voyage? mais pour cela, il faudrait un joli sac pour mettre tes poupées dedans. Ce serait plus confortable pour elles!

Adwel sorti de sa besace un sac tressé de couleur bleu profond. C'était un sac qu'elle-même avait plus jeune pour mettre ses propres poupées. Des emplacements permettaient de laisser la tête et les bras des poupons a l'exterieurs mais on pouvait aussi les rentrer totalement pour les faire dormir ou les protéger.

****
La route depuis Ilimyr s'était passée sans encombre et bien plus rapidement a cheval qu'en caravane. Il fallait tout de même une grosse journée de route avec quelques pauses pour arriver a Médiévir.

Au fil du voyage, les jeunes femmes avaient retirés leur manteau, les plaines étant plus douce que les montages de la ville de lumière.

La pluspart du temps, les chevaux étaient au petit galop sur des terrains praticable. Ils devaient aussi sentir que leurs cavalières avaient envie de rentrer à leur écurie.

Alors que le soleil se couchait sur l'horizon, Médiévir était en vue. Déjà, certaines lanternes étaient allumées et semblaient appeler la voleuse et la poupée sous leur lumière sécurisante. Elles rentraient chez elles...

Ralentissant l'allure, elles rentrèrent dans la ville dont les rue principales étaient encore actives. Coupant par des raccourcies, elles arrivèrent devant la maison des parents de la médiovienne. Elle mis pied a terre et donna les rênes a son accompagnatrice. Elle alla taper a la porte avec le butoir en forme de dragon d'eau.

- J'arrive j'arrive fit une voix féminine agacée. La porte s'ouvrit sur une femme assez agée aux cheveux bleus mélés d'argent. Par Le Lac! Adweliwen! mais entre donc! Pourquoi n'as tu pas pris ta clé?
- Tantine, j'ai mon amie ici, nous revenons d'Ilimyr a l'instant et ...
- Ilimyr?!? mais... peut importe, attache les chevaux ici, prenez vos affaires, je demande a ton père d'envoyer quelques garçons s'en occuper. Aller aller, rentrez mesdemoiselles!

Adwel repris les rênes et attacha les chevaux puis aida Fanaa a descendre. Elle lui donna son sac et pris le sien pour rentrer dans la maison de son enfance. Tout était calme. Adwel conduisit la poupée dans la cuisine pour rejoindre Tantine. Celle-ci faisait déjà chauffer de l'eau et quelques restes de nourriture de la journée. La voleuse déposa son bagage puis s'assit a la table, invitant Fanaa a faire de même.

- Je vais prévenir ton père, surveille l'eau. Ta mère est au théâtre, il y a une représentation d'opéra. Et il y a du pain dans la panière.

La femme se sauva par la porte de service laissant les voyageuses au calme.

Durant le voyage, Fanaa avait été silencieuse. Très silencieuse, comme perdue dans ses pensées. Si elle n'avait pas dit bonjour à "Tantine" elle avait tout de même hoché poliment la tête à son encontre. C'est juste que d'un coup ... elle ne savait plus quels mots choisir. Parce que la personne était nouvelle et que Fanaa était un peu fatiguée, mais cela reviendrait.

Elles étaient rentrées dans la ville du lac bleu, le si beau lac, son endroit préféré du monde ...

- On pourrait peut être aller chercher ta maman ? Comme ça on se promènera dans la nuit. J'ai vu des lumières dans la ville, c'est tout joli. Tu veux bien ?

Adwel réprima un bâillement

- Si tu veux. L'opéra ne doit pas encore être terminé. On mange d'abord un bout et ensuite, on ira... quoiqu'on va peut-être se rafraichir un peu! non?

La bouilloir se mit a siffler. Adwel se leva et sorti deux tasses qu'elle rempli d'eau chaude puis y plongea un paquet d'herbe. Elle apporta ensuite du pain, du beurre et du miel.

- Nous avons environs deux heures devant nous. Et puis il faut qu'on monte pour voir quelle chambre tu auras!

Chacun des mouvements d'Adwel montrait qu'elle était chez elle. Tout était familier pour elle. Et cet attachement au lieu lui fit du bien. Elle se sentait en sécurité ici

- C'est pas grave Adwel tu es fatiguée. Moi aussi, la route a été longue. Si on va visiter les chambre je risque de m'endormir sur le lit...

C'était un peu dommage, mais elle se sentait vraiment épuisée. Et puis Adwel avait baillé.

- Ce ne sera pas pareil demain sans les lumières mais ce sera mieux d'être en forme. En étant fatiguées, on ne va pas pouvoir en profiter.

Fanaa mangea peu, elle avait plus besoin de sommeil que de nourriture. Ensuite elle prit son sac à poupées, son manteau et se leva pour monter à la suite de la voleuse.

