Palais de la Reine - Quartiers de Leryanna

Viennent du grand Hall

Sans dire un mot à quiconque, à une allure modérée mais soutenue, la souveraine avait conduit le groupe à travers couloirs, escaliers et antichambres richement décorés, pour finalement arriver devant une double porte de bois gravée aux armes de Medievir.
Elle congédia du geste les gardes qui la flanquaient, et fit entrer les aventuriers.
La pièce était un salon de forme hexagonale. De magnifiques fresques et tapisseries ornaient les murs de pierre, desquels saillaient des luminaires aux formes alambiquées et aux couleurs chatoyantes, qui dispensaient une lumière vive sans être agressive.
Le mobilier se composait de fauteuils à l'air si confortables qu'ils semblaient inviter au repos quiconque posait les yeux sur eux, d'une large table basse au plateau d'ébène soutenant plateaux de pâtisseries, coupes de fruits à profusion, et service à thé manifestement prêt à être utilisé, ainsi que d'un vaste meuble occupant un mur à lui tout seul, contenant d'innombrables verres et des bouteilles de toutes sortes.
Il n'y avait pas de fenêtres, mais on pouvait apercevoir plusieurs portes, fermées.
Dès que tout le monde fut entré, Leryanna verrouilla l'entrée.
Lors, son attitude changea. Disparu le port altier, disparu l'air impérieux, disparu le regard froid et perçant.

- Pfiouuu! Vous allez bien, tous? Je vous ai vu soigner mademoiselle - elle s'adressait à Aryllë - très beau travail, vous ne voudriez pas donner des cours à nos prêtres par hasard? Très pratique cette pierre que vous avez. Excusez-moi.

Elle se débarrassa rapidement de son manteau de pèlerin, révélant une robe bleu-violet toute simple, puis elle libéra ses cheveux en soupirant d'aise, avant d'ôter ses chaussures.

- Voilà qui est mieux. Mais ne restez donc pas debout comme ça, allez, allez, asseyez-vous et servez-vous, tout est là pour ça!

Elle-même se cala dans un fauteuil avec un ravissement manifeste, et s'empara prestement d'un gâteau au miel, qu'elle engloutit sans cérémonie avant de reprendre.

- Je pourrais commencer par vous donner de loooongues explications assommantes, mais ce ne serait pas très amusant. Vous devez avoir des questions, alors posez-les, ne soyez pas timides!
Oh, mais avant, quelqu'un veut du thé?

La reine s'était saisie de la théière, et avait commencé à remplir les tasses.

Adwel s'approcha timidement des victuailles et pris délicatement un des gateaux au miel;

- Je... Je veux bien une tasse de thé oui... Votre Majesté.

Elle se réinstalla dans l'un des fauteuils.

- Et euh... Vous saviez pour notre opération? enfin... parce que... Liw... enfin, on m'a dit que nous ne serions pas couvert pour cette mission donc... Et qui était exactement l'homme qui nous a attaqué?

La voleuse s'arreta. Elle ne voulait pas non plus ensevelir la Reine de question.

Kyara avait suivit le groupe, elle ne pouvait faire que ça de toute façon. La reine changea du tout au tout en entrant dans la pièce. Qu'elle était belle !

La shalos s'installa dans un fauteuil et soupira. Elle était blessée, non physiquement elle avait été soignée mais dans son orgueil. Enfin maintenant c'était du passé et ce qui était fait, était fait. Il faudrait tout de même retrouver la demoiselle qui était venue leur donner un coup de main et qui, op, c'était envolée aussi vite qu'elle était arrivée !

Son ventre se mit à gargouiller. Elle se leva pour pendre un gâteau et retourna s'assoir.

Adweliwen a écrit:

Et qui était exactement l'homme qui nous a attaqué?

