Grotte de la Secte - Nuit Sanglante

La tempête qui faisait rage avait obligé tout le monde à se barricader à l’intérieur. Par un temps pareil, il était impossible à quiconque de sortir sans risquer d’être emporté – et gelé – par une violente bourrasque.

Bien à l’abri derrière les épaisseurs des murs, portes et volets, les habitants d’Illymir et les clients des auberges s’enfoncèrent dans un sommeil pesant (souvent agité) comme pour se protéger des éléments déchaînés qui hurlaient à l’extérieur.

Brutalement, la tempête cessa. La nuit se fit d’un seul coup aussi calme qu’elle avait été agitée. La neige arrêta de tomber et les nuages filèrent vers d’autres cieux afin de laisser la place à … Shua.

Parfaitement ronde et pleine, la lune grenat – par certains surnommée l’œil de Valnor – semblait se pavaner, seule au milieu de l’étendue céleste. De son trône incarnat, elle voyait tout et pouvait façonner le monde à son image : la neige immaculée s’étant teintée de vermillon et chacun de ses cristaux reflétant les rayons carmins, la blancheur des montagnes d’Eronn avait disparu pour refléter l'inquiétante nuance de l'astre cramoisi.

Partout où l’œil se posait, il ne voyait que du rouge : les routes, les toits, les sommets, toute la montagne. La moindre surface de neige semblait imbibée de sang frais.

Il n’y avait plus un souffle d’air et malgré le froid ambiant, on avait la sensation d’étouffer. L’effet de pleine lune de Shua était chaque fois impressionnant mais ici, dans les montagnes, l’expression « nuit sanglante » dont on l’affublait prenait tout son sens.

Ce fut le contraste entre les coups sourds de la tempête et ce violent silence qui rendit plus désagréable et oppressant le sommeil des uns et des autres. Et ce fut cette sensation d’oppression qui fit ouvrir ses yeux à Adweliwen la voleuse. Cela, ainsi que la lumière pourpre provenant de la fenêtre qui plongeait la suite médiovienne dans une ambiance malsaine. Qui avait bien pu ouvrir les volets ? Avant même de tourner la tête, elle sut que la place de Fanaa serait vide. La jeune fille bondit hors du lit et fonça vers la fenêtre entrouverte d'où filtrait un courant d'air glacial. Écartant les battants, Adweliwen se pencha et repéra des empreintes de pas dans la neige vermeille, mais aucune silhouette nulle part. Depuis combien de temps la poupée était elle partie ? Comment avait elle pu sortir sans réveiller la voleuse ? Et où était elle allée ? Elle devait la retrouver sans perdre un instant. Son instinct maternel l’avertissait de l’imminence d’un danger.

Et la neige ensanglantée lui semblait de très mauvais augure…

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Adwel regardait dehors... puis a l'intérieur... Elle se mordit la lèvre. Rapidement, elle pris son manteau et remis ses chaussures puis arriva sur le balcon. l'air était glacial et pourtant étouffant. C'était comme si tout était immobile.

La voleuse regarda où allait les pas

- Par les Saintes Eaux du Lac! Elle est pieds nus?

Souplement, elle enjamba le garde fou et sauta pour se réceptionner gracieusement en bas. Seuls les pas de la jeune fille étaient visibles. Adwel avait l'impression d'entrer dans un monde parallèle où elles étaient seules au monde. Sans se poser d'autres questions, la voleuse suivi la piste claire.

La piste était nette... trop nette. Oui l'inconsciente était sortie pieds nus, on pouvait voir l'empreinte de ses orteils aux endroits où la neige était tassée. A d'autres endroits, elle avait dû s'enfoncer jusqu'aux genoux pour avancer. Et pourtant elle avait continué son chemin.

La piste tourna sept fois puis mena Adweliwen devant -ô surprise- un temple. La pierre dont il était fait devait être blanche à la lumière du jour mais il avait bien entendu pris la teinte vermillon du reste. Les écœurantes dorures du bâtiment avaient fait de même.

Les empreintes montaient l'escalier et menaient à la porte entrouverte par laquelle elle n'apercevait rien.

Adweliwen ne savait à quoi s'attendre. Devait elle y aller seule ?

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La voleuse leva la tête pour observer brièvement le bâtiment écarlate. Avec la lueur de cette lune, elle se dit que ses cheveux devait être d'un violet étrange. Puis elle entra silencieusement.

Le temple était vide. Personne. Même pas l'écho d'une respiration ou d'un pas. L'air était tout aussi immobile que dehors mais tiède, presque doux et saturé d'encens. L'odeur piquait les narines et venait du font de l'église. La lumière lugubre de l'extérieur entrait par les vitraux et éclairait certains pans couverts de dorures et même de joyaux de magnifique facture. Des petits flambeaux faisaient briller les chandeliers d'or et d'argent, les calices bordés de pierres précieuses. La richesse et l'opulence de ce temple donnaient presque a Adwel de furieuses envies de répartitions.... mais elle n'était pas hors de son lit pour cela.

Elle s'avança un peu dans le temple tout en regardant le décor si chargé. Puis elle remarqua qu'elle marchait sur du marbre précieux. Au sol, tout était immaculé et propre... excepté les traces de pieds nus et humides. Ils menaient vers l'odeur d'encens. Sans perdre de temps, la jeune femme traversa la nef pour parvenir à une zone délimitée par une petite barrière dorée derrière laquelle était tendue un lourd rideau brodé de fils d'or. Visiblement, ce n'était pas la pauvreté qui les dérangeait ici.

Adwel réfréna ses envies de pierres et tira la barrière qui ne grinça pas. Elle souleva ensuite l'étoffe précieuse et s'engagea dans un petit couloir qui n'avait plus rien a voir avec le décor riche du temple. Après quelques pas, elle vit l'escalier qui déboucha vers l'obscurité totale. Un noir presque aussi sombre que les Ombres de Shalanos, se dit-elle. Machinalement, elle avait mis la main sur son pendentif. La discrète voleuse testa la première marche qui ne fit aucun bruit. Après quelques pas dans ce silence oppressant, des cliquetis la firent frisonner.... Elle ne parvenait pas a définir l'origine de ses bruits angoissants... Des rats? des insectes...? impossible de savoir dans ce noir. La voleuse failli trébucher plusieurs fois. Les mains droit devant elle, elle se faufilait telle un chat, dans ce conduit vers l'inconnu.