- C'est dommage quand même. J'espérais qu'on aurait rencontré papa dans la rue ... il apparait toujours quand on ne l'attend pas. Mais tu as raison, si on attend demain, ça lui laissera le temps d'arriver.

Michael et Lynn avaient été en arrière. Dans cette affreuse ville qu'était Illymir. La danseuse se sentait tellement peu à son aise là-bas qu'elle avait voulu quitter l'endroit au plus vite, et elle regrettait maintenant de ne pas avoir prévenu ceux qui comptaient pour elle.
D'un côté c'était mieux qu'ils soient loin, car, comme elle attirait Lunelia, Fanaa était dangereuse pour ceux qui se trouvaient à ses côtés. D'un autre côté ... ils lui maquaient déjà.

Fanaa prit la main de la Médiovienne.

- Demain il fera beau et tout ira mieux. Merci maman.

Et ce fut à son tour de bailler.

La voleuse pencha la tête en souriant de manière affective. Puis, pendant que Fanaa parlait, elle rassembla les couverts et les tasses près de l'évier. Elle fit aussi un tas avec les miettes. Une fois fini, elle s'essuya les mains et la poupée lui en pris une. Après avoir attrapé une chandelle et quelques bougies, elle la mena alors a l'étage dans l'escalier étroit qui grinçait.

- Alors, ici, c'est la chambre de maman et papa. fit elle en entrant avec sa chandelle.

Ladite chambre était spacieuse avec un grand lit et une belle armoire ainsi qu'une commode et une coiffeuse sur laquelle tronnait un magnifique petit coffret a bijoux et une brosse a cheveux. Les meubles étaient blancs et les murs, les tissus et les rideaux de différents bleus harmonieux. Les tableaux accrochés représentaient la mer, tous fais a l'aquarelle et signés du prénom de la mère d'Adwel.

- Ici, c'est le bureau de papa.

La pièce était très sobre avec des meubles en bois vernis. Sur le bureau, plusieurs documents étaient éparpillés et des coffrets fermés a clé les empêchaient de s'envoler. Une bibliothèque impressionnante prenant tout le mur gauche et une porte semblait mener a la chambre.

- Et voila la mienne.

La voleuse fit entrer Fanaa et la suivi. Un grand lit prenait beaucoup de place en évitant tout de même de gêner la circulation dans la chambre. Une armoire possédant un miroir faisait face a un petit bureau. Dans la bibliothèque, des livres et des bibelots étaient posés. L'ambiance était au calme et la couleur dominante, un verre d'eau, faisait penser aux eaux calmes d'une lagune ensoleillée. Sur la table de chevet, un coffret a bijoux et une poupée usée se disputaient la place. Au sol, un tapis moelleux renforçait cette impression de cocon.

Adwel posa ses affaires, alluma quelques bougies et ouvrit une porte près de son lit. Elle donnait sur un petit couloir avec une vasque d'eau et un miroir. La pièce pour faire sa toilette possédait une autre porte que la voleuse ouvrit sur une chambre dont la couleur lavande était dominante. Elle alluma quelques bougies ce qui révéla entièrement la pièce. Plus petite que la chambre d'Adwel, l'ameublement était sensiblement le même excepté l'absence de bureau. Il y avait en revanche une coiffeuse sculptée de petites fleurs de myosotis.

- Voila ta chambre... enfin, si tu veux bien! Tu es juste a coté de moi et on peut même laisser les portes ouvertes si tu le veux.

- Oooh!

Fanaa regarda Adwel.

- C'est joli ...

Mais, étrangement, elle n'osa pas rentrer dans la petite chambre, préférant rester à la séparation des deux pièces.

- Dis Adwel ...

Elle hésitait.

- Dis ...

Allez. Autant demander.

- C'est la chambre de qui, normalement ?

Elle croisa ses bras dans son dos et se regarda le bout des bottes.

- Tu as une petite sœur ?

Adweliwen attira doucement la poupée dans la chambre et esquissa un pas de dance avec elle.

- J'ai failli avoir une grande soeur. Mais elle est morte très jeune. J'étais juste née, je ne la connais pas. Cette chambre devait être ma chambre a moi. Mais comme elle est partie, j'ai eu sa chambre. Dans celle-ci, une cousine dédrane est venue longtemps dormir. Pendant quelques années, elle a étudié ici avant de repartir chez elle. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi elle est partie. Mais c'était comme une soeur pour moi quand elle était la!

Elle s'assis sur le lit, tapant doucement du plat de la main a coté d'elle pour inviter Fanaa a s'installer.

- Tu penses que tu vas être bien ici? sinon, on peut retourner au Cottage si tu veux.

- Non !

elle avait crié.

- Non pas là-bas ! Je ne veux plus aller là-bas !