Kyara se pencha en avant ses yeux vairons braqués sur la reine

* J'aimerais bien le savoir aussi ! *

- Moi aussi, dit Shadow qui avait refait son apparition et qui venait de s'assoir sur l'accoudoir du fauteuil. En tout cas, il était puissant.

- J'avais pas remarqué, marmonna-t-elle

- Fait attention, je te rappelle qu'il n'y a que toi pour me voir et m'entendre. Lynn a retrouvé la vue et je ne sais si elle continue à me voir ou même a ressentir ma présence.

*Je savais que j'aurais dû partir sans attendre. Pourquoi ai-je suivi le mouvement ? C'est peut être une Reine, mais ce n'est pas la mienne. Je ne lui dois rien. Elle ne me doit rien. Si ce n'est un respect mutuel. Mais ça c'est comme la politesse, c'est la base. Alors que là ... Voronwë n'a pu que remarquer mon retard. Il va savoir que j'ai désobéi et il va être très très très fâché. Mais il ne viendra pas me sortir de cette embrouille, ça non. Il va me laisser me débrouiller toute seule pour soit-disant que je prenne du plomb dans la tête. Comment vais-je me sortir de là ? Elle m'a parlé. Elle a remarqué ma pierre ! Elle m'a vue soigner ! Je suis fichue ! Finalement je n'aurais pas dû soigner les autres. Enfin si. Mais je n'aurais pas dû perdre du temps avec tout la mise en scène, les jeux de lumière ... j'ai un malus sévère en discrétion là ... mais c'était quand même drôlement plus joli.*

Aryllë s'était assis en tailleurs à même le sol et retenait sa respiration, tentant de se faire oublier. Après tout ce n'était pas vraiment elle que mla reine voulait voir mais bien tous les autres. Alors si elle restait sans bouger et sans rien dire, tout oublieraient sa présence et elle pourrait filer ni vue ni connue. Oui. Voilà qui était un bon plan.

Mais ils avaient droit de poser des questions.

Alors elle aussi ?

- Comment se prénomme l'entité de la Harpe Sacrée ? Car Harpe, ce n'est pas le plus joli nom qui soit ... avec tout le respect que je vous dois.

Leryanna finit de servir le thé, avant de se recaler confortablement.

- Si je savais pour votre opération? - elle pouffa - Bien évidemment. Tout cela était minutieusement planifié. Bon, je vais tout vous expliquer. Hum... par où commencer... Par le début peut-être. Oui, ce sera mieux.

