Grande Place

- Techniquement, je n'ai pas "laissé faire", non...

Earl haussa les épaules sans chercher à renier une quelconque responsabilité. Il croisa les bras avec nonchalance puis pencha la tête sur le côté, considérant Soghann avec un intérêt un peu distant.

- Voilà qui est curieux. Les Shalos ne sont pas réputés pour faire du sentiment.

Fanaa repoussa l'assassin, s'empara du corps déjà glacé, et sa main jaillit, vengeresse.
Le clerc se recula pas d'un millimètre. Les dents serrées, il tourna lentement la tête pour refaire face à la jeune fille, sans esquisser le moindre geste pour refermer les plaies qui lui labouraient le visage.

- Personne ne peut ressusciter un mort. Du moins pas au sens où tu l'entends.

Le Lévitis se pencha et saisit le menton de Syld entre ses doigts fins pour faire tourner sa tête vers lui. Il prit son temps, comme pour graver ce visage dans sa mémoire.

- De plus, je ne vois pas pourquoi je tenterais de faire cela. D'une, ce serait le tuer une deuxième fois, dans le sens où on s'empresserait de le pendre dès qu'il respirerait à nouveau. Et de deux...

Earl se redressa et se fendit d'un sourire étrange.

- Je serais stupide si j'essayais de sauver celui dont j'ai désiré la mort comme je n'ai jamais désiré la mort de personne.

La shalos s'approcha du groupe, gardant un œil sur les badauds, il ne manquerait plus qu'ils soient maintenant les cibles.
Malheureusement il était trop tard. Kyara reposa l'archet sur les cordes du violon, et commença a jouer une mélodie douce mais quelque peu funèbre, tout en tissant une barrière d'elixia autour du groupe pour intercepter les éventuels jetage de projectiles et autres "intrus".

Les yeux de Fanaa s'agrandirent d'horreur.

- Et je t'ai fait confiance, alors moi aussi je suis responsable de sa mort...

Elle se concentra et Earl fut brutalement repoussé hors de la bulle de protection.

- Va t'en. Tu veux semer le trouble en moi avec tes paroles. Tu as eu ce que tu voulais alors va-t-en !

Sans plus s'occuper du clerc, elle reporta son attention sur le jeune homme dans ses bras. Celui dont l'œil ne pétillerait plus. Celui qui ne rirait plus, qui ne ferait plus tomber comme des mouches les belles adréniennes.
Prise d'une idée soudaine. Une idée complètement folle ! Le coeur de la Danseuse battait à tout rompre, bien sûr elle n'avait pas appris le sort qu'elle s'apprêtait à tenter d'utiliser, mais elle n'avait pas non plus appris a créer la barrière et pourtant elle y parvenait. Alors pourquoi ne pourrait elle pas... ?

Sa main glissa lentement vers le cœur de Syld, juste à côté de la blessure infligée par le gamin. A côté de tant et de tant d'autres. Et Fanaa se concentra.

*Arrête cela tout de suite!* La voix était double, triple même et claqua comme un fouet.

La Chandlune ne put qu'obéir. Elle avait beau posséder la plus forte puissance brute, celle à qui appartenait l'une de ces voix avait l'avantage de l'expérience dans son utilisation.

La troisième voix était celle de Gavriel, il l'avait rejointe, avait tout vu. Lui pouvait entrer dans le dôme. Il voulut poser sa main sur la front de la jeune fille mais elle eut un mouvement de recul. Il lui expliqua pourtant :
*Tu ne peux pas le ressusciter. Encore moins t'en amuser. Earl... n'a pas tort il ne serait pas... il ne serait plus l'être que tu as connu. Et vous en souffririez tous deux car il n'aurait pas le repos qu'il mérite et que tu t'accrocherais à une illusion.*
Il avait raison. Il avait raison mais elle ne pouvait l'accepter.

Fanaa remonta ses mains vers le col de la "chemise" et tira d'un coup sec. Le tissu arraché montra à tous l'étendue des dégâts, des tortures à n'en plus finir qu'il avait subies pendant que Earl avait jugé bon d'attendre.

- C'est autant ma faute que la leur... murmura-t-elle douloureusement.

Puis elle leva les yeux vers Gavriel.

- Ferais tu tout pour moi ?
- Tout ! Je donnerais ma vie ! répondit-il avec ferveur.
- Bien. La froideur de son ton était inquiétante. Cela ne lui ressemblait tellement pas!

Sans qu'aucun autre mot ne fut échangé, Gavriel s'empara d'un poignard de Fanaa et se retourna pour se jeter sur le clerc, la lame en avant...

-Non !

Dide s'interposa entre Gavriel et le clerc. Il attrappa le poignet tenant la lame et déséquilibra Gavriel. Le violoniste avait reçu une formation militaire de combat rapprocher, et il s'était servit de ce savoir. Il se trouvait tous deux au sol Dide ayant profiter de la surprise pour dominer sa victime.