Elle dut réaliser qu'elle parlait trop brutalement, que la voleuse allait être choquée et qu'elle risquait de réveiller quelqu'un ... quand bien même ils n'avaient croisé personne.
Elle baissa le nez et reprit, plus bas :

- Ici c'est très bien. Et puis comme ça tu es dans la pièce à côté. Je préfère.

Elle ne voulait plus aller au cottage car elle avait peur ... mais elle se rappelait aussi qu'elle avait laissé la petite statuette de Rayah sur la coiffeuse ... et elle aurait aimé la récupérer ... mais plus tard. Plus tard. Peut être. Car de nuit, le Cottage était encore moins rassurant.

- Bonne nuit maman. J'ai hâte de voir le nouveau jour demain. Je peux garder une bougie allumée s'il te plait ?

Adwel sursauta lorsque Fanaa réagit si brutalement à l'idée d'aller au Cottage... Elle regarda la petite, intriguée, avant de lui caresser les cheveux mais ses doigts restèrent bloqués dans des nœuds. Elle rit.

- D'abord, avant de dormir, démêle toi la crinière ou demain, tu aura un sac de nœud sur la tête! Et puis ne t'inquiète pas, si tu es bien ici, il n'y a pas de souci, nous resterons ici! C'est que je préfère aussi cet endroit!

Elle se leva et alla vers la coiffeuse pour sortir une petite brosse dont le manche était en nacre d'un tiroir.

- Tiens. Et tu peux laisser une bougie allumée mais attention a ne rien enflammer! Demain, nous irons nous balader et peut-être même que Maman nous montrera les Danseuses!

Adwel s'approcha de la poupée et lui fit un bisou sur le front

- Bonne nuit Fanaa! et surtout, s'il y a quoique ce soit, je suis a coté!

Adweliwen tira le rideau qui donnait sur le jardin et laissa la jeune fille se préparer a dormir. Elle ne ferma pas la porte entièrement et posa sa bougie sur le rebord de la petite pièce. La voleuse retourna dans sa chambre pour tirer ses rideaux puis elle se déshabilla, laissant a terre les vêtement sales qui rejoindront la buanderie le lendemain matin. Elle sorti une nuisette de son armoire puis retourna dans la petite salle d'eau. Elle passa silencieusement la tête à la porte de la chambre de Fanaa et vit cette dernière endormie. Avec un petit sourire, elle entreprit de se décrasser un peu avant de se revêtir de sa nuisette et de bailler silencieusement. Elle avait des cernes a n'en plus finir! Mais elle était chez elle et c'est bien tout ce qui comptait!

Demain, elles iraient faire un tour en ville. Et si sa mère était d'accords, elles iraient toutes les trois voir les danseuses au soir. Adweliwen se glissa dans son lit tout en réfléchissant. Elle avait l'Affaire a régler aussi... Elle espérait que Kyara et Mickaël viennent rapidement, de même que Lynn et Sek et leur si mignon Phézardrix. Elle ferma les yeux. Sinon, elle pourrait toujours demander l'aide du Réseau... une ou deux personnes... et puis... Elle ouvrit les yeux brutalement. Elle avait oublié de signaler a Hakuren où elles allaient! La jeune femme se mordit la lèvre inférieure... espérant qu'elle suive Kyara...

Elle se mis alors sur le coté et la magie de l'oreiller douillet fit son office. La voleuse s'endormit en oubliant même d'éteindre les bougies qui se consumèrent pendant la nuit.

***

Des piaillements. Des oiseaux. Ils se battaient pour quelques bouts de pain ou des miettes... Le soleil filtrait a travers le rideau, donnant une ambiance calme et reposante. Adwel ouvrit les yeux, un instant désorientée, se croyant presque encore a Ilimyr. Ses yeux papillonnèrent, son cœur battant, avait qu'elle ne se rende compte qu'elle était chez elle. Dans son lit. Bien. Elle resta ainsi encore une bonne demi-heure avait de s'étirer et de pousser les couvertures.

Souplement, elle ouvrit les rideaux et vit que le ciel était resplendissant. Cela la mis de bonne humeur. La voleuse se dirigea ensuite discrètement vers la chambre de Fanaa pour savoir si elle dormait encore...

Les cheveux épars sur l'oreiller, comme autant de coulées sombres et soyeuses, une mèche en travers de son visage ... un visage détendu. Très détendu même. Avec sa bouche entrouverte, sa jambe hors des draps et ses bras de part et d'autre de sa tête, elle semblait une petite fille, une de ces enfants qui gigotent dans leur sommeil, qui vivent tellement leurs rêves qu'il se retrouvent parfois dans des drôles de positions.