Il y a très longtemps, Medievir n'était pas organisée comme maintenant. Il y avait les castes dirigeantes, et il y avait le peuple. Il était très mal vu que ces classes se mélangent. La lignée royale était toute puissante, et la couronne se transmettait en ligne directe.
La Harpe - à ce propos belle inconnue - elle fit un clin d'oeil à Aryllë - moi je l'appelle Harmonie, et ça a l'air de lui convenir - Harmonie, donc, était liée à la famille royale, et tenue d'obéir à la souveraine ou au souverain régnant.
Et puis un jour, parce que le coeur se contrefiche des castes et des règlements, une grande reine, Nandellinë (dont la statue se trouve dans le Hall Lunaire), tomba amoureuse d'un homme du peuple, Feltinn.
Ils se retrouvaient en cachette, la nuit, au bord du lac, n'osant pas faire éclater un scandale en s'affichant ouvertement.
Mais comme, malheureusement, il en est toujours pour convoiter ce que possèdent les voisins, une guerre éclata. La cité fut envahie, et le combat tournait mal pour Medievir. Feltinn tomba pour la défense de la ville.
La palais fut prit d'assaut, et Nandellinë, dévastée par la perte de son bien-aimé, monta en première ligne. Elle se trouva bientôt encerclée par l'ennemi... Et un gigantesque grondement retentit.
Nandellinë avait demandé à Harmonie de mettre tout son pouvoir dans la défense de Medievir. C'est ce qu'elle avait fait, à sa manière. Elle avait ressuscité Feltinn sous forme d'un magnifique dragon, qui écrasa l'envahisseur.
Suite à ces évènements, la reine décida de changer les choses. Elle mit en place le gouvernement tel qu'on le connaît à présent, et quelque chose fut fait à la Harpe afin de briser ses liens avec la famille royale.
Un pacte avait été passé. Désormais, ce serait Harmonie, avec l'aide de Feltinn, qui serait garante des libertés à Medievir. Et depuis cette époque, c'est elle qui choisit à chaque génération la reine ou le roi.
Tout aurait pu aller bien, dans le meilleur des mondes, seulement... Nandellinë mourut sans enfant. Si les règles n'avaient été changées, son neveu, fils de sa soeur cadette, aurait pris la succession. Et il la voulait, cette succession. Mais Harmonie ne lui donna pas la Couronne, et il en conçut une vive rancoeur.
Il s'exila, à Shalanos, et se trouva là-bas des partisans. Il fricota avec des pouvoirs qu'aucun mortel ne devrait manipuler, et prit femme dans une branche de la famille royale shalos.
Il eut une descendance, et dans cette famille se transmit au fil des générations à la fois un grand pouvoir, une grande ambition, et une haine soigneusement cultivée envers Medievir. Autrement dit, ils représentaient une grande menace.
La couronne Mediovienne a toujours gardé un oeil prudent tourné vers ces renégats, mais sans chercher à intervenir.
Eux n'ont jamais tenté d'attaque directe, se sachant trop faibles pour gagner.
L'arrivée de Valnor en ce monde a tout changé. Nous ne pouvions plus nous permettre de garder des ennemis dans notre dos. De plus, la rupture de l'allégeance d'Harmonie avait également entrainé une diminution de ses capacités.
Celui que vous avez vu ce soir était le dernier descendant puissant de cette famille. Le plus enragé aussi. L'éliminer était une priorité. Mais pour cela il nous fallait le faire sortir de son trou.
Nous avons essayé - et échoué - une première fois avec l'affaire du faux vol de la Harpe. Il a réussi à se saisir de notre appât sans mordre à l'hameçon... Fichues accointances shalos!
Nous avons compris que jamais nous ne l'attirerions à découvert sans prendre de gros risques. C'est alors qu'Harmonie m'a mise au courant pour la pierre, dont nous ignorions tout.
À partir de là, nous avons établi un plan d'action. Nous avions cette fois l'appât idéal, une tentation presque irrésistible pour lui. Une occasion en or.
Mais pour que cela marche, il fallait qu'il nous croie ignorants de ce qui se passait. Occasion en or ou non, il ne se serait pas jeté dans nos bras.
Voilà où vous intervenez. Je ne sais comment Harmonie s'est débrouillée pour que la pierre vous parvienne de cette façon, mais c'était parfait. C'est nous qui avons transmis l'information pour le "casse", par l'intermédiaire d'un agent double.
J'étais censée être en voyage diplomatique à Fedoran, il faudra que je pense à m'excuser là-bas.
La suite, vous la connaissez.
Elle baissa les yeux et tortilla une mèche de ses cheveux, avant d'ajouter, avec une toute petite voix:
Je suis désolée de vous avoir utilisés ainsi.

Adwel s'était figée dans une position comique: la bouche ouverte devant un gateau qui ne parvenait pas a destination... Quand elle s'en rendit compte, le récit de la reine était terminé. Elle baissa sa main et ferma la bouche en fronçant les sourcils

- Donc... Si je comprend bien... Ce que j'ai vécu a Shalanos Elle réprima un frisson et... Ling... depuis tout ce temps... c'était pour Harmonie... Elle leva un regard d'espoir Et Lingwiloke justement? Vous savez où...?

La voleuse regrettait tellement de ne pas avoir pu le secourir... mais peut-être que la Reine avait pu... a sa façon...