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en provenance directe de Shalanos

L'air se mit à tourbillonner au dehors du temple. Puis le bruit d'une chute amortie par la neige. Un cri strident sortit de la congère d'où venait d'atterrir la shalos, qui en sortit en quatrième vitesse. Elle se mit à sautiller d'un pied sur l'autre pour chasser la neige qui s'était glissé à des endroits qu'elle aurait préféré garder au chaud et pour se réchauffer un peu. Elle resserra autour de son cou, "l'écharpe" de fourrure de couleur noire et regarda autour d'elle pour voir où elle avait bien pu tomber.

Le silence était assez flippant mais la couleur où elle se trouvait aussi. La shalos fit le tour du bâtiment et vit que c'était un temple, d'ailleurs en y regardant de plus prés… Elle était entourée de temples…

** Hé bin… C'est pas gagné pour que j'arrive à les retrouver… Et que se passe-t-il à la fin??**

La shalos ferma les yeux et se concentra quelques instants, mais qui chercher ? Fanaa ou Adwen ? Elle finit par opter pour Adwen, après tout la pierre était plus active que le fil que Fanaa portait toujours mais qui c'était un peu élimer avec le temps. La violoniste finit par sentir la présence de la médiovienne dans le temple qui se trouvait juste à coté d'elle.

** On peut dire que j'ai de la chance… **

Kyara se dirigea donc vers la porte et vit les traces de pas dans la neige, elle entra et continua de suivre les traces. Les richesses du temple lui faisaient presque mal aux yeux et le silence lui faisait presque mal aux oreilles. Il était trop… angoissant… Tellement angoissant que le moindre frottement lui faisait dresser les cheveux sur la tête. Mais où étaient les filles ?? Les traces lui disaient que deux personnes étaient passées à deux intervalles différents. Elle devina que Fanaa était passée en premier, les pieds nus étaient tout à fait elle.
La violoniste était sur ses gardes en descendant le tunnel, qu'allait-elle trouver au bout ?

Fanaa reprit conscience en un lieu inconnu. Avait elle dormi ? Non, impossible elle se tenait debout. C'était plutôt comme sortir d'un trou noir. La pièce où elle se trouvait n'avait rien à voir avec la chambre de l'auberge. Ni avec le cottage. Où était elle ? Elle avait peur. Elle avait plus que peur. Elle ne comprenait pas. Son esprit cherchait furieusement à se rappeler où elle était, comment elle y était parvenue, qui elle était.
Autour d'elle des silhouettes, elle les devinait plus qu'elle les distinguait dans la pénombre. Les silhouettes bougeaient. Quand elles approchaient, Fanaa s'affolait car elles avaient toutes son visage à elle. Un peu déformé, mais c'était bien ses traits à elle.
Tétanisée, elle cherchait, elle paniquait sans pouvoir bouger, sans pouvoir partir, sans même pouvoir se rendormir ... si jamais c'était un cauchemar.

*Sheitan!*

L'animal sacré ne parut pas, il ne lui était pas lié. L'affolement de Fanaa s'amplifia.

L'une des silhouette qui portait ses traits s'approcha d'elle et noua un ruban noir au haut de son bras droit, bien serré, comme un garrot.

*Adwel!*

La voleuse ne parut pas et une autre silhouette utilisa un autre ruban noir pour garroter le bras gauche de la Danseuse.

Elle était debout, elle ne reconnaissait rien. Elle avait beau se forcer, elle ne se rappelait pas, elle ne comprenait pas. Cette scène dans laquelle elle se trouvait présente, c'était impossible.

*Jess!*

Mais Jess ne pouvait rien faire. Son unique domaine d'action se trouvait dans l'esprit de Fanaa, dans ses songes.

La poitrine de la jeune fille lui faisait mal, elle sentait monter les sanglots, mais ses muscles restaient crispés, si crispés, toute sa poitrine était douleur. Et les larmes ne vinrent pas.

Une troisième silhouette se détacha des ombres et s'approcha. Un rougeoiement dans sa main. Un reflet sur l'acier. Un couteau.

Non! Pitié non ! La lame entame la peau, la lame entailla la chair. La douleur, l'horreur. Une imploration muette. Qu'on l'aide par pitié! Qu'on la sorte de là, qu'on la libère de ... l'image d'un profil. Un profil délicat, parfait, un bandeau rouge sur l'oeil, rouge comme le sang, rouge comme une certaine nuit écarlate. Elle le connaissait, mais son nom, quel était son nom ?

La douleur irradia d'un coup, d'un seul, annihilant toute autre pensée, toute autre sensation, balayant toute image sous une brume rouge. Ce qui lui faisait si mal ne venait pas de l'endroit où le couteau avait tranché mais de derrière elle, de son dos. Si Fanaa n'avait été aveuglée par l'insupportable douleur, elle aurait vu tous ces reflets de son visage déformés par la souffrance, des bouches ouvertes sur un hurlement silencieux.
Mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus rien.

Trou noir.

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Adweliwen ne voyait plus le bout de cet étrange escalier... Elle ne le voyait pas du tout en fait, cet escalier. Elle descendait depuis combien de temps? personne n'aurait pu le lui dire. Le temps était inexistant dans cette dimenssion irréelle.

Soudain, elle se figea. Un hurlement... Derrière elle... Elle n'en était pas certaine finalement.... Dans ce couloir aux murs visqueux, l'imagination pouvait prendre beaucoup de place... beaucoup trop?

La voleuse repris sa respiration et failli s'étrangler. Finalement, elle préférait grandement l'odeur écœurante de l'encens plutôt que le mélange caractéristique d'une pièce non ventilée depuis des années avec sa moisissure, sa poussière et sans doute les cadavres de quelques rongeurs morts... Enfin, elle espérait que cela n'était que des rats et non....

