Le Mitz

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- A vrai dire...

Earl hésita. Il prit le temps de fermer sa chemise jusqu'au col et d'en lisser les faux plis avant de reprendre :
- Elle est déjà passée cette nuit.

D'ailleurs il faudrait qu'il pense à rembourser le carreau cassé avant de partir.
Ce n'était pas la meilleure période pour les objets fragiles.

- Elle voulait parler, oui, mais elle s'est sauvée avant d'avoir pu être en état de soutenir la moindre discussion lucide. Et apparemment ce qu'elle a à faire ailleurs est plus urgent.

Il haussa les épaules.

- J'ignore ce que je pourrais lui dire de plus.

Appuyé contre le chambranle, il garda le silence un moment avant d'ajouter avec hésitation :
- Sincèrement je n'ai plus aucune certitude sur ce que je suis censé ressentir en l'état des choses. Mais elle n'avait pas l'air très bien, alors... juste prendre des nouvelles, peut-être...

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Mellyna ne savait pas trop quoi en déduire, elle décida d'être positive.

-Vous ne vous êtes pas disputés, c'est déjà pas mal, fit-elle avec un sourire encourageant. En revanche ça m'inquiète qu'elle n'entreprenne ce voyage alors qu'elle ne va pas bien...
Je suis sûre que ça lui fera plaisir. Allons-y ensemble alors.

Ils descendirent à la réception. Elle régla sa chambre "Juste au cas où...". L'aubergiste ne fit aucun commentaire sur leurs mines fatiguées, c'était bien un établissement de bonne qualité.
Il lui remit les deux brioches encore toutes chaudes.
La dédrane le remercia et en tendit une à Earl.

-Vous en voulez ?

Ils quittèrent le Mitz pour rejoindre la danseuse à la taverne.

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Il ne lui fallut pas longtemps à cheval pour arriver à l’hôtel. Mellyna laissa sa jument à un palefrenier en promettant d'être de retour dans quelques minutes à peine. Un joli sourire et quelques pièces lui offrirent sa totale dévotion.

Elle monta d'abord dans la chambre, rangea soigneusement dans le sac le contenu du bureau. Elle prit quand même des affaires propres qui trainaient, elle n'était pas à quelques secondes près. Quand elle fut satisfaite de sa razzia, elle paya la chambre et deux couvertures supplémentaires. La route promettait d'être plus fraiche et s'ils n'étaient pas prévus au programme, et, à moins que Talisham ne soit devin,il manquerait à coup sûr ce genre de choses. Le lévitis voulant passer inaperçu, il valait mieux ne pas laisser des avis d'impayés avec sa description. Même s'ils n'avaient vu que ses cheveux noirs, les employers pouvaient avoir entendu son prénom.

Quelques minutes plus tard, elle reprenait déjà son chemin. Feyn avait laissé des instructions pour elle à la taverne. Elle remercia chaleureusement l'homme et reprit sa route. La chaleur commençait à monter, les passants se raréfiaient.
Elle put circuler sans trop de mal et rejoindre le groupe devant le bosquet.