Le Palais de la Reine - Hall Lunaire

Obligée de tourner en rond autour d'un des attaquants, Ayana ne pouvait pas faire grand'chose pour s'en débarasser. Le grappin ne lui faisait pas peur. Il levait le bras afin de le bloquer..

D'ailleurs c'est ce qu'il fit. Il le saisit à main nue puis le tira violemment vers lui, déséquilibrant Ayana.

-D'accord... Tu veux jouer à ça ? On va faire mumuse...

Généralement, quand elle disait celà, la rouquine ne se faisait pas prier. Surtout qu'il fallait agir et vite. Dévoilant un sourire, Ayana se baissa.

Puis, d'une formidable impulsion des jambes, elle bondit. Interloqué, l'homme s'était arrêté net. Le sourire d'Ayana se fit.. Sarcastique.
Elle devait avoir sa chance avec elle.
L'assaillant reçut son pied dans la poitrine, lui coupant la respiration, si tant est qu'il en ait une.
Une fois à terre, complètement groggy, Ayana se pencha vers lui, après s'être rétablie souplement sur ses deux jambes.

Un bruit derrière elle lui indiqua qu'elle allait encore avoir un peu de compagnie .

Lorsqu'elle procéda à l'échange, pour Adwel, la scène changea. Elle n'était plus dans le grand Hall, mais flottait dans une sorte de Brume dorée. En face d'elle se trouvait une femme sans âge, à la peau hâlée. Elle était entièrement vêtue de couleurs, et parée d'une multitude de bijoux.
Lorsqu'elle parla à la voleuse, sa voix la secoua jusqu'aux tréfonds.

- Ainsi c'est toi. C'est toi qui est venue réparer ce qui était brisé... pour me lier de nouveau.

Son expression était neutre.

- Voici donc venir l'heure du choix. Il va te falloir décider. Et vite. Car désormais, je ne peux plus prêter ma force à quiconque. Pas tant que tu n'auras pas choisi. Mais réfléchis bien.
Il va te falloir répondre à cette question pour que la reconstitution soit consommée:
à qui désire-tu que je donne mon allégeance?
Avant de répondre, tu as le droit de m'interroger, une fois. Ensuite, il te faudra choisir.

========================================

Pendant ce temps, dans le hall:

Adweliwen, inconsciente en apparence, s'était soudain nimbée d'une aura luminescente. Une petite étincelle dorée, comme une luciole, tomba au pied de la statue: la pierre retirée de la Harpe, qui semblait avoir agi de sa propre volonté. Au même moment, l'Ennemi sembla gagner en puissance, tandis que la reine faiblissait. L'attaque ombreuse qui suivit atteignit cette dernière, sans faire de graves dégâts, certes, mais cela montrait clairement qu'elle était en danger.
Dans le même temps, les gardes avaient presque tous été mis hors de combat. Ceux qui restaient avaient décidé de faire bloc autour de leur souveraine, et vu la force qui s'élevait en face, il était douteux qu'ils survivent à l'assaut suivant. Tout au plus serviraient-ils de boucliers humains sur le prochain coup.
Les cinq sbires, quoiqu'amochés, progressaient toujours. Leurs regards semblaient vides, et ils étaient forts. Chacun d'eux s'en prenait à un aventurier, et semblait ne rien vouloir faire d'autre qu'éliminer la cible qu'il s'était choisie.

Sek s'était préparé à devoir recevoir son adversaire... et soupira de soulagement lorsqu'il reçu une flèche en plein torse. Ce soulagement ne dura pas longtemps, car l'ennemi, après être tombé, s'était relevé, et remis à avancer.

S: - Hey, c'est pas du jeu ça!

Lynn de son côté, pestait contre sa vue défaillante. Elle sentait bien que ça tournait horriblement mal, mais avec juste le son, comment savoir comment et où frapper? Son lien avec Eyrol semblait de plus en plus fort, mais pas suffisant pour qu'elle s'oriente dans un tel capharnaüm. Si elle lançait des sorts mortels au hasard, elle risquait autant de blesser les alliés que les ennemis.

Soudain, un contact.

S: - Sœurette, je crois qu'il va falloir travailler en tandem.