-Arrete ! Si tu l'attaque ici, devant tous ces gardes. Tu sera condamner. Tiens tu donc a ce que cette journée soit encore plus noir qu'elle ne l'est ?

Lunelia était perdue dans ses pensées, ce qu'elle voyait était un déluge de modifications elixienne, de l'art qui s'ignore.

- Que c'est beau et triste à la fois, un faible a été jugé par d'autres et voilà le résultat : des envie de vengeance, de la colère et de la souffrance apparaissent... Oh Valnor, que j'ai hâte que vous instauriez l'équilibre de ce monde...
Enfin bref, c'est le moment !

Elle contacta une autre fois la Chandlune, avec un air plus directif :

- Dame Fanaa, ce n'est pas votre faute. Vous ne pouviez pas voir mes mises en garde contre Earl vu la personne que je suis... et pourtant les faits sont la, cette personne est un traitre impardonnable.

Elle prit un air plus doux :

- Rejoignez-moi maitresse, il est trop tard pour votre aimé...
Je vous attend en dehors du champ de force, si vous voulez comprendre, apprendre et arrêter toutes ces douleurs, rejoignez-moi...

Elle fit résonner sa voix en répétant cette même complainte.

- Ce n'est pas votre faute, ce n'est pas votre faute, maitresse.

Indifférente à la façon dont Gavriel avait pu interpréter ses mots, Fanaa s'occupait de Syld. Elle s'empêchait de penser au fait qu'il ait disparu, aux conséquences possibles de sa perte. La jeune femme avait complètement bloqué son esprit se concentrant uniquement sur les soins à lui apporter. Elle devait s'occuper. Elle devait absolument s'occuper pour ne pas réfléchir.

Elle lui ôta la chemise souillée et la jeta sur le sol, pui s'affaira a effacer toute les marques du mal qu'on lui avait fait. Les larmes aux yeux, le cœur au bord des lèvres parfois, elle dénichait toujours plus de heurts, de plaies, de commotions, de brûlures, d'angelures, d'hémorragies internes, d'os brisés. Et elle s'appliquait à réparer chaque lésion. Geste inutile, mais elle en avait besoin. Elle ne pouvait le laisser ainsi.
Entre ses bras blanc et ses mains douces, Syld recouvra petit à petit sa perfection physique habituelle.
Il eut fallu le laver aussi, lui mettre des vêtements propres. Il ne pouvait rester dans ces affreuses hardes, c'était inacceptable.
Les gestes de Fanaa étaient délicats, attentionnés, son regard le couvait d'une tendresse intense, poignante. Tout son être était tourné vers le seul homme sur ses genoux.
Déjà, les autres personnes devenaient un peu floues.
Et puis il y eut la voix de la prêtresse de Lun.
- Un traitre impardonnable. Oui.
Fanaa ne fit pas mine de bouger, de rejoindre Lunelia. Pas encore. Elle ne pouvait pas quitté Syld. Elle l'avait déjà laissé beaucoup trop longtemps.


Gavriel le sentit parfaitement et cela lui vrilla le cœur au poing qu'il ne résista pas à Dide.
- Mais peut-être qu'alors elle m'aurait regardé.

La douleur d'être inexistant était terrible, à tel point que le jeune homme se demandait comment son cœur pouvait ne pas éclater. Et pourtant, malgré tout brûlait toujours en lui cette envie, ce besoin irrépressible de l'approcher, de la protéger, de lui obéir. Cela aurait dû lui paraitre bizarre, surnaturel, dangereux même. Mais non. Il n'était même pas capable de l'envisager ainsi.

Earl salua l'intervention de Dide d'un haussement de sourcil.

- Enfin une parole sensée... et prononcée par la personne jusqu'ici la plus qualifiée pour parler sans réfléchir. C'est un progrès.

Le clerc jeta un bref coup d'oeil vers une silhouette blanche qui semblait s'être matérialisée juste derrière Gavriel avant que le Médiovien ne l'arrête. Le garde du corps recula en silence dans la foule, comme s'il était aspiré tel un simple nuage de brume.

- Je n'ai rien contre vous, alors partez. Allez vous-en. Je n'ai aucune envie de voir d'avantage de sang couler aujourd'hui. J'en ai suffisamment vu comme ça. Quittez cette place avant que les miliciens ou même la foule ne décide de passer sa frustration sur vous.

Il fit un pas en arrière pour laisser passer un des gardes qui s'étaient approchés pendant qu'ils "discutaient". L'homme tendit un bras pour repousser ceux qui s'obstinaient à rester auprès du corps brisé de Syld.

- Ecartez-vous, allez ! grogna le soldat. Même si ce chien de Shalos est mort, il est toujours sous la responsabilité des autorités. Alors dégagez ou on vous boucle tous. Vous avez l'air tellement suspect que ça ne serait même pas un excès de zèle. Je parie que vous avez tous des trucs à vous reprocher.