La Reine se recroquevilla encore un peu.

- Lingwiloke... oui, il a pu être sauvé mais... pour l'instant, il ne souhaite plus se mêler au monde, et... je le comprends. Il a... beaucoup perdu dans cette histoire.

Elle redressa la tête.

- Louées soient les eaux et la lune, nous en avons enfin terminé avec ça. Et c'est grâce à vous. Cela mérite récompense. Y a-t-il quelque chose que vous désirez? Si c'est en mon pouvoir, cela vous sera accordé.

- Que je... désir? Heu... La, comme cela... je pense avoir tout ce dont j'ai besoin. Je... je sais pas... je... enfin...

Adweliwen était clairement troublée de cette offre. Elle avait accepté la mission avec l'esprit de le faire pour Médiévir... et n'attendait donc aucune rétribution...

- Je ne sais pas vraiment quoi vous demander...

La voleuse se gratta l'arrière de la tête, l'air génée.

- En revanche... si vous avez besoin de nouveau de mes services, ce sera avec joie que je vous aiderais! ... Votre Majestée.

Leryanna a écrit:

Y a-t-il quelque chose que vous désirez? Si c'est en mon pouvoir, cela vous sera accordé.

Kyara leva un sourcil, bizarrement la première idée qui lui traversa l'esprit c'était Michael. Mais elle l'avait déjà eu, en repensant à cette fameuse nuit, un sourire étrange apparut sur ses lèvres

- Tu t'égares ma chérie, s'exclama Shadow
- Ne prend pas cette voix mielleuse pour me dire ça, tu veux ! Et puis ce n'était pas une petite pointe de jalousie que j'ai cru entendre ??
- Moi ? Jaloux d'un jeunot ?

Shadow partit à rire, un rire froid qui fit frissonner la shalos. Il lui faisait un peu peur au final.

- Les autres vont finir par te croire folle... Tu parles un peu toute seule depuis tout à l'heure.
- tsss... Mais je t'emm...
- Tututu... C'est moche de telle parole venant du jeune demoiselle

Kyara sentit la moutarde lui monter au nez, s'en était trop !! Elle se leva brusquement, mains en avant et se jeta sur l'ombre, qui bien sur s'évapora aussitôt, pour réapparaitre derrière elle.

- Tu te donnes en spectacle ma chérie !

La shalos se tourna vers lui, ses yeux s'étaient noirci, elle était très très très en colère, elle voulait écraser cette mouche... Cet impudent qui osait la provoquer depuis quelques heures ! Il fallait qu'il paie !!! Un sourire narquois apparut sur les lèvres de Shadow :

- Tu n'y arriveras jamais ma puce, lui dit-il d'une voix douceâtre

Sa colère monta d'un cran :

- Je sais ce que je veux !! Si vous pourriez rendre sa forme humaine à cette pourriture d'ombre qui n'arrête pas de me narguer depuis 2 jours ! Que je puisse lui rendre la monnaie de sa pièce !!

Kyara avait fait sa demande les dents à moitié serrer par la rage ! Pourtant elle se disait que c'était quelque chose impossible à réaliser...

Aryllë écoutait sagement ... et avidement. Voilà peut être une histoire qu'elle pourrait raconter ! Peut-être qu'ainsi Voronwë oublierait les remontrances qu'il avait à lui faire ? Et puis au pire, ça intéresserait Talisham. Enfin ... seulement si ce collectionneur de secrets n'était pas déjà au courant de cette histoire.

La reine allait exaucer leurs souhaits. Et ce fut bientôt autour de l'elven de parler.

- Ma requête est simple : je vais devoir vous quitter. Aussi je vous demanderai, lorsque je pourrai partir, de ne me poser aucune question. Car je ne saurais y répondre. Merci ! sourit-elle.

