(Pendant la nuit sans lune...)
Levitas, Manoir des Vendragon.
Sur la plus haute terrasse du Manoir déambulait une femme d’âge mur, aux cheveux de neige et à la peau diaphane. Elle avançait pieds nus, vêtue d’un long vêtement de nuit vaporeux. En arrivant à la rambarde, elle leva la tête et joignit les mains. Son regard se porta immédiatement sur la courbe moirée cachée dans la ciel. Ronde comme le sein maternel, galbée comme une hanche sensuelle se trouvait la quatrième lune. Celle que tous ne pouvaient voir.
Son emplacement ce trouvait au centre exact de l’espace laissé entre Shua, Larios et Cerune. Le nom de cette lune ? Chimère probablement. Car des rares qui s’étaient aperçus de son existence, les plus avisés avaient conclu qu’elle n’était rien de moins qu’un mirage. Une illusion pour les rêveurs.
Et les Vendragon.
- Mon amour, c’est la nuit du Souvenir.
Et je me rappelle de tout. Ton sourire, nos rêves, nos espoirs, notre union, ta bénédiction. Ta soif de liberté mon Aimé. Celle qui t’a conduit à ta perte. Notre lien… notre lien s’est rompu par une nuit semblable. Tu m’avais quittée pour toujours. Je l’ai senti, par-delà les distance, j’ai tout ressenti. Mais ce n’était pas ta faute, et je t’ai pardonné. Je t’ai pardonné depuis longtemps déjà. Alors qu’attends du pour me revenir ?
La nuit. L’éclat froid des étoiles. La lune-fantôme là-haut. Les nuages, Levitis défunts. Le silence du profond sommeil de la Reine…
- Mon Aimé je t’en supplie, protège notre fils. Ne le laisse pas te suivre et se perdre. Ne le prive pas de sa liberté. Il ne faut pas qu’il endure ce qu’il a enduré, c’est enfant ! C’est notre enfant… Cette nuit le destin va tenter de le capturer dans sa toile. Je le sais je le sens. Je n’ai pas besoin d’être Oracle pour cela. Empêche le mon amour, empêche le de sombrer à son tour…
Doucement, elle escalada sur la rambarde et se mit debout. Le sol se trouvait loin, très loin en dessous.
- Et reviens, reviens me chercher. A moins que tu ne souhaites que je te rejoigne ?