Sek l'avait rejointe. Il jeta un regard à Eyrol. Le phéazarix, malgré sa petite taille et sa drôle d'allure, avait l'air farouche.

S: - Enfin, en trio.

L: - C'est seulement maintenant que tu arrives? Bonjour le guide!

S: - J'ai été un peu occupé figure-toi! D'ailleurs on a deux invités qui ont l'air de ne pas se plaire à la petite sauterie.

L: - Les trouble-fête, je suis d'avis de les mettre dehors.

S: - Moi aussi, mais ceux-là sont du genre dur à évacuer. Quand tu les sors, ils reviennent.

L: - Problématique...

S: - Tu me prêtes un peu de ta force pour voir?

L: - Sers-toi mais fait gaffe, tu n'as pas l'habitude.

Lynn s'ouvrit à son frère, lui fournissant de l'elixia brut en essayant de contrôler le débit pour ne pas le submerger. Ce n'était pas évident, elle n'avait pas coutume de se restreindre. Le levitis se concentra pour absorber la charge, et la modeler, prenant pour modèle les griffes d'air de sa sœur. Il serait plus facile de faire prendre à la magie une forme dont elle avait l'habitude.

S: - Stop, ça ira pour l'instant. Voyons ce que ça donne.

Tendu à se rompre, il fit une passe du bras devant lui, en arc-de-cercle. L'air se condensa, s'aiguisa. Une lame. Qui trancha la jambe d'un assaillant. Qui tomba. Mais continua à avancer.

L: - Alors?

Sek haletait.

S: - Pas mal, il y en a un qui ne profitera jamais de cours de danse, c'est bien dommage pour lui parce qu'il est à l'endroit où on donne les meilleurs. Mais il s'essaie à la nage là. Sans eau, ça fait bizarre.

L: - Tu l'as loupé quoi... On recommence?

S: - On bat un peu en retraite d'abord. Je ne pourrai pas refaire ça plus d'une fois ou deux avant de tomber dans les vapes.

Les jumeaux reculèrent, tandis que leurs ennemis avançaient.

Ayana avait fini par donner un coup de botte dans la tête de son ennemi, esperant qu'il soit suffisant pour l'estourbir puis se redressa.
Lynn semblait en mauvaise posture comme son frère.
Un corps sans jambes reposait devant eux mais il n'était pas seul. Ses petits amis l'avaient suivis et menaçaient dangereusement les jumeaux.

Tous se battaient. Ils se battaient en ce quoi ils croyaient. La Reine était épuisée.

Ayana sentit passer un long frisson dans son dos. Elle avait mis le doigt dans leur engrenage. Il fallait qu'elle y aille, toute entière. Mais elle perdait du sang. les coupures causées par les fils ne paraissaient pas si importantes à première vue, mais elles étaient profondes.

Seulement, son Elixia était trop instable pour l'utiliser. Elle devait ruser.

La jeune femme décida de passer outre.

Elle prit une grande inspiration. Son coeur battit de plus en plus vite. Le sang afflua dans ses membres. L'adrénaline stimulait son corps, en totalité.
Les yeux, qu'elle avait tenu fermés, s'ouvrirent.
La pupille avait disparu, remplacés par une fente sombre. comme son sourire.
Elle devait faire vite. Garder le contrôle.

Elle bondit. Puis se jeta sur l'agresseur le plus proche des deux jumeaux, manifestement épuisés, et le mordit. Le mordit jusqu'au sang, dans la nuque. Un craquement effrayant. Avec difficultés, mais rapidité, la nuque s'était brisée.
Ayana releva la tête et essuya prestement sa bouche et se retourna. Il y en avait encore. Elle fit volte-face.

-Sek, y a-t-il une arme près de vous ??

Le grappin, il était planté dans le bras d'un des ennemi-Ombres, lequel se relevait aussi. Il ne lui restait qu'elle-même, une arme imprévisible, autant pour elle que pour eux. Ayana se mit en garde.

Quelque chose dans son corps, et dans son coeur, lui disait qu'elle devait les aider. Etrange. Mais elle faisait confiance à son instinct.