Earl se détourna du reste du groupe, assez peu soucieux de recevoir une lame entre les omoplates.

- De toute façon vous ne saviez presque rien de lui, presque rien de moi. Ce n'est pas comme si j'attendais une étincelle d'intelligence ou de compréhension de la part d'une bande de "ras-de-terre" insignifiants. Je vous ai donné des conseils. Faites-en ce que bon vous semble.

Hakuren fronça ses fins sourcils blancs aux paroles de son compatriote

- Il est tout de même intéressant de voir que le meilleur ami du vivant peut se découvrir être le pire ennemi du mort. C'est une philosophie qui laisse a penser plusieurs options. Soit cet homme cherche a prendre des distances pour épargner ce qui lui reste de cœur... ou alors il a toujours était cet ennemi mais s'est débrouillé de manière admirable pour cacher sa véritable nature... par un machiavélisme digne de son père.

La mage s'éloigna hors de portée des gardes. Elle attrapa un carnet dans son sac et écrivit.

Il eut du mal a comprendre les mots de Gavriel. Puis il se tourna vers Fanaa en pleine crise réparant les plaie d'un cadavre. Comprenant que cet homme aimé la femme endeuillée, il reporta son regard sur lui, et lui chuchota

-Sot ! Mourir n'a jamais été un bon moyen de se faire aimé. Regarde la, crois tu qu'elle raisonne normalement ? Si tu veux l'aider ne cède pas a ses pulsions, au contraire aide la a savoir ce qui est réfléchis et irréfléchis.

Il lui pris son poignard et le libéra. L'un des gardes commençait a s'impatienter, et menaçait le petit groupe. Dide s'adressa une dernière fois à Gavriel

-Commence par m'aider à l'éloigner de ce corps. La façon dont elle l'étreint n'est pas saine. Et ces hommes me semblent

Puis Dide se dirigea vers le garde plutôt impatient. Toujours en gardant un ton posé, il lui expliqua.

-Je comprend que vous n'aimiez pas ce spectacle. Mais j'aimerai avoir la possibilité de m'occuper du corps personnellement. Cet homme a été condamné a mort, mais rien dans sa condamnation n'indique que son corps n'ai droit a des funérailles digne de ce nom. Je suis prêt a remplir tous les formulaires qu'il faut et a vous dédommager pour les problèmes causé.

Il sortit de sa bourse une certaine somme.

Le garde lâcha un petit rire qui ressemblait à un grognement.

- Mon p'tit gars, ça se voit que tu n'es pas habitué aux exécutions. Ce corps a déjà été acheté par quelqu'un d'autre. Faut dire que c'était un joli petit morceau de son vivant...

Il glissa un oeil vers les mains de Fanaa qui semblaient d'une blancheur irréelle sur la peau sombre de Syld.

- Et il reste très acceptable même mort.

Le soldat ricana.

- Je ne doute pas que tu ais les moyens de surenchérir, Crins Bleus, mais il faudra voir ça avec l'acquéreur, pas avec moi. Je peux éventuellement vous servir d'intermédiaire... les acheteurs de cadavres sont parfois un peu timides.

Il lorgna sur la bourse et se passa un bout de langue sur les lèvres. Il répéta avec une nuance de regret :
- J'peux pas disposer des corps des condamnés comme bon me semble moi. D'habitude faut s'y prendre à l'avance et s'adresser à lui.

Du pouce, il indiqua le bourreau qui pleurait comme un gosse, assis en haut des marches du gibet, la corde inutile serrée contre son coeur.

- Donc voilà, quoi, z'aurez beau être riche et influent, il va sans doute falloir vous résigner à le laisser là, ce bout de viande froide. Si l'acheteur est juste un quelconque instructeur clerc en mal de sujets de dissection, vous aurez peut-être une chance de le récupérer, mais si c'est un genre de collectionneur, vous pouvez faire une croix dessus. Les gens riches ont parfois des passe-temps bizarres... m'enfin ils sont riches.

L'homme coula un regard vaguement suspicieux vers l'exemplaire "d'homme riche" qu'il avait sous le nez puis renifla bruyamment.

- Je préfère vous avertir quand même, c'est tout.

-De l'argent j'en ai également.

Le bourreau ne semblait pas en état de discuter, il faudrait négocier avec ce garde, Dide réduisit de moitié la somme qu'il avait entre les mains.

-Non, je préfèrerai négocier en personne avec cet acheteur bien macabre, si vous pouviez me donner son nom, ou accepter que l'on vous accompagne, je vous en serai fort grès, et la politesse m'obligerai a vous dédommager pour le mal.

Le violoniste rongeait son freins. Son père allait vite envoyer des personnes a sa poursuite.

Le garde frotta pensivement son début de barbe pas très bien taillée tout en reniflant à nouveau.