Elle eu un frisson dans le dos et s'obligea a penser a Fanaa avant de reprendre sa descente vers le néant.

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Medievir

Jamais Michael n'avait voyagé aussi vite. Il était difficile voire impossible de distinguer le paysage, et à la nuit tombée, ils furent à Illymir. Les étrangers laissèrent leur montures redescendre des monts neige et allèrent réserver une chambre dans une auberge. Cette auberge se trouvait près de temples, comme toutes les auberges de la ville.

Le service étant terminé, ils dinèrent de galettes enveloppées dans des feuilles apportées par les commanditaires et parlèrent de la mission. Du moins, Aryllë parla, Michael écouta et Voronwë laissa peser son regard dans la chambre où ils étaient installés.

- Elle s'appelle Adweliwen et c'est une jeune fille médiovienne. Vous l'avez déjà vue. Elle doit se concentrer sur une certaine mission qu'elle ne réussira que si elle reste en vie. Pour que cela soit, vous avez comme devoir de la protéger, et même contre son gré.
Elle arrivera demain à Illymir et ne sait pas à quoi s'attendre. Elle aura besoin de vous, de votre bras, de votre lame. Si le sang doit couler, qu'il coule. Ne lésinez pas sur les moyens pour la garder en vie.
Demain, vous ne sortirez pas d'ici, vous vous préparerez, vous vous reposerez. Croyez moi, vous en aurez besoin. Quand le moment sera venu, nous vous dirons où aller.
Maintenant bonne nuit. La Dame Scintillante veille sur ton sommeil mon enfant.

La journée passa, et ni le mercenaire, ni les étrangers ne sortirent, prenant leurs repas dans la chambre. Celui qui ouvrait la porte pour accepter le plateau des mains de la serveuse était toujours Voronwë et son regard d'argent décourageait toute question, tuait dans l'œuf toute curiosité. Il avait la tête de ceux qu'il valait mieux ne pas ennuyer.

Puis il y eut la tempête. Et Michael glissa dans le sommeil sans même s'en rendre compte. Une secousse le réveilla ainsi qu'un léger parfum de miel et de menthe. Aryllë était penchée au-dessus de lui.

- C'est le moment. Viens.

Il se leva et la suivit mais arrivé à la porte, Voronwë tendit son bras et empêcha sa compagne d'avancer. Celle-ci fronça joliment les sourcils.

- Tu restes là. Ce n'était même pas un ordre, cela sonnait plutôt comme un fait.

- Mais Vo...

- Tu restes là. Le même timbre, avec quelque chose tout de même qui ôtait toute envie de ne pas suivre la consigne.

Michael eut l'impression que la violente tempête de neige allait reprendre d'un instant à l'autre et leva les yeux vers le plafond avec méfiance. Tandis que -incroyable- la femme aux cheveux d'or lumineux restait dans la chambre, l'homme traversa la pièce principale, vide, et força pour ouvrir la porte.

C'est alors que Michael se retrouva dans un monde ... pesant. Shua le gros oeil rouge luisait d'une leur malsain et avait créé ce paysage apocalyptique, ces montagnes de sang.

A quelques mètres se trouvait un temple dont la porte était entrouverte. Sans un mot, l'homme indiqua à Michael qu'il devait s'y rendre. La fédorien fit quelques pas quand la main de l'étranger se posa sur son épaule.

- Fais ce qu'il faut.

Cela pouvait sonner comme un "bon courage", un "bonne chance" ou alors un "si tu veux ta récompense, mérite la." Il était vraiment difficile de savoir ce qu'un tel homme pouvait penser.
Enfin il y était. Protéger Adwel. Pour 3000 zoris et des informations. Il les aurait ses informations. Il les mériterait, oui. Le mercenaire entra dans le temple peu de temps après Kyara et comme elle et comme Adwel avant lui, il se retrouva à descendre dans une obscurité totale et une odeur de moisi qui prenait à la gorge, une volée de marches de pierre interminable et qui allaient toujours plus profond. Cela donnait l'impression de s'enfoncer dans les entrailles d'Adreis...

- Amenez l'élue.

Six des silhouettes avancèrent dans le lieu, soulevant à bout de bras, une jeune fille. Cela ressemblait à un ballet, elle était étendue, maintenue par leurs mains, immobile et pourtant gracieuse. Arrivés auprès de l'autel, les deux premières silhouettes se baissèrent et déposèrent les pieds menus de celles qu'ils portaient. Les autres l'aidèrent à se mettre debout puis se reculèrent en s'inclinant respectueusement.

L'élue se tenait droite, et même si elle ne bougeait pas, un charme certain émanait d'elle. Un bandeau noir avait été posé sur ses yeux. Ses longs cheveux avaient été ramenés sur l'avant pour cacher sa poitrine et une longue étoffe claire ceignait ses jolies hanches, laissant paraitre son ventre plat, sa taille fine.

- Elle est venue à nous de son plein gré cette nuit car elle a entendu l'appel. L'appel de notre Dieu à tous !

Les silhouettes baissèrent la tête et psalmodièrent en un ensemble parfait.

- Elue, la grâce de notre Dieu t'a touchée, il t'a appelée, t'a marquée, t'a purifiée. Partage avec nous sa bénédiction.

La jeune fille écarta les bras en un geste souple et d'un moulinet des poignets, elle montra l'intérieur de ses avant-bras. Lacérée, la peau laissait perler le liquide vital. Au niveau des poignet, il coulait sans discontinuer, et avait commencé à tâcher le seul tissu qui l'habillait.

Deux des silhouette s'approchèrent de l'autel avec, à la main un calice d'or qu'elles soulevèrent au niveau de la source carmin. Il suffisait de quelques gouttes pour magnifier les arômes du vin. Et ce sang-là était ... spécial ...