Ayana put voir que d'un coup l'ennemie se transformait en rondelles très fines, en regardant au delà des morceaux sanguinolent, elle put voir Kyara en furie, ses yeux vairons étaient devenus noir. Elle commençait à en avoir par dessus la tête de ses conneries ! L'ombre de Kyara se "troubla", Shadow se fondit d'en l'ombre. La shalos sentit soudain la puissance qu'il possédait, se n'était pas qu'une simple ombre...

La combinaison des deux "ombres" grandit jusqu'à devenir l'ombre d'un cobra géant, un cobra noir aux yeux rouges, l'emblème de la maison des Neravitae, l'emblème de la maison de Senril, l'emblème de Shadow, mais ça Kyara ne le sait pas...

Le cobra se jeta sur l'ombre de l'ennemi que Kyara venait de découper et l'avala. Le serpent recommença l'opération avec celui à coté, puis il se tourna vers les autres en sifflant d'avertissement.

Kyara n'avait pas bougé d'étonnement.

*Qu'est ce que ... ?? *

- T'occupe pas de ce que je fais chere amour ! Occupe toi de trancher dans le tas ! Et de donner la pierre à la demoiselle qui la demande depuis tout à l'heure ! siffla-t-il

- Je vais t'en faire moi du "chere amour" !!!! Marmonna-t-elle

Quoi ??

- Et fissaaaaaaaa !!!! se mit-il à hurler

Le cobra fondit sur un autre possédé, avalant l'ombre, l'homme s'écroula, sonné. Kyara regarda dans la pièce à la recherche de ce que Shadow parlait. Elle finit par la trouver. Un calcul rapide plus tard, un mouvement de fils et la pierre filait en direction d'Aryllë.

L'issue du combat restait incertaine. L'homme pensait bien pouvoir l'emporter, mais les choses n'avaient pas tourné comme prévu. Les ombres, ses alliées du moment, commençaient à s'agiter sérieusement. Certaines même, essayaient de déserter. L'apparition du cobra qui les bouffait ne faisait rien pour arranger ça.
S'il n'y avait eu que les aventuriers, ou que cette catin usurpatrice, le sort des uns et des autres aurait été vite réglé.
On avait voulu le piéger. Il avait reçu des informations alléchantes qui l'avaient amené là, il avait cru régler l'affaire en un tournemain et récupérer ce qui lui revenait de droit... mais il s'était fait mener en bateau. Quelqu'un avait pris un gros risque pour le faire sortir de son trou, et s'il ne faisait pas attention, cela allait payer.
Il lança un nouvel assaut sur la reine. Sans trop de succès. Seuls les gardes y passèrent.
Impossible d'agir contre Adweliwen et la Harpe à présent. Impossible de baisser sa garde.
La Souveraine de Medievir, en combat singulier, était plus forte que lui, il le savait. C'étaient les ombres, ainsi que l'isolement actuel de la Harpe, qui lui donnaient un avantage. Mais avec ce groupe plus coriace que prévu en soutient, Leryanna allait reprendre le dessus...
Il n'avait plus le choix. Impossible de continuer à se dépenser en attaques directes.
Il s'assit en tailleur. Autour de lui s'éleva une barrière. Dans le même temps, il affermit son contrôle sur les Ombres, et lança les plus fortes à l'assaut, les enveloppant d'un pouvoir suffisant pour qu'elles puissent se battre contre le serpent plutôt que de se faire avaler. Les gardes de Medievir se joignirent à ses propres sbires. Une dizaine d'adversaires supplémentaires...
Le combat se jouait ici.
Si ses créatures étaient défaites, il serait submergé sous le nombre. Si elles gagnaient, Alors Leryanna était perdue...

===========================================

Devant Adweliwen, la femme aux couleurs attendait. Une vois suave, masculine, susurra alors à l'oreille de la Mediovienne:

- Tu n'as pas besoin de réfléchir. Tu n'as pas besoin de poser de questions. L'allégeance de la Harpe doit aller à la lignée royale de Medievir, c'est évident n'est-ce pas? ...