Elle n'était pas si pressée de s'en aller, au fond. Ici il pouvait se passer des trucs sympa, excitants ... mais Vor l'attendait et elle ne pouvait pas trop exagérer. Plus le temps passait et plus les nuages au-dessus de la tête de son compagnon brun se rassemblaient et s'assombrissaient ...

Lynn, confortablement installée dans un fauteuil, Eyrol sur les genoux, bailla ostensiblement. Elle avait recouvré la vue et s'était somme toute bien amusée dans cette histoire, que demander de plus? Sek, installé juste à côté, lui décocha un coup de coude et souffla:

- Tu pourrais mieux te tenir quand même, nous sommes en présence d'une souveraine!

Le jeune homme était resté bouche bée devant l'attitude... Fort peu royale de la reine Leryanna dès lors qu'elle avait été hors de portée de tout autre public que les aventuriers. Enfin, que les aventurières surtout. Il prenait conscience de n'être entouré que de femmes, exception faite d'une ombre invisible et d'une bestiole. Et cela ne le mettait pas particulièrement à l'aise.

L: - Et qu'est-ce que tu veux que ça me fasse? Je suis fatiguée, je n'ai pas de requête à présenter - enfin, si ce casse-pied fantomatique récupérait un corps, je n'aurais rien contre, ça éviterait qu'il ne vienne mettre en douce son nez là où il n'a pas à se trouver - ces histoires ne sont pas les miennes. J'ai envie de rentrer et de prendre un bon bain avant de dormir tout mon saoul. Je suis sûre que madame la Reine comprends très bien. Alors arrête de faire ta mijaurée, ce qui est le comble pour un jeune homme dans la force de l'âge. Si tu as quelque chose à demander, toi, ben demande, et qu'on en finisse.

Le ton de la levitis était suffisamment monté pour être parfaitement audible de tous, et Sek, gêné, rougit. Son teint vira carrément au cramoisi lorsqu'il leva les yeux et se rendit compte que Leryanna le regardait, l'air franchement amusée. Les excuses qu'il s'apprêtait à présenter moururent dans sa gorge.

- Allons - dit la souveraine qui pouffait légèrement - je ne vais pas vous manger, si quelque chose vous fait envie, dites-le.

S: - Heu... Et bien... - bredouilla-t-il - Nous devions être rétribués pour ce travail et nous commençons à être un peu à sec, alors... heu...

- Oh - le coupa Leryanna - ce n'est que ça? Ne vous inquiétez pas, on vous remettra à chacun lorsque vous partirez une bourse bien remplie. C'est bien la moindre des choses. - Elle se leva d'un bond, s'approcha de Sek et braqua son regard dans le sien, lui effleurant la joue du doigt. - Je suis déçue, j'avais tellement, tellement plus à offrir... - Elle soupira - Mais tant pis! - Elle se recula, souriante, laissant Sek pantelant. Les mœurs des médioviens étaient vraiment des plus étranges...

Ces gens avaient libéré le royaume d'un grand péril, et ils ne réclamaient quasiment rien. Si seulement tout le monde pouvait être comme eux... Pourquoi ne pas les garder ici, au palais? Ils pourraient faire des compagnons bien plus amusants que tous ces vieux barbons de conseillers et d'Anciens.
Sauf qu'elle ne pouvait pas leur infliger ça, ce ne serait pas vraiment une récompense.
Tout en réfléchissant, Leryanna tournait en rond dans la pièce, zigzagant entre les fauteuils, le nez en l'air. Soudain, elle s'arrêta.

- Bon, c'est décidé! Vous aurez ce que vous avez demandé, et même un petit peu plus, parce que c'est quand même bien mérité!

Sans transition, elle se mit à chanter. Sa voix s'écoulait, mélodieuse, et dans la pièce, on pouvait entendre sans la voir une harpe qui l'accompagnait. Bientôt, pour les aventuriers, plus rien n'exista, mis à part le chant, et la musique.
Lorsqu'ils revinrent à eux, la situation était la même. Sauf qu'ils étaient un de plus...