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Combien de temps avait duré la descente aux enfers de la médiovienne? Impossible à dire. Pas à pas, Adwel s'était enfoncée dans les entrailles putrides des montagnes, et ses perceptions avaient été envahies, saturées, englouties par l'atmosphère malsaine des lieux… Puis ses sens lui transmirent de nouvelles informations. L’odeur du sang. Une série de cliquetis inquiétants. Une lueur rougeâtre filtrant par une étroite ouverture en contrebas, seul passage disponible vers la suite du voyage…

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Sek n’avait pas écouté Hakuren. La partie de son esprit qui n’était pas occupée à chercher la piste était emplie de l’inquiétude pour Adwel que Lynn avait instillée à dessein.
Suivi par les deux jeunes femmes, il courait sans hésitation à travers les rues d’Ilymir.
Lynn décida de faire la conversation pendant le trajet.

"Je vous avais bien dit qu’il était pratique. Il faut savoir le motiver par contre. En fait… - La levitis lui paraissait perspicace autant que digne de confiance. Lui livrer une petite partie de la vérité ne pourrait pas faire de mal. - En fait, je dois vous avouer que nous ne sommes pas vraiment là par hasard… Nous étions à Medievir, désoeuvrés, et Fanaa et Adwel nous ont parues… intéressantes. Alors nous les avons, hem, suivies. A l’aide d’un peu de magie. C’est pour ça qu’il nous assez simple de les retrouver… J’espère que ça ne semble pas trop… tordu. "

Tandis qu’elle parlait, le petit groupe était arrivé devant un des nombreux temples de la ville. Sans marquer la moindre pause, Sek y pénétra. Il s’arrêta enfin devant le haut d’un escalier.

"Elle est descendue ici. Ensuite la trace olfactive se perd, ça sent trop mauvais là-dedans pour distinguer quoique ce soit. Je ne sais pas où ça mène, mais je crois qu’on devrait se dépêcher."

Sans attendre de réponse, il commença la descente…

Réputation : 1268 Age : 42 Localisation : Mazamet

La shalos descendait toujours, jurant intérieurement quand elle glissait sur le sol humide et visqueux. Elle n'était pas une petite nature mais ici c'était trop répugnant, trop... trop quoi... Et se silence... C'est limite ce qu'elle supportait le moins... Son cœur battait la chamade, au moins elle savait qu'elle était vivante et qu'elle n'était pas entrain de descendre aux enfers... Quoi que même vivante, elle se demandait si ce n'était pas quand même le cas.

La violoniste glissa un peu plus se rattrapant de justesse contre le mur, qui lui fit venir un frisson de dégout et étouffa le cri qui lui montait dans la gorge. Elle commençait un peu à paniquer, l'air lui manquait, pourtant elle devait être habituer à être enfermer puisque Shalanos était une grotte géante mais la-bas il y avait de l'espace pour respirer.

Kyara continua tout de même à avancer, cela devait bien finir à un moment ou un autre... Et le plus tôt serait le mieux ! Et où était Adwen ?? Elle savait qu'elle était devant mais où exactement ??

[hrp]Op désolée post rapide je peux pas faire mieux '^^ [/hrp]

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en provenance de l'Auberge de la lumière bleue

Les lévitis traversèrent donc la route en suivant la piste évidente de la poupée et de la voleuse. De façon très évidente, ils arrivèrent... à un temple.

- C'est original... remarqua la mage, cynique Bon, et bien entrons.

Une fois a l'intérieur, Sek leur dit:

Citation :: "Elle est descendue ici. Ensuite la trace olfactive se perd, ça sent trop mauvais là-dedans pour distinguer quoique ce soit. Je ne sais pas où ça mène, mais je crois qu’on devrait se dépêcher."

Puis pénétra dans l'obscurité. La mage invita Lynn a descendre en première. Devant son air interrogatif, la mage leva les yeux au ciel

- Notre ami a écaille va nous éclairer un minimum. Son statut de pheazarix lui donne une luminescence qui nous aidera. Aller aller, on va perdre votre frère.

La descente commença donc dans la pénombre.

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Immédiatement sur ses gardes, Adwel entendait des murmures qui lui fit immédiatement penser à des discours religieux. La voleuse sorti sa petite fiole et l'ouvrit. Elle prit sa dague et disparu dans l'ombre, enrobée par l'eau et l'obscurité.

Furtivement, avec des mouvement très lents, elle approcha. Des silhouettes, encapuchonnées... Un autel... des chants lugubres... une secte? pour quel dieu? ou quel démon?

Au centre, elle était la. Méconnaissable dans cette robe de cérémonie. Et le liquide écarlate goutait de ses plaies, tombant dans les coupes tenues par des adeptes.

Que pouvait-elle faire seule?

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Une série de légers crissements dans le dos d'Adwel la poussa à se retourner... Pour tomber nez à nez avec une monstruosité sans nom. Un insecte gigantesque, aussi haut qu'un homme, ressemblant fortement à une blatte surdimensionnée pourvue de robustes élytres ainsi que de mandibules acérées, capables de s'ouvrir assez largement pour enserrer un humain...
Les antennes de la créature fouettaient rageusement l'air. Le camouflage de la médiovienne aurait abusé n'importe quel gardien comptant sur sa seule vision... manque de chance, celui-ci "voyait" les phéromones, auxquelles il était des milliers de fois plus sensible que n'importe qu'elle autre animal. Il avait donc parfaitement conscience de la présence de l'intruse... ainsi que de sa position.
Il frotta ses élytres chitineuses l'une contre l'autre, générant un bruit strident, assez fort pour vriller douloureusement les tympans de toute personne à proximité, et pour être entendu de très loin. L'alerte était donnée!
L'horreur carapaçonnée fit ensuite claquer ses mandibules, une fois, deux fois...
Le doute n'était pas permis: elle était prête à combattre...

Le bruit strident se répercuta dans toute la longue grotte. Mais si l'une des silhouette sombres y réagit, Adwel ne le vit pas.

Le Grand Maitre de Cérémonie était vêtu exactement comme les autres adeptes d'une ample robe noire à capuche, on ne devinait que c'était lui que parce qu'il était l'orateur du groupe.