Les gardes du palais. Ce bâtard avec tué toute cette troupe. Des renforts étaient prévus, bien sûr, mais ils n'arriveraient pas tout de suite.
Leryanna était hors d'elle. Le pire ennemi de la couronne et du peuple, cet arrogant imbécile de "sang royal", se trouvait face à elle, mais à cause de ses alliés impies elle ne parvenait pas à en venir à bout. Et cela coûtait des vies.
Heureusement, il commençait apparemment à perdre pied. Si tous s'en sortaient, le groupe d'aventuriers devrait être remercié comme il se devait.
Elle aurait voulu pouvoir les aider directement, mais elle devait maintenir le maximum de pression sur l'Autre, tout en se protégeant elle-même.
Continuant à jouer de sa flûte, elle se mit à danser lentement sur place. En réponse aux ondulations de son corps, l'eau présente dans le hall se rassembla autour d'elle. Son bouclier.
Les deux êtres les plus puissants dans la pièce avaient atteint une sorte de statu quo.
L'issue de la bataille devrait se décider ailleurs...

==================================================

Une nouvelle voix, claire et impérieuse, une voix de femme, retentit dans l'esprit d'Adwel.

- Ne l'écoute pas. C'est au peuple que la Harpe doit faire allégeance, pas à un groupe d'individu.

Ça sentait très mauvais cette histoire. Ils étaient en sous-nombre, et eux ne se relèveraient pas s'ils étaient abattus, contrairement à ceux d'en face.

S: - Si je peux me permettre, si on continue comme ça, on est mal. Depuis le début, on se sépare, et on se fait prendre en un contre un ou plusieurs contre un, avec un rapport qui n'est jamais en notre faveur. Et tels que nous sommes positionnés, si on est encerclés, on est morts.

L: - Et tu suggères quoi, ô grand stratège?

S: - Qu'on se mette un foutu mur dans le dos pour les obliger à venir de front. Là, toi et dame Kyara, qui semblez avoir le plus de capacités de destruction de masse, vous donnez tout ce que vous avez dans le tas pour faire une percée... Et on s'en prend tous ensembles au grand chef. La Dame comme L'Ennemi se comportent comme s'il fallait absolument que l'un des groupe au centre gagne ou perde avant que tout le monde se concentre sur un point. Je ne vois pas pourquoi il faudrait suivre un tel schéma. Je suis d'avis qu'on bouscule le gros vilain de façon à ce que notre Dame puisse lui faire sa fête, et une fois la tête tombée, on pourra tous s'occuper tranquillement des petits restants.

L: - Arrête de réféchir, ton cerveau va fondre. Tu pouvais pas penser à ce genre de manœuvre plus tôt?

S: - J'étais un peu occupé. Dame Ayana, vous vouliez une arme?

Il fit un geste. Hachettes, épées et dagues perdues par les ennemis réduits en bouillie s'envolèrent et s'alignèrent devant la dédrane. Lui-même, bien qu'il ne soit pas doué avec, saisit une épée.

S: - Servez-vous et bougeons avant qu'il ne soit trop tard!

Il saisit Lynn par le bras et se précipita avec elle vers le mur le plus proche, auquel ils s'adossèrent...

Sek avait saisi une épée, tandis qu'elle, bien qu'elle ne soit pas familière avec leur maniement, se saisit d'une hachette. Lynn et lui se plaquèrent dos au mur devant elle.

Pendant qu'elle crachait les morceaux de chair qu'elle avait dû arracher à cause de sa morsure, Ayana entendit Sek parler de la stratégie à adopter. Il fallait destabiliser le sorcier, celui qui voulait les exterminer et entraver leur mission.
Il fallait le gêner.

Gêner.

Ayana eut une idée. Une idée complètement folle, mais qui pouvait marcher.

En prenant soin de ne pas attirer les ennemis vers eux, Ayana cria:

-Je.. Je crois que j'ai une idée ! Ne bougez surtout pas. Ca ne marchera que si... Il faut récupérer mon grappin !

Lequel était resté enfoncé dans un bras, qui maintenant était à terre en compagnie de restes sanguinolents. La jeune Chasseresse courut les quelques mètres qui les séparait et tâcha de détacher son outil.
Puis elle se releva avec rapidité et le fit tournoyer au dessus d'elle.
Son regard étrange avait en ligne de mire le pilier, juste à côté des Jumeaux.