- Son nom, je l'ai pas. On ne demande pas leur petit nom aux corbeaux qui viennent pour récupérer les restes. Si vous tenez à vous disputer ce joli cadavre, vous pouvez toujours me suivre, ouais. Mais je ne vous garantis rien.

La dernière phrase de Dide le fit rigoler à en tousser.

- Z'êtes un marrant, vous. Y a pas de mal. J'ai même trouvé que c'était pas désagréable comme spectacle, tout ça. Ca change de la gigue des pendus. J'suis de bonne humeur maintenant. Mais dédommagez, dédommagez. Les gens polis qui dédommagent, c'est bien, c'est très bien.

Il gloussa dans sa barbe.

- Très très bien. Va falloir qu'on l'emmène quand même, alors si vous pouviez tenir votre petite furie en laisse, ça serait pas mal. D'ici, on jurerait qu'elle serait prête à arracher les yeux et le service trois pièces du premier qui essayerait de lui enlever son chéri. C'était son chéri ? Bah sans doute, je pense pas qu'elle se soit découvert une passion pour les cadavres rien qu'en voyant celui-là.

L'homme fit signe à deux de ses collègues de s'avancer, tout en continuant son bavardage.

- J'ai entendu des histoires comme quoi il y avait des types qui élevaient des monstres, et qui les nourrissaient en leur jetant des morceaux de corps rachetés de cette façon. Oh, je pense pas que c'est ce qui attend celui-ci : le bourreau se vantait d'avoir reçu une jolie somme. Rien d'exceptionnel, mais c'est plutôt le genre des collectionneurs, ça. Il y en a même qui passent faire leur marché à l'avance en visitant les couloirs de la prison comme on visite une boulangerie. Ils négocient les prix en fonction de l'état des condamnés. Et pour en faire quoi ? Ca, je sais pas. Il y a des gens vraiment bizarres, parfois...

Et il lorgna une nouvelle fois les "gens vraiment bizarres" qu'il avait devant lui.

- Par contre, j'espère que vous n'êtes pas pressés. Ils aiment récupérer leurs acquisitions quand elles sont encore tièdes, en général, mais parfois ils nous laissent le corps sur les bras pendant un ou deux jours. Heureusement qu'on n'a pas trop souvent d'exécutions, parce que les sous-sols de la prison finiraient par ressembler à des catacombes. Et encore heureux qu'ils n'aient pas le temps de commencer à puer. Les criminels nuisent suffisamment au monde de leur vivant pour ne pas continuer à le faire après leur mort, pas vrai ?

Dide n'écoutait qu'a moitié les bavardage de ce garde. Il réfléchissait. Cette femme avait montrer des pouvoirs étonnant a la taverne, et il était prêt a parier que si il relâchait ses perceptions il se rendrait compte de l'énergie faramineuse qu'elle déployait en ce moment.

Le garde avait raison en cet instant elle avait vraiment l'air d'une furie. Quelques personnes, au moins Gavriel avait réussi a l'approcher. Si on lui annonçait qu'on devait l'éloigner de Syld, il avait fort a parier qu'elle résiste, et qu'elle utilise ses facultés pour garder a distance tout hommes voulant approcher. Et ces gardes s'éloignaient dangereusement.

-Ce serai un comble en effet. La dernière chose que je vous souhaite c'est d'avoir des ennui. Si vous me permettez un conseil, n'arrachez pas ce corps des bras ce cette demoiselle, un scandale sur cette place publique serai mal vu. Surtout après l'incident. Un gamin jouant le rôle du bourreau risque déjà de faire tache. Permettez moi de voir avec elle si elle accepterai elle même l'idée d'accompagner le cadavre jusqu'a un lieu plus privé, plutôt que de l'affoler en lui prenant cet homme sans explications.

Dide fourra les piece dans la main du garde, s'avança et stoppa les gardes avant qu'il n'arrive a proximité de la barrière. Le violoniste lui même ne s'approcha guère de trop s'attendant a ce qu'elle explose a tout moment. Il lança un regard, implorant son aide a Gavriel et appela.

-Mademoiselle ... Nous ne pouvons rester ici plus longtemps, si vous le permettez, ces hommes vont venir vous aider à déplacer le corps vers un lieu de transition, ou vous pourrez le pleurer en paix. Nous voulons juste vous aider.

Lui prendre. On voulait lui prendre Syld. A cette idée, l'affolement de Fanaa s'intensifia et elle perdit un peu la main sur sa barrière. Celle-ci bouillonna, trembla, réagissant à son trouble.

La jeune fille s'était levée et étreignait contre elle le corps froid.

- Ne le prenez pas ! Il vont le profaner, ils n'ont pas le droit !

Elle s'y accrochait désespérément, comme si elle allait ne faire plus qu'un avec lui. Le leur laisser serait abandonner Syld une nouvelle fois. Si elle faisait cela... elle s'en voudrait toute sa vie.