Le timbre de sa voix ne changea pas et il continua la messe. Après tout, quoi que Titi ait vu, il les en débarrasserait. Rien à craindre de ce côté. Et puis par une nuit pareille, on n'arrêtait pas une telle cérémonie sur un coup de tête.

Les hommes étaient passés par le fil de la dague, les enfants, les femmes. C'était maintenant le tour de la jeune fille sur l'autel. Elle devait subir le même sort, symboliquement elle était chargée de sens et précieuse, très précieuse.

Les calices avaient fait le tour et avaient été vidés. Bien. Le Grand Maitre se tenait devant l'autel sur la gauche, tandis que son Second était sur la droite et que les autres étaient en arc de cercle, confiants, attendant la suite de la Cérémonie.

La jeune fille aux yeux bandés leva une jambe, se mit sur la pointe de son pied de terre et effectua un parfait demi-cercle, présentant ainsi son dos au public.
Son dos dans lequel on pouvait voir des ailes repliées. Ses ailes se déployèrent dans un tourbillon de plumes blanches. Oui blanches. Malgré la présence de torches rougeoyantes éclairant chichement l'endroit, les ailes de l'élue étaient la seule chose à ne pas paraitre vermeilles.
Un observateur averti aurait pu voir les doigts du Second remuer en une chorégraphie parfaitement maitrisée. Et peut être aurait il fait le lien, peut-être pas.

Les adeptes émirent un "Oooooooooh!" de surprise et d'admiration. Ils avaient parfois eu des femmes enceintes, ce qui était jusque là la plus belle offrande, mais un ange jamais.

- Mes frères, cet ange est venue d'elle-même s'offrir à notre Maître à tous, à notre Dieu Valnor !

- Pour Valnor ! scandèrent les voix. Encore, et encore. Une dizaine de voix qui semblaient n'en être qu'une, cette impression était renforcée par le fait que tous, absolument tous avaient la même voix.

Cette Foi si forte, cette ferveur, le Grand Maitre s'en délectait. C'était si beau, si riche, si intense.

Le bout des plumes de l'aile gauche se mit à se tâcher de rouge puis à suinter de sang carmin. Ploc. Ploc. Ploc. Le liquide rejoignait celui qui poissait déjà le sol, celui de ceux qui avait précédé l'élue, celui de ceux qui se trouvaient maintenant entassés un peu plus loin ...

Jamais ils n'avaient eu de si belle offrande, cette Cérémonie serait mémorable dans l'histoire de la secte.

Le temps avait filé, presque littéralement sous les puissantes poussées des chevaux du désert. Entre son départ du cottage et son arrivée dans cette ville... Il préférait ne pas calculer le temps, que celui ci reste simplement à sa place. Plutôt que ville, il devrait par contre dire village de pèlerins, cela sentait la croyance jusqu'à en devenir écœurant. Le souvenir de la bataille de l'auberge contre les fanatiques étaient encore frais dans son esprit et le fédorien ne pouvait s'empêcher de décocher un regard noir à quiconque montrait trop ostensiblement sa religion. Le froid perçait ses fins habits, générait des cristaux aux reflets de sang sur ses cheveux, ornait sa bouche d'un nuage de vapeur à chaque expiration.

-Pas vraiment mon élément...

Son imagination, ou son elixia fonctionnait au ralenti ? Il accepta avec plaisir l'invitation dans l'auberge agréablement chauffée et commença directement à questionner sur les détails de son travail. Une fille qu'il connaissait ? Adweliwen ? Il l'avait déjà vu ? Le jeune homme fronça les sourcils. Ses commanditaires lui semblait bien trop renseigné sur lui... Mais les questions suivantes ne se heurtèrent qu'à quelques paroles répétés en boucle comme un mantra. "Je ne peux rien vous dire", "Vous verrez en temps voulu", "Vous aviserez sur place" et autres phrases de même acabit. Michael râla pour la forme en demandant quelque chose de chaud pour éviter de mourir de froid, une mort un peu stupide pour un garde du corps. Aryllë acquiesça en souriant, profitant de l'opportunité, le jeune homme commanda encore une potion de vie et une d'elixia. Le fédorien préférait être prudent. Le reste de la journée fila en vérification diverse et varié et en aiguisage de lame. Du moins, c'était ce qui s'était déroulé hier.

-Fais ce qu'il faut.

-J'y compte bien, oubliez pas les informations pour mon retour.

-Et l'argent.

-Cela a moins d'importance.

Il leva sa main, rajusta son sac et son fourreau avant de commencer sa descente dans les entrailles du temple. Sa cible devait déjà s'y trouver, sinon, il avait un peu de mal à comprendre le coté protection. Il ne dévala pas les escaliers pour autant, laissant lentement ses yeux verts s'habituer à la pénombre, temporisant pour supporter cette atmosphère désagréable. L'œil de Shua était vraiment un spectacle fascinant, mais si angoissant. Il aurait aimé en profiter plus pleinement que par cette pâle lueur rouge qui filtrait. Une salle, sorte de vestibule éclairé par la lune, lui ouvrit ses portes. Profitant de la luminosité, le jeune homme se pencha pour observer les traces de pas dans la poussière. Il ne pût retenir un grognement, le sol avait été piétiné, mais dans une simple direction, sans s'égarer. Les gens ici connaissaient les lieux, ou étaient très déterminés, et nombreux...

-Au moins une dizaine...

Vu le décor, il ne misait pas du tout sur des alliés potentiel. D'un geste rendu sur par l'habitude, il vérifia à nouveau son fourreau, son arbalète qu'il portait à la ceinture, un couteau qui glissait dans une de ses bottes. L'air était frisquet, il rajusta le gilet de fourrure qu'il portait, rien d'onéreux, mais quelque chose de chaud. Silencieusement, il remercia l'animal qui était mort pour qu'il se réchauffe avant de se remettre en chemin. Mais au fur et à mesure de sa descente, tandis ce qu'une pierre sombre ricochait sur sa chaîne d'argent, un sentiment d'oppression l'envahissait. Cet escalier funeste manquait de décoration, d'air, ou simplement de vie. Inconsciemment, il allongea le pas, pressé d'arriver au bout.