La voleuse avait senti la pierre s'entiquer à sa place puis... tout se brouilla. Elle n'était pas sur la statue. Elle n'entendait plus les combats. Tout était calme dans cette atmosphère douce et dorée. Des harmonies étaient audibles, paisibles et belles. Adwel sursauta. une femme magnifique et fière était apparue devant elle a travers la brume. Elle avait un physique enchanteur, comme magique. Telle une entitée supérieure et puisante, elle s'adressa a la médiovienne qui resta un moment sans voix.

Allégence? non, non, ce n'est pas ma question! je... réfléchissais tout haut... et j'avoue ne pas comprendre exactement ce que vous me demandez...

Une nouvelle voix. Masuline. Séductrice. La lignée royale...? C'est vrai que cette idée semblait logique puisque la Reine protège le Coeur de Médiévir...

D'autres paroles. Une femme. Une autorité naturelle avec une pointe d'inquiétude. Le peuple...? Pourquoi le "simple" peuple? Elle ne fut pas certaine que cette pensée provenait d'elle. Après tout, son éducation était basée sur celle de l'égalité, du partage et de la "répartition"...

Adwel réfléchissait a sa question... Elle pensait avoir reconnu la Reine dans les dernières paroles... Quel poids! Sur ses épaule! Comment se décider? Une seule question alors qu'elle en avait des tonnes qui tournoyaient dans sa tête baignée dans l'indécision.

- Ô Esprit de la Harpe Sacrée, commença-t-elle, prennant soin de peser ses mots et de formuler correctement sa question Quelles seraient les connséquances pour tout Médiévir si votre allégence est donnée à la Lignée Royale ou à son peuple?

Elle avait besoin de savoir exactement comment le rôle de la Harpe différerait suivant l'un ou l'autre des cas. Elle pourrait alors juger la meilleure option... Juger... Elle en était la... A la croisée de deux destinée pour tout une ville... Pour tout un peuple... Ce dernier mot résonna en écho dans son esprit en attendant la réponse de l'Esprit Sacré

La pierre tomba ... derrière l'instigateur de tout ce bazar.

*Oh non!*

Tandis qu'Aryllë se débrouillait pour tenir les zombies d'ombre à distance, elle se demandait comment aller récupérer le joyau qu'elle était venue chercher. Impossible de repartir sans. Non non non.

Les autres se débrouillaient comme ils pouvaient ... et même plutôt bien mais le meneur avait toujours des ressources, c'était insupportable ! La femme-aux-fils réussit à lancer la pierre vers Aryllë qui lâcha son arc pour s'en saisir.

Ensuite ... dilemne. Ayant récupéré la pierre, elle avait sensément terminé sa mission. Elle était donc sensée s'en repartir "chez elle". Et puis les elven devaient rester inconnus des peuples d'Adreis. A part. A l'écart. Ils ne devaient pas agir directement pour tel ou tel parti. Ils devaient rester distants et objectifs. D'ailleurs, si Voronwë était venu, il n'aurait pas hésité, lui. Il aurait déjà disparu d'un grand mouvement de cape noire. Oui. Sortit d'ici et faire comme si elle n'avait rien vu. Après tout ces affaires ne la concernaient pas, hein ?
C'est ce que Voronwë lui aurait rappelé.

Aryllë ouvrit sa main à plat, la pierre d'or aux reflets multicolores posée dessus. Elle prit une inspiration, puis mit de côté sa toute petite hésitation. Elle avait choisi. Même si officiellement elle n'en avait pas vraiment le droit. Qui le saurait ? Et puis ce serait amusant.


Sur sa main, la petite pierre dorée aux reflets multicolores se mit à briller, scintiller, s'illuminer, de plus en plus fort, de plus en plus vivement, jusqu'à plonger la salle dans la lumière, dardant ses rayons dans les moindres recoins, ne laissant aucune cachette pour les ombres naturelles, et s'attaquant bientôt aux ombres qui l'étaient un peu moins.

Le visage de celle qui était la Harpe se fit grave.