Le garde n'avait pas tort, elle arracherait ce qu'elle pouvait à ceux qui tenteraient de lui voler Syld. Ce serait à leurs risques et périls.

- Si ... c'était pour une ... -le mot eut beaucoup de mal à sortir- sépulture -et lui écorcha la bouche au passage- décente alors... alors je veux bien me... -dire ces mots c'était commencer à regarder la vérité en face, c'était commencer à l'accepter. Chaque nouvelle parole en ce sens l'élançait- m'occuper de son corps. -sa colère revint- Mais d'aucuns ne fera ses sales expériences sur lui ! Non !

Un coin de son esprit enregistra la bonne action de l'homme aux cheveux bleus. Lui ne voulait pas l'acheter pour le charcuter mais parce qu'il croyait en son innocence.

Debout près de lui, Gavriel observait le manège du garde et surtout ses coups d'œil appuyés. Il s'en agaça.

- Bon quoi! Qu'est-ce qu'il a Earl ? Il vous plait ? C'est pas vraiment le moment de draguer je vous signale. Et oui il est bizarre est très riche, je vous l'accorde. Alors quoi ? c'est lui votre mystéreux commanditaire c'est ça ? Allez crachez le morceau qu'on en finisse !

Dide garda un ton calme et s'adressa une nouvelle fois a Fanaa.

-Écoutez. Le garde veux bien que l'on accompagne le ca ... euh ... Syld, jusqu'à sa remise aux mains de ses acheteurs. A ce moment là je négocierai pour le racheter, et nous pourrons lui donner une sépulture décente.

Il commença a s'avancer précautionneusement

-Mais pour cela il faut coopérer. Ces garde doivent l'amener, il n'y a pas d'alternative, soit ils le font avec votre consentement, et vous pourrez rester au coté de cette homme et faire attention qu'il ne lui arrive rien, qu'il soit bien traité, soit il doivent vous maitriser pour arracher le corps de vos bras, et cet option là peu très vite dégénérer, et vous pourriez être blesser, arrêter pour agression, ou encore le corps de Syld pourrai subir des dégât et être traiter comme le cadavre d'un criminel.

Dide la regarda dans les yeux.

-Je vous en prie laissez nous vous aider.

Une grande lassitude s'empara de Fanaa. Elle n'avait pas dormi depuis l'arrestation de Syld. Non, depuis le malaise d'Earl qu'elle avait veillé.
Cela commençait à faire pas mal. Ajouter à cela que, tendue atrocement, inquiète, elle n'avait pas eu d'appétit ces deux derniers jours.
Et pourtant elle utilisait la Source, comme si de rien n'était, sans songer que celle-ci prélevait son tribut au passage.

Syld n'était plus, le monde perdait tout sens et tout intérêt. Tout redevenait gris. Syld n'était plus, elle l'avait perdu, et avec lui, avec lui ...
Fanaa ne put aller au bout de sa pensée.

Celui aux cheveux bleus lui parlait. Il ne voulait pas lui voler Syld. Il allait la laisser s'en occuper. Elle allait pouvoir le protéger jusqu'à la toute fin.

- Syld n'est pas un criminel. dit elle d'une toute petite voix.

Puis elle hocha la tête pour accepter la proposition du Mediovien et raffermit sa prise autour de Syld. Elle ne laisserait personne d'autre le porter, elle avait bien trop peur d'un piège.

Gavriel observait Earl d'un air suspicieux.

- Ca pourrait vraiment être toi. Tu serais assez tordu pour disséquer ton hem "ami" ou ton père. Je sais que t'es un dingo d'expériences.

*Qu'est-ce qu'Eireen lui trouve ? Il est effrayant. Et puis où est-elle passée d'ailleurs ?*

Earl était fort occupé à remettre ses gants lorsque Gavriel lui adressa la parole. Le clerc leva vivement une main devant sa bouche, comme pour dissimuler un sourire, puis fit mine d'applaudir.

- Bravo, quelle perspicacité ! En fait, je songeais plutôt à appâter les poissons avec. Une partie de pêche en mer sur mon nouveau voilier, ça vous tente ?

Le Lévitis laissa fuser un ricanement dur et presque nerveux.

- Les poissons sont si stupides, n'est-ce pas ? Ils gobent ce qu'on leur présente sans même remarquer la présence de l'hameçon.

Earl leva à nouveau une main devant sa bouche pour réprimer son rire et essuya le sang qui avait ruisselé sur sa joue du bout des doigts. Il fixa un instant les taches de carmin qui s'étalaient sur le tissu immaculé de ses gants avant de serrer le poing.

- Aussi stupides que les vers de terre qui rampent dans la boue, en bas. Aussi stupides que les fruits pourris qui s'accrochent aux branches de certains arbres de Lévitas et qui refusent de s'en détacher.

Il se détourna brusquement.