-Valnor.

Rien qu'un murmure, mais c'était une sensation qui ne le quittait pas. Michael accéléra encore le pas, un mauvais sentiment commençant à se glisser en lui. Une marche qui se changea en course lorsqu'un murmure commença à ébranler les pierres, son instinct lui hurlant de déguerpir de ce guêpier. Une présence apparut brusquement dans à ses sens, l'instant d'après, il plaquait la silhouette contre le mur gluant, une lame sur sa gorge. Reprenant sa respiration, le fédorien tenta d'observer sa prise, mais l'obscurité ne lui facilitait pas la tache, son collier vibrait désagréablement. Son autre main fila sur le corps étranger. Un fin visage, de longs cheveux, un corps féminin... La pierre se mit à déclencher une secousse dans son esprit et deux yeux brillant le figèrent net.

- Kyara ??? Mais qu'est ce que....

Un crissement assourdissant se fit entendre, venant des entrailles de la terre. Une percussion, sourde, profonde, un chant à glacer le sang, chanté par une entité désincarné. Michael relâcha aussitôt la shalos en jurant, sachant reconnaître un signal annonçant les ennuis. Il dévala les dernières marches à toute vitesse, lame au claire pour surgir derrière une énorme créature bloquant le passage. Derrière, il n'apercevait que des silhouettes noires, encadrées par deux majestueuses ailes blanche, teintées d'un liquide rouge. Il ne pouvait se permettre de réflechir. Une aura apparut brusquement, de la pointe à la garde et le mercenaire sauta, atterrissant sur la source du crissement, l'épée vers le bas. L'arme pénétra à moitié, générant un choc en retour qui fit grincer le jeune homme, seul l'elixia entourant son attaque lui avait permis d'infliger cette petite blessure. La bestiole était caparaçonné... Plus loin, l'ange continuait à saigner, mais du peu qu'il en ait vu... Une secousse faillit le jeter à terre. Le garde du corps s'accrocha fermement.

- Qui est ce qui t'as excité comme cela mon gros ?!

Il allait continuer, mais la blatte géante fit une nouvelle ruade. Tant qu'il restait ici, elle ne pourrait pas l'attraper, mais il avait intérêt à se dégager avant qu'elle tente sa chance avec un pilier ou un mur.

-Quelle merde...

Il dégagerait dès sa charge et après... On verra à ce moment là, cela dépendra fortement de... Fanaa apparemment. Le jeune homme serra les dents, prêt.

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Lentement, Adwel s'approcha. Encore un pas... Un autre.... Invisible, elle se méfiait tout de même jusqu'à... ce cri strident.

Pétrifiée par ce cri, elle pu tout de même se retourner pour détailler la créature qui semblait savoir exactement où elle était.

Derrière elle, la messe noire repris. Devant elle, un insecte noir la toisait. Aux vues de la carapace, sa petite dague n'avait aucune chance de l'égratigner et avait plus de risque de se briser.

La voleuse se maudissait déjà de ne pas avoir pris le temps de réveiller quelqu'un quand une tornade rouge arriva de nulle part plantant son épée dans la bête.

L'insecte ainsi occupé, elle allait pouvoir se fixée sur le sauvetage de Fanaa. D'un mouvement rapide, presque mécanique, elle attrapa une arme de jet et la lança vers le chef de l'assemblée

Spoiler:

Le stress de l'urgence de la situation et de cette bête derrière elle lui fit manquer son coups. La dague fila vers le guide mais termina sa course sur le sol pavé a quelques mètre de lui. Sans se départir de cet échec, la voleuse repris une de ses dagues de jet restante

Spoiler:
Cette fois, cela paya. La dague fila droit vers la poitrine du mage qui se figea. La lame a toucher le poumon gauche. Il ne pouvait déja plus parler, émettant des gargouillis écœurants.

Lors de ses mouvements, Mickael pu deviner pendant une fraction de seconde sa position et deviner son identité.

[HRP] oui, je me balade avec des dès... et alors...[/hrp]

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- Mais il n'en finira jamais cet escalier!

Les marches humides en étaient glissantes et dangereuses. Le groupe préférait y aller doucement pour ne pas risquer de se fracasser lamentablement le crane. Décision juste mais terriblement frustrante pour la Mage qui rêvait déjà d'être en bas pour remonter très vite a l'air libre... C'était une lévétis après tout... elle préférait le grand air.

Soudainement, un cri strident se fit entendre. Puis l'écho d'un combat... Hakuren d'accroupi dans l'escalier et cria

- Accrochez vous... enfin... préparez vous plutôt

Puis elle se concentra sur son elixia qui se libéra brutalement... elle avait encore échoué dans son contrôle. Le résultat, spectaculaire fut plutôt utile. L'humidité ambiante se gela puis l'escalier se couvrit, d'abord de givre qui s'épaissit en une épaisse couche de glace lisse. L'escalier était devenu un toboggan qui les mena beaucoup plus rapidement vers l'étage en dessous en une glissade qui accélérait encore...

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Lynn et Sek tournèrent la tête vers Hakuren et demandèrent en choeur

"Se préparer? Mais à..."

Ils n'eurent pas le temps de poser la question jusqu'au bout. Ils furent entrainés dans une glissade... rapide... Bientôt, ils purent apercevoir ce qui semblait être la fin de l'escalier. Une fente étroite, des murs épais.

"Personne n'a pensé à la fin du voyage je parie?" - La voix de Sek était plutôt paniquée.

"Je m'en occupe! Enfin, j'essaie..."