- Et voilàààà! Oh, mais c'est qu'il n'est pas trop mal bâti ce gaillard! Ça valait le coup de lui offrir une enveloppe. Vous remarquerez que je lui ai fourni des vêtements, j'espère ne pas avoir trop mal choisi.
Et pour chacun d'entre vous, quelques petits bonus! - Elle en sautilla d'excitation -

Adweliwen, j'ai pu remarquer qu'en situation de combat, tu étais quelque peu limitée... Souviens-toi que de l'eau, il y en a partout, en nous, dans l'air qui nous entoure... Certes, il faut un certain talent pour pouvoir l'en extraire. Et bien maintenant, ce talent, tu l'as. Il te faudra de l'entrainement avant de pouvoir en faire vraiment quelque chose, mais tu as tout le temps du monde pour t'exercer.

Kyara, tu sais sans doute que tous les Shalos sont assujettis à leur souverain, où qu'ils soient... ce n'est plus ton cas. Tu es libre, et ton étrange compagnon aussi. En tout cas, tant que vous ne remettez pas les pieds à Shalanos. Si ça pouvait faire bisquer un peu Sentence le ténébreux, ce ne serait pas pour me déplaire. Oh, en parlant de ton compagnon, attention, je ne sais pas tout ce que l'incarnation a eu comme effet, mais une chose est sûre, le voilà soumis à tous les besoins que l'on ressent lorsque l'on dispose d'un corps. Il aura faim, soif, devra dormir, utiliser ses pouvoirs le fatiguera... Je ne sais pas si la mort du corps entrainera la mort de l'âme, mais je ne conseille pas d'essayer. Même s'il survivait sous une forme ou une autre, il serait très diminué. C'est le prix à payer pour une renaissance... et encore, je ne le trouve pas très élevé.

Lynn, un parasite se servait de tes yeux pour voir, et t'abîmait un peu le caractère. Je me suis permise de le mettre à la porte.

Dame sans nom... Je ne vous poserai pas de question, puisque tel est votre souhait. Mais je dois avouer que votre cas me pose une sacrée colle. Ne sachant rien de vous, vous me voyez bien ennuyée pour trouver quelque chose à vous donner... Alors j'ai improvisé. Sachez qu'aucune des flèches issues de votre actuel carquois ne manquera sa cible, même si pour cela elle doit changer de trajectoire en plein vol.

Sek... pour quelqu'un qui manie la magie, tu m'as semblé manquer un peu d'elixia. Et de constitution en général d'ailleurs. Ça devrait maintenant aller un peu mieux.

Et bien sûr, je n'ai pas oublié ce petit animal qui vous accompagne. Je suis certaine qu'il vous étonnera un de ces jours...

Voilà! - Elle s'inclina, puis alla déverrouiller la porte. - je vous libère! Je vous saurais gré, bien évidemment, de bien vouloir garder tout ça pour vous. Un serviteur vous attends, il vous remettra de l'argent et vous guidera à l'extérieur. Merci, merci mille fois pour ce que vous avez fait. Medievir vous sera à jamais redevable.

La porte ouverte, Leryanna reprit un air sévère. L'entrevue était terminée.

Le chant débuta. Au départ, Adwel écoutait tranquillement. Puis, étonnamment, elle se sentait submergée par des sensations. Tout semblait couler autour d'elle. Elle ouvrit les yeux une fois le chant terminé.

La reine détailla son cadeau a tout le monde. La voleuse regardait sa main étrangement. Quand elle se concentrait, elle avait presque l'impression que ses doigts touchaient la surface du Lac. Elle fronça les sourcils, dubitative. Qu'est ce que ce changement allait lui apporter?

- Je vous remercie Altesse.

La Reine termina son tour de présentation et se leva. Adwel suivi le groupe d'un air pensif.