- Je n'ai que faire d'un tas d'os et de chair morte. Peu m'importe qu'il finisse en morceaux dans des bocaux ou qu'il aille pourrir dans le sol.

Même le garde bavard en resta bouche béante. Et pas un des ses collègues ne songea seulement à arrêter le clerc lorsqu'il brisa leur cercle pour s'éloigner à travers la foule qui se dispersait peu à peu dans un brouhaha empli de déception.

- Ah ben ça ! J'voudrais pas l'avoir comme capitaine, cet oiseau ! Il est carrément flippant ! Parole messires, c'est bien la première fois de ma vie que j'le vois et, c'est largement suffisant !

* Il y a une autre façon de récupérer le corps que de le racheter * pensa la violoniste

- Tu n'arriveras pas à le porter toute seule. Veux-tu que je t'aide ? proposa Kyara tout en sachant qu'il y avait peu de chance pour que Tombée-du-ciel accepte.

La shalos ne comprenait pas non plus le changement de comportement de Earl...

Dide regarda le Lévitis s'éloigner.

-Et bien mon cher, je vous présente Earl Adennon ! Je ne le connais pas très bien, mais a chaque fois que je le croise, il ose dire de moi que je ne suis qu'un enfant gâté prétentieux. J'ai mes tares, mais je préfère ma place a la sienne.

Il sera la main du garde.

-Merci, maintenant qu'il est a nous, nous allons, nous débrouiller seuls avec le corps. Le défunt avait ses qualités mais le respect des lois n'en faisait pas parti, ... je crois. Dans tous les cas ce ne serai pas lui rendre hommage que d'emmener son corps dans une prison. Encore merci.

Puis il se tourna vers la petite troupe.

-Mademoiselle ... Syld est à vous, mais nous ne pouvons le laisser ici, où voulez vous l'emmener ?

Il bêtement ses yeux cherchèrent un endroit dans les alentours, et son regard se tourna vers le temple, qui trônait fièrement à une place de choix. Mais peut être le défut avait aussi des ennuis avec le clergé ... Ce n'était pas a Dide de proposer l'idée.

Le garde essuya la main que Dide avait serrée sur son pantalon tout en protestant :

- Hey, j'ai jamais dit que vous pouviez l'emmener comme ça où bon vous semble ! Il est pas encore à vous, combien de fois va-t-il falloir que je vous le dise ? L'autre type aux ch'veux blancs se paye votre tête en disant que c'est lui qui l'a acheté, et vous vous le croyez ? J'vous dis que je l'avais jamais vu avant, moi ! C'est pas lui qui a payé le bourreau pour avoir le corps sinon j'm'en souviendrais pour sûr !

Il commença à lever la main pour faire signe aux autres gardes, soudain anxieux à l'idée que ces fous emportent le cadavre sans demander leur reste. Il esquissa à peine le geste avant d'être stoppé net par une voix très douce, presque un chuchotis, mais étonnamment distinct.

- Ca ira, Jerod.

L'homme se retourna d'un bloc et manqua se cogner le nez contre celui qui se trouvait dans son dos. Il fit un petit bond craintif de côté, comme s'il avait failli marcher sur une créature répugnante.

- Nom de... Qu'est-ce que tu fous hors de ta crypte, toi ? Tu...

Le nouveau venu leva une main, si vite que ce fut comme si ton bras était apparu d'un coup, tendu vers le visage rougeaud du garde. Un long doigt se déplia et vint se poser entre les yeux du soldat.

- Jerod...

Le nom fut prononcé avec beaucoup de douceur, dans un murmure un peu languissant. Mais on sentait clairement transparaître un avertissement derrière ces deux syllabes inoffensives.
Le milicien perdit brusquement ses couleurs, et s'écarta d'avantage.

- Je fais mon boulot, moi. Toi t'as rien à faire là.
- Tu es en retard. J'attends le corps depuis un bon moment.

Le jeune homme ramena gracieusement sa main contre sa poitrine. Ses doigts semblaient étrangement longs et déliés... et ils accrochaient la lumière du jour comme s'ils étaient faits de métal. En y regardant de plus près, c'était exactement le cas : sa main toute entière semblait constituée d'un mécanisme de métal argenté. Et la dernière phalange de chacun de ses doigts n'était qu'une lame à peine recourbée dont le tranchant se présentait vers l'extérieur.
Il pencha délicatement la tête sur le côté tandis que ses yeux gris glissaient du bourreau toujours occupé à étreindre sa corde neuve aux éclaboussures rouges qui maculaient les pavés au pied de l'estrade.

- L'exécution ne s'est pas passée comme prévu, il me semble. Je me charge du reste. Renvoie tes cerbères à la niche.