Lynn mobilisa son pouvoir. Avec Eyrol qui s'agitait sur ses épaules, il n'était pas évident de se concentrer. Heureusement, elle n'avait pas vraiment besoin de faire dans la finesse, ce qui n'était pas son fort de toute façon. Après avoir grossièrement modelé le sort, elle laissa couler l'elixia... Devant eux, l'air "s'épaissit" rapidement, offrant une résistance de plus en plus grande qui freina leur descente, un peu brutalement, mais c'était cela ou risquer de s'écraser contre la paroi en face...
Par l'ouverture leur provenait les sons du combat en cours. Sans chercher à réfléchir, la jeune femme fonça par l'ouverture. Sek suivit... et se cogna dans le dos de sa soeur qui s'était arrêtée brusquement devant le spectacle du Fédorien bardé de fer faisant du rodéo sur le dos d'un insecte géant.

"Il était temps qu'on arrive..."

Adwel n'était visible nulle part, Fanaa par contre était immanquable, au centre du cercle d'adeptes psalmaudiant.

"ça sent vraiment mauvais ici, dans tous les sens du terme! Qui est partant pour faire un peu de ménage?"

Elle s'avança, l'elixia crépitant déjà au creux de ses paumes...

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Des intrus! Son maître avait été clair, il fallait se débarrasser des intrus. De tous les intrus!
Alors qu'il s'apprêtait à se saisir du premier, un second lui tomba sur le dos et tenta de percer sa carapace. L'approche était directe et peu efficace, mais un peu douloureuse tout de même. Un intrus avait osé lui faire mal! Et il osait se tenir sur lui!
Titi se désintéressa du premier intrus pour s'occuper sérieusement du nouveau venu. Il commença par ruer, mais ce parasite tenait bon. Qu'à cela ne tienne! Titi était un bon serviteur, il exécuterait la volonté du maître... et les intrus par la même occasion!
Cessant de se secouer, il ouvrit ses élytres et déploya brusquement ses ailes, avant de les ranger aussi sec. Le fédorien partit en vol plané. Ah, il ne l'avait pas vu venir celle-là! Maintenant, il allait l'achever, oh oui!
Ouvrant grand ses mandibules, il s'apprêtait à réceptionner le mercenaire, en lui faisant très mal...
Mais il fut distrait au dernier moment par l'arrivée de nouveaux intrus, et les lames crantées chitineuses claquèrent dans le vide.
C'était une invasion! Il fallait protéger le Maître!
L'insecte se déplaça, exceptionnellement rapidement compte tenu de sa taille et de sa masse. Il se rapprocha du cercle d'adeptes, et se tourna face aux intrus, menaçant, faisant écran entre les deux groupes.

Dans le groupe des adeptes, le silence se fit. Une seconde, peut-être deux avant qu'une nouvelle voix - la même! - ne se fasse entendre.

- Qui a tué sans respecter le rituel ?

Comme un seul homme, les 12 silhouettes se retournèrent dans le même mouvement. Aucune n'avait de visage. Sous leurs capuches, on ne voyait que les murs de la grotte se refléter. Par quel prodige ? Autant dire qu'on ne voyait quasiment rien à part des murs noirs et des flambeaux, rares, rougeoyant.
Mais au fond de la salle, il y avait du mouvement. Titi était aux prises avec un homme aux cheveux rouges, bientôt rejoint par 3 nouvelles personnes.

Le cafard géant courut de toutes ses pattes et se plaça en défense et c’est sa carapace qui se refléta sous les capuches.

Il y eut un rire, un rire de joie.

- Loué soit Valnor, ils sont nombreux, ceux qui viennent à lui en cette glorieuse nuit ! Frères, restez sur vos gardes. Bien Titi, attrape les nous et nous les offrirons à notre Dieu ! Et les restes seront pour toi bien sûr.

Lequel avait parlé ? Lequel ? Celui qui était mort … était mort ! Et pourtant sa voix se faisait encore entendre !

- Il détruira ce monde et en créera un nouveau, purifié, plus beau, un monde meilleur où nous aurons notre place. Louons le Seigneur Valnor. Elue, voici venu le temps de ton immolation, voici venu le moment le plus important de ta vie, voici venu l’instant béni où tu vas t’offrir de tout ton cœur et de toute ton âme à Valnor. Par ton sacrifice, tu feras partie intégrante de ce nouveau monde qu’il offrira. Sois en remerciée, petit ange. Depuis toujours et de tout éternité, tu es à Valnor !

- Loué soir Valnor. Gloire à Valnor. Psalmodièrent les hommes en robes noires.

- Non …

Un souffle un murmure provenant de la jeune fille sur l’autel.

Les grandes ailes blanches ensanglantées se replièrent et semblèrent rentrer dans le dos de l’élue, laissant paraitre aux yeux de tous ses terribles marques, ce dessin si détaillé, cette gravure sur peau représentant des ailes. C’était ses ailes à elle, et les voir apparaître gravées sur son dos après y avoir été aspirées rendait le spectacle encore plus mystique. Tellement plus "vrai".

Ceux qui connaissaient le dessin de Fanaa purent remarquer la grande différence qu’il présentait en cette nuit. Le dessin, au lieu d’être du blanchâtre habituel des cicatrices présentait une teinte rouge écarlate. Le trait du contour semblait particulièrement souffrir d’inflammation et sa couleur pulsait étrangement. Fanaa le sentait–elle ?

- Non … répéta-t-elle.

Fanaa s’agenouilla puis se tourna et s’allongea docilement sur le dos, dans le sang perdu par les sacrifiés précédents.

- Ciel. Je suis à Ciel.

Nul ne l’entendit. En tout cas, nul ne réagit. Le moment crucial était venu, l’apothéose de la cérémonie !

L'un des adeptes saisit la dague sacrificielle qui était posée sur l'autel et la fit empoigner par l'élue. Celle ci enroula ses deux mains autour du manche et releva la lame ondulée bien haut au-dessus de son ventre. Là où se trouvait ce pouvoir de vie spécifique aux femmes, ce qui les rendait plus précieuses que les hommes, surtout pour les cérémonies de sacrifice.

Le Grand Maitre - où qu'il fut - salivait. Les murmures se firent plus forts, plus amples.

- Valnor Valnor Valnor valnor Valnor ...