Un chant, une mélodie, une sensation étrange... Des picotements lui parcoururent le "corps" puis... Le chant s’arrêta, laissant Shadow un peu étourdit. Puis il sentit... Quelque chose avait changé... Il sentait et non plus ressentait les choses, il ouvrit doucement les yeux et vit les autres le regarder, pas seulement Kyara non, mais les autres personnes de la pièce. Il leva une main au niveau de son visage, et il fut un instant surpris d'y voir une main en chair et en os ! Il se regarda en entier. Donc la reine avait exaucer le vœu des filles, peut être le sien aussi au final.

Tout le monde put voir qu'il était grand, musclé mais sans trop l'être, de longs cheveux noirs, des yeux marrons à la limite du noir, la reine l'avait habillé d'une simple chemise blanche, d'un pantalon noir et d'une paire de chaussures en cuir noire. Ce qui lui allait parfaitement pour l'instant.

Le shalos se tourna vers Kyara, un sourire carnassier aux lèvres et les yeux pétillants. La demoiselle en question le regardait bouche bée, Shadow avait les même traits que Senril...

- Ferme la bouche, ma chérie, tu baves !

Il se tourna vers la reine et s'inclina gracieusement :

- Merci votre majesté ! J'apprécie énormément le cadeau que vous venez de me faire.

Sa voix était douce et caressante, captivante presque envoutante. Ce qu'il venait de dire était sincère. La "malédiction" était levée... Mais qu'allait-il arriver maintenant qu'il possédait à nouveau un corps à lui ?
Il se redressa et attendit la suite. La reine leurs expliqua ses autres cadeaux. Puis elle se dirigea vers la porte, reprit un air sérieux et lui invita à sortir. Ce que fit Shadow, suivit de Kyara qui n'avait pas encore ouvert la bouche, même pour insulter le shalos qu'en il l'avait appelé "ma chérie".

Kyara était surtout perdue dans ses pensées. Le faite d'être coupé de Shalanos était quelque chose de précieux, qui en même temps lui faisait un peu peur. La shalos soupira, inclina courtoisement la tête en passant devant la reine, et la remercia. Elle suivait simplement Shadow, elle ne savait trop quoi penser à son sujet... La violoniste finit par hausser les épaules et se dire que le temps lui dira !

Sur le chemin menant au grand hall, Adwel découvrait des sensations nouvelles et étranges. Elle se sentait un peu perdue... Comme si elle ne se connaissait pas bien... Comme si... Elle secoua la tête puis rattrapa Aryllë.

- Dame Aryllë, je... je ne sais pas trop comment vous demander cela en fait... Hum... Je vais donc être directe. Sauriez-vous où est Fanaa?

Aryllë était partagée. La femme-soleil savait qu'elle devait rentrer ... Voronwë l'attendait au bord du lac et il se rongeait sûrement les sangs en l'imaginant faire 1000 bêtises (alors qu'elle avait été exemplaire). Oui elle devait rentrer car sa mission était terminée.
Seulement se mêler aux gens était ... agréable. Attirant. Alors elle trainait, étirait le temps, essayait de se trouver des excuses pour retarder son départ.
Elle avait même espéré que la Reine eut fait fi de sa demande qu'elle l'eut gardée un peu auprès d'elle pour la questionner. Aryllë se serait fait prier et n'aurait rien révélé. Ou rien de dangereux, et elle aurait passé un peu plus de temps à Medievir. Au lieu de quoi Leryanna avait été exemplaire. Parfaite.
Au grand damn de l'elven.

Bien. Puisque tous les signes lui disaient qu'il fallait qu'elle rentre c'est qu'il fallait qu'elle ...

*Fanaa ?*

Ah ... voilà qui changeait la donne.

Aryllë saisit le bras de la voleuse et l'entraîna vers la sortie après les saluts, remerciements et courbettes d'usage au palais.

Ensuite elles quittèrent l'édifice pour retourner en ville.