Elle dut sentir une présence car ses paupières se soulevèrent sur ses yeux bleu myosotis ... euh non ... violets. Le changement de couleur n'avait duré qu'un instant.

Fanaa sourit :

- Bonjour Adwel !

La poupée se redressa, se frotta les yeux et sortit du lit pour se précipiter vers la voleuse et la serrer dans ses bras. Ensuite elle lui prit la main et voulut l'entrainer hors de la chambre, en bas.

- Tu as bien dormi ? Moi oui ça fait du bien. Et maintenant je meurs de faim. Pas toi ? Ohlala j'ai faim-faim-faim ! En plus il fait beau. Ta maman est rentrée ? On va déjeuner avec elle a ton avis ? Et ton papa ? Et ta tantine ? Viens Adwel, viens !

- Bonjour Fanaa. J'ai très bien dormi aussi!

Devant la tornade de bonne humeur qu'était Fanaa, Adwel ne put que rire. Ensemble, elles descendirent. En passant, Adwel remarqua que la chambre de ses parents était déjà ouverte. En bas, on entendait quelqu'un s'affairer à la cuisine. Deux voix de femmes discutaient. Lorsque les filles apparurent au seuil de la porte, elles reconnurent la mère d'Adwel et Tantine.

- Bonjour les enfants, les accueillis Kedealla dans un sourire dont on sait de qui sa fille avait hérité Bien dormi?
- Très bien Maman. Mais nous avons un peu faim.
- Évidemment, vous n'avez mangé que des miettes hier, houspilla Tantine Aller hop, a table!

La femme apporta un plateau avec de petites miches de pain frais. A coté, du beurre, du fromage, de la confiture et du miel. La mère de la voleuse apporta de l'eau chaude, du lait, des sachets de thé préparé dans de la mousseline et du chocolat. Cette dernière s'assit a une place pendant que Tantine monta l'escalier sans doute pour embarquer les vêtements sales.

- Les deux chevaux d'Ilimyr sont aux écuries si vous avez besoin d'eux. Ton père était content de les retrouver d'ailleurs.
- Il est ou papa? demanda Adwel, la bouche pleine
- Parti pour une affaire. Il voudrait de voir aussi. Mais ce n'est pas urgent. vous avez prévu quoi aujourd'hui?
- Et bien tout dépend de Fanaa... Ah! mais au fait, il y a une représentation des danseuses ce soir?
- Oui, il y en a une. C'est la représentation du Dragon du Lac.
- Ah! chouette! c'est une belle histoire! Fanaa, tu veux aller où aujourd'hui?

Quatre yeux se posèrent sur la jeune fille. Derrière, Tantine avaient mis les vêtements dans un panier et elle se dirigeait vers la buanderie pour attraper quelques affaires avant de se rendre au lavoir du quartier.

Aucune des médioviennes ne se leva pour ouvrir. Adwel savait que le Réseau gardait l'endroit, donc pas de souci. A part si un monstre ne... elle balaya vite cette idée noire.

La porte s'ouvrit sur un homme de forte carrure, les cheveux longs attachés. il avait l'air d'un pirate avec ses bras d'une taille très respectable et ses tatouages de dragons marins. Il était taillé en V... Et il n'avait pas l'air très... amical.

- C'est pour quoi?

Dans la cuisine, Adwel se pencha pour regarder ce qu'il se passait. Godalric n'avait pas assez ouvert la porte pour qu'elle sache qui venait de si bon matin. Elle renonça a regarder pour s'occuper d'une autre tartine

*Oulà, il n'a vraiment pas l'air commode celui-là* - pensa Sek - *dans quel pétrin cet animal démoniaque a décidé de me fourrer...? Bah au point où j'en suis autant dire la vérité de toute façon.*

"Bonjour Messire. Navré de vous déranger vraiment... heu... je sais que nous ne nous connaissons pas. En fait... ma soeur et moi avons suivi ce chat... heu... depuis Ilymir à vrai dire et... hem, il semble avoir décidé que nous devions nous rendre ici... J'ignore pourquoi. Mais j'ai frappé, voilà. Peut-être, si ce n'est pas indiscret, pourriez-vous me dire où nous nous trouvons exactement? "

Ledit chat s'affairait à faire sa toilette sur le pas de la porte entre Sek et le gardien. Il ne faisait d'ailleurs mine de ne s'intéresser à aucun des humains. Il voulait juste avoir un beau poil. Et un beau poil, c'est de l'entretien.

Il finit tout de même par jeter un coup d'œil à Sek, eut l'équivalent chat d'un soupir puis passa à côté de l'homme, comme s'il était chez lui, se dirigea vers la cuisine et se frotta aux jambes d'Adwel en ronronnant.

- Oh le joli chat! s'exclama Fanaa. Je ne savais pas que tu avais un chat Adwel!