Le garde retrouva d'un coup ses couleurs et son teint rubicond. Il ouvrit et ferma la bouche à la façon d'un poisson échoué sur la berge, comme si les mots qu'il avait à dire étaient trop gros pour sortir, puis tourna les talons avec un geste rageur. Les miliciens échangèrent un coup d'oeil avant de le suivre, non sans faire un large détour pour éviter de passer à côté de l'arrivant. Le sourire que ce dernier affichait s'élargit d'avantage, et les derniers gardes partirent presque en courant.

- Bien, à nous.

Le jeune homme se retourna vers le groupe et s'inclina légèrement. De longs cheveux d'un noir profond aussi sombres que ceux de Soghann masquaient en partie ses traits, mais ce qu'on pouvait apercevoir était d'une beauté assez saisissante.

- Permettez-moi de me présenter. Je suis la personne chargée de... disons, tout ce qui concerne "l'après exécution" dans cette prison. Le nettoyage, la garde des corps... voire l'enterrement dans la fosse commune si aucun acquéreur ne se présente. Vous pouvez m'appeler "Fossoyeur", puisque c'est ainsi qu'on me désigne.

Une rafale de vent salé balaya la place à présent presque déserte, et souleva les longues mèches de cheveux qui retombaient devant son visage.
Toute sa joue droite semblait avoir été arrachée.
On pouvait voir l'os de la mâchoire, les dents, les tendons mis à nu, la chair humide de la langue.
Sans hâte, le Fossoyeur replaça délicatement ses cheveux devant la partie mutilée de son visage.

- Veuillez m'excuser. Et pardonnez-moi aussi de ne pouvoir élever la voix d'avantage.

Du bout d'un doigt de métal, il souligna la cicatrice blanche qui barrait son cou comme un collier.

- J'ai eu les cordes vocales en partie sectionnées.

Il suffisait de regarder la cicatrice pour deviner qu'il n'y avait sûrement pas eu que les cordes vocales qui avaient été tranchées. On lui avait tout bonnement ouvert la gorge d'une oreille à l'autre. Survivre à une blessure pareille tenait du miracle.

- Si vous voulez bien me suivre, je vous mènerai à l'endroit où nous entreposons les corps. Celui-ci doit y être emmené en attendant la venue de son acquéreur, c'est la règle. Vous pouvez porter ce garçon vous-même si vous y tenez, mais...

Un sourire très doux étira ce qu'il lui restait de lèvres et sa voix s'abaissa encore.

- ... je vous prierais aimablement de ne pas tenter quoi que ce soit d'irréfléchi. C'est de votre sécurité qu'il s'agit. Lui n'a plus grand chose à craindre, mais je n'en dirais pas autant de vous...

Le Fossoyeur se détourna avec l'étrange lenteur aérienne qui semblait caractériser le moindre de ses mouvements. Il ne faisait aucun bruit en se déplaçant, comme si des froissements de vêtements ou des craquements de semelle avaient été des sons beaucoup trop grossiers pour être permis.

- Après tout, vous, vous êtes vivants. Et les vivants peuvent souffrir et mourir. Par ici.

Pendant quelques secondes, Fanaa avait cru Syld sauvé. Que Earl le leur abandonnait, qu'elle pourrait s'occuper de lui comme il le méritait mais... l'apparition subite du Fossoyeur lui arracha bien vite son illusion.

La jeune fille commençait à peiner. Le corps inerte était bien lourd et elle si frêle... de plus, pour une raison inconnue, le flux de son elixia diminuait. Elle le sentait mais n'en avait aucun contrôle. Etait-ce dû à la fatigue ? Seule Lunelia aurait pu le dire. Ou alors Earl. Sauf qu'Earl était...

Fanaa secoua la tête et regarda autour d'elle. La place s'était vidée. Il restait pourtant quelques personnes : Kyara, le violoniste au cheveux bleus qui souhaitait donner à Syld une sépulture décente, la belle Hakuren qui finalement n'était pas la compagne d'Earl, et une jeune fille qui pleurait sur son cheval. Sans oublier Gavriel.
La Danseuse voyait tous ces gens rassemblés là pour Syld, car ils le savaient innocents et refusaient que son nom soit sali. C'était... c'était touchant. Et Fanaa puisa dans ces présences un peu de réconfort. Elle se demandait si elle avait déjà rencontré les medioviens. Elle chercha dans sa mémoire mais ne trouva que brume grise. La Danseuse avait toujours eu du mal à se souvenir de beaucoup de personnes. Mais ceux-là, elle se promit de s'en rappeler.

Elle ne réussit à sourire à aucun d'eux -comment l'aurait elle pu?- mais son regard leur signifia qu'elle les reconnaissait comme des alliés de Syld et qu'elle les remerciait pour cela.

Ensuite elle décida de suivre Fossoyeur. Au fond, elle n'avait pas vraiment le choix, il fallait être réaliste. Mais elle se battrait bec et ongles pour ne pas devoir abandonner Syld encore une fois à un affreux sort qu'il ne méritait pas. Il avait assez souffert de son vivant, elle souhaitait qu'il puisse trouver le repos maintenant que ...
La Danseuse hésita puis accepta l'aide de Kyara pour porter le corps. Seule, elle n'aurait sans doute pas tenu plus que quelques pas, malgré toute sa volonté.
Elle se demandait si les autres suivraient.

