Grande Place

Surpris le garcon ouvrit la bouche et son regard passa de la main qui enserrait son poignet au visage de la demoiselle pour se reposer sur la main. Il essaya de tirer pour se dégager, sans succès. Il était coincé. Ne pouvant vraiment rien faire d'autre, et sans réel but, il commença a lever son autre main contenant toujours le petit couteau

-Lumière !

Le jeune homme poursuivant le garçon les avait finalement rattrapé. Son expression était indéchiffrable tant il y passait d'émotion. Il eut tôt fait de les rejoindre et d’attraper l'enfant par le bras qui contenait le couteau et de lui faire lâcher d'une simple pression douloureuse.

-Aie

Mais le jeune homme ne prêtait pas attention à l'enfant maintenant qu'il se tenait dessus de lui dans une posture protectrice. Il ne lâchait plus la demoiselle du regard, la dévisageant, la jaugeant. C'est à peine si il clignait des yeux. Au bout d'un petit instant il parut se ressaisir et lança sur un ton respectueux

-Mademoiselle, je vous pris d'accepter nos excuses, de ma part et de celle de mon frère.

Il enfonça son genou dans le dos de celui ci qui lacha la bourse avec un second

-Aie

Que son frère pris bien soin d'ignorer une nouvelle fois. A défaut que le gamin ne formule les excuses, lui même il continua

-Je vous pris de ne pas tenir mon frère pour responsable de ses erreurs, c'est ma faute, j'aurais du mieux le surveiller. Permettez moi de vous offrir un repas à la taverne la plus proche, ou tout autre dédommagement qui vous permettrez d'oublier l'outrage sans en informer les autorités.

Il avait baisser la tête en signe maladroit de regret, et alors que son frangin répétait

-Repas ?

Il enfonça de nouveau son genoux dans le dos de l'enfant pour en faire sortir un troisième cri.

- Arro?

La jeune femme fronça les sourcils alors qu'elle voyait ce qui était donc le grand frère de Chaton le maltraiter. Elle rattacha sa bourse à sa ceinture regrettant que la lanière soit coupée. Elle devrait en racheter une.

Tandis que le frère s'excusait platement, il proposa un dédommagement. A l'évocation de la perspective de nourriture, le frère baissait les yeux alors que le Chaton Lumière semblait plus qu’intéressé.

C'est vrai que les deux n'avaient pas l'air bien riche. Autant à la manière des hommes qu'à sa manière à elle...

- Je pense que ce serait une compensation envisageable. J'accepte de ne pas prévenir les autorités pour cette tentative de larcin.

Elle n'avait de toutes manières jamais eu l'intention de les prévenir. Elle était un peu trop indépendante pour cela...

- Je vous suis.

C'était un risque de suivre un voleur. Mais un Chaton et son frère ne présentait pas de trop gros dangers.

-Je connais une taverne non loin d’ici, ou l’on mange plutôt bien !avait il ajouté, avant de lui ouvrir la voie.

Lui et son jeune frère se tenaient par la main, et restaient à hauteur de la demoiselle. L'homme commença a parler. Même si son ton était contrit et respectueux, il maniait les mots avec facilité, charme et mélodie

-Je vous prie de nous excusez ! Je n’ai pas arrêter de inquiéter pour lui toute la journée, et j’espère qu’il n’a déranger personne d’autre. Ce gredin a volé des pommes ce matin sur le marché avant de s’enfuir. J’ai du rester auprès du marchant et travailler la journée entière pour lui afin de le convaincre de ne pas porter plainte. Il s’est révélé être un homme généreux qui a finis par me donner un bon salaire pour ma journée de travail, oubliant consciemment d’y retirer le pris des pommes et celui du dérangement.

Il baissa les yeux vers l’enfant qui semblait trop fatigué pour écouter la conversation.