Ciel.

Fanaa avait oublié beaucoup de choses.

Mais elle se rappelait qu'il l'avait déjà laissée trois fois.

Et que la dernière fois il était parti en un lieu où elle ne pouvait pas le rejoindre.

Il avait réussi à lui échapper.

Elle était perdue, loin derrière lui, si loin ...

Ciel.

Il s'en était allé par trois fois parce qu'il ne voulait pas d'elle.

Et qu'elle refusait d'accepter ce fait.

Sauf la dernière fois. La toute dernière fois. Car elle n'avait pas eu le choix.

Mais là ... même si elle ignorait où elle était et ce qui se passait, elle avait compris qu'on allait l'envoyer le rejoindre.

Enfin.

Son bandeau noir était trempé de larmes. De larmes de soulagement.

Car elle allait retrouver Ciel.

Enfin ...

La délivrance était proche.

Il suffisait de se laisser faire, de ne pas lutter.

Et ils seraient de nouveau ensemble.

Enfin ...

Réputation : 1268 Age : 42 Localisation : Mazamet

La jeune femme entendit des pas feutrés derrière elle. Elle sortit la lame que Senril lui avait offert, prête a s'en servir. Pourtant... Elle sentit l'appel de la pierre et il n'y avait qu'une seule personne qui la possédait, confirmé quelques secondes plus tard. La shalos n'eut pas le temps de "s'extasier" sur le faite que Michael venait de la toucher, après tout ce n'était que pour "voir" qui était "l'ennemi", qu'un bruit strident vint lui vriller les tympans, Michael se précipita en avant. Elle le suivit les mains sur les oreilles. Quand elle arriva Michael était entrain de faire du rodéo sur le dos d'un cafard géant.

** oula... C'est quoi ce machin ?? **

La shalos regarda sa pauvre arme et finit par la ranger, elle ne servirait a rien face a la carapace de la bestiolle, a part peut être la chatouiller. La musicienne finit aussi par entendre les chants...

** raaaa mais c'est quoi ce bordel a la fin !!! **

Elle n'eut pas le loisir non plus d'essayer d'en savoir plus, pour l'instant elle devait surtout essayer de ne pas se faire projeter contre un mur, par l'adorable monstre en face d'elle.

La bestiole finit par éjecter Michael et sauta dans la pièce. Kyara se précipita auprès de Michael pour voir s'il n'était pas blessé. Elle en profita pour jetter un coup d'oeil dans la pièce.

Des hommes en noirs, des adeptes de valnor... Un nouveau frisson de dégout parcourrut la shalos. Une autre sensantion aussi, elle connaissait se genre de vibration... Un marionnetiste ? Mais... Qui et sur qui? Alors elle la vit : Fanaa.

** Et merde !! **

D'autres personnes arrivèrent, elle reconnut hakuren mais pas les deux personnes qui l'accompagnait. Elle n'eut pas le temps de se poser trop de question, le cafard venait de se mettre entre les adeptes et eux.

- bon... Ok... Baston alors...

Ce n'était qu'un simple filet de voix pourtant elle avait l'impression qu'elle venait de hurler. Sauf qu'elle ne savait que faire... Sortir le violon ou pas le sortir?...
La Shalos avait bien fait de s'habiller en rouge et noir, elle était en tenue de combat. Elle ferma les yeux, inspira profondément...

Quand la violoniste rouvrit les yeux, son œil vert brillait d'un éclat sombre et son œil marron était devenu noir, enfin de plus prêt on pouvait voir les ombres courir l'iris. Elle sortit lentement son violon, elle était prête.
Kyara regarda les adeptes. Ce qu'elle vit la fit une fois de plus frissonner. Leurs visages... Ils renvoyaient ce qu'il regardaient et pour l'instant elle y voyait la blatte géante... Elle reprit une profonde inspiration, ferma a nouveau les yeux, se concentra sur ce qu'il se passait autour d'elle, quelque chose lui disait qu'elle devait trouver le marionnettiste.

Là! Elle l'avait ! Maintenant trouver la fréquence de son sort ... Oui voilà ... visualiser les fils ... Ils étaient rouges et noirs et enroulés autour de ses poignets. Elle allait frapper, elle allait se frapper elle-même avec le kryss! Mais c'était un vrai cauchemar ici! Et cette odeur de sang qui filait des nausées...

Réputation : 110 Age : 38

Et une intruse de plus... Même s'il ne s'agissait que d'humains fragiles, beaucoup moins puissants que son Maître, l'animal sentait que leur nombre allait devenir problématique. Mais s'il s'en débarrassait, ô combien fabuleuse serait la récompense! Il allait pouvoir se gaver de chair, de sang, d'elixia... Il serait pour longtemps le favori du maître, oh oui!
Tandis qu'il réfléchissait, ses antennes fouettaient l'air en tout sens, reflétant son indécision.
Charger? Attendre? Charger? Oui, charger! C'était là une occasion de créer la surprise et de réduire le nombre. Mais charger qui? Oui, qui? Le plus faible, le plus facile à atteindre? Ou le plus dangereux, pour éliminer d'emblée la plus grande menace? Le plus fort était celui qui risquait de lui faire le plus de mal, mieux valait en finir avec lui d'abord. Mais qui était-ce, qui était-ce? Difficile à deviner! Le premier intrus avait semblé facile à surprendre. Le second l'avait égratigné, et mis en colère! Mais il n'avait pas semblé très malin, il avait bien faillit l'avoir. Les suivants l'avait distrait avant! C'était injuste! Oui, injuste, ils l'avaient frustré de sa proie! Et humilié devant le Maître!
L'insecte fut pris d'une bouffée de rage qui neutralisa tout processus de réflexion. Il lui fallait absolument tuer ceux qui avaient osé lui faire essuyer un tel échec. Il lança une attaque fulgurante en direction d'Hakuren, Lynn, et Sek, tentant de saisir de ses mandibules le premier qui lui passerait à portée...

» Nuit écarlate
» [11/03/2009] MAJ de nuit