Elle adressa la parole au Fossoyeur en le rejoignant.

- Excusez moi Monsieur... mais la toilette du corps, laissez moi la faire. Nous attendrons la visite de l'acheteur, mais laissez moi prendre soin de lui s'il vous plait. Je ne veux pas que quelqu'un d'autre y touche. Je n'ai pas confiance.

******
Yamana errait un peu au hasard dans les rues de Féalanir quand elle arriva à la grande place de la ville.

Il n'y avait pas d'activités particulières. Juste des gens qui rentraient chez eux après la journée ou qui sortaient pour commencer leur nuit. Certains commerces fermaient alors que les auberges et autres bouges faisaient le plein. C'est avec des yeux émerveillés que la jeune femme regardait les ombres et les lumières sur les pavés de la place. Elle observait les gens, l'architecture, les enseignes... tout lui paraissait curieux. Les odeurs aussi. La boisson comme la nourriture, les cuisines et... Elle se figea.

La mort. Le sang. La souffrance.

La chasseresse fronça les sourcils. Pourquoi ressentait-elle ce malaise ici?

Elle secoua la tête comme pour revenir au réel. Un homme lui parlait.

- Mademoiselle? Vous allez bien? vous semblait...
- Perdue Elle eu une mine désolée assez comique. Je suis a la recherche d'une amie et... je ne trouve pas mon chemin ici. Voudriez vous m'indiquer la route de la Lanterne Rouge?
- La Lanterne? Mais que peut bien faire votre amie dans ce genre d'établiss.. Oh... hum... Et bien... ce n'est pas mes affaires Une lueur lubrique passa dans le regard de l'homme qui toisa la chasseresse C'est dans le quartier des milles plaisirs... vous devez suivre cette route jusqu'à la quatrième ruelle. La, prenez a droite. Vous reconnaitrez aisément l'enseigne... et... hé hé hé... si vous restez ici quelques jours, je serais heureux d'être votre hé hé hé... éh?
- Merci beaucoup!
- ...Guide...

Yamana n'écouta pas le reste de la conversation de l'homme et pris le chemin indiqué sans même s’apercevoir de l'appétit qu'elle avait donné à son guide aussi désœuvré que déçu. Il haussa les épaules, maugréant dans son coin avant de reprendre son propre chemin.

Le soleil était bien bas, mais pas encore couché, aussi dans la rue qui abritait l’établissement, la lanterne rouge ne brillait pas encore…

Tandis que la demoiselle quittait la place, des petits bruits de pas s’approchèrent en courant. Un petit enfant blond, à peine plus de six ans, courrait comme un dératé droit sur elle. Celle-ci, alerté par le vacarme de la course s’écarta de sa trajectoire. Le gamin passa à coté de la demoiselle tout en ralentissant la cadence, puis la contourna en s’agrippant au long manteau. Et se retrouva enfin entre les jambe de la demoiselle a demi dissimulé par le manteau. Il leva de grands yeux jaune vers la dame et lui demanda poliment d’une voix fluette mais sure d’elle

-S’il vous plait … cachez moi !

Elle n’eut pas le temps de répondre qu’un grand cri s’éleva

-Lumière ! Je t’ai vu ! Reviens ici de suite.

Un jeune homme apparut dans la foule, avançant en direction de la demoiselle. Il cherchait le gamin du regard parmi les habitant de la ville rentrant chez eux pour la nuit. Il avait assurément aperçu la direction vers laquelle l’enfant courrait mais il l’avait de nouveau perdu, et n’avait pas aperçu sa manœuvre pour se cacher dans les jambes de la jeune fille. Le jeune homme était beau, avec juste un peu plus de vingt printemps, il avait des vêtements modestes, des cheveux, d’un blanc étincelant, en bataille, et des yeux jaunes identiques à ceux du garçon.

Yamana pencha la tête sur le coté lorsque le garçon changea de tactique pour se loger sous son manteau et lui demanda asile. Ce n'était guère qu'un petit chaton. Un homme le cherchait.

- Arro? Ce mot sonnait étrangement. Les r roulant alors qu'elle essayer de comprendre la situation, tel un ronronnement. Tu es perdu petit lumière?

Le jeune homme qui poursuivait le chaton n'était pas d'une humeur joyeuse. Mais une chose est sure, il n'avait pas vu le chaton se cacher. Yamana le poussa devant elle et commença a marcher vers une ruelle plus discrète. Elle faisait écran entre le chaton Lumière et son poursuivant.

- Pourquoi te poursuit-il? Demanda-t-elle tout en continuant à le diriger vers l'abri.