- Tu connais j'espère l'histoire de ton peuple? À une époque reculée, la couronne se transmettait au sein de la Lignée Royale, et les nobles ne se mariaient qu'entre eux. Mais l'une de vos reine décida de changer cela, avec mon concours, et depuis lors c'est moi qui choisis à chaque génération, parmi le peuple, ceux qui sont destinées à gouverner la cité.
Mais la Lignée Royale n'a pas cessé d'exister pour autant. C'est un de ses descendants qui se bat actuellement pour me récupérer, et la cité avec moi.
Si mon allégeance doit aller à la Lignée Royale de Medievir, alors je devrais obéir à cet homme, ainsi qu'à ses héritières et héritiers, toujours sous les ordres d'une seule personne jusqu'à ce que la Lignée s'éteigne, ou à jamais si elle ne s'éteint pas.
Si je dois être inféodée au peuple, alors il me reviendra d'agir en toute circonstance de la façon la plus appropriée pour veiller au bien-être de l'ensemble des Médioviens.

Tu as eu la réponse à ta question jeune Adweliwen. Il faut choisir maintenant.

=======================================

L'invocation d'Aryllë avait comme convoqué l'astre du jour dans le grand Hall. La lumière de la pierre assaillit les Ombres. Celles qui n'étaient pas assez rapides pour s'enfuir disparaissaient, purement et simplement. Le serpent redevint Shadow, sur qui l'effet était exactement le même, mais progressait (légèrement) moins vite que sur les Ombres faibles.

L'Ennemi hurla de rage et de dépit. Il n'avait plus d'alliés. Ne lui restait pour se défendre que son propre Elixia, qui ne durerait pas... Il concentra tout ce qu'il avait dans son bouclier, son dernier espoir résidant dans la Harpe...

L'intensité lumineuse avait été assez forte pour aveugler tout ceux qui se trouvaient dans le Hall, et ce n'est que lorsque la lumière se retira qu'ils purent en contempler les effets. Un monceau de cadavre s'étalait devant eux. Plus rien ne les séparait de leur adversaire principal, mis à part l'Elixia de ce dernier, qui allait faiblissant sous les assauts de Leryanna. La souveraine avait pour sa part abandonné la défense et donnait tout ce qu'elle avait dans l'attaque, ses doigts courant sur sa flûte à une vitesse qui les rendait presque impossibles à suivre des yeux.

[HRP]Kyara, j'espère que pendant la phase d'illumination Shadow aura fait partie des Ombres qui se sont tirées fissa ^^' [/HRP]

Une lumière vive ! Trop vive peut-être ! Shadow fut obligé de redevenir à sa simple forme d'ombre. Il vit autour de lui les ombres se tordre de douleur et disparaitre, il ne devait surtout pas disparaitre, pas maintenant. Se protéger, pour pouvoir les protéger, la protéger. Alors il retourna se fondre dans le violon, se violon qui avait été sa prison et son espoir pendant toutes ses années. Ainsi il serait à l'abri de cette monstrueuse attaque pour les ombres...

Kyara se protégea les yeux en levant le bras, mais pas assez rapidement pour qu'elle ne soit pas aveugler. Quand elle rouvrit les yeux, toutes ombres avaient disparu

* Shadow ? *

Pas de réponse. Elle recommença à l'appeler, elle commença à paniquer aussi. La shalos s'était habitée à l'avoir auprès d'elle, alors qu'il n'était "né" que la veille.

Un rapide coup d'œil pour voir ce qu'il se passait. Il ne restait maintenant que le maître des ombres, la reine et ses compagnons. Elle se remit donc en position de combat, les fils prêts à trancher, ligoter...

- Compagnons, Que faisons-nous ?

La lumière aveuglante avait destabilisé Ayana qui se préparait à sa séance d'escalade. Elle avait fermé les yeux brièvement, mais la lumière s'était répercutée sur les murs.
Les ombres perdirent de leur substance comme si on braquait une énorme lanterne sur elle.
Il ne restait plus que leur ennemi privé de ses joujoux ensorcelés.
La combattante aux fils semblait elle aussi perturbée, ce qui ne l'empêcha pas de demander à ses compagnons ce qu'ils avaient à faire. Ayana, bien qu'elle ne fût pas une des leurs, lui répondit:

-Il faudrait parvenir à gêner ce sale type afin qu'il interrompe son bouclier !

Elle s'arc-bouta sur son filin et gravit ,un peu plus lentement que la première fois à cause de ses coupures aux mains, le pilier.