-Le pauvre garçon n’a pas réfléchit, il avait faim, je lui refusais alors il s’est servit. Je n'ai pu le retrouver avant, il a du passer la journée a regretter son geste, et a croire que la police le chercher pour de bon. Du coup, il n’a sûrement rien d’autres dans le ventre que ces deux pommes depuis ce matin.

Le jeune homme planta de nouveau son regard dans les yeux de la demoiselle, et avec une étincelle de malice et un sourire au coin des lèvre il demanda

-Mais assez parler de nous, vous maintenant ! Quel est votre nom ? D’où viens votre charmant accent ? Quel sont les affaires qui vous amène ici ? Ci se n’est indiscret !

Elle avait écouté sans rien ajouter, regardant tour a tour le chaton et son frère. Ils n'avaient pas une vie facile. Et l'éducation du chaton laissait a désirer... Vint la question... et même les questions qu'elle attendait. Elle sourit au jeune homme

- Je suis Yamana et je viens d'un endroit aussi lointain que votre imaginaire puisse vous emmener. Elle fit un clin d’œil Je suis Dédrane. Quant à l'affaire qui m'amène ici, j'ai été séparée d'une amie que je souhaite retrouver. J'ai su qu'elle était a Faelanir. Connaissez-vous la Lanterne Rouge?

Lumière c’était éclairé quand elle avait parlé du pays lointain de son imagination, et s’était mis a fixer le visage de la fille. Le jeune homme avait simplement sourit, continuant a écouter, et au fur et a mesure que son discours se dirigeait vers le sujet de son voyage, ses yeux a lui était devenu tout aussi avide que celui du garçon.

-Quel homme ne connaît pas cet établissement, ne serait ce que de réputation. Mais vous, vous ne paraissez pas du genre à avoir des amies parmi les filles qui logent là bas. Vous êtes plutôt bien tombé, et ce pour deux raison. Je connais bien la ville, j’ai des contacts partout, même dans des endroits tels que celui-ci. Je pourrais même connaître cette demoiselle. Et la deuxième, c’est que la taverne où je vous mène est en face de l’établissement. D’ailleurs …

Ils tournèrent à un coin de rue et entrèrent dans une rue pavée assez fréquenté en ce début de soirée.

-Voyez le grand bâtiment aux fenêtres si hautes, c’est celui qui vous intéresse : la Lanterne Rouge.

Il lui montrait un grand bâtiment, au brique peinte de couleur crème, plutôt massif, et n’ayant qu’une seule porte avec un crochet joliment ouvragé au dessus de la porte.

-Il doit son nom à l’éclairage qu’ils placent sur le crochet quand l’établissement est ouvert.

Il désigna ensuite la taverne faisant face à l’établissement, elle semblait posséder une certaine agitation à cette heure, dont beaucoup d’homme mangeant et buvant joyeusement.

-Et voici « la Taverne du Lapin Blanc », la meilleure table de la ville … enfin selon le patron. Nous aurons tout le loisir de discuter de votre amie à l’intérieur

Il lui affichait un sourire radieux. Pendant tous ce temps le garçon n’avait cessé de la dévisager.

Yamana observait le bâtiment où son amie était. Elle n'était pas du genre a avoir des amies parmi les filles qui logeaient la-bas? Cela l’intrigua.

Ses yeux se posèrent sur le bâtiment. Il se fondait dans le quartier. Pas d'architecture particulière pour l'établissement qui pouvait passer pour une battisse appartenant à une famille assez aisée... hormis l'absence de fenêtre. Les toits étaient légèrement pentus et un étage semblait se dessiner. Le regard de la jeune femme croisa les jades d'un chat qui, anthropomorphiquement parlant, semblait presque froncer les sourcils... si c'était possible. Elle se détacha des joyaux pour observer la taverne.

D'une structure plus modeste, le Lapin Blanc semblait plus chaleureux de l'extérieur que la Lanterne Rouge. Les odeurs alléchantes de cuisines se mêlaient à celles de la boissons. Des voix, surtout masculine, brayaient et s'esclaffaient.

- Et bien allons-y, je vous suis.