- Je crois que j'ai une idée.. Je vais essayer d'accrocher mon grappin à l'ouverture du toit, expliqua-t-elle en désignant du menton le puits de jour. Et me balancer jusqu'à être proche du bouclier magique du Sorcier !

C'est bon ! Elle était enfin au sommet du pilier, une dizaine de mètres plus haut.

-Il devrait baisser sa garde en voyant passer une rouquine volante !

Adwel écouta attentivement les paroles de la Harpe. A la fin du récit, la jeune femme regarda l'esprit dans les yeux et fit d'une voix assurée:

Ma réponse est donc celle-ci. Je veux que vous prétiez allégence au Peuple de Médiévir. Je pense qu'il est plus raisonable pour tout le monde que vous soyez libre de vos actes.

La voleuse attendit la suite.

[hrp]petit post... j'aurais pu faire mieux mais entre deux appels, c'est dur.[/hrp]

- Je ne serai pas libre de mes actes. Je serai tenue d'agir pour le bien de Medievir. - Une ombre passa brièvement sur le visage de la femme - Si j'étais libre, c'est ce que je ferais de toute façon. Ce que j'ai fait toutes ces années. Mais soit, je continuerai contrainte. Ton choix n'est pas mauvais Adweliwen, et je le comprends. J'espère seulement que le plus grand bien de Medievir ne m'imposera jamais d'actes regrettables que je pourrais éviter si ma volonté m'appartenait.
La décision est prise, il est temps de remettre de l'ordre. Au revoir jeune médiovienne.

Autour d'Adwel, le monde de vapeurs dorées s'estompa. Retour au grand Hall.

Grand Hall dans lequel la situation tournait maintenant nettement au désavantage de l'homme qui pestait et hurlait. Leryanna avait retrouvé le soutient de la Harpe, tandis que lui avait perdu celui des ombres. Son bouclier fissurait sous la force qui le pressurait, et ne tarderait pas à voler en éclat. La partie était perdue, il le savait.

- Catin, toute ta vie tu as joui de ce qui me revenait, je ne te laisserai pas en plus disposer de ma vie. Crevez, crevez tous!

Il mit toute son énergie dans sa dernière action. Une violente explosion, qui dévasta le Hall. Leryanna eut tout juste le temps d'élever un bouclier pour elle-même, en espérant que les aventuriers aient de quoi se protéger, sans quoi le souffle les projetterait violemment contre les murs, et ils ne s'en tireraient pas sans dégâts...

S: - Lynn, bourrasque, en face, maintenant, pleine puissance!

L: - Quoi?

S: - Discute pas, ça va secouer!

Lynn s'exécuta tandis que Sek, pas très fier, se mettait derrière elle. Le souffle invoqué par la levitis, en sens contraire de la déflagration, atténua l'impact de l'explosion. Les jumeaux furent toutefois plaqués contre le mur sans douceur.

L: - Par les vents, c'était quoi ça? - demanda Lynn lorsque tout se fut calmé.

S: - Un mauvais perdant. Et peut-être la fin de nos ennuis pour cette nuit.

Et là, elle la vit. Etendue au sol. Elle saignait.
La voix enrouée, Ayana s'efforça de crier, pour que quelqu'un encore en état puisse la secourir.

- Quelqu'un... Allez l'aider !

Elle n'eut pas le temps de se mordre la langue pour s'être écouverte une fois de plus. Une blessée inconsciente demandait des soins. Un membre de son équipe allait lui en prodiguer rapidement...

Du moins Ayana l'espérait.

Kyara eut juste le temps de créer un bouclier de fils, mais le souffle était si puissant qu'elle fut tout de même repoussée en arrière. Aucun de ses compagnons n'avaient été épargnés, Adweliwen fut la plus touchée, elle gisait inconsciente à terre. L'autre avait décidé de se faire exploser. Il ne restait plus qu'eux et leurs sauveuses.

Kyara détruit son bouclier, rangea ses fils et se dirigea vers la médiovienne. Elle vérifia si elle n'avait rien de casser, à part la blessure à la tête tout allait bien.

Elle se tourna vers les autres :

- Tout le monde va bien ?

La violoniste se tourna vers la reine et l'étrangére :

- Je vous remercie pour votre aide. Mais est-ce que vous pourriez ranger la pierre s'il vous plait ? Je commence à avoir... mal... à la...

La shalos n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'à son tour elle tombait dans les vapes.

Aryllë ne fut pas touchée par la déflagration, elle dut juste reculer de quelques pas car le choc avait été violent mais, fort heureusement elle portait son casque blanc, celui dans lequel une pierre bleue était enchassée ... celui qu'elle n'aimait pas tellement porter mais que les autres tenaient à ce qu'elle ait. Sa protection.

Qui, une fois encore, la garda du choc qu'elle aurait subi si elle ne l'avait pas porté. Elle croisa ses bras devant son visage pour se protéger des éventuels projectiles puis les baissa et observa la situation. Adweliwen était évanouie, la shalos ne valait guère mieux. Seule Ayana était consciente mais elle semblait sonnée.

*Je devrais partir, je devrais même être déjà partie ... en même temps, tant qu'à faire une bêtise hein, autant la faire jusqu'au bout.*

Elle imaginait Voronwë qui devait faire les cent pas près du lac, se demandant ce qu'elle fichait tandis qu'il l'attendait avec leurs montures. Bon ben ... il attendrait un tout petit peu plus.

Aryllë fut surprise que la femme-aux-fils lui demande d'arrêter la pierre ... qui ne brillait plus depuis qu'elle avait dévoré les ombres. Elle se dirigea vers la jeune voleuse et s'agenouilla à ses côtés. La femme eux cheveux de lumière porta sa main à son casque et en détacha la pierre bleue qu'elle posa sur le front de la médiovienne.

La pierre bleue était une pierre de soin, une chaleur envahit Adwel et sa lèvre se referma, ses contusions s'estompèrent, tout se répara en elle. Ensuit Aryllë passa à Ayana et referma les coupures que les fils de la shalos avaient provoquées. Enfin elle s'occupa de Kyara.

Puis elle se tourna vers Lynn et Sek et hésita.

- Je peux vois soigner si vous le souhaitez.

Elle fixa les yeux laiteux de Lynn.

- Je peux tout soigner. Mais seulement avec votre accord.

Elle ignorait depuis quand Lynn était aveugle ... et certaine personnes étaient tellement habituées à vivre avec certaines ... "particularités", qu'ils préféraient les garder que de redevenir "normales". Tout le monde n'aimait pas se fondre dans la masse après tout.

L: - Comment?

Lynn n'en croyait pas ses oreilles, et restait bouche bée. Elle avait reconnu la voix de celle qui avait commandité tout ça, au départ. Celle par qui tout avait commencé...
Son frère lui balança un coup de coude.

S: - Elle parle de tes yeux je crois. Allez, répond quelque chose!

Ne plus être aveugle? Pouvoir de nouveau profiter de la magnifique cité? Ne plus avoir besoin d'être accompagnée partout? Voir venir le danger, se défendre efficacement...?

L: - Vous pouvez vraiment tout guérir!?

S: - Puisqu'elle te le dit!

L: - Oh, monsieur je-prône-la-prudence, tu devrais être avec moi là, je cherche le piège!

S: - Et pourquoi il devrait y en avoir un? Elle s'est battue avec nous, et je viens de la voir soigner complètement tous les autres. Accepte donc! Je sais que tu en meurs d'envie.

Et en plus, il y avait peu de chances pour qu'une occasion pareille se présentât à nouveau... Il fallait la saisir. Lynn s'adressa cette fois à Aryllë.

L: - Si c'était possible mademoiselle, j'aimerais beaucoup être soignée.

Adwel était inconsciente. Elle gisait sur le marbre froid. Puis, une chaleur douce et bienfaitrice. Elle se sentait... bien. Tout simplement.

Enfin, le réveil. Le froid du marbre sur sa peau... L'air dans ses poumons, brusquement. Elle ouvrit les yeux sur la commanditaire.

La voleuse remercia du regard sa sauveuse et se releva doucement pour écouter la conversation.

- Tout soigner? c'est! C'est génial! Lynn! Faites donc! Faites donc!

Adwel était encore plus joyeuse que d'habitude, comme si sa fraicheur, malgré ce qui s'était passé dans la soirée, était revenue intacte.